Lycées : l'interpellation musclée de dizaines de
jeunes en question
VIDÉOS. À Mantes-la-Jolie, en marge des
manifestations lycéennes, le traitement réservé à un groupe d'adolescents,
agenouillés et mains entravées, fait polémique.
Nouvelle
journée de tensions et de violences dans les établissements scolaires français,
jeudi. Alors que 280 collèges et lycées environ ont été perturbés
dans toute la France,
et 700 jeunes interpellés, les abords d'un établissement de
Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines, ont été le théâtre d'une scène d'une rare
violence. Cent cinquante-trois personnes ont été interpellées, selon le
procureur de la République de Versailles Vincent Lesclous, pour
« participation à un attroupement armé » après des heurts et des
dégradations, a indiqué à l'Agence
France-Presse le commissaire de la ville, assurant vouloir ainsi
« interrompre un processus incontrôlé ».Les mains entravées dans le dos ou sur la tête, à genoux ou assis au sol, des dizaines de jeunes ont été rassemblés dans le jardin d'un pavillon et dans une maison associative par quelque 70 policiers mobilisés pour cette opération. Des images choquantes qui ont été relayées sur les réseaux sociaux, notamment par le compte Twitter de l'Observatoire des violences policières. « L'interpellation d'un nombre aussi important d'individus a nécessité de prendre des mesures de sécurité complémentaires », s'est justifié le ministère de l'Intérieur, dans un communiqué relayé par CheckNews. « Trente-sept des présents, la plupart encagoulés, étaient trouvés porteurs de bâtons, battes de base-ball et conteneurs de gaz lacrymogène », a précisé Beauvau.
Ces arrestations ont eu lieu après de nouveaux incidents à proximité du lycée Saint-Exupéry, où deux voitures ont été incendiées jeudi et où des heurts ont éclaté avec la police. Dans les Yvelines, au total 189 jeunes, âgés de 12 à 20 ans, ont été placés en garde à vue, selon le procureur de Versailles. Invité de la matinale de France Inter ce vendredi, le ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, considère qu'« il y a eu des images choquantes, car on est dans un climat de violence exceptionnelle », tout en estimant que ce « n'était pas une rafle, ce qui s'est passé hier, on emploie des mots qui sont totalement inadaptés ». « Bien sûr, a-t-il ajouté, que je dis à Christophe Castaner qu'il faut que l'usage de la force soit proportionné, mais c'est déjà un miracle qu'il n'y ait pas de mort. » Le ministre lance également un appel au calme, au débat et au dialogue à l'intention des lycéens. En conférence de presse, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a lui estimé qu'il fallait replacer les images « dans leur contexte » et s'est engagé à « rendre publiques les conclusions des enquêtes » au sujet de l'interpellation des 151 lycéens, à genoux.
Indignation à gauche
Les images de l'intervention des forces de l'ordre ont rapidement
fait le tour des réseaux sociaux, et les réactions ne se sont pas fait
attendre, notamment à gauche. Sur Twitter, le premier secrétaire du Parti
socialiste, Olivier Faure, considère que « rien ne justifie cette
humiliation de mineurs filmée et commentée ». Le secrétaire
national d'Europe Écologie-Les Verts David Cormand estime, de son
côté : « Ces images nous insultent » et « rien ne justifie
que l'on humilie ainsi nos enfants ». Tandis qu'Alexis Corbière (LFI)
s'interroge : « Qu'est-ce qui peut justifier une telle mise en
scène ? Qui a donné les ordres aux forces de l'ordre de faire
cela ? »
Au sein de la majorité, le vice-président de la commission
des Finances de l'Assemblée nationale, Laurent Saint-Martin, a, lui aussi,
fait part de son indignation : « Quand j'ai vu ces images hier soir,
annonce-t-il à Franceinfo, j'ai été, comme beaucoup de Français, d'abord
choqué. Les images sont choquantes, on peut être indigné quand on voit ces
images. Il faudra savoir si effectivement il était nécessaire d'avoir recours à
ce type d'interpellations et de dispositif », a ajouté Laurent
Saint-Martin, précisant que « si effectivement il y a eu faute, nous
serons les premiers à les condamner ».
« La hausse des carburants,
c'est nous qui allons la payer plus tard »
Les
perturbations de la journée de jeudi ont conduit à plus
de 700 interpellations au total. « On est sur des chiffres à peu
près similaires aux jours précédents », a indiqué dans la journée à
l'Agence France-Presse le ministère de l'Éducation nationale. « Selon les
établissements, les situations sont très hétérogènes, entre les blocages
totaux, partiels, les barrages filtrants, des feux de palettes... »
Plusieurs syndicats (FO, Sgen-CFDT) ou la fédération de parents d'élèves FCPE
demandent au ministre d'« entendre » les revendications exprimées par
les lycéens, qui appellent notamment à l'abandon des réformes du bac, de la
voie professionnelle ou de l'accès à l'université. Les syndicats lycéens ont appelé,
jeudi, à maintenir la pression et à intensifier le mouvement par une
« mobilisation générale » avant des manifestations vendredi.Dans les Hauts-de-Seine, 35 personnes ont été placées en garde à vue après des échauffourées devant des lycées. En Seine-Saint-Denis, la situation a été tendue dans la matinée devant plusieurs établissements. Au lycée Henri-Wallon à Aubervilliers, des élèves ont partiellement bloqué l'entrée de l'établissement dans la matinée. « On bloque pour la nouvelle réforme, Parcoursup, l'état du lycée aussi : il est vieux, on n'a pas de foyer », a déclaré l'un d'eux, Zelal. Pour Majid, lycéen en Essonne, où 29 personnes ont été interpellées, « si ça finit mal, c'est la faute des flics qui nous empêchent de nous rassembler ». Dans le Val-de-Marne, environ 150 jeunes, dont certains portaient des gilets jaunes, se sont rassemblés devant le lycée polyvalent de Cachan. « La hausse des carburants, c'est nous qui allons la payer plus tard », a dit Inès, en Première.
« Violences graves »
« Sous
prétexte des » Gilets jaunes », on voit surgir toutes sortes d'individus
qui se mêlent à des gens qui sont de bonne foi pour manifester, comme les
lycéens, et ceci débouche sur des violences graves », a réagi dans la
matinée sur BFM TV le ministre de l'Éducation, Jean-Michel Blanquer. Au lycée
Jacques-Monod, à Orléans, où un élève a été grièvement blessé par un tir de
lanceur de balles de défense mercredi, la proviseure avait appelé les élèves à
« ne pas rejoindre le lycée jeudi et vendredi ». Des tensions ont été
constatées à Grenoble et son agglomération, ainsi qu'à Annecy, et la police a
procédé à des interpellations. Les blocages se sont poursuivis à Toulouse où
une manifestation a été ponctuée de violences : deux policiers ont été
blessés et un journaliste « bousculé », a indiqué la préfecture de la
Haute-Garonne. Un élève a été blessé à Béziers (Hérault). Quelques incidents
ont éclaté dans l'académie de Strasbourg avec des pétards et des fumigènes
lancés par endroits, ainsi qu'à Mulhouse.Quelque 900 lycéens ont manifesté dans les rues de Clermont-Ferrand, selon la police. Des manifestations émaillées de heurts avec la police devant plusieurs établissements de la ville. À Marseille, une vingtaine d'établissements ont été touchés, avec des « blocages plus ou moins filtrants », selon le rectorat. Devant certains lycées, des feux de poubelles ont été allumés et les forces de l'ordre ont été caillassées. La mobilisation s'est également étendue à quelques universités, notamment à Tolbiac (Paris-1) ou Paris-3-Censier.
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L'état et nos dirigeants bien-pensant ont laissé aller sans rien faire depuis trente ans, que ce soit nos ministres de l'intérieur ou de la justice !
Cette petite leçon filmée à dessein pour faire enfin réfléchir ceux de jeunes qui seraient tentés de faire usage de violence et devenir dangereux comme certains pour se défouler !
Car il s’agit de la sécurité de tout le monde, pour éviter d’augmenter le nombre de ses trublions et casseurs de tous poils et montre si possible, que l’état régalien fait enfin son travail de service d’ordre !
Cela s’appelle un rappel à la loi et ces petits biquets qui se croient immunisés du fait d’être mineur peut être, ont subi une simple leçon corrective !
Jdeclef 07/12/2018 13h15LP
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