Le parti de la faillite
Hamon, Mélenchon et Le Pen représentent la moitié du corps
électoral. Nous avons analysé et comparé leurs propositions sur les dépenses
publiques et l'euro.
Il
s'appelle Moritz Kraemer. Son nom ne vous dit probablement rien, mais cet
Allemand pas franchement porté sur la rigolade a été un des principaux acteurs
de la présidentielle de 2012. A deux mois et demi du scrutin de 2017, il vient
de refaire surface pour annoncer de sombres présages. Son métier ? Evaluer
la solidité financière des Etats pour Standard & Poor's - souvenez-vous,
les agences de notation et la fameuse note AAA ("triple A") que la France a
perdue en janvier 2012... La grande crainte désormais de cette figure de la
"finance sans visage" ? Voir Marine Le Pen
arriver au pouvoir. Son message a été clair : si la présidente du FN arrivait à l'Elysée et
appliquait son programme de retour au franc, la France tomberait en
"défaut". En clair, notre pays ferait faillite.Estomaqués par le Brexit, pris de court par la victoire de Donald Trump, les marchés financiers attendent la présidentielle française avec fébrilité. En novembre déjà, un des plus grands gérants de hedge funds (fonds alternatifs), David Tepper, avait expliqué devant un parterre de privilégiés - lors d'une conférence à New York dont le ticket d'entrée pour deux jours coûtait au minimum 7 500 dollars - qu'il avait "shorté" la dette de la France. C'est-à-dire parié sur la baisse future du prix des emprunts français. Et donc sur la hausse des taux d'intérêt que l'Hexagone doit débourser pour emprunter de l'argent sur les marchés financiers et boucler ses fins de mois. Un pari qui se réalise depuis quelques semaines et auquel on a donné un nom dans les salles de marchés : le "spread Le Pen". Le "spread", c'est l'écart entre le taux d'intérêt des emprunts français et celui des emprunts allemands, le meilleur baromètre pour jauger de la confiance des investisseurs. Et, sous l'effet des excellents sondages de Marine Le Pen comme du violent recul de François Fillon, le spread s'est écarté, preuve que la défiance augmente et que les marchés se font de moins en moins optimistes quant à l'issue du scrutin. "Dans nos échanges avec nos clients, ces dernières semaines, on nous interroge souvent sur les conséquences pour les marchés d'une victoire de l'extrême droite et de Marine Le Pen, vu sa promesse de sortir le pays de la zone euro", expliquent ainsi les économistes de Bank of America-Merrill Lynch dans une note publiée le 30 janvier.
Avec Anthony Requin à Bercy
On
file à Bercy, dans les dédales du ministère des Finances, bâtiment Colbert,
pile 6, au 9e étage. Jusqu'à une salle de réunion anonyme, à quelques mètres
d'une porte sécurisée derrière laquelle se trouve la salle de marchés - oui,
comme dans une banque ! - où l'État français émet tous les lundis et deux
jeudis par mois de nouveaux emprunts. C'est Anthony Requin, le patron de
l'Agence France-Trésor, chargée de gérer la dette, qui nous reçoit. Interrogé
sur la hausse récente des taux d'intérêt français, il tient d'abord à rappeler
que tous les pays sont confrontés au même mouvement en raison d'une remontée de
l'inflation un peu partout dans le monde. Mais il admet que les échéances
électorales à venir pèsent un peu aussi sur les emprunts français. D'ailleurs,
signe qui ne trompe pas, les montants investis sur le marché dérivé Eurex, où
l'on peut parier sur l'évolution future des taux d'intérêt, ont doublé ces
derniers mois. Et il pointe les positions prises par quelques dizaines de fonds
alternatifs qui auraient tout intérêt à attiser les peurs autour d'une possible
arrivée au pouvoir de Le Pen. Leur calcul machiavélique : que d'autres
investisseurs se rallient à ce point de vue, prennent les mêmes paris qu'eux et
leur rachètent leurs positions, leur assurant de gros gains... quelle que soit
l'issue du scrutin. Un jeu dangereux : en 2012, nombre de hedge funds ont pris le bouillon
après avoir parié - à tort - sur une forte remontée des taux avec l'alternance.Comme à chaque scrutin, les bataillons d'économistes et analystes employés par les banques ou les sociétés de gestion ont donc commencé à multiplier les notes sur l'élection française. Où chaque fois, pour l'investisseur basé à Singapour, Wall Street ou Tokyo, on explique les spécificités de notre mode de scrutin. On rappelle les "fondamentaux" de l'économie française - sa croissance (flasque), sa dette (élevée), sa productivité (importante), sa démographie (vigoureuse)... On dissèque les programmes des principaux candidats, notamment sur le temps de travail, les dépenses publiques, les taux d'imposition. Et on analyse les sondages. Il n'a échappé à personne que, dans les études portant sur le second tour, Marine Le Pen est toujours distancée d'une bonne vingtaine de points par son concurrent le plus probable (pour l'heure, Emmanuel Macron). Ce qui fait de la victoire du FN, dans le jargon des marchés, un "tail risk" ("risque de queue") à très faible probabilité.
Jeu dangereux
Mais
il n'a échappé à personne non plus que les candidats réclamant une rupture avec
"l'Europe libérale" réunissent plus de 50 % des intentions de
vote : c'est Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon, bien sûr, mais aussi, à
un degré moindre, Benoît Hamon, qui, tout en se déclarant proeuropéen, est
partisan d'un bras de fer avec l'Allemagne. Autant de candidats, sans même
compter Yannick Jadot ou Nicolas Dupont-Aignan, qui prônent une stratégie de
confrontation avec nos partenaires européens plutôt que de tendre la main pour
arriver par la négociation à l'indispensable réorientation de l'Europe. Pour
l'instant, leurs chances de victoire paraissent très faibles. "Je reste
prudent. Si Mélenchon décide de soutenir Hamon, par exemple, ça n'est plus du
tout la même histoire", prévient Cyril Regnat, stratégiste chez Natixis.
Que Fillon, empêtré dans les affaires, continue à reculer dans les sondages ou
que la "bulle" Macron se dégonfle après la présentation de son
programme et l'hypothèse d'un second tour des extrêmes n'apparaîtrait plus si
improbable. "La France qui n'accepte pas les règles, celle qui pense
qu'elles sont systématiquement réservées aux autres, est majoritaire, déplore
Markus C. Kerber, un des représentants les plus intransigeants de
l'ordolibéralisme outre-Rhin, professeur de finances publiques à l'Université
techni- que de Berlin. Les Allemands découvrent qu'elle est en train de devenir
un bastion de l'antilibéralisme. Son problème, c'est son incapacité à faire
émerger un libéralisme populaire. Le Pen, Mélenchon ou Hamon ont du mal à
accepter le marché commun et ses quatre libertés : circulation des biens,
des services, des personnes et des capitaux."
Au jeu dangereux du bras de fer avec Berlin et avec les autres capitales
les plus attachées aux règlements de l'UE, c'est incontestablement Marine Le
Pen qui décroche la palme. Elle fonce tout droit vers un "Frexit". Sa
promesse ? Rendre "sa souveraineté" au "peuple
français". Un référendum est déjà programmé si ses partenaires ne se
soumettent pas à ses exigences d'une Europe dénaturée, repliée sur elle-même,
où la libre circulation des personnes et des capitaux est remise en question...
Comme au Royaume-Uni. Sauf que, cette fois-ci, les conséquences économiques de
cette sortie seraient quasi instantanément dramatiques. Car, contrairement à
son voisin anglais, la France fait partie de la zone euro. Et malgré les
précautions oratoires de son programme, Le Pen promet bel et bien, au détour
d'une phrase, dans sa proposition n° 35, de se débarrasser de l'euro pour
rétablir "une monnaie nationale adaptée à notre économie". Et ce pour
redonner à la France l'arme de la dévaluation monétaire - utilisée à dix-sept
reprises au cours du XXe siècle, sans grand succès... Ce qu'elle ne dit pas,
c'est que cette option frapperait de plein fouet une bonne partie de son
électorat : les retraités modestes dont le revenu est fixe. Elle peut donc
bien promettre une revalorisation des petites pensions financée par une
contribution sociale sur les importations, celle-ci serait avalée par
l'augmentation des prix (notamment des biens importés) provoquée par la
dévaluation massive du nouveau franc, que personne ne conteste. C'est même l'objectif
de la sortie de l'euro... Car on n'a jamais vu une "importation"
payer un impôt : à la fin, c'est toujours le consommateur qui paie...
En abandonnant la monnaie unique, la France se retrouverait face à un choix
cornélien. Soit continuer à rembourser sa dette en euros, ce qui serait un
fardeau impossible à porter avec le nouveau franc dévalué ; soit convertir sa
nouvelle dette en "monnaie nationale". Une seconde option qui a
évidemment les faveurs du FN. Mais, dans ce cas, ce serait une véritable déclaration
de guerre adressée aux créanciers internationaux, qui possèdent plus de 60 % de
notre dette. Avec aussi le risque d'une bataille judiciaire sans fin avec ceux
qui refuseront évidemment d'être remboursés en monnaie de singe. C'est ce qui
s'est passé pour l'Argentine, traînée devant les tribunaux durant quinze ans
par ses créanciers... Quant aux banques et aux assureurs français, gorgés
d'emprunts d'Etat dans leur bilan, ils seraient mis en grande difficulté, voire
en faillite. Avec une menace majeure sur l'assurance-vie des Français, leur
produit d'épargne préféré.
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Ces
politiciens(e) sont des inutiles à la limite malhonnêtes, car ils ne seront pas
élus et ils le savent bien en plus !
MELENCHON le
champion de cette catégorie tribun aboyeur de foire voulant renverser la table,
mais ne voulant pas s'allier avec d'autres, car pétri d’orgueil démesuré donc
aucune chance d’être élu !
HAMON arrivé
par accident à cause de cette primaire d'un PS en déconfiture héritage de
hollande et de son quinquennat plus que médiocre en plus totalement utopique et
chimérique et lui qui aussi n'arrive pas à s'allier avec d'autres (même les vert
d'EELV) devenus marginaux !
LE FN de M.LE
PEN et son parti de mauvaise réputation qu’elle traine suite à l'héritage de
son père fondateur du parti d’extrême droite qui fera illusion au 1er tour par
les voix des mécontents, mais ne sera pas élue au 2eme tour !
Donc que
restera-t-il un F.FILLON malgré ces affaires de famille douteuses ou peut être
le joker E.MACRON ?!
Sans quoi la
DROITE emportera l'élection et le vrai changement n'en sera pas un, mais une
alternance habituelle pernicieuse !
(D’ailleurs si FILLON n’avait pas eu ses avatars avec son épouse attachée
parlementaire se serait plié depuis longtemps !)
Jdeclef 22/02/2017
10h16
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