Coignard –
Plaidoyer (impossible ?) pour un président youtubeur
CHRONIQUE. Dans
une vidéo à succès, le président Macron se croit dans une cour de récré et
dit « putain ». Faut-il vraiment s’en affliger ?
C'est
un président qui copine, à l'Élysée, avec deux youtubeurs en bonnet, tee-shirt
et bermuda, McFly et Carlito, 6,58 millions d'abonnés sur leur chaîne,
afin d'enregistrer une vidéo de divertissement dont l'invité, d'ordinaire, est
plutôt un amuseur ou un comédien. Le résultat, en termes d'audience, est
exceptionnel : près de huit millions de vues en moins de
24 heures !
En termes d'image, c'est plus discutable. Yannick Jadot, par
exemple, n'a guère attendu avant de dispenser une petite leçon de morale,
considérant que ce n'est pas « en faisant des clips d'influenceurs qu'on
va aider les jeunes, ni dans leurs difficultés sociales, ni dans leurs
aspirations ». Mais les critiques pleuvent avant tout sur le format de la
vidéo, un concours d'anecdotes, deux équipes (Macron contre McFly et Carlito),
où chacune doit deviner si ce que vient de raconter l'autre est vrai ou faux.
Le principe est vieux comme les cours de récréation. Le duo de youtubeurs a su
lui donner une nouvelle jeunesse. Mais de là à lui ouvrir les portes de
l'Élysée et à lui apporter le concours du chef de l'État…
Lena Situations, Natoo, McFly et
Carlito… Les nouvelles stars du Web
Qui imagine le général de Gaulle ?
Qui imagine le général de Gaulle se prêter à un exercice de ce
genre, clôturé par un concert de heavy metal dans les jardins de l'Élysée,
interprété par le groupe Ultra Vomit. Bon appétit ! Qui l'imaginerait
laisser échapper un « putain » et s'amuser qu'un de ses compagnons de
jeu accomplisse une roulade sur la pelouse ? La sentence, pour Emmanuel
Macron, semble immédiate : coupable, à la fois d'abaissement de la
fonction présidentielle et de démagogie aggravée à l'égard de la jeunesse. Et
pourtant !
La fonction présidentielle a déjà beaucoup souffert avant lui, et peut-être dans des proportions plus importantes. Le « casse-toi, pauvre con » de Nicolas Sarkozy n'était pas reluisant. Il a été surpassé par le « scootergate » de François Hollande, qui a couvert la France de ridicule au-delà des océans. La démagogie à l'égard des jeunes ne date pas d'hier non plus. L'interview de François Mitterrand par Yves Mourousi pour savoir s'il était « branché » ou « câblé » date de… 1988, il y a 33 ans !
Mais ce n'est pas seulement en se comparant dans le temps qu'on
peut se consoler. Au moins pour deux raisons. D'une part, Emmanuel Macron se
tire plutôt bien de ces 36 minutes où il guette, certes, la sortie de
route toujours possible, mais parvient à glisser quelques traits d'humour. Tout
cela, finalement, est assez bon enfant. D'autre part, il honore ainsi une
promesse, celle de laisser les deux youtubeurs tourner une vidéo à l'Élysée si
leur clip invitant les jeunes à respecter les gestes barrières totalisait plus
de 10 millions de vues. L'initiative, en pleine crise sanitaire, était
plutôt bienvenue.
La plaidoirie est toutefois suspendue à une interrogation. Comment
le président honorera-t-il le gage qu'il s'est engagé à exécuter sans se
déshonorer ? Il s'agit d'afficher une photo de McFly, une autre de
Carlito, à l'occasion d'une interview officielle, par exemple celle du
14 Juillet. C'est ce qui s'appelle un engrenage…
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Il
se « goure » pour employer le même langage, il est ridicule mais
comme on dit cela ne tue pas !?
Il
n’arrive pas à comprendre le peuple français si divers, car son vernis de petit
bourgeois parvenu bien éduqué s’écaille au fil des jours de son quinquennat
médiocre !
Mais
s’il veut apprendre l’argot de la rue ancien comme celui de mon âge, il a du chemin
à faire (j’ai 75 ans) ou même le nouveau qui a évolué, de la voyoucratie il
faut qu’il prenne des cours, ou lise des livres écris dans ces langues populaires
!
Car
les français lambda se font une autre idée de leur président qui se prend pour
un monarque sans couronne cultivé bien-pensant donneur de leçons avec trop de
pouvoir qu’on lui a donné, qui a déjà dédaigné les français et même voire les a
insultés par ses expressions ou mots choisis dans son vocabulaire, lors d’interview
impromptu, donc pas prévu qui l’a piégé !
Jdeclef
24/05/2021 17h53
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