Affaires des
écoutes : Sarkozy reste sur la sellette
La Cour de
cassation a validé les écoutes dans cette affaire de trafic d'influence,
"potentiellement la plus dévastatrice pour lui" selon un proche.
C'est un nouveau coup
dur pour Nicolas Sarkozy dans la course à la
présidentielle. La Cour de cassation a validé mardi les
écoutes téléphoniques dans l'enquête où il est mis en examen pour corruption,
car soupçonné d'avoir tenté d'obtenir des informations couvertes par le secret
dans une procédure concernant la saisie de ses agendas.Dans cette affaire, qui fait planer la menace d'un procès sur les ambitions de retour à l'Élysée de l'ancien président, les juges ont terminé leur enquête. Sont désormais attendus le réquisitoire définitif du parquet national financier (PNF) puis la décision des juges Claire Thépaut et Patricia Simon, qui ordonneront un procès en correctionnelle ou un non-lieu. Nicolas Sarkozy a mis en doute leur impartialité politique, tentant, en vain, d'obtenir la récusation de Claire Thépaut fin 2015. D'autres recours procéduraux doivent être examinés prochainement.
« C'est une procédure malade qui va continuer maintenant », a déploré l'avocat de Nicolas Sarkozy, Me Patrice Spinosi, qui la juge « fragile » et « susceptible d'entraîner la condamnation de la France à la Cour européenne des droits de l'homme » (CEDH). Selon lui, « ce qui a été retenu, c'est la possibilité d'écouter une personne alors même qu'elle a une conversation avec son avocat au seul motif que cette ligne a été ouverte sous un nom d'emprunt ». En effet, Nicolas Sarkozy et son avocat historique Thierry Herzog utilisaient des téléphones dédiés, dont la fameuse ligne ouverte au nom de Paul Bismuth pour l'ancien chef de l'État.
»Des
écoutes au long cours »
L'ancien président
est soupçonné d'avoir tenté d'obtenir de Gilbert Azibert, alors magistrat à la
Cour de cassation, et par l'entremise de son avocat historique Thierry Herzog,
des informations couvertes par le secret. Et ce, dans le cadre d'une procédure
sur la saisie de ses agendas, en marge de l'affaire Bettencourt, dans laquelle
il a bénéficié d'un non-lieu. De son côté, Nicolas Sarkozy devait intervenir en
faveur de Gilbert Azibert pour qu'il obtienne un poste de prestige à Monaco, ce
qu'il n'a finalement pas fait.L'ex-président y voit la démonstration qu'il n'a rien à se reprocher. Pour les enquêteurs, ce revirement peut s'expliquer par le fait que Nicolas Sarkozy et Thierry Herzog viennent alors d'apprendre qu'ont été placés sur écoutes leurs téléphones non officiels.
Devant la Cour de cassation, lors de l'audience le 28 janvier, l'avocat de l'ancien chef de l'État, Me Patrice Spinosi, s'en était pris à ces « écoutes au long cours, à filet dérivant ». Car ce dossier trouve sa source dans une autre affaire : celle des soupçons de financement par la Libye de Muammar Kadhafi de la campagne électorale de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007. Les écoutes de l'ex-chef de l'État issues de cette « procédure souche » étaient vivement contestées par la défense.
« Un
raisonnement acrobatique »
Saisie par Sarkozy,
Herzog et Azibert, tous trois mis en examen, la chambre de l'instruction de la
cour d'appel de Paris avait validé le 7 mai 2015 l'essentiel de la procédure.
Mardi, la Cour de cassation a donc validé les écoutes qui concernent
l'ex-président. Elle n'a donné raison qu'à MM. Herzog et Azibert,
partiellement. Elle a annulé la saisie de deux documents trouvés par les
enquêteurs lors d'une perquisition à la Cour de cassation début juin 2014 : un
avis du conseiller rapporteur et un projet d'arrêt. La chambre criminelle de la
haute juridiction a aussi annulé la retranscription d'une écoute entre Me
Herzog et le bâtonnier de Paris de l'époque, Pierre-Olivier Sur, au motif
qu'elle ne révélait « aucun indice ».Au siège des Républicains, officiellement, on minimise. Le trésorier du parti, Daniel Fasquelle, s'est dit « très serein », « convaincu que, dans cette affaire comme dans les autres, tout cela se conclura par un non-lieu ». « Je pense difficilement qu'il y aura une condamnation dans cette affaire », a pronostiqué Georges Fenech, pour qui il n'y a « aucun obstacle » à une candidature de Nicolas Sarkozy à la primaire de la droite en vue de la présidentielle. « Ça ne le discrédite pas » pour cette échéance, a ajouté le député de Paris Claude Goasguen. Ce n'est pas l'avis de cet autre responsable, proche de l'ancien chef de l'État : « C'est potentiellement l'affaire la plus dévastatrice pour lui » et ses ambitions de retour à l'Élysée, a-t-il déclaré à l'AFP, sous le couvert de l'anonymat.
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Son égo
bien connu, l'a peut-être aveuglé, car il se croyait intouchable :
Mais déjà
prendre un téléphone avec un nom d'emprunt était déjà une bêtise indigne d'un
homme qui voulait cacher ses actes et qui a eu les plus hautes fonctions en se
croyant à l'abri !
Et puis
l'écoute devenue publique que tout le monde a pu entendre ne prête pas à
confusion sur la teneur de celles-ci, il y a faute incontestable !
Maintenant
que la justice passe, en espérant qu'il ne passera pas encore à travers les
gouttes, car ça commence à bien faire et rabattra son arrogance et ses
mensonges !
Jdeclef
23/03/2016 10h51
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