CRITIQUES DE BON SENS: Commentaires d'articles de presse sur fait de société ou politique du monde
dimanche 9 mai 2021
Parce qu'E.MACRON avait fait des promesses ?! Mais cela ne veut pas dire Les Tenir il serait temps que les français avalant des couleuvres comprennent cela !
Accoyer :
« Des promesses de Macron, il ne reste pas grand-chose »
ENTRETIEN.
L'ancien président de l'Assemblée nationale juge sévèrement le personnel
politique actuel, et l'exhorte à prendre l'avenir industriel du pays en main.
Il fut pendant trente ans l'un des piliers
discrets et loyaux de la droite. Retiré de la vie politique depuis les
dernières municipales, où il a abandonné sa mairie d'Annecy-le-Vieux, l'ancien
président de l'Assemblée nationale (sous la présidence de Nicolas
Sarkozy), âgé de 75 ans, contemple avec regrets sa famille
qui se déchire, incapable, depuis le séisme de 2017 qui l'a vue
écartée du second tour de la présidentielle, de définir une ligne. La crise que
traversent Les Républicains, lâchés cette semaine par les plus macronistes de leurs
membres, a pour lui des racines profondes. La droite, en mal de
vision, peut-elle se relever ? Ses cadres sont-ils intellectuellement
armés pour relever les grands défis de l'avenir ? Entretien.
Le Point : Votre famille
politique a vécu une semaine de psychodrame avec l'alliance
avortée entre Les Républicains (LR) et La République en marche (LREM)
en Paca. La droite est-elle en train d'imploser ?
Bernard Accoyer : Le risque d'implosion lente est réel. Il est
causé d'abord par le bilan médiocre d'une action politique qui aboutit, après
trente années d'alternance, à plonger le pays dans une situation très
difficile. Les partis et le personnel politique s'étant disqualifiés, Emmanuel
Macron a profité de la défaillance de François Fillon pour faire exploser le
système. La gauche dont il est issu a explosé tout de suite. Cela s'opère plus
lentement pour la droite, mais cela s'opère. Un sursaut de courage, de travail
de fond programmatique et d'unité est indispensable.
De 2004 à 2007, en tant que
président du groupe UMP, vous avez dû gérer des conflits parfois violents entre
sarkozystes et chiraco-villepinistes. Vous avez également été secrétaire
général des Républicains. Auriez-vous exclu Renaud Muselier, qui a agi sans
avertir personne, et contre la stratégie décidée par votre parti qui
était : pas d'alliances au premier tour ?
Non. L'exclusion politique
est un mécanisme où l'on perd davantage que l'exclu et les adversaires. Quant à
monter une liste LR en quelques jours, cela posait d'innombrables problèmes
avec un risque d'échec dès le premier tour. Je connais bien Renaud, qui est médecin
comme moi. C'est un homme convivial qui a été soumis à une pression extrêmement
forte, à la fois de Christian Estrosi (qui lui avait donné son fauteuil),
d'Hubert Falco, de Jean-Claude Gaudin, mais aussi de Christophe Castaner auquel
Christian Estrosi devait son élection à la présidence de région il y a six ans
puisque le PS avait retiré sa liste pour faire barrage à Marion Maréchal.
Ajoutez à cela tout l'appareil élyséen mobilisé pour le convaincre qu'une
alliance était la meilleure solution... Quand un tel rouleau compresseur passe
sur une personne seule, il est extrêmement difficile de lui résister. C'était
une erreur. Si l'élection est risquée pour Les Républicains face à
Thierry Mariani, un ancien du RPR et de l'UMP, l'alliance éventuelle
devait attendre le second tour. Aujourd'hui, le risque de l'élection d'un président
apparenté RN est toujours là.
Chirac
n'a pas vraiment conduit une politique de droite.
Au terme de cette semaine,
la droite apparaît affaiblie, et plus que jamais divisée sur la stratégie
qu'elle doit adopter face à Emmanuel Macron. Les chiraquiens que sont Christian
Jacob ou François Baroin ont-ils l'autorité nécessaire pour imposer une
ligne ?
J'ai toujours été un chiraquien
fidèle, même si j'ai toujours pensé que Chirac ne conduisait pas vraiment une
politique de droite, sauf de 1986 à 1988. Il a mené une politique
sociale-démocrate qui n'a jamais eu le courage de revenir sur les excès de la
gauche en matière d'alourdissement de la dépense publique et des prélèvements,
d'affaiblissement de la valeur travail et de l'autorité et de l'immigration
irrégulière. Tout le monde est responsable et le résultat est là. L'effritement
des Républicains a été progressif. On sentait bien que le nombre de militants
et de jeunes dans la famille politique allait en diminuant, et qu'il y avait un
problème de recrutement. Secrétaires généraux et présidents se sont succédé,
avec parfois l'utilisation du mouvement à des fins plus personnelles que
collectives. Cela s'est fait au détriment d'un réel travail sur la ligne
politique et le projet de fond. La Fondapol, qui est le plus brillant des think
tanks français, créée par Jacques Chirac, a été coupée des Républicains, et
c'est dommage.
Christian Jacob multiplie
pourtant les conventions et travaux sur le projet, et se vante d'avoir engagé
un travail de fond.
C'est vrai, je salue ses efforts. Mais
en raison du contexte politique et sanitaire, ses propositions restent peu
audibles, et insuffisamment partagées même à la direction de LR, dont le numéro deux annonce ses propres projets de
réforme en total décalage avec le travail que conduit Christian
Jacob. Ce n'est pas fédérateur pour les militants ni convaincant pour les
observateurs.
La désignation d'un candidat pour la
présidentielle devrait permettre de clarifier la ligne. Croyez-vous à une
candidature capable de s'imposer naturellement à tous ?
Comme Gérard Larcher, j'ai toujours
été favorable à un mécanisme de départage. LR dispose de personnalités de
premier plan. Xavier Bertrand a le mérite d'être déterminé et de tout faire
pour cela, c'est déjà beaucoup en politique. Valérie Pécresse a l'avantage d'un
beau parcours. Elle est capable de combler la fracture entre la capitale et la
province, la mégapole et la ruralité. Un autre est brillant et cultivé (même
s'il s'en cache), c'est Laurent Wauquiez. Il connaît l'Histoire sur le bout des
doigts, c'est important. En Auvergne-Rhône-Alpes, il a fait un travail intense.
Il est difficile de prédire qui l'emportera, mais l'union sera la clé.
Que vous inspire l'hypothèse d'un
second tour Macron-Le Pen ?
C'est une hypothèse vraisemblable,
mais incertaine. Emmanuel Macron fait tout pour que ce dangereux scénario se
concrétise, bien qu'aucun président de la Ve République n'ait été
réélu hors cohabitation. L'abstention risque malheureusement d'être
déterminante, en raison du nombre de déçus à gauche et du manque d'adhésion
suffisante à droite à la gouvernance d'Emmanuel Macron. Les socialistes
trouvent qu'il fait trop de courbettes à la droite, et les gens de droite sont
outrés par son absence de résultats sur le plan régalien, et par ses clins
d'œil à la déconstruction de notre histoire. C'est inquiétant, car au-delà de
l'hérédité de Mme Le Pen, elle s'inscrit dans une incohérence programmatique
généralisée qu'elle renouvelle tous les cinq ans.
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