Brigitte Macron, sa vie d'avant
De Brigitte Macron, épouse de ministre, femme de candidat à
l'élection suprême, première dame, beaucoup a déjà été écrit. La journaliste
Sylvie Bommel a choisi de tourner le dos à cette narration balisée. « Détective et non
confidente », « bienveillante mais obstinée », l'enquêtrice informe le cabinet de Brigitte Macron de son
propos, sans toutefois demander à la rencontrer. « Sa communication est
strictement encadrée, je n'aurais rien gagné à la questionner. » En revanche, l'auteure s'installe
à Amiens, pose sa valise au Touquet, sillonne l'Alsace, parle à ses anciens
collègues, rencontre ses voisins, bavarde avec ses cousins, elle lit
l'intégralité des archives du Courrier picard, épluche les bottins
téléphoniques des différentes localités où Brigitte Trogneux, puis Auzière, a
vécu avec son premier époux et leurs trois enfants. Son livre « Il venait
d'avoir dix-sept ans » (JC Lattès) précède la conquête de Paris, la victoire présidentielle
et les tourments du pouvoir. Bien plus qu'une biographie rafraîchissante de
l'épouse du chef de l'Etat, il invite à un voyage pétillant dans la France de la jeunesse de Brigitte
Macron, cette province bourgeoise des années 1960, où la religion carillonne,
la sexualité effraie, le féminisme balbutie, le travail paie et le commerce
prospère. La dernière-née de la fratrie Trogneux grandit dans une maison du
quartier d'Henriville, et la blondinette espiègle suit les cours à l'Ecole du
Sacré-Cœur. Porter des bottes rouges y est puni d'une heure de retenue. Deux
parents aimants et âgés, le club de tennis du Touquet, le tourne-disques, les
premières boums, la lecture en cachette de Mademoiselle Age
tendre et les premiers flirts dans les ruines du Royal Picardy, un
palace abandonné. Sylvie Bommel a également cherché à découvrir « l'homme
effacé », André Auzière, que Brigitte épouse le 22 juin 1974 à l'hôtel de ville
du Touquet. Brigitte a 21 ans.Trente-trois ans plus tard, c'est de nouveau là
qu'elle épouse le brillant et si jeune énarque Emmanuel Macron§
La star de la fratrie
Trogneux
A 5 ans, la
voici déjà tante. Dans les repas de famille, on l'assied avec Martine et
Nathalie, ses nièces. Très tôt, les repères d'âge ont été brouillés pour la
petite Brigitte. Sa sœur aînée, Anne-Marie, a 21 ans quand elle voit le jour.
Maryvonne, la troisième de la fratrie, décroche son brevet l'année où sa petite
sœur reçoit l'onction du baptême. A 8 ans, quand Brigitte joue avec sa poupée,
son frère Jean-Claude berce un vrai bébé, Jean-Alexandre. Et à 15 ans, quand
elle est en âge de hurler « I can't get no satisfaction » avec Mick Jagger, ses aînés se
souviennent que l'idole de leur jeunesse s'appelait Yves Montand. (…)
Spectatrice silencieuse des grands qui l'entourent, Brigitte est aussi leur
star. Pas moins de sept personnes, ses parents, ses trois sœurs et ses deux
frères, rient à ses facéties quand elle fait le pitre sur sa chaise haute lors
des déjeuners dominicaux. « Mais le jour où, au retour d'une soirée un peu
arrosée, elle envoie valdinguer sa Mobylette dans le fossé, ils ont été sept
aussi pour la gronder », me raconte Jean, qui habitait à côté des Trogneux.
Quand, jeune fille, elle s'achète une minijupe vraiment très mini pour aller
danser le jerk à une soirée, il y en a toujours un ou une dans la fratrie qui
se sent autorisé par le droit d'aînesse à manifester sa désapprobation. Ainsi
en va-t-il des petites dernières. Les grandes sœurs, agacées que leur père
(Jean a 60 ans quand sa cadette en a 15) fasse preuve de la tolérance dont
elles n'ont pas bénéficié au même âge, s'efforcent de rééquilibrer les choses.
Les grands frères s'arrogent le droit de jauger les petits amis qu'elle ramène
à la maison. Tout cela, bien sûr, avec les meilleures intentions du monde.
La mort de sa sœur
Dragées
blanches pour les mariages, dragées roses pour les naissances des deux premiers
petits-enfants, des filles, la vie se décline en couleurs pastel pour Simone et
Jean Trogneux. Le 24 février 1960, elle vire violemment au noir. Ce
mercredi-là, Maryvonne, leur fille, et Paul, leur gendre, quittent leur
domicile dès l'aube pour aller à Paris, où se tient une réunion des
coopératives agricoles. Soixante kilomètres plus loin, il est alors 8 h 45 et
l'épais brouillard du Nord ne s'est toujours pas dissipé, ils abordent le
village d'Orvillers-Sorel. Un semi-remorque venu des Pays-Bas arrive en sens
inverse. Pour une raison inconnue, il roule sur la voie de gauche. Le
lendemain, la photo de l'accident est en première page du Courrier picard. « Le choc fut effroyable, écrit
le journaliste, comme en témoigne l'état de la voiture, dont le moteur a été
fracassé et la toiture complètement arrachée par la benne du camion sous
laquelle l'auto s'était enfoncée. Continuant sur sa lancée, le poids lourd,
dont le chauffeur venait de donner un coup de volant pour reprendre sa droite,
alla percuter un platane cependant que la remorque qui lui était attelée
catapultait la voiture en arrière. » Pour réchapper d'un tel choc aujourd'hui,
il faudrait beaucoup de chance. En 1960, quatorze ans avant l'instauration de
la première limitation de vitesse sur les routes à 90 kilomètres par heure (et
encore, il s'agissait de limiter la consommation d'essence pour faire face au
choc pétrolier, pas de sécurité), treize ans avant que le port de la ceinture
ne devienne obligatoire, sans airbags ni matériaux absorbeurs de choc, c'est
impossible. Cette année-là, on dénombre 9 994 morts sur les routes de France,
trois fois plus qu'actuellement. En pages intérieures, Le Courrier
picard confirme le macabre bilan. « Des débris de la voiture, les
premières personnes arrivées sur les lieux retirèrent le corps sans vie de Mme
Farcy, qui avait encore le bras droit devant les yeux dans un dernier geste de
protection. Tué également sur le coup, M. Paul Farcy ne put être dégagé qu'une
heure plus tard. » Sur le faire-part, la longue liste des endeuillés démarre
par « Nathalie Farcy, leur fille ». Un bébé de 5 mois annonce le décès de ses
parents. C'est aussi une petite fille qui n'aurait pas dû rester unique, sa
maman était enceinte. Qu'est-ce que Brigitte comprend de tout cela ? Que lui
dit-on exactement ? A-t-on même le temps de s'occuper d'elle alors qu'il faut
décider qui va élever l'orpheline de quelques mois ? (…) Au moment de l'accident,
Brigitte a 6 ans et non pas 8, comme elle l'a indiqué en évoquant ce drame dans
le magazine Elle. « Rien d'étonnant, m'explique un pédopsychiatre, s'agissant d'un
événement traumatique, la confusion de date est très courante et peut perdurer
toute la vie. » Dans la même interview, Brigitte confie : « Cette terreur de la
mort, je l'ai toujours connue. Parce que, toute petite, elle est arrivée dans
ma vie. Et, quand elle surgit, vous êtes totalement
André Auzière, le premier mari
Le 22 juin
1974, les deux jeunes gens se marient au Touquet. Les parents d'André, Louis et
Renée Auzière, sont un peu perdus. Contrairement aux Trogneux, qui connaissent
tout le monde et que tout le monde connaît dans la petite station balnéaire,
ils n'ont jamais posé leur drap de bain au bord de la mer du Nord, l'Afrique
les a habitués à des eaux plus chaudes. Le maire, Léonce Deprez, qui est un ami
et partenaire de tennis du père de la mariée, en prend acte dans son discours :
« J'adresse tous mes vœux de bonheur aux mariés. Et je me réjouis tout
particulièrement de voir deux familles d'Amiens et de Paris choisir notre ville
comme cadre de leur union. Je salue en la jeune épouse la fille du président du
tennis club et vice-président de l'Union des propriétaires, résidents et amis
du Touquet. » (…) L'acte de mariage précise qu'André est stagiaire hors cadre
(statut qui, en jargon bancaire, correspond à cadre débutant) et que sa jeune
épouse est étudiante. Un contrat de mariage a été enregistré chez un notaire
d'Amiens, une décision sans doute dictée par les parents, mais lesquels ?
Est-ce le père d'André, commissaire aux comptes, qui préfère que les choses
soient carrées ou bien les Trogneux qui pensent déjà à transmettre à leur fille
leur villa touquettoise ? Les témoins, eux aussi, semblent relever d'un choix
parental. Du côté du marié, le registre d'état civil porte les signatures de
Georges Costes, 66 ans, son oncle maternel, et de Jacques Naudy, un collègue de
son père, patron d'un grand cabinet d'expertise comptable. Brigitte, elle, est
assistée de ses deux grands frères, Jean-Claude et Jean-Michel. Le premier a
une fâcheuse tendance à se prendre pour son père. Il pourrait l'être. André va
devoir se trouver une place aux déjeuners dominicaux d'une famille nombreuse où
il est le seul non-Picard et non-commerçant. Double challenge. En a-t-il
l'étoffe ? « Il était gentil. Très gentil. » « Un garçon charmant. » «
Adorable. » « Une crème d'homme. » Si j'avais tracé un bâton sur mon carnet de
notes chaque fois que j'ai entendu un de ces qualificatifs à son propos, il
ressemblerait à une feuille d'émargement un soir de scrutin électoral. Un
ancien élève de Brigitte ajoute : « Je m'entendais bien avec lui. Quand, avec
Emmanuel, on débarquait à son domicile pour travailler avec son épouse, il ne
faisait jamais la gueule. » Il aurait peut-être dû. Quoi d'autre ? « Grand et
mince. » « Intelligent », avec la variante « Très intelligent ». « Discret »
(j'avais remarqué). Un ami du couple : « Dans les dîners, il laissait toujours
parler sa femme, lui ne disait pas un mot. » « Un homme rigoureux, très droit,
toujours prêt à rendre service à un collègue », pour un de ses anciens patrons.
Droit, peut-être, mais maladroit, ce qui n'est pas incompatible. Ils sont si
nombreux à me l'avoir spontanément raconté, ce jour où André s'est pris les
doigts dans la tondeuse à gazon et qu'il a fallu l'emmener aux urgences pour
des points de suture que c'est sans doute une des rares fois où il s'est fait
remarquer. Les plus critiques parlent d'un homme « un peu taciturne », voire «
pas fun du tout ». Une amie de Brigitte synthétise : « Euh, comment vous dire,
c'est difficile de s'en souvenir, il était si neutre. Un peu comme de l'eau
tiède à côté d'elle, tellement pétillante. » Et là, impossible de ne pas penser
à cette phrase de Flaubert à propos de M. Bovary, que Brigitte aime tant citer
: « La conversation de Charles était plate comme un trottoir de rue. » Dans les
archives du secteur bancaire, André Auzière a laissé encore moins de traces que
dans les mémoires. Pas un rapport, pas un colloque, rien qui le fasse exister. Les
seuls endroits où j'ai trouvé son nom écrit, ce sont de vieux bottins
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Pour compléter mon précèdent commentaire :
Alors qu'elle en profite, çà ne lui coûte rien, mais fasse preuve d'humilité, cela ne durera pas longtemps, surtout
si son mari n'est pas réélu en 2022...
Pour le reste on ne l'a pas forcée à
reprendre un travail, c'est que cela lui plait rien d'autre...
A la différence de ceux qui en cherche
pour vivre et quand ils en trouvent gagne des clopinettes comme bien « des
français de peu » comme dit son mari!
Alors cessons d'en parler cela n'a pas
beaucoup d’intérêt sauf pour les médias!
Jdeclef 27/04/2019 12h25LP