mercredi 30 mars 2016

Toute vérité n’est pas toujours bonne à dire, mais quelquefois fait du bien à entendre !

Des bougies à Molenbeek en hommage aux attentats de Paris en novembre 2015

«100 Molenbeek» en France? «Ceux qui nuancent ces propos n’osent pas dire la vérité»


SOCIETE Les déclarations du ministre de la Ville Patrick Kanner ont provoqué bien des réactions, et parfois délié des langues…
Jusqu’à présent, la France regardait la commune bruxelloise de Molenbeek avec effroi et plutôt de loin. Ce week-end, le ministre de la Ville Patrick Kanner a franchi un grand pas, en déclarant que la France aussi, compte des « Molenbeek ». Ou plus exactement, qu’une « centaine de quartiers en France » présente des « similitudes potentielles avec Molenbeek ».
Ce quartier de Bruxelles ayant abrité la plupart des terroristes des attentats du 13 novembre, la citation a de quoi faire peur. Devenu dans l’imaginaire collectif le camp avancé de Daesh en Europe, Molenbeek traîne depuis plusieurs mois une sinistre réputation dans le monde entier : chômage, misère, problèmes d’intégration, trafic de drogue, mosquées radicales… Jusqu’à l’arrestation le 18 mars de Salah Abdeslam en plein centre.

« C’est bien la preuve de l’échec de la politique de la Ville »

Patrick Kanner n’a donc pas peur de la polémique. « C’est une manière de casser la langue de bois qui existe sur la politique de la Ville et c’est bien la preuve de l’échec de cette politique », affirme le député socialiste de l’Essonne Malek Boutih, auteur d’un rapport parlementaire sur la radicalisation en France.
Invité à expliciter sa comparaison, le ministre de la Ville est allé plus loin : « Molenbeek c’est quoi ? C’est une concentration énorme de pauvreté et de chômage, c’est un système ultra-communautariste, c’est un système mafieux avec une économie souterraine, c’est un système où les services publics ont disparu ou quasiment disparu, c’est un système où les élus ont baissé les bras. »

« Beaucoup d’élus ferment les yeux »

« Tous les gens qui se sont intéressés à la question constatent ce que dit Patrick Kanner, note Malek Boutih. Et tous ceux qui nuancent ses propos n’osent tout simplement pas dire la vérité sur une réalité. Beaucoup d’élus ferment les yeux », poursuit-il. Pourtant, nombreux sont ceux à avoir tenté de modérer les propos du ministre. « Moi, je ne suis pas pour ce discours », a confié Jean-Christophe Cambadélis sur France 5, appelant à « ne pas dissoudre la concorde nationale ».
« Ce n’est pas crédible d’annoncer des chiffres de ce genre, qui relèvent plus d’une politique de l’emblème que du sérieux que l’on attendrait des déclarations d’un représentant de l’Etat », s’est emporté le sociologue Raphaël Liogier sur France Info. Salué à droite, notamment par Hervé Mariton (LR) et Florian Philippot (FN), Patrick Kanner a été en partie conforté ce mardi dans ses propos par Manuel Valls en personne : « Ce qu’a voulu dire Patrick Kanner sur les processus d’enfermement, de communautarisation et de radicalisation… Tout cela existe, bel et bien ! »

Un phénomène présent dans toute l’Europe

Pour Malek Boutih, « il existe depuis des années un islamo-gangstérisme dans le nord de la France et en Belgique, avec une porosité entre trafic de drogue et terrorisme. On l’a bien vu avec les auteurs des attentats du 13 novembre ».
Au-delà de la France, d’autres y voient davantage un problème européen. « On se focalise trop sur Molenbeek. J’élargirais le sujet du débat, indique Farhad Khosrokhavar, directeur d’études à l’EHESS et spécialiste de la radicalisation. Il existe un peu partout en Europe de l’Ouest des endroits comme Molenbeek, où la pauvreté côtoie des groupes qui se sentent abandonnés. » Pour le chercheur, ce type de problème que l’on a pu rencontrer en France notamment du côté de Lunel (Hérault), n’est pas propre à la France ou à la Belgique, mais à l’ensemble des pays européens où se trouve une communauté musulmane confrontée à différents problèmes dont une minorité peut se radicaliser, « surtout des jeunes peu ou pas du tout insérés dans une communauté. Il faut un ensemble de critères pour en arriver là. C’est le cas de la Belgique, mais aussi de la Suède, des Pays-Bas ou encore de l’Angleterre ».
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Certains dirons qu’il a voulu ce faire connaitre ou « mousser » peut-être, mais en politique c’est un éternel spectacle de mauvais cirque ou tout est permis qui ne respecte pas le peuple qui les a mis en scène par les erreurs de leurs votes !
Toutefois, si cela a gêné certains élus ou autres politiciens donneurs de leçons hypocrites, faux bienpensants qui maquillent la vérité ou ne la dise pas pour appliquer l’insoutenable « politiquement correct », et bien cela aura servi au moins à cela !

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