samedi 22 février 2020

L'Union Européenne n'arrive toujours pas à s'entendre depuis des décennies !


Échec du sommet européen : ce débat volé aux électeurs

LA LETTRE DE BRUXELLES. L'échec du sommet budgétaire vendredi pose de façon cruelle la raison d'être de l'Union européenne. Les ambitions ne coïncident pas avec les moyens…

Totalement absente de la campagne des européennes, la question du budget européen de long terme (2021-2027) surgit quand tous les « top jobs » ont été distribués, les slogans ronflants rabâchés et les citoyens retournés à leurs affaires. Et soudain, l'écart, le gouffre, la béance s'étale sous nos yeux entre les ambitions mille fois énoncées et le porte-monnaie des États membres. Charles Michel, le président du Conseil, n'a pu que constater l'échec du sommet budgétaire convoqué jeudi 20 février. « Comme le disait ma grand-mère, pour réussir, il faut essayer », s'excusait-il presque, à la fin du sommet, vendredi soir.
Charles Michel n'est plus ici l'allié d'Emmanuel Macron : il est le syndic d'une copropriété où les loyers sont payés par quelques-uns (les États membres les plus riches et pas les plus enclins à la dépense) au profit d'une vingtaine d'autres, moins aisés et dont la population, pour certains, émigre vers les plus riches (provoquant, du coup, une fuite des cerveaux dommageables)…

Les « quatre frugaux » ou le retour du « I want my money back »

Si chacun se lance dans le jeu classique du « juste retour budgétaire » (je veux recevoir autant que je donne), il n'y a pas d'Europe possible. Les États les plus riches oublient de signaler qu'ils sont aussi ceux qui profitent le plus du marché unique. Ce qu'ils donnent d'un côté dans le budget européen, leurs entreprises le récupèrent de l'autre côté en ayant accaparé de très nombreux actifs bancaires, industriels dans les pays autrefois de l'Est… Et finalement, l'argent revient en recettes fiscales. En s'arc-boutant sur leurs contributions nettes, ils portent un regard hémiplégique sur leur engagement européen et contribuent à affaiblir la solidarité européenne.
Que reste-t-il de « l'Europe puissance » quand le Fonds européen de défense tournera autour de 7 milliards d'euros pour sept ans ? Comment imaginer que, dans un monde qui manquera d'eau et dont les aléas climatiques sont imprévisibles, on veuille baisser le revenu des paysans ? Pourquoi trouve-t-on plus intelligent de consacrer des sommes (encore modestes) à la 5G ou à l'intelligence artificielle alors que la souveraineté alimentaire de l'Europe n'est pas garantie d'éternité, sans même parler de la contribution du monde agricole au Pacte vert ?
Écologie : qui va payer la 4e révolution industrielle ?
C'est dans ce décalage irréel entre les promesses de campagne et la pénurie des fonds que les chefs d'État et de gouvernement se sont retrouvés, jeudi, à Bruxelles, pour cette chorégraphie septennale qu'on appelle « négociation budgétaire ». Chacun a annoncé la couleur en arrivant. Les quatre pays dits « frugaux », Pays-Bas, Danemark, Suède et Autriche, tous contributeurs nets, ne voulaient pas excéder une contribution de 1 % du revenu européen et tous s'accrochent à leur « rabais » obtenu dans la foulée des Britanniques. « Ce serait une ruse de l'histoire que moins d'un mois après le Brexit, chaque pays européen se lance dans le [I want my money back] britannique », souligne-t-on, à l'Élysée.
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Mark Rutte, le Premier ministre néerlandais, assurait qu'il ne céderait pas et que l'on pourrait insister autant qu'on le voulait, il avait pris un bon livre avec lui pour meubler les heures creuses de la nuit… Mette Frederiksen, la Première ministre danoise, était encore plus catégorique : pour elle, il n'y avait « pas de compromis possible » tant la proposition de Charles Michel (un budget à 1,074 %, corrigé vendredi à 1,069 % sans plus de succès) lui paraissait loin de la position danoise. Xavier Bettel, le Luxembourgeois, tentait, comme d'habitude, de mettre un peu de légèreté dans ce monde de brutes en s'estimant à mi-chemin entre les ambitions de Macron et la radinerie des « frugaux ». « Le compromis, c'est le Luxembourg ! » clamait-il, joyeux, devant les journalistes. Si c'était si simple… Au cours du premier tour de table, la tactique des « frugaux » n'a pas échappé au chef de l'État français : ils attaquent en règle la PAC pour obtenir, le moment venu, le maintien de leur rabais. Une ficelle classique… mais qui a échoué.

Un budget « archaïque, injuste, illisible »

En vérité, que la négociation aboutisse à 1,0xx %, que les Allemands acceptent des concessions sur les ressources propres, que les Français en rabattent sur la PAC, que les Polonais renoncent à une partie des fonds de cohésion ou que les « frugaux » abaissent leur rabais ne change rien à l'affaire : le budget européen est « archaïque, injuste et illisible », pour reprendre les qualificatifs d'un conseiller d'Emmanuel Macron.
« La PAC paye plus que sa part du Brexit »
Archaïque, car quasi inflexible sur sept ans dans un monde qui demande de la réactivité. Qui peut prédire ce que seront les besoins dans cinq ans à la vitesse où vont les choses aujourd'hui ? Pensez qu'il y a encore deux mois, avant l'arrivée de Thierry Breton au collège des commissaires, personne n'avait vu, à Bruxelles, que l'économie des données B to B (business to business) allait devenir essentielle dans les années à venir. L'Europe ne peut se permettre de rater ce train-là après avoir manqué celui des données personnelles (parties aux États-Unis)… Si, en deux mois, le commissaire Breton a réaligné tout le collège sur cet axe de développement, on peut imaginer que, dans sept ans, bien d'autres sujets auront surgi et mériteront une réponse budgétaire européenne : nouvelle crise migratoire, crise financière, innovation disruptive, découverte spatiale d'ampleur inégalée… Bref, la discussion du budget européen doit devenir un événement flexible et la responsabilité des États membres doit être réengagée chaque année, et pas une fois tous les sept ans avec seulement de petits ajustements annuels.

Le retour de la Défense, 66 ans après la CED

L'injustice du budget européen est patente lorsqu'on apprend que seules la France et l'Italie sont des contributeurs nets qui ne bénéficient d'aucun rabais. Pourquoi les deux pays latins payeraient le rabais des autres, dont certains bien plus riches ? C'est ainsi que la France fait un chèque de 2 milliards d'euros pour financer les rabais des Allemands, des Suédois, des Néerlandais, des Danois et des Autrichiens… Justification ? Aucune ! Un accident de l'histoire européenne que nous traînons depuis des années…
Enfin, soulever le problème de l'illisibilité du budget européen revient à poser la question de son utilité. Ce n'est pas une question taboue, c'est une question essentielle. Pourquoi faire l'Europe ? À l'origine, les fondateurs ont voulu créer une communauté du charbon et de l'acier qui associe les vainqueurs et les vaincus de la Seconde Guerre mondiale afin d'être certains que l'armement ne soit plus un enjeu belliqueux entre Européens. Ce fut une réussite. En revanche, en août 1954, la Communauté européenne de défense (CED) – qui en était le prolongement – a été un échec en raison du refus des parlementaires français. Une déroute que nous payons chèrement aujourd'hui quand des empires se dressent à l'est comme à l'ouest avec des tentations d'en découdre à nouveau, y compris dans l'espace, un sanctuaire dont nous pensions qu'il demeurerait démilitarisé.

Une confédération bancale et vieillissante

Faute d'une défense commune, nous avons créé un vaste marché économique, accompagné d'une politique agricole commune (PAC) exemptée du droit de la concurrence, par ailleurs érigé en principe fondateur. Puis, nous avons bricolé une monnaie commune, dont le pilotage n'est pas démocratique et à qui il manque une vision économique partagée. Le budget de la PAC est, donc, d'essence plutôt fédérale, mais nous ne sommes pas en train de construire les États-Unis d'Europe. Il n'est pas question dans l'esprit de nos dirigeants d'aller jusqu'à créer cet État fédéral dont certains rêvent, mais dont les peuples européens se défient. Ce n'est pas le projet, et le départ des Britanniques le prouve bien. On peut quitter l'Europe sans effusion de sang, chacun reste souverain et maître de son destin. Nous n'avons pas vécu la guerre de Sécession des États-Unis sur lesquels la patrie de George Washington s'est fondée.
Alors, que faisons-nous ensemble ? Une confédération un peu bancale, démographiquement vieillissante, qui envisage l'avenir en commun face à des empires puissants à la démographie galopante. Un avenir à la fois fait de dangers – d'où les projets de défense commune qui reviennent après un long sommeil et l'urgence d'une politique migratoire commune – et d'opportunités avec ce monde numérique que les Américains ont fait surgir de la Silicon Valley. A-t-on besoin de frontières communes – donc de garde-frontières – puisqu'au sein de l'espace Schengen nous les avons abolies pour instaurer la libre circulation ? Dans ce cas, mettons-y les moyens sans mégoter. Et vite ! Pas dans vingt ans…
A-t-on besoin de soutenir nos start-up du danger de la prédation par d'autres puissances ? A-t-on besoin d'agriculteurs pour être autosuffisant, manger de plus en plus sainement et entretenir la biodiversité ? A-t-on besoin de mettre en commun les chercheurs pour éradiquer les maladies, les virus nouveaux et démultiplier les inventions ? A-t-on besoin de soutenir les régions européennes qui doivent se passer du charbon et convertir leurs salariés à de nouveaux métiers porteurs ? Quand les leaders européens expliqueront clairement à leurs peuples pourquoi ils dépensent un euro au niveau européen plutôt qu'au niveau national, alors la discussion budgétaire dépassera enfin les égoïsmes nationaux et pourra même se dérouler à ciel ouvert, sans que les uns ou les autres aient l'impression de perdre la face s'ils lâchent 0,01 % par-ci par-là.
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On a fait trop entrer de nouveaux pays dans cette union qui déjà a 2 zones monétaires l'Euro et les pays qui ont gardé leurs monnaies nationales !

Il aurait fallu une Europe Fédérale comme dans d'autres pays dans le monde l'Allemagne, la Suisse, la Belgique ou même les USA etc. voire même avec les pays du nord scandinave indirectement qui sont unis entre eux, mais le brexit a marqué indirectement la fin de cette union de façade, car l'égo de nos dirigeants voulant tirer la couverture à eux entre pays et les autres plus pauvres ne marche pas !

Pourtant les USA savent bien que cette union, s'il elle existait vraiment pourrait lutter avec plus égalité contre eux et la CHINE montante d'ailleurs TRUMP l'affairiste l'a bien compris et met des bâtons dans les roues de cette U.E. !

C'est pourquoi il se satisfait du brexit en espérant se rapprocher de cette Angleterre gros morceau économique qui se détache de l'Union !

Mais les Européens avec la perte de leurs empires coloniaux n'ont rien compris et gardent leurs antagonismes latents d'avant-guerre, même si la Russie n'est plus l'URSS tout en ayant gardé une certaine puissance moindre, mais toujours là, notamment dans les pays de l'est !

C'est désespérant car l'histoire est un éternel recommencement et les peuples et les dirigeants ont la mémoire courte car 75 ans après beaucoup d'anciens ont disparu, mais on commence en filigrane à faire les même erreurs avec en plus de nouveaux problèmes migratoires et attentats terroristes islamiques nouveauté dangereuse qui s'est répandue partout dans cette Europe et dans le monde et qui malgré cela n'arrive toujours pas à unir nos dirigeants incurables ou l'on confond économie et insécurité, mais pas à égalité, on n'avait vu ce qu'a donné cette coalition contre DAESH qui sévit toujours jusqu'au sein de nos villes par manque de rigueur, car on palabre trop en faisant du politiquement correct de bien-pensant hypocrite, la pire des erreurs !

On voit bien les désaccords avec la PAC agricole !

Jdeclef 22/02/2020 13h26LP

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