jeudi 11 avril 2019

Mais c'est une évidence de par, quel que soit les gouvernements et de couleurs Politiques différentes gauches ou droites !


Comment les classes moyennes ont été écrasées depuis 30 ans

VIDÉO. Dans un rapport édifiant, l'OCDE décrypte le rétrécissement et la fragilisation des classes moyennes dans les pays développés. Un facteur d'instabilité politique.


C'est un rapport sur l'écrasement des classes moyennes qui va particulièrement résonner en France, dans un contexte marqué par le mouvement des Gilets jaunes, interprété comme l'expression d'un ras-le-bol de la classe moyenne inférieure. Mercredi, l'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a publié une vaste étude* en anglais qui montre un mouvement général d'attrition des classes moyennes à travers ses pays membres. « Le rêve de la classe moyenne reste de plus en plus un rêve pour beaucoup », résument ses auteurs. De quoi expliquer la montée des partis populistes et la défiance croissante exprimée envers les institutions dans de nombreux pays.
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Dans un précédent rapport sur les inégalités**, l'OCDE avait montré que les possibilités d'ascension sociale pour les classes moyennes inférieures s'étaient réduites ces dernières années. La France est particulièrement concernée. Il faut désormais six générations pour la descendance d'un foyer aux revenus modestes pour atteindre le revenu moyen des Français, un chiffre plus élevé que dans beaucoup de pays, preuve de la reproduction sociale (il est compris entre 2 et 5 générations).
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Sous pression

Cette nouvelle étude montre comment les classes moyennes, ici définies comme les personnes gagnant entre 75 % du revenu médian*** d'un pays et le double de ce revenu médian, sont de plus en plus sous pression. En France, il s'agit de personnes dont le niveau de vie est compris entre 18 173 dollars et 48 462 dollars (le revenu est exprimé en dollar pour assurer une comparabilité internationale en parité de pouvoir d'achat).
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Entre le milieu des années 80 et le milieu des années 2010, le nombre de foyers qui appartiennent aux classes moyennes s'est réduit de 64 % à 61 % du total. Le nombre de foyers aisés et pauvres a en revanche augmenté, reflétant une montée des inégalités. La France, de ce point de vue, reste bien placée. Les classes moyennes y représentent un groupe social plus large que dans la moyenne de l'OCDE, signe que le système les protège sans doute un peu mieux. Et ce chiffre est orienté à la hausse comme en Irlande.

La pression sur les classes moyennes est avant tout financière : leurs revenus n'ont quasiment pas progressé ces dix dernières années. Et sur trente ans, le revenu médian dans les pays de l'OCDE a progressé trois fois moins vite que celui des 10 % les plus riches. Le phénomène est particulièrement impressionnant aux États-Unis. Résultat, dans l'ensemble de l'OCDE, le revenu global des classes moyennes s'est dégradé par rapport à celui des 10 % les plus riches au fil du temps : il était quatre fois plus important que celui des 10 % les plus riches il y a 30 ans, aujourd'hui il est moins de trois fois plus élevé.

Le risque de l'endettement

Parallèlement, le coût de la vie des classes moyennes a progressé à cause de l'augmentation spécifique des prix de la santé, du logement et de l'éducation des enfants, trois dépenses au cœur des dépenses des classes moyennes, souligne l'OCDE. De ce point de vue, la France est plutôt en bonne position puisque la santé est prise en charge par la Sécu et les mutuelles, et parce que l'éducation est potentiellement quasiment gratuite grâce à l'école publique. Mais les études supérieures coûtent parfois tout de même de l'argent. Même le prix des logements, qui a progressé plus vite que les revenus des classes moyennes en France, n'a pas grimpé aussi vite que dans bien d'autres pays, sauf évidemment dans certaines zones comme en Île-de-France ou certaines métropoles régionales.
Il n'en reste pas moins que le mode de vie des classes moyennes, qui accordent beaucoup d'importance à une certaine qualité de logement (elles sont souvent propriétaires ou rêvent de l'être) et investissent beaucoup dans l'éducation de leurs enfants, s'en est trouvé menacé à travers l'OCDE. Un ménage sur cinq appartenant aux classes moyennes est aujourd'hui obligé de dépenser plus qu'il ne gagne, ce qui génère un endettement croissant. « Le mode de vie typique des classes moyennes est de plus en plus coûteux », résument les auteurs de l'étude.

Dans 24 pays où les données sont disponibles, un ménage de classe moyenne sur deux déclare avoir des difficultés à boucler ses fins de mois. Quarante pour cent d'entre elles se sentent vulnérables, c'est-à-dire qu'elles ne pourraient pas faire face à une augmentation soudaine de leurs dépenses ou à une chute brutale de revenus. Cela se traduit par un pessimisme quant à leur avenir et celui de leurs enfants et par le sentiment, assez répandu, que « c'était mieux avant ». En France, le nombre de personnes qui citent la perspective de voir ses enfants faire moins bien qu'eux (que ce soit en termes de statut ou de confort de vie) parmi les trois grands risques pour l'avenir atteint plus de 70 %. Un chiffre au-dessus de la moyenne de l'OCDE (60 %).

Les jeunes les plus touchés

Sans doute encore plus grave, les jeunes ont de plus en plus de mal à se faire une place parmi les classes moyennes. Les générations précédentes sont en effet mieux protégées contre l'instabilité sur le marché du travail (ils bénéficient plus souvent de CDI en France) et sont mieux protégées contre le risque de pauvreté. La génération du baby-boom a profité d'une relative stabilité d'emploi pendant sa carrière et d'un système de retraites bien développé, relève l'OCDE. Dans l'Hexagone, la moitié des pauvres (si l'on retient comme définition ceux qui gagnent moins de 50 % du revenu médian) a moins de 30 ans. À l'inverse, parmi les personnes pauvres, on compte seulement 10 % de plus de 60 ans, selon l'Insee. Évidemment, cette situation n'est pas figée puisque le taux de pauvreté diminue avec l'âge. Mais tout de même.
L'étude de l'organisation internationale souligne un autre fait marquant. Les compétences nécessaires pour appartenir aux classes moyennes n'ont cessé de grimper. Avoir des compétences intermédiaires ne suffit plus pour en faire partie, souligne l'OCDE. Des métiers qui permettaient autrefois de se hisser parmi les classes moyennes ne le permettent plus. Cela peut expliquer une certaine « frustration sociale », d'autant plus qu'une personne sur six appartenant aux classes moyennes occupe un emploi qui risque d'être automatisé à l'avenir, s'alarme l'OCDE. Une tendance qui nourrit la peur du chômage et du déclassement...

Nombreux défis

Désormais, il faut souvent deux travail dans le foyer pour appartenir à la classe moyenne, dont l'un fortement qualifié, ce qui n'était pas le cas avant. Et encore, un deuxième emploi dans un couple est de moins en moins une assurance de figurer parmi les classes moyennes. Tout cela dans un contexte où le nombre de familles monoparentales augmente. Cet écrasement des classes moyennes pose de nombreux défis aux pays développés. Parce qu'elles sont souvent synonymes de stabilité politique et aident à financer les systèmes sociaux.
Face à une telle situation, l'OCDE appelle la plupart des pays à augmenter la progressivité de leur impôt qui ne cesse de diminuer, y compris en Europe, comme l'avait souligné une étude récente de l'Institut des politiques publiques (IPP). Elle appelle également les gouvernements à augmenter les taxes sur l'héritage et sur la détention d'un bien immobilier, à combattre l'optimisation fiscale (un mouvement bien engagé sous l'égide de l'organisation), et à favoriser la construction et la fourniture de logements accessibles. Des conseils qui varient évidemment de pays à pays. Le rapport de l'OCDE publié mardi sur la France montre que l'Hexagone a un profil particulier, déjà très redistributif. Ses recommandations générales n'y sont donc pas toujours pertinentes. Les inégalités, par exemple, n'y ont quasiment pas augmenté depuis 40 ans
Les inégalités sont quasiment stables en France depuis 40 ans.
*** Le niveau de revenu qui partage la population en deux parts égales, l'une gagne plus, l'autre moins
Liste des pays membres de l'OCDE :
·   Allemagne
·   Australie
·   Autriche
·   Belgique
·   Canada
·   Chili
·   Corée
·   Danemark
·   Espagne
·   Estonie
·   États-Unis
·   Finlande
·   France
·   Grèce
·   Hongrie
·   Irlande
·   Islande
·   Israël
·   Italie
·   Japon
·   Lettonie
·   Lituanie
·   Luxembourg
·   Mexique
·   Norvège
·   Nouvelle-Zélande
·   Pays-Bas
·   Pologne
·   Portugal
·   République slovaque
·   République tchèque
·   Royaume-Uni
·   Slovénie
·   Suède
·   Suisse
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C'est bien pour cela que nos concitoyens compris dans cette fourchette dite classe moyenne très large se plaignent à juste titre depuis si longtemps !

Car nos gouvernements et nos dirigeants ne savent que prendre au plus nombreux c'est tellement facile !

Il y a l’impôt direct mais cela ne concerne pas tout le monde, mais pour les impôts indirects et taxes diverses si nombreuses que l'on ne les compte plus, tant il y en a et notamment la CSG si décriée et la TVA qui touche tout le monde !

Nous détenons le record des impôts et taxes diverses dans l'Europe pour autant nous ne sommes pas un pays florissant en matière économique c'est le moins que l'on puisse dire !

Alors les français en ont ras le bol que l'on les pressure et roule dans la farine et le font savoir dans leurs manifestations de contentements légitimes !

Ce qu'ils réclament est simple moins d’impôts surtout indirects, de savoir ou va cette manne gigantesque et a qui elle profite et enfin que la répartition soit équitable dans toute les couches de la société !

Car le pays est surendetté et on n’est même plus capable d'éponger cette dette depuis longtemps et les français de cette classe moyenne s'appauvrissent en constatant que leurs dirigeants depuis des décennies ne font rien à part se protéger en gardant leurs privilèges et en oubliant le peuple qu'ils ont à diriger !

Il faut dire pour les présidents ont 5 ans pour en profiter de ces avantages et un peu moins pour les ministres et cela leur reste acquit après leurs mandats alors il se remuent pour être élus, après ils s'en fichent en nous noyant sous de beaux discours alambiqués sans oublier de donner leurs leçons de bienpensants !

« Bon appétit, Messieurs, Ô ministres intègres (Ruy Blas de Victor Hugo... »)

Jdeclef 11/04/2019 12h22LP

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