Les trois défis d'Emmanuel Macron pour 2019
Après une deuxième année catastrophique, Emmanuel
Macron, en chute dans les sondages, doit redresser la barre. Trois chantiers
apparaissent prioritaires.
Dans la foulée, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, puis celui de l'Interieur, Gérard Collomb, démissionnent, critiquant chacun à sa manière la politique du chef de l'État. « On a quand même perdu nos deux ministres d'État en l'espace de deux mois, et qui portaient chacun un dossier hypersensible : la taxation écologique pour l'un, la sécurité intérieure et donc la lutte contre le terrorisme pour l'autre. Il faut se rendre compte du caractère inédit du truc », reconnaît un proche d'Édouard Philippe, presque étonné qu'analystes et journalistes ne l'aient pas davantage relevé. Enfin, les Gilets jaunes ont fait exploser une colère latente mais profonde, parfois violente, forçant Emmanuel Macron à prendre des mesures d'urgence pour le pouvoir d'achat et de revoir son mode de gouvernance. Et passons sur les atermoiements au sujet de l'impôt prélevé à la source... Descendu en décembre à 20 % d'opinions favorables selon notre baromètre Ipsos-Le Point , le chef de l'État entamera dans quelques jours l'année 2019 avec l'objectif – la nécessité ? – de redresser la barre. Trois défis majeurs l'attendent.
1. Assurer aux européennes
Les
élections européennes devaient constituer le scrutin le plus favorable au
nouveau pouvoir en place, favorisé de surcroît par la réinstauration des listes
nationales. Avec une ligne proeuropéenne vivement défendue pendant la campagne
présidentielle et, en face d'elle, des oppositions classiques qui peinent à se
positionner clairement sur cette question, La République en marche a joué à
plein le rôle de rempart face aux populismes nationalistes. Seulement, sans
tête de liste identifiée et pénalisé par le contexte national, le mouvement
présidentiel est régulièrement placé derrière le Rassemblement national dans les récents sondages. « Si on continue comme ça,
on va faire 13 % aux européennes », s'inquiétait un ministre majeur du
gouvernement devant un député de la majorité il y a quelques semaines, à la
veille de la première grande manifestation des Gilets jaunes.Peu probable. Cependant, un revers en mai prochain fragiliserait non seulement grandement l'exécutif, mais également l'influence du chef de l'État dans les rapports de force à l'échelle du continent. En novembre 2017, le magazine Time affichait Emmanuel Macron à sa une, titrant avec grandiloquence : « The next leader of Europe ». Un an plus tard, la grande idée de « progressisme » mis en avant par LREM est de plus en plus mise à mal à l'échelle de l'Union : le chef de l'État aura donc besoin d'une délégation – ainsi que d'une coalition – la plus large possible au Parlement pour peser. Un motif d'espoir subsiste néanmoins : rien de tel qu'une élection pour mobiliser ses soutiens, surtout autour d'une idée aussi centrale dans l'électorat macronien que le projet européen. Et, qui sait, une ou plusieurs listes de Gilets jaunes viendront peut-être affaiblir les rivaux lepénistes et Insoumis. Ce n'est pas un hasard si les leaders de La République en marche appellent cette démarche de leurs vœux...
2. Réussir à réformer
Sur
le plan économique, l'horizon s'assombrit pour Emmanuel Macron et la crise des
Gilets jaunes n'y est pas tout à fait étrangère. Les mesures d'urgence annoncées par le président de la
République pour redonner du pouvoir d'achat aux Français coûteront
approximativement 10 milliards d'euros à l'État et creuseront le
déficit public à hauteur de 3,2 % du PIB. Au-delà, donc, de la ligne jaune
– arbitraire mais établie – des 3 % préconisés par la Commission européenne. En
parallèle, les indicateurs et prévisions pour 2019 n'encouragent
pas à l'optimisme : l'Insee et la Banque de France prévoient une croissance pour 2018 de 1,5 %, soit 0,2
point de moins que ce qu'attendait le gouvernement. Et celle
de 2019 pourrait être encore plus faible, de quoi faire encore plus
transpirer les administrations de Bercy... Une conjoncture qui s'apparente à un
casse-tête pour le président de la République, dont le mantra a toujours été
une réduction du déficit public pour pouvoir mieux redistribuer dans un second
temps, surtout si la croissance est au rendez-vous. Raté.De quelles marges de manœuvre dispose donc aujourd'hui le président de la République pour continuer les réformes profondes qu'il souhaitait engager, maintenant que les voyants économiques sont à l'orange, que sa popularité est largement atténuée, tout comme son projet initial ? Emmanuel Macron devra trouver les ressources et les mots pour se confronter aux deux grands chantiers qu'il avait prévu de commencer en 2019 : la réforme de l'assurance chômage ainsi que celle, explosive, des retraites, sur lesquelles se démènent les économistes de la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) depuis maintenant des mois. Tellement explosive que certains dans la majorité soufflent, inquiets, qu'elle pourrait finalement ne pas voir le jour...
3. Reconstruire un récit
Il
n'est pas impossible que la réussite des deux premiers points dépende en partie
de celle de ce troisième. Érigés à l'origine en champions de la communication
et du « storytelling », les membres de l'exécutif, et plus
globalement de la majorité présidentielle, ont péché ces derniers mois par
manque de pédagogie et de clarté. Quand bien même, comme le disait Gilles
Legendre, patron du groupe LREM à l'Assemblée nationale, l'erreur aurait été d'être « trop intelligents, trop
subtils, trop techniques »... « Il faut expliquer, et expliquer
clairement. Au début du mandat, ça a été très bien fait, de l'élection jusqu'à
mai dernier : globalement, les gens comprenaient pourquoi on réformait le
Code du travail, la SNCF, on voyait les syndicats, les Français savaient ce qui
allait se passer. Aujourd'hui, personne ne sait clairement ce qu'on a prévu de
faire et comment on allait le faire », analyse un député LREM venu de la
droite.Un langage trop technocratique, des décisions prises à contretemps : voilà les reproches faits à la macronie au cœur de cette première grande tempête. Et bien souvent par les responsables politiques de la majorité eux-mêmes, qui pointaient du doigt les directeurs de cabinet du président de la République et du Premier ministre, Alexis Kohler et Benoît Ribadeau-Dumas, aux esprits trop souvent fixés sur une feuille Excel et pas assez sur la réalité du quotidien des Français. Alors, ils sont plusieurs à réclamer une meilleure écoute des députés, qui ont eu le sentiment d'être aphones quand ils remontaient les inquiétudes de leur circonscription. Plusieurs à espérer que la fameuse « vision », que le fameux « cap » gouvernemental, soit décrite avec des mots plus intelligibles que « moratoire » ou « prélèvements obligatoires ». « Dire, c'est faire », écrivait le philosophe anglais John Austin. Encore faut-il se faire comprendre. Emmanuel Macron devra résoudre cette équation originelle, et cela commence par les traditionnels vœux du nouvel an, lundi prochain.
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Se débarrasser de ce BENALLA qui pollue
son quinquennat ?!
En recouvrant la confiance des français,
mais pour ça, c'est déjà trop tard !
Car il a fait tout le contraire, ce
président bobo qui n'est pas du même monde des français lambda qu'il veut
gouverner et le montre en plus, mais ,ce qu'il fait si mal !
Jdeclef 30/12/2018 09h17LP
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