Macron peut-il sauver Macron… et la
République ?
TRIBUNE. Englué dans le conflit des Gilets jaunes, le
président doit donner un grand coup de pied dans la fourmilière, préconise
Thierry Consigny*.
Cette incompréhension est grave : chacun sait qu'elle nous mène tout droit à l'élection de Marine (ou Marion ?) Le Pen. Dieu sait comme nous avons été enthousiaste lors de l'arrivée au pouvoir de ce jeune président. Dès le début, pourtant, nous pouvions craindre qu'aimable serviteur de l'establishment, public comme privé, il ne lui imposerait aucune « nuit du 4 août » sans laquelle nos dirigeants resteront toujours non crédibles aux yeux des Français, et par conséquent incapables de les gouverner. Seul Emmanuel Macron pourra sauver le soldat Macron, et avec lui une certaine idée de la République. Encore faudrait-il qu'il accepte de se remettre en question.
Saura-t-il enfin refuser l'héritage de cette classe dirigeante qui, depuis des décennies, n'a jamais rien fait pour contenir la montée des dépenses publiques, et surtout pas celles de son train de vie, jusqu'à faire de l'État français pratiquement le plus cher du monde ?
La fin radicale de tous leurs
privilèges
La moindre dépense publique, n'oublions jamais qu'elle est payée
par une retraitée qui touche moins de 1 000 euros par mois, un
étudiant qui n'a pas de quoi se loger, une mère célibataire caissière dans un
hypermarché qui ne sait pas comment elle va boucler sa fin de mois. Toutes et
tous paient la TVA, la CSG et autres taxes, qui sont l'essentiel des
prélèvements obligatoires en France.
Démagogie ? L'euro que l'on prend à la retraitée, l'étudiant, la mère
célibataire, est-il mieux dépensé pour financer le Conseil économique et
social, les cabinets et les chauffeurs des anciens présidents et ministres, le Sénat, les logements de fonction
des préfets ou des gouverneurs de la banque de France, les cabinets
ministériels pléthoriques, et autres milliers et milliers de gabegies, que par
la retraitée pour payer son gaz, l'étudiant pour se loger, la mère célibataire
pour offrir une sortie à ses enfants ? Il ne s'agit pas de se demander si
le Sénat, etc. est utile, mais s'il est indispensable au point d'imposer son
coût à la retraitée, l'étudiant et la mère célibataire. Démagogie ?
« Le Sénat ne coûte pas plus de quelques centimes par an à chaque
Français. » Mais ces quelques centimes sont-ils mieux placés au palais du
Luxembourg que dans la poche de la retraitée, de l'étudiant, de la mère
célibataire ? Et si on fait l'addition des milliers et milliers de Sénat,
Conseil économique, Haut Commissariat, résidences de fonction, ambassades,
chancelleries, chauffeurs, salaires mirobolants des cabinets, des TPG, des
directeurs, notes de frais et voyages, le total n'est-il vraiment que de
quelques centimes à payer par la retraitée, l'étudiant et la mère
célibataire ?Démagogie ? « Les vrais enjeux financiers du pays ne sont pas là, ce n'est pas en supprimant toutes ces dépenses qu'on pourra réduire les impôts. »
1. Chiche !
2. Ce n'est qu'à condition de donner l'exemple, en commençant par la fin radicale de tous leurs privilèges, que les dirigeants pourront légitimement demander des efforts au pays.
Ceux qui refusent la baisse des dépenses publiques – c'est-à-dire en pratique tous les dirigeants politiques de droite comme de gauche depuis 40 ans – croient avoir beau jeu de demander : « Dites-moi où couper. Quels fonctionnaires supprimer ? Ceux de la police ? De la justice ? De l'éducation ? »
En finir avec ce fardeau
d'inutilités
Trop facile. À l'abri de cette défense des services publics
effectivement indispensables, ils protègent leurs milliers de privilèges. Ces
privilèges, prétendent-ils, ne pèsent rien dans la macro-économie ?
Parfait, supprimons-les, la macro-économie ne risque pas de s'en trouver
affectée.Les mauvaises habitudes françaises de taxation et de dépense publique sont enracinées. Emmanuel Macron et Édouard Philippe sont deux hommes d'État particulièrement intelligents et bien intentionnés. Pourtant, dans un pays qui détient un des records du monde des prélèvements obligatoires, c'est-à-dire de l'argent pris à notre retraitée, notre étudiant et notre mère célibataire, ils n'ont rien trouvé de plus intelligent pour réduire la part du diesel que… d'augmenter encore ces prélèvements en augmentant la taxe sur les carburants. Et, au même moment, ils ne voient aucun problème à ce que les salaires des conseillers de leurs ministres s'envolent, à ce que ces conseillers soient payés aujourd'hui, toujours avec les impôts de la retraitée, etc., bien sûr, plus de 9 000 euros par mois en moyenne avouée ! Ils sont réputés libéraux, mais ils n'ont pas engagé la moindre action pour tailler dans les dépenses somptuaires de l'État, ni dans les privilèges des dirigeants publics, ni dans la myriade d'institutions non indispensables payées par l'impôt. Réduire les APL des étudiants, oui ; supprimer les logements de fonction des préfets, sous-préfets, gouverneurs, sous-gouverneurs… non. Aujourd'hui, ils font face à la révolte des Gilets jaunes, et quelle est la réponse présidentielle ? La taxe modulable, autrement dit pour ceux qui la paient : un peu moins plus cher quand les cours montent, un peu moins moins cher quand ils baissent… Et un « Haut-Conseil au réchauffement climatique ». Après le ministère de l'Environnement, après l'ambassadrice aux Pôles, après la multitude d'agences publiques en tous genres sur le sujet, la retraitée, l'étudiant et la mère célibataire seront enthousiastes à l'idée de se cotiser désormais pour un haut-conseiller de plus, son chauffeur, sa voiture, ses bureaux, ses collaborateurs, ses voyages, ses déjeuners. « Haut-Conseil » : le vocabulaire lui-même en dit long.
Démagogie ? En 1789, quand les nobles ont aboli leurs privilèges, c'était peut-être de la démagogie… Il est temps aujourd'hui d'arrêter avec cet argument de la démagogie tenu par ceux qui vivent avec l'impôt des Français, il est temps d'en finir avec ce fardeau d'inutilités (ou même simplement de non-indispensabilités) et de privilèges qui profitent à quelques milliers de personnes favorisées et qui sont payées par des millions d'autres qui le sont beaucoup moins.
Comment ?
1. Passer à la question de leur indispensabilité, à l'aune de leur paiement par la retraitée, etc., toutes les dépenses, toutes les institutions financées par l'impôt. Supprimer tout ce qui n'est pas absolument indispensable ou qui ne rapporte pas plus au pays que ce qu'il lui coûte.
Rendre l'intégralité des
économies aux Français
2. Décider que désormais aucune personne payée par
l'impôt ne peut gagner, y compris les avantages en nature, plus
de 7 000 euros par mois. C'est une somme déjà considérable par
rapport à ce que gagne la quasi-totalité des Françaises et des Français. C'est
de l'ordre, en monnaie constante, de la rémunération du général de Gaulle
président de la République. Si cela décourage les conseillers des cabinets, les
gouverneurs, les TPG et autres présidents d'institutions financées par l'impôt,
qu'ils aillent gagner leur vie dans le privé, c'est-à-dire là où chacun est
libre de payer ou pas leurs services.3. Rendre l'intégralité des économies ainsi dégagées aux Français. De trois façons :
– En baissant les impôts. Il faut qu'en cinq ans la France atteigne a minima la moyenne européenne, soit une baisse de près de 10 points de prélèvements, c'est considérable.
– En réduisant la dette.
– En réallouant une partie des économies sur des investissements réellement indispensables, ceux qui méritent d'être payés par la retraitée, l'étudiant, la mère célibataire : éducation, sécurité, culture, justice, transition écologique.
On objectera que les économies sur les privilèges et les institutions non indispensables ne suffiront pas. Commençons déjà par faire ces économies, avant de dire qu'elles seront minimes. Les sceptiques, intéressés à empêcher une telle politique, ne mesurent sans doute pas la radicalité du râteau qu'il s'agit de passer… Et forts de leur vertu nouvelle, de l'exemple qu'ils donneront, les dirigeants qui auront mené cette action seront en moins mauvaise position que ceux d'aujourd'hui pour demander des efforts aux Français. Espérons qu'Emmanuel Macron ne reste pas enfermé dans son orgueil. Espérons que lui et son Premier ministre prennent enfin la mesure du ras-le-bol contre la classe dirigeante et qu'ils sachent eux-mêmes mener la grande politique radicale anti-privilèges et anti-gabegie avant que ce soient d'autres, moins républicains et surtout moins compétents qu'eux, qui la mènent.
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Les français voudraient plus d’égalité
et cela fait longtemps qu'ils réclament cela par un vrai changement dont ils
ont espéré en rejetant la majorité de l'ancienne classe sclérosée !
Or, en élisant lui aussi ce nouveau
président élu par défaut donc facilement, celui-ci n'a rien compris et s'est
enferré dans cette posture débile de « droit
dans ses bottes »!
Cet épiphénomène des gilets jaunes n'est
que le marqueur de son incompréhension bornée alors qu'il fallait lâcher
quelques miettes pour ses revendications nombreuses des français !
A cause en partie par l'égo démesuré de
ce monarque absolu sans couronne qui fait glisser notre démocratie dans une
pseudo démocrature comme on le voit dans certains grands pays civilisés modernes
!
D'autres de ses prédécesseurs on subit
l'orgueil pernicieux du pouvoir, mais lui semble-t-il a tirer trop sur la
ficelle qui a cassé !
Tout cela laissera des traces
indélébiles sur la suite du quinquennat même si le président du fait de la
constitution restera jusqu'en 2022 !
C'est hélas préoccupant pour un pays
libre comme le nôtre !
Jdeclef 01/12/2018 15h41LP
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