Olivennes
– Griveaux : l'irrésistible ascension des nouveaux puritains
La
divulgation d'une vidéo intime et sexuelle menace la vie privée et les
fondements mêmes de notre civilisation s'inquiète Denis Olivennes.
Il y a trois ans, en publiant Mortelle transparence avec
Mathias Chichportich, nous voulions tirer le signal d'alarme : la
société des réseaux sociaux organisait la propagation virale d'une idéologie
puritaine importée des États-Unis et parfaitement contraire à nos mœurs et à
nos valeurs. C'est un puritanisme d'un nouveau genre qui se prétend
libertaire et progressiste, mais avance les mêmes arguments de transparence, de
lutte contre l'hypocrisie, de défense de la vertu et de la pureté morale. L'idée de la protection de la vie privée est inséparable de celle des droits de l'homme. Elle en est le socle. Elle a été inventée par la France des Lumières pour pour protéger l'individu contre les inquisitions de l'absolutisme. Dès lors que vous n'enfreignez pas la loi, nul n'a le droit d'entrer dans votre intimité et de savoir ce que sont vos idées, vos propos, vos mœurs, vos rapports familiaux, amicaux, amoureux ou sexuels. Or, sous l'effet d'une idéologie venue d'outre-Atlantique , combinée avec la puissance tellurique des technologies numériques et soutenue par l'intérêt bien compris des grandes plateformes US que sont les Gafa, cette conquête de la Révolution française pourrait bien n'avoir été, pour reprendre l'expression d'un dirigeant de Google, qu'une « parenthèse de l'histoire de l'humanité » ! Et c'est chacun d'entre nous, puissant ou pas, célèbre ou inconnu, qui est, à terme, menacé. C'est ce que dit d'une manière tristement éclatante l'affaire Griveaux. Et elle le dit de deux façons.
Vidéos intimes de Griveaux : y a-t-il encore une vie privée en politique ?
Les réseaux sociaux peuvent fouler aux pieds nos droits les plus
fondamentaux
Le puritanisme américain, venu de la religion de ses fondateurs,
c'est d'abord l'idée d'une transparence absolue. Nous devons nous tenir nus
devant Dieu et devant nos semblables. C'est encore plus vrai des représentants
du peuple. Rien de tel chez nous. En France, si vous ne profitez pas du droit à
la vie privée pour dissimuler des crimes ou des délits, nul n'a à connaître des
secrets de votre intimité. Chacun, y compris l'homme public, a droit à son
jardin secret, à son quant-à-soi. Les Américains, eux, inversent l'ordre des
facteurs : si vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez rien à
cacher ! Vous devez donc tout montrer tout le temps. Ainsi, par exemple,
est-il légitime là-bas, au nom de la vérité, de révéler la vie privée d'un homme
politique. Chez nous, jusqu'à présent, cela semblait inacceptable. Les médias
ne pouvaient franchir cette limite que dans des conditions restrictives
établies par la Cour européenne des droits de l'homme. Il fallait que la
révélation contribue à un débat « sur une question d'intérêt
public » : la maladie d'un chef d'État, par exemple, qui menace le
bon exercice de sa fonction. Or, aucun débat public n'est en jeu dans l'affaire
Griveaux., Enthoven : « L'affaire Griveaux ou le gouvernement des parasites »
Mais si les médias sont responsables au pénal et au civil des contenus qu'ils publient, rien de tel pour les réseaux sociaux. Ainsi peuvent-ils fouler aux pieds nos droits les plus fondamentaux et mettre à bas un édifice de libertés vieux de plus de deux siècles. Il y aura sans doute des poursuites. Mais que Benjamin Griveaux ait été obligé de renoncer à sa candidature montre que le mal est fait. Aujourd'hui, c'est lui, mais demain, ce sera vous, vos enfants, vos amis, dénoncés à votre conjoint, à vos voisins, à votre employeur… Tous, nous sommes en danger.
Michèle Cotta : « Griveaux, le dégoût, l'écœurement et la colère »
Après le sexto, voici le sexfie !
La tyrannie du puritanisme, c'est encore autre chose. C'est le
jugement moralisateur porté sur la vie privée. Je mentirais si je disais que je
trouve du meilleur goût d'adresser des photos de son appareil génital à une
correspondante. On est loin du badinage amoureux à la française. Cela fait
d'ailleurs partie à mes yeux de la dégénérescence des mœurs induite elle aussi
par la société numérique : le narcissisme exacerbé, dont témoigne la manie
des selfies ; la chosification des rapports humains y compris sexuels
qu'illustre le succès de YouPorn. La combinaison de ces deux, ce sont les
photos de Benjamin Griveaux : après le sexto, voici le sexfie ! Mais
enfin, cela le concerne, lui et ceux qui l'entourent. De même pour l'adultère.
Qu'avons-nous à voir avec cela. De quel droit jugeons-nous ce qui se passe
entre adultes consentants ? Quel crime a-t-il commis ? Et quel
rapport avec sa qualité d'homme politique ? Le puritanisme combat donc la
vie privée mais aussi la liberté des mœurs. Elle, si présente au cœur de
nos traditions, illustrée brillamment par notre littérature, notre peinture,
notre cinéma, faudra-t-il que nous y renoncions, sous l'influence d'une
idéologie qui nous est étrangère, et qui a transité des esprits les plus
réactionnaires qui la défendaient autrefois vers les zélotes d'un
pseudo-progressisme qui prétend ainsi s'attaquer aux puissants et défendre les
plus faibles.
Ne laissons pas les nouveaux
Savonarole abolir nos libertés et détruire notre civilisation, ce que Jean
d'Ormesson appelait le bonheur d'être français, « une sorte d'art de vivre
fondé sur la tolérance ».
Et certains
disaient Griveaux intelligent !?
Car diffuser
des images scabreuses de ses frasques par cet élu, il faut être « bête
à manger du foin » et pour quoi faire, quelle mouche l’a piquée ?!
C’est lui, le
niais qui a mis délibérément indirectement ses vidéos sur les réseaux publics et
qui n’arrivait pas à protéger sa vie privée ?!
En plus qui
concourait pour être maire de la capitale !?
Et
maintenant, on nous bassine sur les médias pour plaindre ce personnage, ça
suffit, n'y a-t-il pas plus important, car « les carottes sont cuites »
pour les macroniens, HIDALGO n’en demandait pas tant ?!
Avec cette
macronnie qui s’arrache les cheveux pour lui trouver un remplaçant qui conviendrait
au président qui lui aussi est un spécialiste des mauvais choix (exemple,
voir l’affaire «BENALLA » toujours pas jugée) !
Le monde
politique a vraiment besoin d’être assaini en profondeur et si la réélection de
notre trop jeune président bobo parvenu n’est pas acquise en 2022, il aura bien
mérité sa défaite, avec un tel quinquennat, car il lui reste encore 2 ans
pour en rajouter à ses erreurs, d’ailleurs depuis 2019 les manifestations de
mécontentements des français lambda perdurent, gilets jaunes ou autres !
Car à l’assemblée
nationale et ses députés aux 42000 amendements pour cette réforme des retraites
confirment le désordre et la gabegie de nos élus et dirigeants inefficaces,
voire inutiles !
Les médias
ont du grain à moudre, le coronavirus et l’affaire GRIVEAUX pour le buzz !
Jdeclef 16/02/2020
09h49
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