mercredi 5 février 2020

Non ! Car bien que l'on soit dans un pays libre d'expression reconnue dans notre constitution française :


Islam : « On en parle, mais le sujet reste piégé »

En s'attaquant vivement à la religion musulmane, Mila a indirectement posé une question plus large : peut-on, aujourd'hui, parler sereinement d'islam en France ?

À la question : peut-on parler d'islam en France, Fatiha Agag-Boudjahlat, enseignante et essayiste, répond sans ambages « oui, et on ne fait que ça d'ailleurs ». Savoir si l'on peut en débattre de manière apaisée est en revanche une tout autre question. « C'est la seule religion que l'on ne peut pas critiquer », assure cette féministe laïque, résolument universaliste. « On n'ose pas dire que l'islam n'est pas une religion comme les autres, pas tant à cause du fait religieux lui-même que de ses pratiquants et de ses cadres, qui prétendent que c'est le cas tout en réclamant sans cesse un statut d'exceptionnalité », poursuit-elle.
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Si le traitement médiatique de l'islam est souvent perçu comme anxiogène, il est, de surcroît, accompagné d'un discours plus passionnel que raisonné. La difficulté se situerait surtout au niveau politique selon Frédéric Saint Clair, auteur de La Droite face à l'islam (éditions Salvator, 2018). « Parmi les Français qui sont de plus en plus largement hostiles à l'expression culturelle de l'islam il est difficile d'y voir clair, de développer une critique de l'islam cohérente, d'être entendu des pouvoirs publics, qui ne savent pas comment s'emparer du sujet de manière efficace et apaisée », détaille le politologue, qui ajoute : « il est aujourd'hui difficile de faire entendre un message critique sans être suspecté d'islamophobie. En réalité, on en parle, mais le sujet reste piégé ».

« Le principe de laïcité impuissant »

Selon Frédéric Saint Clair, ce piège résiderait essentiellement dans la diffusion d'un islam culturel : celui des interdits alimentaires, de l'usage de l'arabe ou encore des préconisations vestimentaires. « On n'arrête pas de faire passer le cultuel et l'orthopraxie pour du culturel. Or, si c'est cultuel, on a le droit d'y mettre des limites dans notre régime laïc, mais si c'est culturel, c'est anthropologique, c'est de l'humain, c'est de l'identité. Le voile, ce n'est pas culturel, c'est cultuel, on peut le limiter ! » abonde Fatiha Agag-Boudjalhat. Pourquoi est-il crucial de cerner la notion d'islam culturel ? « Parce qu'une fois ce concept assimilé, il sera plus facile d'admettre qu'il exerce une emprise considérable sur notre façon de vivre et qu'il passe à travers les mailles du filet de la loi libérale. Et l'on comprendra ainsi pourquoi le principe de laïcité est impuissant à contraindre cet islam en progression constante », dit le politologue.
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Face à ces sujets, droite et gauche seraient impuissantes. « À gauche, ce qui est très problématique, c'est que l'ADN est double : depuis toujours, elle lutte contre les formes d'obstruction de la pensée, se targue de défendre la laïcité et veut en même temps protéger les plus faibles, les opprimés… », décrit Gilles Clavreul, cofondateur du Printemps républicain, qui à sa création, en 2016, s'était assigné pour mission de défendre les valeurs républicaines au sein de la gauche. Prise de tortillements à l'évocation de l'islam, la gauche française jouerait-elle l'évitement ? « La droite n'est pas beaucoup plus à l'aise », poursuit Gilles Clavreul, ancien conseiller de François Hollande à l'Élysée, proche de Manuel Valls. Désormais délégué général du think tank l'Aurore – qui a pour objectif de nourrir intellectuellement la gauche sociale-démocrate –, Gilles Clavreul estime que le conflit multiséculaire « entre libéralisme et tradition » pose des difficultés tout aussi importantes à droite.

Le CCIF, un « puissant lobby »

Reste que beaucoup estiment le sujet miné par plusieurs groupes régulièrement qualifiés de « propagandistes », comme le Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) ou le parti des Indigènes de la République (PIR). « Il y a une forme de terrorisme intellectuel mené par des groupes qui sont globalement en marge des mosquées », souligne Didier Leschi, président de l'Institut européen en sciences des religions et auteur La Laïcité au quotidien avec Régis Debray (éditions Folio). « La réalité du CCIF, c'est qu'il a plus d'influence en dehors des mosquées. Cette influence est amplifiée par des personnalités qui étaient historiquement de gauche, mais qui, aujourd'hui, ne semblent plus savoir où elles habitent… », constate Didier Leschi.
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Pour Fatiha Agag-Boudjahlat, le CCIF n'est rien d'autre qu'un lobby « extrêmement actif et puissant ». « Certaines personnalités essayent d'instaurer le terme d'islamophobie dès qu'on veut parler d'islam. Mais l'islamophobie, ce n'est pas fait pour faire taire. C'est fait pour coaliser une communauté d'individus qui réagissent individuellement », confie l'essayiste. Et Fatiha Agag-Boudjahlat de citer le philosophe américain Michael Walzer, qui explique que dans une société occidentale, « les leaders orthodoxes ont plus à craindre de l'indifférence de leurs membres que de l'intolérance de la société extérieure ».
« À partir du moment où le CCIF intervient, ce n'est plus possible de parler d'islam. Leur sujet, c'est de nourrir l'idée que la France est un pays raciste. C'est le jeu des entrepreneurs identitaires… Ceux qui parlent d'islam tout le temps font tout pour qu'on n'en parle jamais. En réalité, il y a une espèce de bruit, de polémique, une sorte de manœuvre de propagande qui est faite pour que jamais le débat ne puisse être posé sereinement, pour que ça ne puisse pas entrer dans une discussion démocratique », explique de son côté Gilles Clavreul. « Ça empêche aussi l'intervention des premiers concernés : les musulmans », déplore-t-il.

« Suicide intellectuel »

Didier Leschi insiste également sur l'importante « bataille intellectuelle » qu'il reste à mener. « Le fait que si peu d'associations de gauche se soient élevées pour prendre la défense de Mila, c'est quand même incroyable ! Une partie des mouvements gauche est restée muette, manifestant ainsi une forme une alliance intellectuelle avec des groupes comme le CCIF », dit Leschi, qui conclut : « la non-défense de Mila par ces associations de gauche confine au suicide intellectuel ».
Une gauche qui s'est déjà pris les pieds dans le tapis à l'occasion de la « marche contre l'islamophobie » du 10 novembre dernier, co-organisée par le CCIF, qui, depuis 2004, combat ardemment la loi sur l'interdiction des signes religieux à l'école ainsi que celle de 2010, qui interdit aux Français de se dissimuler le visage dans l'espace public. Si plusieurs personnalités politiques avaient d'abord annoncé y participer, elles sont nombreuses à avoir rétropédalé. Ce fut notamment le cas de Yannick Jadot (EELV), François Ruffin (LFI) ou encore Benoît Hamon (Génération•s). Le patron de La France insoumise, lui, a soutenu la marche. Pourtant, ce même Jean-Luc Mélenchon affirmait, après les attentats du 13 novembre 2015 : « Ce sont les musulmans qui pensent qu'on leur en veut parce qu'ils sont musulmans. Moi, je défends l'idée qu'on a le droit de ne pas aimer l'islam, on a le droit de ne pas aimer la religion catholique et que cela fait partie de nos libertés. »
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Plusieurs Insoumis étaient ainsi bien présents dans le cortège pour déplorer un « climat antimusulman pesant ». Le Parti socialiste, emmené par Olivier Faure, avait, lui, préféré ne pas s'associer au défilé, indiquant dans un communiqué ne pas se reconnaître « dans ses mots d'ordre qui présentaient les lois laïques en vigueur comme liberticides  ». Le patron du PS avait effectivement parlé d'une dérive « antilaïque et antirépublicaine » tout en assurant vouloir lutter « contre la hausse du sentiment antimusulman ».

Les repères laïcs fondamentaux menacés

« Cette marche, elle aurait été impensable il y a cinq ans. Mais elle est le signe que le militantisme islamiste a progressé en France, et ce, dans des proportions qu'aucun discours, qu'aucune action publique n'a réussi à enrayer. Ce qu'on entend aujourd'hui dans certains quartiers, ce n'est que la vulgate du CCIF, qui s'est considérablement étendue. Cela signifie que la mobilisation entreprise autour des valeurs de la République a totalement échoué », note Gilles Clavreul, qui estime plus largement que « les repères laïcs fondamentaux sont en train de se perdre ». « Mila, c'est une histoire de laïcité, peu importe si on estime qu'elle dit n'importe quoi, le fait est qu'elle a le droit de le dire. C'est la place qu'on réserve au fait religieux dans la société », martèle-t-il.
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Alors que Mila, 16 ans, subissait depuis plusieurs jours une avalanche de menaces de mort, d'appels au viol et d'injures sexistes pour avoir insulté l'islam dans une vidéo postée sur Instagram, le procureur de la République de Vienne avait décidé d'ouvrir deux enquêtes. La première, toujours en cours, à l'encontre des détracteurs de Mila pour « menaces de mort, menace de commettre un crime et harcèlement ». La seconde, contre la jeune fille, pour « provocation à la haine religieuse ». Un élément symptomatique d'un profond dysfonctionnement pour Fatiha Agag-Boudjalhat. « On donne des gages à tout le monde, parce que nous sommes entrés dans un discours performatif qui participe à la panique identitaire », juge l'enseignante. Si cette deuxième information judiciaire a été classée sans suite le 30 janvier dernier, l'adolescente, elle, est toujours déscolarisée. Elle et sa famille sont aujourd'hui placées sous protection policière.

Si l’on mélange politique et religion la France coure à la catastrophe !

Selon les média pour le même commentaire, si on critique l’Islam on est censuré ou bien publié, il faut simplement dire ce que l'on pense sur plusieurs différents ?!

C'est pitoyable cette religion qui fait peur à certains bien-pensants qui croient tout savoir en donnant des leçons, depuis qu'elle existe ?!

Et qui préfère la politique de l'autruche au parler vrai !

Car les religions divisent les populations depuis des millénaires, il serait temps d’en prendre conscience !

Jdeclef 05/02/2020 13h22

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