Déchaînement
anti-Français au Pakistan
Les
islamistes du TLP, le parti islamiste antiblasphème, ont pris la France pour
cible depuis l’affaire des caricatures de Mahomet dans « Charlie
Hebdo ».
« Dégagez d'ici ! »
éructe le vieil homme avant d'appeler une bande d'individus faisant office de
police locale. Après une fouille, un long interrogatoire et de multiples appels
aux autorités régionales, nous sommes expulsés manu militari jusqu'à la route
la plus proche. Il ne fait pas bon être journaliste français à Kotli Qazi.
Cette bourgade nichée dans la fertile région du Pendjab, au Pakistan, ne
s'accommode pas de sa nouvelle notoriété. Bercés d'habitude au rythme des
récoltes de blé, de riz et de canne à sucre, les quelques centaines de paysans
qui y résident ont reçu, le 25 septembre 2020, une nouvelle fracassante en
provenance de Paris, l'infiniment lointaine capitale française : Zaheer Hassan
Mehmood, fils d'une famille bien connue de la rue principale, venait d'y
commettre un attentat. Avant de passer à l'acte, le jeune homme de 25 ans, fraîchement
émigré, a enregistré une vidéo dans laquelle il se déclare scandalisé par la
nouvelle publication par Charlie Hebdo
des caricatures du prophète Mahomet, lors de l'ouverture du procès des
attentats de janvier 2015. Ignorant le déménagement de l'hebdomadaire, il se
rend, armé d'un tranchoir de boucher, devant ses anciens locaux. Il y blesse
grièvement deux employés d'une agence de presse voisine avant d'être
appréhendé.
Les terroristes vénérés. Craignant
l'image peu reluisante que renverrait l'opinion de la population locale sur
l'affaire, les autorités font régner l'omerta. Elles vont jusqu'à poster une
sentinelle dans la maison du terroriste afin d'empêcher ses parents de répondre
aux médias. À l'abri des regards, certains habitants de Kotli Qazi se disent
néanmoins fiers que l'enfant du pays ait défendu l'honneur du prophète de
l'islam. Peu importe que la cible n'ait pas été la bonne. « Les actions de Son Excellence Zaheer m'ont été rapportées
par les anciens du village, et je sais que beaucoup de gens de la région le
vénèrent », confie son cousin, Ali Mehmood,
qui se définit lui-même comme un pauvre paysan illettré. Même son de cloche
chez un quinquagénaire occupant la maison mitoyenne de celle des Mehmood, qui
préfère garder l'anonymat. « J'ai une
excellente opinion de ce qu'il a fait en France. Il a pris la bonne décision et
il me semble que tout le village partage mon avis. »
Naissance du TLP. Illustration
de la ferveur populaire pour Mumtaz Qadri, un obscur fonctionnaire de
l'administration du Pendjab, Khadim Rizvi, fonde un petit parti, le TLP, et
instrumentalise la question du blasphème. Le moindre fait divers est exploité.
Ainsi de la volonté du gouvernement, en 2017, de modifier marginalement le
texte de la déclaration de foi des élus pakistanais. Les islamistes du TLP
provoquent des manifestations monstres se soldant par 6 morts et plus de 200
blessés. Jusqu'à obtenir gain de cause et la démission du ministre de la
Justice. Fort de ce succès, le parti politique essaime sur tout le territoire
et envahit les réseaux sociaux. Les discours enflammés de son fondateur et ses
appels au meurtre y engrangent des millions de vues. Lorsque Charlie Hebdo publie à nouveau les caricatures,
le 1er septembre 2020, Rizvi hurle : « Le blasphème ne mérite qu'un seul châtiment : la
décapitation (…). Le Pakistan aurait dû lancer une attaque nucléaire contre la
France. »
Boycott. Quelques
semaines plus tard, le TLP publie un communiqué félicitant l'assassin
tchétchène de l'enseignant Samuel Paty. Et appelle au boycott des produits
français, après qu'Emmanuel Macron a soutenu la publication des caricatures.
Depuis, les entreprises françaises présentes au Pakistan ont surmonté le choc. « Les marques grand public comme L'Oréal, Total ou Carrefour
ont été exposées un temps, car identifiées comme françaises par les
consommateurs, explique Hidayat Hussain,
responsable de l'association commerciale Pakistan-France. Mais au bout du compte, peu de produits ont été retirés.
Carrefour n'a pas fermé ses magasins une seule journée. »
Beaucoup d'entreprises moins connues sont passées entre les mailles du filet.
Ironie de l'histoire, le Pakistan pourrait être la principale victime du
rafraîchissement bilatéral. Car ce pays, qui exporte vers la France 600
millions d'euros de plus qu'il importe, est menacé de rétorsions commerciales
de la part de l'UE, qui a peu goûté la campagne antifrançaise. Le défi pour les
entreprises de l'Hexagone est donc plus sécuritaire que commercial et les
expatriés se font discrets, même si peu de Français ont finalement quitté le
pays. « L'appel du Quai d'Orsay aux Français du
Pakistan à quitter le pays était surtout une mesure de rétorsion destinée à
présenter le Pakistan comme incapable d'assurer la sécurité des Occidentaux,
avance une source diplomatique française. Dans les faits, ce sont surtout les diplomates qui ont plié
bagage. »
Les barelvis, intransigeants quant au prophète. Créé en 1947, lors de la partition de l'Inde, pour accueillir les musulmans du sous-continent, le Pakistan a été la proie de convulsions identitaires depuis ses origines. Cependant, la progression de la radicalité islamiste au sein du barelvisme, un groupe religieux longtemps cité comme un exemple de modération et d'ouverture, surprend. Ce courant est une branche de l'islam sunnite fondée en Inde au XIXe siècle en réaction à l'oppression coloniale britannique. Elle rassemble la majorité des 600 millions de musulmans du sous-continent et accorde une grande place au soufisme, la pratique mystique de l'islam. Longtemps jugés imperméables à l'islamisme, les barelvis révèlent pourtant une pulsion radicale à l'occasion de l'affaire Mumtaz Qadri. « Ce qui distingue les barelvis du reste des musulmans pakistanais est leur rapport au prophète Mahomet, explique Jean-Luc Racine, directeur émérite au CNRS et spécialiste de l'Asie du Sud. Mahomet est le dernier des prophètes, celui qui clôt la révélation du message de Dieu, et qui doit donc recevoir le plus grand respect. C'est à ce titre que les plus radicaux des barelvis se sont saisis de la question du blasphème pour mieux réaffirmer leur défense du prophète. »
Influence étrangère ? Le
TLP a joué un rôle majeur dans l'effondrement du rempart barelvi contre la
radicalisation. Dès les régionales de 2018, le nouveau parti emporte plus de
deux millions de suffrages. Un choc pour la classe politique pakistanaise, qui
jugeait jusqu'ici les islamistes plus doués pour bloquer les autoroutes que
pour gagner les scrutins. Cette poussée radicale ne semble pas suivre le schéma
classique du financement par un pays extérieur, comme ce fut le cas pour les
déobandis, l'autre grande communauté musulmane instrumentalisée par l'Arabie
saoudite et les États-Unis dans les années 1980 pour contrer les Soviétiques
embourbés en Afghanistan, pays frontalier. Pour autant, les islamistes du TLP
sont-ils réellement libres de toute influence étrangère ? « C'est bien possible,
concède Aditi Bhaduri, rédactrice en chef de la revue géopolitique indienne International Affairs Review.
Mais réaliser une poussée politique de cette
ampleur nécessite d'importants moyens financiers. Cette apparente autonomie est
donc sujette à caution. »
Un mouvement interdit. La mort du fondateur du TLP, le 19 novembre 2020, aura donné un nouvel indicateur de ce réveil identitaire et de l'ancrage populaire des barelvis désormais radicalisés : plus de 200 000 personnes se massent dans le parc Iqbal de Lahore pour saluer la mémoire du tribun Khadim Rizvi, emporté à 54 ans par des difficultés respiratoires. De mémoire de Pendjabi, on n'avait pas assisté à un regroupement aussi important depuis 1929, lors du rassemblement panindien contre la colonisation britannique.
Le fils de Rizvi, Saad, a repris le flambeau. Toutefois, le TLP
peut-il survivre à son interdiction par le gouvernement, sans son fondateur et
sans appuis extérieurs ? « Son idéologie
est durablement enracinée chez des millions de Pakistanais, il est donc
impossible que ce mouvement disparaisse d'un claquement de doigts, pronostique
Asad Hashim, correspondant pakistanais de la chaîne qatarienne Al-Jazira. Le gouvernement a peut-être réussi à supprimer le TLP en
tant que parti politique, mais il réapparaîtra sous un autre nom et avec un
nouveau chef. » Telle est bien l'intention du
cofondateur du TLP, Ijaz Ashrafi, qui compte malgré tout continuer la lutte
pour « imposer l'islam au pays »
: « Chaque musulman dans le monde est prêt à
embrasser le martyre pour garder l'honneur de notre prophète. La vie humaine
est sans importance, le monde est temporaire, mais la lumière de notre prophète
est éternelle. » Comme en témoignent les réactions
des habitants de Kotli Qazi, la lame de fond radicale semble durablement
installée dans le 2e plus grand pays musulman du monde
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Population
: 216,6 millions (2019) ce n'est pas rien !
Et
avec nos dirigeants bienpensants donneurs de leçon et Macron « le
sentiment d'insécurité » est bien présent par ce terreau de terroristes
islamiste, d'ailleurs, c'est aussi là que se trouve les talibans dans leurs
zones dites tribales !
Alors
leur manifestions contre la France pays judéo chrétien, sont un signe qui ne
trompe pas, car ce ne sont pas les premières !
Sans
compter cet attentat au hachoir en 2020 près des anciens locaux de Charlie
Hebdo !?
Et
ce n’est pas avec nos dirigeants qui croient à un monde de bisounours comme
grand-père LE DRIAN ministre de nos affaires étrangères fort sympathique et nos
dirigeants Macron Castex que l’on peut se sentir serein avec cette bombe
islamique à retardement !?
De
plus ils possèdent l'arme nucléaire !
Curieusement
d’ailleurs nos autorités ne parlent pas du Pakistan pourtant : En 1998, le Pakistan est devenu officiellement
la septième puissance nucléaire mondiale en effectuant une série d'essais nucléaire et disposerait en 2011 de plus d'une
centaine d'armes atomiques !
Les
forces armées du Pakistan représentent la sixième puissance militaire mondiale
en termes d'effectif. Leur quartier général est situé à Rawalpindi !
On
parle beaucoup plus de l’IRAN et pourtant !?
Jdeclef
27/05/2021 15h26
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