dimanche 23 décembre 2018

Encore un ex ministre de cette ancienne classe politique sclérosée et ringarde qui ne peut s’empêcher de jouer au vieux sage inutile en pérorant pour ne rien dire !


François Léotard : «  Je suis très pessimiste pour la droite  »

ENTRETIEN. L'ancien ministre de la Défense et de la Culture analyse la crise des Gilets jaunes et la dégradation de l'image présidentielle.


Il était le Macron des années 1980. Jeune, ambitieux, prometteur. Il souhaitait rénover la droite. Puis la France. Mais une génération solidement accrochée – Giscard, Chirac, Pasqua –, des affaires judiciaires (le financement occulte du Parti républicain) et la mort de son frère ont finalement empêché François Léotard d'avoir ce grand destin. C'est donc le vieux sage de la politique et l'écrivain que nous sommes allés sonder.
Son dernier ouvrage, un exercice de style plutôt réussi, s'intitule Petits éloges pour survivre par temps de brouillard. Gilets jaunes, Emmanuel Macron, crise de confiance dans le politique... L'ex-ministre de la Défense et de la Culture pose son regard sur un nouveau monde qu'il accuse d'être à la fois naïf et inconscient du tragique de l'histoire.
François Léotard : Incontestablement, oui. Et pas simplement en France. Ayant été formé par la lecture de la Bible, je pense à une analogie – qui est un peu excessive peut-être : l'époque que nous vivons ressemble à la neuvième plaie d'Égypte, qu'André Chouraqui avait présentée comme La Ténèbre. C'est le moment où l'on ne voit plus très clair, où « l'on ne reconnaît plus son frère » et où on ne voit plus très bien ni son passé ni son futur. Nous vivons une époque similaire avec une absence de lisibilité. Quand j'étais au gouvernement, c'était une période plus facile à interpréter. C'était la guerre froide. Il y avait d'un côté les bons, de l'autre les méchants : le bloc de l'Ouest et l'Union soviétique. L'évolution actuelle du monde est plus difficilement compréhensible. Il faut ajouter les nouveautés technologiques : l'irruption du numérique est aussi importante que celle de l'imprimerie de Gutenberg. Cela désoriente et nous donne moins de repères. La problématique du changement climatique pose aussi des questions énormes. Et lorsqu'on tente d'y répondre, on est insulté.






Justement, quel regard portez-vous sur le mouvement des Gilets jaunes ?
Je ne partage pas la façon dont se fait la révolte. Il existe d'autres manières d'agir. La haine qui est en train de surgir – contre le président de la République, mais aussi contre toute autre forme d'autorité – est dangereuse. Je suis en train de lire Les Idéologies du ressentiment de Marc Angenot. Dans son livre, il explique que les personnes qui sont dans une situation difficile ne se remettent pas en cause elles-mêmes, mais accusent les autres. C'est la faute aux puissants, aux patrons, à l'Autre. C'est une attitude sectaire. Bien sûr, il faut écouter la colère et le désespoir des Gilets jaunes, mais faut-il nécessairement les suivre ? Faut-il accepter cette violence – qui n'est pas du seul fait des Gilets jaunes ?
Dans un sens, leur mobilisation leur a permis d'enregistrer deux victoires : dans un premier temps, le gouvernement a annulé les hausses de taxes et dans un deuxième temps, Emmanuel Macron a amorcé un léger tournant social…
Est-ce que le président n'a pas eu tort ? Ne fallait-il pas attendre ? Quand de Gaulle était face au mouvement de Mai 68, il a parlé de chienlit puis s'est tu. Il a créé un mouvement de réponse qui a été très efficace puisqu'il y a eu une manifestation d'ampleur en sa faveur, puis il a gagné les législatives. Mais il y a aujourd'hui une vraie crise d'autorité. Et cette crise se paiera très cher. Prenez les lycéens : Parcoursup a été voté par l'Assemblée et pourtant les lycéens se révoltent. Mais ce ne sont pas des victimes ! Il faut comprendre un minimum les règles de la démocratie. Bloquer une route, ce n'est pas un délit, c'est un crime. C'est la cour d'assises. Bien sûr, et heureusement, on n'applique pas ces peines, mais on sous-estime ce que cela signifie : c'est une atteinte à la liberté de l'autre. Les Gilets jaunes ne sont pas seuls au monde. Et plus on donnera des choses, plus ils en réclameront, plus il y aura de tensions. Le courage politique, c'est de dire stop, on n'a plus les moyens. Qui finance ces mesures ? La dette. Cela va créer de l'inflation. Et qui seront les principales victimes de l'inflation ? Les Gilets jaunes. Il ne faut pas oublier que c'est l'inflation qui a créé Adolf Hitler.
On peut tout de même comprendre cette colère…
La colère, oui, la haine non. J'aime beaucoup cette phrase d'Alain Finkielkraut : « La démocratie, c'est l'organisation de la discorde. » La discorde fait partie de la démocratie, mais il faut qu'elle soit organisée Le président de la République n'a pas parlé de cela dans son allocution. Il aurait dû dire : « discutons tant qu'on veut, débattons, disputons-nous, mais pas de haine ». Car elle est en train de naître. Et à chaque fois que la haine est née dans notre pays, ça a mal fini.
Est-ce que ça peut mal finir, pour reprendre le titre de votre livre contre Nicolas Sarkozy ?
Tout est possible en France. Nous sommes un peuple impétueux. Un peuple spécialisé dans la guerre civile. Et nos hommes politiques ont une forme de naïveté. La résistance à la foule, à la haine, est une forme de résistance. Je ne suis pas sûr que le président actuel puisse résister. Sa jeunesse dans la pratique du pouvoir est un handicap. Pour ma part, j'ai beaucoup appris en étant maire de Fréjus. Cette fonction vous met au cœur de la société. Vous êtes le chef de la tribu et vous passez votre temps à arbitrer des conflits. Or, on voit chez le président de la République une volonté d'ignorer les corps intermédiaires. C'est une erreur. Comme disait Maurras – et je ne suis pas suspect d'être maurassien : « le Roi en ses Conseils, le Peuple en ses États. » Qu'on laisse le peuple, via le Parlement, délibérer sur les impôts et le président gère lui la technocratie. Depuis le début du quinquennat, il y a une morgue dans le pouvoir central que les élus locaux ont deviné.
Le comportement du président a été mal interprété. J'ai voté pour Emmanuel Macron et j'approuve les réformes qu'il a déjà faites (SNCF, loi travail). Elles étaient nécessaires et courageuses. Mais il a peut-être donné prise à ces critiques en s'affichant dans une certaine presse people en jouant avec le feu avec des petites phrases. Cela ridiculise la fonction. Il n'a pas su garder la distance nécessaire que la fonction exige. La France est à la fois « monarchiste et régicide ». Il y a dans notre époque une méconnaissance du tragique de l'histoire.
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Retraité de 76 ans de cette politique qui l’a bien nourri…

Le problème est que notre V eme république poussiéreuse et ses institutions qu'il faudrait vite changer, car obsolète avant qu'elle n'explose dans une anarchie grandissante...

La France et ses habitants ont changé depuis trente ans de gabegie dont ces politiciens ont profité honteusement en se moquant des français sans vergogne de par nos dirigeants passés et présents et leurs gouvernements de godillots de tous bords !

Conséquence : la France végète et est à la traine des pays européens et n'arrive pas à se redresser !
Les français ont commencé (enfin) ce changement en 2017 en votant contre ces politiciens médiocres qui leur refusaient celui-ci depuis des décennies, mais il faut qu'ils enfoncent le clou, car ce n'est pas suffisant, s'ils veulent des améliorations sensibles dans leurs vies quotidiennes !

Il faudra qu'ils marquent leurs désaccords fermes sans versatilité habituelle, le principal défaut de nos concitoyens aux élections européennes, même si elles ne sont pas faites pour cela, car la seule proche par leurs votes pour forcer le pouvoir en place macronien à changer radicalement sa politique rigide et bornée du président!

Jdeclef 23/12/2018 09h07

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