L’ogre
Dupond-Moretti peut-il sauver Macron ?
LA LETTRE
DU PALAIS. La candidature du garde des Sceaux dans les Hauts-de-France a
surtout vocation à tordre le bras de Xavier Bertrand, mais à quel prix ?
Il
sera notre sauveur. » Les mots sont d'un stratège d'Emmanuel
Macron, fier comme un paon d'observer que le garde des Sceaux Éric
Dupond-Moretti pourrait sauter dans l'arène des régionales dans les
Hauts-de-France. L'idée n'est pas nouvelle : elle avait été
soufflée au président de la République par Marc Fesneau, le ministre MoDem
des Relations avec le Parlement, en vain. Quelques mois plus tard et face à
l'effondrement sondagier de la tête de liste LREM Laurent Pietraszewski, l'idée
a refait surface au sein de la majorité et du gouvernement. Et dans la tête de
l'intéressé, natif de Maubeuge et avocat pénaliste au barreau de Lille trente années
durant, la tentation est grande, et plus encore.
« C'est en cours de réflexion », temporisent ses
proches qui, tout au long du week-end, faisaient néanmoins savoir à
quelques Marcheurs du Nord que le ministre souhaitait
« s'investir dans la campagne ». Actif comme candidat ou
colistier de luxe ? « La logique, c'est qu'il soit tête de
liste », confirme un cacique du gouvernement. Preuve que la machine est
lancée, Éric Dupond-Moretti a rappelé au service Jean Gaborit, son ancien chef
de cabinet. Loin d'être un bleu, ce proche d'Emmanuel et Brigitte Macron mais
aussi intime de Philippe de Villiers s'occupait des meetings de la campagne
de 2017 avant d'intégrer l'Élysée avec, pour mission, de régler
les « affaires réservées » du chef de l'État. Un rôle qu'occupait
précédemment un certain Alexandre Benalla.
Dupond-Moretti :
touchez pas au grizzli !
Bête politique
Sauveur, Dupond-Moretti ? De Laurent Pietraszewski, pour sûr.
La campagne du ministre en charge des Retraites ne décolle pas. Crédité de
10 % d'intentions de vote, il s'éloigne toujours plus du trio de tête
porté par Karima Delli (EELV, PS, LFI, PC, 20 %), Sébastien Chenu
(RN, 33 %) et le président sortant Xavier Bertrand (LR, 36 %). Il
faut dire que mener la liste dans les Hauts-de-France sous la bannière LREM
n'avait rien d'une partie de plaisir pour le porteur de l'une des réformes les
plus impopulaires du quinquennat Macron, sans compter un réseau de militants et
d'élus locaux défaillant dans cette région. Il fallait donc bien un
poids lourd de la trempe du ministre de la Justice pour redonner du peps à
la campagne morose de Pietraszewski. Un conseiller du gouvernement s'avoue
séduit par l'idée : « Dupond-Moretti, c'est une bête politique. Il
est arrivé il y a dix mois et il démantibule à souhait les ténors de
la gauche, de la droite et du Rassemblement national. »
Sauveur et « tombeur », à en croire certains au
gouvernement. Reste à savoir de qui, et c'est bien cette question qui
divise ministres et députés de la majorité. Les uns jurent qu'il n'y
aurait pas meilleur candidat pour faire tomber Sébastien Chenu, le
candidat RN. D'autant plus sur ces terres électorales particulièrement
propices au parti de Marine Le Pen. « Il y a une sincérité dans son combat
vis-à-vis du RN et de la famille Le Pen. C'est viscéral chez lui, là où Xavier
Bertrand n'en parle absolument pas dans sa campagne. Le seul pour taper
efficacement sur le RN, c'est Dupond-Moretti », analyse un conseiller.
L’objectif n’est-il pas plus
cynique ?
D'autres, à l'inverse, jugent maladroite l'idée d'envoyer le garde
des Sceaux ferrailler dans les Hauts-de-France. « Si l'idée de ce truc
c'est de faire 14 ou 15 % avec Dupond-Moretti pour forcer Xavier
Bertrand à négocier avec nous dans l'entre-deux-tours, c'est voué à
l'échec ! Bertrand a la présidentielle comme ligne de mire et il foutrait
tout son plan en l'air en négociant avec LREM. Il préférera crever que
dealer avec nous ! » avance, plein de doutes, un ministre.
Et un de ses collègues d'interroger, perplexe : « L'objectif n'est-il
pas plus cynique ? » Comprendre, poursuivre la stratégie
d'écartèlement de la droite.
2022 :
comment Macron compte écarteler la droite
On le sait, Emmanuel Macron concocte en coulisses une
opération de fracturation des Républicains à l'aube de l'élection
présidentielle dont les régionales sont le laboratoire. Envoyer Éric
Dupond-Moretti dans les Hauts-de-France devrait fragiliser le déjà déclaré
candidat à la présidentielle Xavier Bertrand, quitte à lui faire perdre la
région. Ce dernier l'a déjà annoncé : défait aux régionales, il
renoncerait à l'élection présidentielle. Un adversaire de moins pour Emmanuel
Macron. « Si c'est pour se maintenir au deuxième tour et faire perdre
Bertrand, ce sera sans moi », bourdonne un membre du gouvernement.
Xavier
Bertrand : « Pourquoi je suis candidat »
Chèvre
« Vous avez l'esprit tordu ! » s'emporte un
ministre, qui jure que « personne, et encore moins Emmanuel Macron,
n'a intérêt à offrir une région au Rassemblement national à quelques mois
de la présidentielle ». L'idée du président de la République est
pourtant de tordre le bras de Xavier Bertrand et de lui montrer qu'il n'y
a d'autre alternative que la discussion avec les Marcheurs pour
mieux vaincre le RN. « Bertrand a fait de Macron l'adversaire absolu
et final, or n'est-ce pas plus plutôt Le Pen ? Et si d'aventure – ce que
je ne crois absolument pas –, il se retrouve au deuxième tour en 2022, avec qui
devra-t-il faire alliance pour la battre ? Ceux qu'il insulte
aujourd'hui ? »
Voilà donc tous les scénarios sur le bureau d'un Éric
Dupond-Moretti dont l'agenda se noircit de jour en jour. D'ici le 20 juin,
date du premier tour du scrutin régional, le ministre portera deux
projets de loi sur la confiance dans l'institution judiciaire, un autre – réclamé
par Emmanuel Macron après l'affaire Sarah Halimi – sur le régime de
l'irresponsabilité pénale, mais aussi le projet de loi de révision
constitutionnelle visant à inscrire la préservation de l'environnement à
l'article 1 de la Constitution. Un garde des Sceaux à ce point chargé
aura-t-il le temps de faire campagne ? « Le déconfinement et la
pandémie n'ont jamais empêché Édouard Philippe de faire campagne au
Havre », se rebiffe l'entourage de Dupond-Moretti. Certes, il devrait
aider la liste LREM à ragaillardir la campagne qu'a commencée Laurent
Pietraszewski, mais à quel prix ? En effet, parfois, en politique, mieux
vaut une chèvre qui donne du lait qu'une vache stérile.
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Car
c’est le défaut de certains français conservateurs ne pensant qu’à eux !
Car
pleutres ayant peur de l’avenir ou du lendemain incertain qui se diront comme d’habitude
« on sait ce que l’on perd et pas ce que l’on gagnerait à changer »
Bien
que ce soit ancien pour beaucoup, il faut se souvenir de F. Mitterrand qui à la
fin de son septennat était vilipendé par beaucoup d’électeurs plus que déçus
surtout après ce qu’il avait raté, ils l’ont réélu et on en a pris pour 14 ans !
Alors
pour MACRON rien d’impossible, surtout s’il se trouve face à M.LE PEN au 2 eme tour
de la présidentielle scenario bien connu mais pas usé et en plus si par miracle
la pandémie était éradiquée d’ici là, bien que pourtant mal géré par ses
gouvernements et ses indécisions qu’il traine depuis le début, car dépassé
par des problèmes sanitaires et économiques induits qu’il n’a pas su maitriser !
Et
qu’il a essayé de noyer dans des discours alambiqués creux insipides et inutiles !
Car
il y aura un après pandémie et si cela n’empire pas d’ci 2022, il faudrait des
dirigeants et un chef d’état qui sorte du lot pour l’instant, il n’y en a pas qui
se détache parmi les prétendants médiocres connus ou ceux qui ne se sont pas
encore déclarés !
Alors
pour en revenir à la candidature de Dupond Moretti ce triste personnage pour
soutenir le président, c’est peut-être l’effet contraire que cela peut produire,
car ce personnage théâtreux à ses heures n’a pas l’aura des français qui
réclament une justice rénovée sur le fond et efficace en matière de sanction
qui baisse en cette période ou l’insécurité grimpe comme une mauvaise fièvre anarchique
insoutenable !
Jdeclef
08/05/2021 13h49
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