Le 17 novembre le président a été pris de court car il n'avait pas mesuré la colère de ce nouveau mouvement de contestation qui a perduré par la suite avec des violences inhabituelles !
Macron : les Gilets jaunes ont-ils été entendus ?
VIDÉO. Depuis le 17 novembre, plusieurs
revendications ont été émises par le mouvement. Quelle réponse leur a donnée le
chef de l'État ? Analyse point par point.
E.MACRON
n'a pas repris jeudi soir le célèbre « Je vous ai compris » prononcé
par le général de Gaulle en 1958. Mais a-t-il écouté et exaucé les vœux des
Gilets jaunes ? Dans son discours, il a salué leurs « justes
revendications », mais il n'a pas non plus répondu à toutes leurs
demandes. On fait le point.
- Mise
en place du RIC : non
La
mise en place d'un référendum
d'initiative citoyenne (RIC), revendication phare de nombreux Gilets jaunes,
« me semble remettre en cause la démocratie représentative », a
déclaré Emmanuel Macron, qui a seulement ouvert la porte à des RIC au niveau
local. Le chef de l'État a en revanche annoncé une réforme du référendum
d'initiative partagée (RIP), actuellement très difficile à mettre en place car
il nécessite le soutien de 20 % des parlementaires et 4,5 millions de
signatures. Le chef de l'État a proposé d'abaisser ce seuil à « un million
de citoyens ».
- Rétablissement
de l'ISF : non
Comme
prévu, Emmanuel Macron a fermé la porte au rétablissement immédiat de l'impôt
sur la fortune (ISF), remplacé
au 1er janvier 2018 par l'impôt sur la fortune immobilière (IFI).
« C'est une réforme pour produire, pas un cadeau pour les plus fortunés.
Cette partie de la réforme, je juge de mon devoir de la défendre », a
souligné Emmanuel Macron. Le chef de l'État a cependant répété que la
suppression de l'ISF serait « évaluée en 2020 ». Et, « si elle
n'est pas efficace, nous la corrigerons », a-t-il promis.
Face
à la demande
de plus de justice fiscale, le chef de l'État a promis de réduire
« significativement » l'impôt sur le revenu dès janvier 2020, à
hauteur d'environ 5 milliards d'euros. Bercy a précisé vendredi que près
de 15 millions de foyers fiscaux seraient concernés et va
proposer que la réduction d'impôt se concentre « essentiellement »
sur la première tranche, « celle à 14 % de l'impôt sur le
revenu ».
- Services
publics : en partie
Alors
que le maintien et le renforcement des services publics figurent au cœur des
revendications de nombreux Gilets jaunes, Emmanuel Macron a concédé que l'État
doit « cesser la fermeture des services publics » et annoncé qu'il ne
voulait plus aucune fermeture « d'hôpitaux ou d'écoles » d'ici à
2022. « Cela ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de réorganisation. Elles
sont parfois indispensables », a-t-il toutefois ajouté.
Le
chef de l'Etat souhaite aussi déployer « plus de fonctionnaires sur le
terrain », assurer l'accès aux services publics à moins
de 30 minutes et développer des maisons France Service regroupant les
services de l'État. Il s'est également dit prêt à « abandonner »,
s'il n'est « pas tenable », l'objectif de supprimer 120 000
postes de fonctionnaire d'ici à la fin du quinquennat.
- Revalorisation
des retraites : oui
Le
président de la République a annoncé que les retraites « de moins de
2 000 euros » seraient
réindexées sur l'inflation en 2020, mesure attendue, mais aussi qu'aucune
pension n'augmenterait moins vite que les prix à partir de 2021. Il a par
ailleurs souhaité que « la retraite minimale » pour une carrière
complète soit portée à 1 000 euros.
- La
reconnaissance du vote blanc : non
« Blanc,
c'est
l'agrégation des rejets, des refus, c'est trop facile », a fait valoir
Emmanuel Macron pour justifier son refus d'instaurer la comptabilisation du
vote blanc, revendication récurrente des Gilets jaunes. Le président de la
République a également rejeté l'instauration du vote obligatoire, qui existe
dans plusieurs pays voisins. « Je ne crois pas qu'on répond à la crise
démocratique par la contrainte », a-t-il dit.
- L'introduction
d'une dose de proportionnelle : oui
Dans
le cadre de la réforme des institutions, Emmanuel Macron s'est dit favorable à
l'introduction d'une dose
de 20 % de proportionnelle à l'Assemblée. Il a également souhaité
« accroître » cette dose au Sénat. Quant à la réduction du
nombre de parlementaires, M. Macron s'est dit prêt à abaisser à 25 % son
engagement de 30 %.
- 80 km/h
et TVA sur les produits de première nécessité : non
L'annulation
de la baisse de la limitation de vitesse à 80 km/h
sur les routes du réseau secondaire et une TVA à taux zéro sur les produits
de première nécessité n'ont pas été évoquées par le chef de l'État jeudi.