mardi 11 février 2020

E.MACRON commence seulement à faire connaissance des français qu'il doit gouverner !

« J'ai signé pour lui, mais pas pour ça » : Macron face à la gronde de sa majorité

En conviant les députés à l'Élysée mardi soir, le président espère faire oublier le couac du deuil parental. Mais les maux ne seraient-ils pas plus sévères ?

Ce dimanche midi, c'est petits-fours rue de Grenelle. Rien de gargantuesque, un buffet sans fioritures pour lequel l'hôte, le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau, a débouché quelques bouteilles de vin. Une cantine dominicale pour réchauffer les cœurs et « requinquer les troupes ». D'énergie et d'envie, la trentaine de convives en a bien besoin en ce week-end pluvieux : voilà six jours que ces députés membres de la commission spéciale sur les retraites examinent le projet de loi ordinaire des retraites et ses quelque 20 000 amendements. On dit que l'ambiance fut heureuse ce dimanche mais les questions que les uns posaient aux autres ne peuvent cacher l'amertume collective. La faute à cette « maudite réforme » – dixit un parlementaire désabusé. La faute à ses députés Insoumis, dont les troupes bousculent les Marcheurs autant que faire se peut sur les réseaux sociaux. La faute, surtout, à Emmanuel Macron qui, quelques jours plus tôt, a sermonné les députés de la majorité qui se sont opposés à l'allongement du congé pour deuil d'un enfant, leur enjoignant de « faire preuve d'humanité ». Un drame familial plus qu'un choc politique où les injures ont fusé, de ministres à parlementaires et inversement. Et, au summum de ce pataquès dans lequel Emmanuel Macron s'est immiscé, il y a eu ces mots d'un sachem de la majorité traitant les députés Marcheurs de « cons ».
Congé après le décès d'un enfant : qui est responsable de cette bourde ?

Cassure

« Ça fait un an qu'on en prend plein la gueule, qu'on nous insulte de godillots, qu'on démolit nos permanences, qu'on prend des tombereaux de haine sur les réseaux sociaux et par courrier… Et là, parce qu'on a suivi les consignes, nos propres ministres se déchaînent sur nous ? Et là, Emmanuel Macron nous allume et remet en cause notre humanité ? J'ai signé pour lui, mais pas pour ça », fulmine un député de l'aile gauche, entre rage et chagrin.
Il y a eu une cassure entre les Marcheurs et celui qu'ils aiment surnommer « le meilleur d'entre nous ». À la différence des précédents quinquennats, les députés le sont – pour nombre d'entre eux – pour la première fois. Des néo-parlementaires qui siègent au Palais-Bourbon par et pour Emmanuel Macron, au point d'oublier les contingences de la fonction. « Être député de la majorité, c'est un devoir ingrat, explique un vieux routier socialiste devenu ponte de la macronie. On ne peut pas faire bloc uniquement par beau temps, c'est trop facile. Au-delà de sa phrase maladroite sur l'humanité et de ce couac sur le deuil parental, Emmanuel Macron fait le constat qu'à deux ans de l'élection présidentielle, rien ne fonctionne comme il le faudrait : le groupe n'est pas tenu et se déchire environ une fois par mois, le mouvement ne fait pas le job et va lamentablement perdre les municipales, dont Paris que l'on présentait comme la mère des batailles ! Le blues de mi-mandat, d'accord, mais là c'est plutôt la débâcle… »
Sébastien Le Fol – Gouvernement, majorité : des stagiaires aux « sous-doués »
Alors, en invitant ce mardi soir l'ensemble des députés de la majorité à l'Élysée pour ce qui ressemble à une thérapie de groupe, Emmanuel Macron se plie à une gymnastique qu'il abhorre plus que tout : s'inspirer de ces prédécesseurs, des rites de cet ancien monde qu'il a juré de disrupter. « Il ne veut pas être un Nicolas Sarkozy bis et, vous l'imaginez bien, encore moins un François Hollande… Mais eux savaient entendre les tourments des députés de la majorité, même ceux des frondeurs », observe un ministre qui rappelle que le président de droite a pu faire venir les 320 députés UMP par cars entiers et que son successeur socialiste – qui jura de ne pas recevoir sa famille politique à l'Élysée avant de changer d'avis – a régulièrement convié les parlementaires de la majorité de l'époque, y compris ses pires critiques internes, par douzaine. Autour du chef de l'État, on balaie toute comparaison d'un revers de main et l'on minimise la portée d'un tel rendez-vous, y compris s'il a lieu une semaine après les vives critiques que les Marcheurs ont pu émettre à l'égard de leur champion. « C'est un rendez-vous prévu de longue date », jure un proche du président de la République. Florian Bachelier, le député LREM et premier questeur de l'Assemblée nationale, abonde : « On a laissé s'alimenter une séquence (le couac du deuil parental, NDLR) en répétant que c'était une erreur. Assumer, oui ; s'autoflageller, non. Il y a une mobilisation des députés depuis plus de deux ans et il reste beaucoup de chantiers. Le reste ? C'est de la mousse. » Et de renchérir : « Nous avons une responsabilité collective très lourde : porter l'alternative aux partis politiques classiques et moribonds. Restons groupés et ne nous perdons pas dans des commentaires et des tweets inutiles. Ce mardi soir, c'est une simple rencontre entre le président et les députés de la majorité, comme il y en a eu et comme il y en aura d'autres. »
Certains députés attendent trop d'Emmanuel Macron.
Aurélien Taché, fer de lance de l'aile gauche de la majorité à l'Assemblée, « n'attend pas grand-chose » de ce banquet élyséen. « Je ne dis pas cela avec méchanceté, mais je ne suis pas de ceux qui considèrent qu'Emmanuel Macron nous a manqué de respect. Il ne peut pas être à la fois le président des Français, le patron des Marcheurs, celui de la majorité, le futur candidat, etc. » Car pour ce Marcheur de la première heure, le problème est « plus profond ». « Cet épisode doit nous interroger sur notre rôle de parlementaires de la majorité. Il faut que l'on se redynamise, que l'on regarde la réalité en face : notre électorat de 2017 a filé, il faut partir en reconquête. Certains députés en demandent trop à Emmanuel Macron, en attendent trop de lui plutôt que de se poser les bonnes questions : qu'attend-on du mouvement ? Est-ce une simple machine électorale ? N'est-ce pas au Premier ministre d'être le chef de la majorité ? Comment se réinvente-t-on ? » Et voilà la flèche décochée.
Comme souvent, en temps de crise politique, le bouc émissaire panse des plaies parfois plus profondes. Les Frondeurs avaient Manuel Valls, les Marcheurs ont Édouard Philippe. Entre les bannerets de l'aile gauche et le Premier ministre, les tensions se sont apaisées mais, de l'aveu d'un membre du gouvernement, « un rien peut rallumer la mèche ». « Ce que certains députés n'ont pas encore compris, c'est qu'Édouard Philippe est le collaborateur choisi par Emmanuel Macron, analyse un chef d'orchestre de la Macronie. Telle est leur relation et chacun l'assume pleinement. Son rôle n'est pas de cheffer (sic) la majorité, mais de s'occuper d'une sensibilité de l'électorat d'Emmanuel Macron : l'aile droite. Il le fait avec beaucoup de talent. » À Matignon, justement, on n'a guère l'envie de mettre le nez dans la mayonnaise de La République en marche. Le Premier ministre n'a pas été convié au raout de ce mardi soir et c'est sans doute mieux ainsi. « Les députés veulent dialoguer avec le président de la République, répond simplement un fidèle d'Édouard Philippe. On les laisse entre eux, ils en ont besoin. »

Match retour

Mardi soir, la thérapie de groupe autour d'Emmanuel Macron ne doit pas en être une. « La calinothérapie, ce n'est pas le bon mot. C'est maladroit. Le président écoutera et donnera le cap », détaille un de ses soldats. Le plan de table, lui, a changé une bonne dizaine de fois tout au long du week-end. Les députés dissidents, dont Matthieu Orphelin et Cédric Villani, ont même été sollicités mais l'entourage du candidat à la Mairie de Paris a décliné l'invitation pour cause de réunion publique. Quant aux sénateurs LREM qui souhaitaient en être, ils n'ont finalement pas été conviés. Ainsi en a décidé l'entourage d'Emmanuel Macron. Chat échaudé craint l'eau froide : les mots de François Patriat, le patron des sénateurs marcheurs, qui a intimé aux députés d'être des « soldat[s] » et, de fait, de ne pas se plaindre, ont échauffé les esprits. Ceux de Marlène Schiappa dans Le Figaro ce week-end – « Je fais face à l'inertie et à l'entrave (…). Mais je suis sur le pont chaque matin. Parce que l'enjeu dépasse nos personnes », a-t-elle déclaré – ont fâché, eux aussi, des députés au point que certains lui imputent même la sortie sur les « cons ». « Pour qui se prend-elle ? L'apôtre d'Emmanuel Macron ? enrage un député LREM de l'Ouest. Nous faisons face, nous aussi, à l'inertie et à l'entrave. Cadeau supplémentaire, on vient démolir nos permanences. »
Les ministres ne devraient donc pas être conviés, eux non plus. Seul Marc Fesneau, ministre des Relations avec le Parlement oblige, sera de la « cérémonie » – tel est le mot choisi par les communicants du gouvernement. « Le président veut mettre l'accent sur la proximité avec ses députés. Il veut rendre ça plus intime, faire à sa façon », explique-t-on au Château. Alors, quel meilleur exemple dans ce quinquennat que la séquence « grand débat » pour se sortir d'un marasme politique ? Mardi soir, dans la salle des fêtes de l'Élysée, Emmanuel Macron prendra place au milieu des députés de la majorité. Il ne leur dira pas pardon, mais il écoutera les doutes de certains et répondra à ce « blues de mi-mandat ». « Deux mots primeront ce soir : unité et cohésion », dit-on dans l'entourage du locataire de l'Élysée. Il en faudra face à cet horizon qui s'assombrit. 2022 est encore loin et les obstacles, aussi nombreux qu'épineux. Ce sniper de la macronie, Marcheur de la première heure, en est convaincu : « le tête à tête de mardi sera utile mais il y aura un match retour, après les municipales. Les Marcheurs vont demander des comptes sur le pourquoi de la défaite aux municipales. Ils voudront couper des têtes, c'est certain. »
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Jusqu'à devoir affronter certains députés de sa majorité, car eux ne sont pas des politiciens chevronnés habitués à obéir aveuglement à ses désirs de faux monarque élu par défaut du fait de notre constitution et système électoral à deux tours qui fausse le jeu d’une vraie démocratie obsolète de cette Veme république usée !

Car ces députés de la REM ne sont pas des politiciens professionnels que l’on subit en France depuis plus de 40 ans d’ailleurs certains ont déjà démissionné n’acceptant pas la discipline gouvernementale bornée !

En plus avec les couacs des ministres divers de cette majorité « cerise sur le gâteau »
Et en plus avec les réseaux sociaux qui n’arrangent pas les choses, ainsi que les médias divers qui trouble ce jeu pervers !

Pourtant il subit grèves et manifestations et désordres des français lambda qui vont avec, depuis des mois mécontents de sa politique et ses réformes à marche forcée !

Ce qui montre qu’E.MACRON n’est pas rodé à la gouvernance d’un pays comme la France et ses concitoyens lambda versatiles qui se laissent de moins en moins manœuvrer, tant on les a roulé et leurré depuis 30 ans !

D’ailleurs les anciens politiciens ex élus qui restent en arrivent à espérer malgré le rejet des français en 2017 de revenir comme les SARKOZY, HOLLANDE, S.ROYAL etc. ce qui serait déplorable, si cela se produisait et confirmerait la défaite de la macronie ce qui pour autant n’améliorerait pas la vie des français les remettant à la case départ ?!

Jdeclef 11/02/2020 11h10

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