Bygmalion :
la demande de l’UMP qui est venue « gâcher la fête »
Sébastien
Borivent, un des cadres de Bygmalion lors de la campagne présidentielle de
Nicolas Sarkozy en 2012, a raconté au tribunal le jour où tout s’est effondré…
Bastien
Millot, un des patrons de Bygmalion avec Guy Alvès, se ratatine sur sa
chaise ; devenant toujours plus rouge au fur et à mesure qu'un de ses
anciens employés, Sébastien Borivent, se lâche à la barre du tribunal
judiciaire de Paris. Il faut dire que Borivent, qui avait posé sa démission en
juin 2012 après avoir découvert – et couvert – le système de fausses
facturations alors en vigueur à l'UMP pendant la campagne présidentielle de Nicolas
Sarkozy, ne mâche pas ses mots quand il s'agit de décrire son ancien patron.
« Bastien aime les atours et l'exercice du pouvoir,
relate-t-il. Je me souviens d'une anecdote : il était dans son bureau et
il me dit : “Tu souris trop.” Je suis un peu surpris. Il me
répond : “Tu souris trop, quand les gens entrent dans ton bureau, ils
doivent avoir peur.” Sa manière d'envisager le pouvoir était extrêmement
claire : son pouvoir devait se sentir à chaque étage, dans chaque
bureau. »
Renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris au milieu des
autres prévenus du procès Bygmalion, Sébastien Borivent ne semble en tout cas
plus avoir très peur de Bastien Millot. Calme, posé, il accepte ses
responsabilités, mais hors de question qu'il endosse celles des autres. Alors,
il raconte. Cette journée où une « demande de l'UMP » est venue
« clairement gâcher la fête », mettre un terme à un « moment
assez excitant », celui de la préparation, en coulisses, d'une campagne
présidentielle. Ces quelques semaines enivrantes où tout s'active, tout se met
en place, les meetings, les manifestations, les grandes sonos et les
éclairages, les salles toujours plus grandes qu'il faut louer pour permettre la
victoire du candidat de la droite.
EXCLUSIF. Affaire Bygmalion : le
document qui contredit Jean-François Copé
Le « feu vert » de Bastien Millot
« Ce sont les informations que Franck me transmet quand il
revient de sa réunion à l'UMP. La demande de l'UMP, c'est de ne plus facturer
l'association de campagne, mais l'UMP, de manière à ne pas dépasser le plafond.
J'ai un souvenir bien précis de mon entrevue avec Franck, et un souvenir bien
précis de l'entretien avec Bastien dans la foulée… »
Car le directeur général adjoint de Bygmalion assure être allé
ensuite immédiatement dans le bureau de son patron. « Je vais voir Bastien
pour lui transmettre exactement la même demande que celle communiquée par
Franck. L'entretien dure quelques minutes à peine. Je n'ai même pas
eu le temps de m'asseoir. Je lui ai communiqué la demande de l'UMP et le
montant que nous avions déjà engagé auprès de nos fournisseurs. Sur cette
base-là, il me donne son feu vert. Je suis surpris, d'abord par l'absence de
surprise et par la rapidité de la décision, alors que je m'attendais qu'on
en débatte un peu, qu'un coup de téléphone soit passé à des contacts à l'UMP,
qu'une réunion soit organisée, enfin, j'en sais rien… »
À ce moment de l'histoire, assure Borivent, « personne ne
sait le montant qui va être déporté de l'association de financement de la
campagne vers le parti. J'imagine qu'il y a eu ensuite des ajustements du parti
pendant toute la campagne pour rester dans les clous. » Lui jure n'en
avoir rien su et n'avoir fait qu'ordonner au comptable la conservation d'un
« tableau qui viendrait faire le lien entre les dépenses et les
recettes » afin d'avoir un « suivi et une justification de tout ce
qui allait être fait. Je souhaitais qu'on puisse suivre [les mouvements
financiers, NDLR] des factures fournisseurs jusqu'à la facturation UMP.
[…] Je me dis qu'il va falloir ménager des preuves. »
Borivent ne croyait pas si bien dire. En 2014, Libération révèle le scandale, l'enquête
tant redoutée est ouverte. Lui est déjà loin de Bygmalion. Il a posé sa
démission en juin 2012. « Clairement, les faits dont il est question dans
ce procès m'ont poussé à démissionner. Je suis parti dès que j'ai eu une
opportunité professionnelle, et que j'ai cherché à partir de mars. Je n'ai pas
démissionné instantanément, car il fallait bien que je vive, mais j'ai cherché
extrêmement activement un travail. »
Sébastien Borivent poursuit : « Je me souviens à
l'époque d'avoir réfléchi à ce que je pouvais faire. Démissionner était la
moins mauvaise des situations. Le juge Tournaire [le juge d'instruction qui a
renvoyé les prévenus devant le tribunal, NDLR] m'a dit que j'aurais dû
adresser une lettre au procureur. C'est pas une solution que j'ai énormément
envisagée à l'époque. Ça me paraissait assez théorique. »
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Est
vraiment une institution qu'il faudrait enfin vraiment réformer pour déjà
qu'elle soit juste et utile aux français lambda et totalement indépendante du pouvoir
en place !
Car
le monde judiciaire français est le pire que l’on puisse trouver chez ces
fonctionnaires qui ont l’art de couper les cheveux en quatre faire trainer les
affaires douteuses quand elles touchent des élus de tous bords jusqu’au plus
haut de l’état car déjà protégés par des mesures spécifiques dû à leurs mandats
pendant leurs fonctions !
Pour
faire simple il y a plusieurs justices inégales en France, celle pour le peuple
lambda et une autre pour les nantis ou élus ou ex élus divers dont la machine
judiciaire si compliquée fait trainer les affaires, le tout aidé par des juges
pas impartiaux et naturellement quand cela touche ces politiciens de tous bords
c’est flagrant dans ce monde de juristes : avocats, magistrats et juges
divers de cours aussi diverses que d’assises ou correctionnelles et ce fameux
parquet inféodé au pouvoir sur lequel on glisse en fonction des affaires et des
prévenus surtout si ce sont des politiciens !
Le
plus bel exemple étant les ministres de la justice « garde des sceaux »,
nommé par le président de la république le dernier exemple actuel en étant la
preuve !
Les
français bien sûr se plaignent de leur justice laxiste ou la faiblesse des sanctions
qu’elle décide en matière de jugement de coupable, mais personne ne les écoute
chez nos dirigeants de tous bords, l’affaire politique BIGMALION en est un exemple
de plus !
Jdeclef
28/05/2021 12h14
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