jeudi 26 décembre 2019

Le dernier opus revient dans la lignée épique des premiers stars war !


« Star Wars » : comment George Lucas a cassé son jouet (et le nôtre)


 « L'Ascension de Skywalker » marque la fin du cycle initié par George Lucas en 1977. Si la déception des premiers fans est grande, qui faut-il blâmer ?

Si le monde venait à s'effondrer, il resterait toujours Disney. » C'est avec cette formule – peut-être apocryphe – que George Lucas aurait justifié la vente de son empire à la firme aux grandes oreilles à l'automne 2012. Après avoir racheté successivement Marvel et Pixar, avec la réussite que l'on connaît, Disney avait déjà en tête, au moment de cette opération, la dernière trilogie à laquelle L'Ascension de Skywalker vient de mettre un terme. La tentation est grande aujourd'hui, à l'heure de dresser un bilan de ce cycle final, de considérer Bob Iger, le PDG de Disney, et ses affidés comme les fossoyeurs d'un rêve né il y a 42 ans, au croisement de l'héritage hippie et de ce que l'on n'appelait pas encore la culture geek.
L'auteur de ces lignes est un fan de la première heure de Star Wars. Quasiment né avec l'épisode IV, il a construit une grande partie de son imaginaire pop avec cette trilogie primitive. Trop jeune pour voir les deux premiers épisodes à leur sortie en 1977 et 1980, il a, en revanche, eu la chance de découvrir sur grand écran, dans Le Retour du Jedi, le secret de la relation entre Luke et Leia, la chute de l'empereur Palpatine et la mort de Dark Vador après avoir sauvé son fils. Par la suite, il a revu des dizaines de fois Un nouvel espoir et L'Empire contre-attaque, a commandé, plusieurs Noël durant, les fameuses figurines Hasbro représentant Han Solo ou Boba Fett (devenues l'objet de spéculations indécentes sur les sites de vente en ligne) ou joué aux jeux vidéo (de qualité douteuse) et autres jeux de rôle (plus convaincants) dérivés de cet univers. Devenu adulte, il a frissonné, de plaisir comme de crainte, lorsque George Lucas, à ses yeux un demi-dieu à mi-chemin de l'Olympe des créateurs et de notre monde de pauvres mortels, a, plus de vingt ans après ses débuts, annoncé la poursuite de sa saga. Et c'est entouré de spectateurs américains engloutissant pop-corn et beignets de calamars frits qu'il a assisté fébrilement, en 1999, dans une salle anonyme d'un multiplex de San Francisco, à une avant-première de La Menace fantôme.

Lucas, démiurge contrarié

Comme en religion, il est difficile de faire face au doute quand une foi aveugle a accompagné le converti lucasien. C'est pourtant le sentiment qui a envahi nombre de fans, et pas seulement votre serviteur, au fil de ce cycle conclu en 2005. Même si cette seconde trilogie a depuis été – partiellement – réévaluée, le déferlement d'effets numériques saturés, rendus possibles depuis la révolution Jurassic Park, ou une direction d'acteurs médiocre – même si cela n'a jamais été le point fort de Lucas – ont entamé le crédit du réalisateur auprès de sa frange d'adorateurs les plus fanatiques. Mais ne pourrait-on blâmer, davantage que Lucas lui-même, un certain culte de la nostalgie ou de l'innocence invariablement à l'œuvre dans ce type de situation ? Après tout, la métamorphose de Yoda, passé de marionnette, certes génialement animée par Frank Oz, à créature numérique, a fait gagner en puissance et en solennité au maître Jedi ce qu'il perdait en humour et en poésie.
Mais la rupture fut définitivement consommée entre Lucas et nombre de ses prophètes après l'édition spéciale en DVD de la première trilogie, sortie quasi simultanément avec La Revanche des Sith en 2005. Le réalisateur y jouait les apprentis sorciers en apportant des modifications aux versions originales de ses films dans le but, arguait-il, d'offrir une cohérence plus forte entre les deux trilogies. Si certaines de ces modifications se sont avérées vénielles ou négligeables, d'autres attestent un changement de ton qui répond plus à un changement d'époque révélateur qu'à un réel souci de cohérence. La scène où Han Solo abat froidement, dans Un nouvel espoir, un chasseur de prime venu le capturer, qui témoignait d'une ambiguïté à l'image de ce beau personnage, hérité en partie des anti-héros du Nouvel Hollywood, fut traitée numériquement afin de laisser supposer que Solo avait tiré le second.
Cette immixtion brutale du politiquement correct, que plusieurs adeptes qualifièrent de révisionnisme, n'annonçait-elle pas déjà le début d'une nouvelle ère pour l'entertainment mondialisé ? Face aux réactions virulentes des fans, Lucas adopta la posture du démiurge contrarié. Avant de se retrancher dans son Ranch Skywalker, non loin de San Francisco, pour plusieurs années de bouderie, la réponse de Lucas à ces critiques fut en substance : Il était le maître et possesseur de son œuvre, et personne, surtout pas les fans, ne pouvait lui contester cette primauté. En outre, il ne faisait que bénéficier, des décennies après, de moyens technologiques dont il n'aurait pas même osé rêver au moment de sa première trilogie. Un argument certes recevable, mais comme nous le suggérait un amateur éclairé de Star Wars, comment réagirions-nous si Léonard de Vinci, admirant les sérigraphies de Warhol, avait dupliqué sa Joconde à l'infini sous le prétexte que cela révolutionnait son art ?

Disney, « esclavagistes blancs »

Surtout, George Lucas n'avait pas compris que cette nouvelle ère le concernait aussi, et que son œuvre ne lui appartenait déjà plus. En vendant son jouet à Disney, il s'imaginait encore pouvoir tirer quelques ficelles, en plaçant notamment Kathleen Kennedy, une fidèle d'entre les fidèles, à la tête de Lucasfilm en 2012. Après la découverte du Réveil de la force en 2015, où il découvrit qu'aucune de ses orientations n'avait été retenue pour cette dernière trilogie, malgré la présence à l'écriture de Lawrence Kasdan, le coscénariste de L'Empire contre-attaque, il se lança dans une diatribe quelque peu erratique contre les studios Disney, qualifié d'« esclavagistes blancs ». Ses excuses ne trompèrent pas grand-monde : Lucas enrageait de voir Disney se plier aux desiderata de ces fans qui l'avaient voué aux gémonies quelques années auparavant, en se contentant de reproduire paresseusement le schéma narratif des épisodes IV à VI. Car ce sont bien eux, désormais, qui ont pris le pouvoir à Hollywood. La preuve ? Alors que l'irrévérencieux Rian Johnson s'était autorisé quelques libertés avec le mythe lucasien dans Le Dernier Jedi (Luke Skywalker balance négligemment son sabre-laser à la flotte, Kylo Ren détruit rageusement son casque façon Vador), J. J. Abrams s'est empressé de corriger le tir dans L'Ascension de Skywalker – s'attirant par là les foudres de ces mêmes fans, taxant Abrams de pâle zélateur du maître alors qu'ils avaient précédemment condamné Johnson pour apostasie. Décidément jamais contents…
Fort de ses 4 milliards de dollars obtenus de Disney, Lucas se consolera peut-être en constatant que les recettes de L'Ascension de Skywalker accusent une baisse spectaculaire par rapport aux deux précédents épisodes, confirmant un déclin de la franchise amorcé avec l'échec du très moyen Solo. Et nous laissant, nous, ses ex-fans ingrats à nos propres contradictions, il s'en retournera à son dernier projet pharaonique, un Musée des Arts narratifs au design de croiseur interstellaire, situé au cœur du centre urbain de Los Angeles, et dont la gestation compliquée a tout d'un opéra de l'espace. Mais ceci est une autre histoire…
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Moi qui suis un fan depuis la 1ere sortie des films de la saga qui en fait dans la trilogie n'était pas dans l'ordre chronologique rétabli après !

G.LUCAS  a peut-être eu tort de vendre sa licence à WALT DISNEY pour une vulgaire histoire de gros, bien américaine made in Hollywood !

Mais la Sté de MICKEY si elle continue à améliorer avec des nouveautés depuis ce dernier opus peut faire du bon spectacle, elle en est capable pour encore faire rêver grands et petits avec des effets spéciaux dont la qualité n'a cessé de s'améliorer reste à peaufiner le scenario !

A suivre peut-être pour retrouver du vrai space opéra qui fait l’intérêt du spectacle !?

Jdeclef 26/12/2019 16h02

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