Avion
détourné : la Biélorussie affirme avoir agi dans la légalité
Le pays
avait envoyé un chasseur intercepter un avion de ligne à bord duquel se
trouvait un militant de l’opposition, qui a été interpellé à son arrivée.
Circulez,
y a rien à voir. La Biélorussie a assuré lundi 24 mai avoir
agi dans la légalité en interceptant un vol commercial après une alerte à la
bombe, rejetant les accusations des Européens qui suspectent Minsk d'avoir
détourné l'avion pour arrêter un opposant à bord. « Il n'y a aucun doute
que les actions de nos organes compétents étaient en conformité avec les règles
internationales », a indiqué le ministère des Affaires étrangères sur son
site, rejetant les « accusations sans fondement » de pays
européens, accusés de « politiser » l'incident. « C'est du
point de vue de la sécurité (...) qu'il faut regarder cet incident »,
a-t-il indiqué en référence à l'alerte à la bombe qui a conduit à
l'atterrissage forcé.
Dimanche, l'avion de ligne de Ryanair « a redécollé de
Minsk » à destination de la Lituanie, a annoncé sur Twitter la commissaire
européenne en charge des Transports, Adina Valean, vers 17h15 GMT. Elle n'a pas
évoqué le sort du militant d'opposition Roman Protassevitch, arrêté après l'atterrissage
forcé de l'appareil à Minsk.
Quelques heures plus tard, l'ambassadeur de Biélorussie à Paris
a été convoqué au ministère français des Affaires étrangères.
« L'ambassadeur de Biélorussie en France (Igor Fissenko, NDLR) a été
convoqué ce soir au Quai d'Orsay à la demande du ministre Jean-Yves Le
Drian », a déclaré le ministère à l'Agence France Presse. Le ministre
français des Affaires étrangères avait dénoncé peu auparavant dans un tweet un
acte « inacceptable » et réclamé une « réponse ferme et
unie » de l'Union européenne. Des ressortissants français se trouvaient à
bord de l'avion de la compagnie RyanAir qui a été contraint à un atterrissage
d'urgence à Minsk alors qu'il effectuait la liaison Athènes-Vilnius, a indiqué
le ministère sans en préciser le nombre.
La Biélorussie avait envoyé plus tôt dans la journée un chasseur
intercepter un avion de ligne à bord duquel se trouvait un militant de
l'opposition qui avait été interpellé à son arrivée à Minsk par les
services de sécurité du régime d'Alexandre Loukachenko. Le média d'opposition
Nexta a affirmé que son ancien rédacteur en chef Roman Protassevitch avait été
arrêté après l'atterrissage d'urgence à l'aéroport de la capitale de la
Biélorussie de cet appareil.
La compagne de l'opposant également arrêtée
La compagne du militant biélorusse Roman Protassevitch a également
été arrêtée à bord de l'avion Ryanair, a annoncé lundi l'université où
elle suit ses cours. Sofia Sapéga est étudiante en droit à l'université
européenne des sciences humaines (EHU) fondée à Minsk en 1992, mais contrainte
par les autorités biélorusses de transférer ses activités en Lituanie voisine,
depuis 2004. Dans un communiqué, l'EHU a appelé à la libération immédiate de
Sofia Sapéga, affirmant qu'elle avait été arrêtée dimanche à Minsk, pour des
motifs « sans fondement et inventés », alors qu'elle avait pris
l'avion pour défendre sa thèse de maîtrise.
À la suite d'une opération « menée par les autorités
biélorusses, l'étudiante a été arrêtée », selon l'EHU qui a appelé à une
« assistance consulaire immédiate ». Sofia Sapéga est citoyenne
russe, précise le communiqué. Vytaute Smaizyte, porte-parole du ministre
lituanien des Affaires étrangères Vytautas Landsbergis, a confirmé à l'Agence
France-Presse que la compagne de Roman Protassevitch avait été arrêtée.
Selon les autorités biélorusses, l'avion a dévié de sa trajectoire
à cause d'une « alerte à la bombe ». Nexta a affirmé que
l'atterrissage d'urgence avait été suscité par une « bagarre »
déclenchée par des agents des services de sécurité biélorusses, présents à bord
et qui affirmaient qu'un engin explosif se trouvait dans l'appareil.
L'aéroport de Minsk, cité par l'agence de presse officielle Belta,
a affirmé que l'alerte à la bombe s'était révélée « erronée » après
une fouille du Boeing. Le président Alexandre Loukachenko a quant à lui donné
l'ordre personnellement à un avion de chasse MiG-29 d'intercepter l'avion après
cette alerte, a dit son service de presse.
Mouvement de contestation historique
À l'été et à l'automne derniers, Alexandre Loukachenko a été
confronté à un mouvement de contestation historique ayant rassemblé pendant
plusieurs semaines des dizaines de milliers de personnes à Minsk et dans
d'autres villes, une mobilisation énorme pour un pays d'à peine
9,5 millions d'habitants. Mais la protestation s'est progressivement
essoufflée face à des arrestations massives, des violences policières ayant
fait au moins quatre morts, un harcèlement judiciaire permanent et de lourdes
peines de prison infligées à des militants et à des journalistes.
En novembre dernier, les services de sécurité
biélorusses (KGB), hérités de la période soviétique, avaient placé Roman
Protassevitch et le fondateur de Nexta, Stepan Poutilo, sur la liste des
« individus impliqués dans des activités terroristes ». Roman
Protassevitch est l'ancien rédacteur en chef de Nexta, un média ayant joué un
rôle clé dans la récente vague de contestation. Fondé en 2015, Nexta
(« Quelqu'un » en biélorusse) avait notamment coordonné les
rassemblements à travers la Biélorussie, diffusant des mots d'ordre et
permettant de partager les photos et les vidéos des rassemblements et des
violences.
L'Europe condamne
L'arrestation du militant a été immédiatement condamnée par la
figure de l'opposition biélorusse en exil, Svetlana Tikhanovskaïa. Sur Twitter,
elle a assuré que le régime avait « forcé » à l'atterrissage l'avion
de Roman Protassevitch qui, selon elle, « encourt la peine de mort ».
L'ancienne république soviétique de Biélorussie est le dernier pays en Europe à
appliquer la peine capitale.
« Au
début des années 2000, Poutine se donnait l'image d'un libéral
Dénonçant un « acte de terrorisme d'État », le Premier
ministre polonais Mateusz Morawiecki a demandé au président du Conseil européen
Charles Michel que l'UE discute dès lundi de « sanctions immédiates »
contre la Biélorussie. Un sommet des chefs d'État et de gouvernement
des 27 est prévu pour lundi et mardi. L'Allemagne a réclamé une
« explication immédiate » après le déroutage de l'avion.
Les États-Unis « condamnent fermement le détournement forcé
d'un vol entre deux États membres de l'UE. Nous exigeons sa libération
immédiate », a déclaré le secrétaire d'État américain Antony Blinken, dans
un communiqué. « Cet acte choquant perpétré par le régime Loukachenko a
mis en danger la vie de plus de 120 passagers, y compris des citoyens
américains », a-t-il ajouté. « Les premières informations suggérant
l'implication des services de sécurité biélorusses et l'utilisation d'avions
militaires biélorusses pour escorter l'avion sont profondément préoccupantes et
nécessitent une enquête approfondie », a aussi relevé Antony Blinken.
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Cela
prouve que cette Union Européenne ne l'est que sur le papier ?!
Car
il suffit à un dirigeant extrémiste de décider de dérouter un avion vers son
pays sous la menace d’un avion de chasse pour capturer soi-disant un passager
opposant à sa politique intérieure !?
Il
faut que le survol de la Biélorussie soit dorénavant interdit, à tout avions et
aussi l’atterrissage d’avions de ce pays dans des pays de la communauté européenne
!
Ce
pays est dirigé par un dirigeant totalitaire avec une gestion politique dure,
il faudrait enfin que la communauté européenne libre et démocratique montre
qu’elle existe vraiment et peut agir fermement !?
Jdeclef
24/05/2021 13h21
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