mardi 19 avril 2016

Accidents de la route toujours trop importants et nombreux en France !

Selon AXA, les Français vont s'acheter une bonne conduite


En dépit de la hausse des accidents, cette étude annuelle de l'assureur tend à prouver que les comportements des conducteurs s'améliorent.

Il ne faut pas désespérer du Français au guidon ou au volant. Même si les statistiques alarmistes pourraient faire croire que les accidents repartent à la hausse, il semble tout de même qu'à terme, une réelle inflexion vers le bas soit possible. C'est ce que témoigne l'étude annuelle d'AXA Prévention, produite pour la 12e fois, et qui, comme un baromètre des comportements, fouille l'évolution de la conduite des Français.
Certes, il s'agit d'un sondage réalisé par TNS Sofres en début d'année auprès de 1 543 automobilistes – on peut déplorer que motards ou chauffeurs routiers ne soient pas clairement identifiés –, mais il établit une prise de conscience très nette des usagers sur des pratiques à risque telles que l'alcool, le téléphone au  volant, les excès de vitesse sur autoroute et en ville.
« En revanche précise l'étude, et c'est un enseignement fort de l'édition, il apparaît que le sentiment d'insécurité varie selon le réseau où l'on circule. Les routes nationales et départementales, parmi les plus fréquentées, sont des zones où les prises de risques sont fortes et le sentiment de sécurité au plus bas. »
Il y a aussi la prise de risque consentie par l'usager lui-même qui flirte parfois avec les limites accordées par le Code de la route. Alcool, téléphone et vitesse, voici les trois axes de transgression où le baromètre AXA note une réelle progression des mentalités.

L'alcool en baisse

23 % des automobilistes reconnaissent prendre le volant après avoir consommé 2 verres d'alcool (vs 28 % en 2015) soit une baisse de 5 points très sensible. Ils sont également moins nombreux à conduire après avoir bu 4 ou 5 verres d'alcool (4 % vs 6 % en 2015). AXA rappelle que les conducteurs ayant bu de l'alcool ont 8,5 fois plus de risques que les autres d'être responsables d'un accident mortel (données ONISR). En France, 30 % des personnes tuées le sont lors d'un accident dans lequel au moins un conducteur présentait une alcoolémie au-dessus de 0,5 g/l. Une des mesures du plan de Bernard Cazeneuve et mise en application au 1er juillet 2015 limite justement le taux d'alcool à 0,2 g/l pour tous les permis probatoires. 0,2 g/l,  c'est zéro verre d'alcool, car dès le premier verre, ce seuil peut être dépassé.

Téléphone au volant

Les Français téléphonent moins en conduisant. Même s'ils sont encore 30 % à le faire, la baisse est significative par rapport à l'année dernière (vs 38 % en 2015 soit une baisse de 8 points). Ils sont 15 % à consulter ou envoyer des SMS au volant (contre 23 % en 2015): le smartphone reste malgré tout un danger au quotidien. Près d'un conducteur sur deux déclare l'utiliser souvent au volant pour au moins une fonction (appels, SMS, mails), mais aussi le GPS, ce qui est très discutable dans le cadre de cette étude, car ce système n'est pas plus intrusif que celui d'un GPS embarqué.
Campagne sécurité routière sur l'interdiction de l'oreillette téléphone à 2 roues ou en voiture. Délégation à la sécurité et à la circulation routières (DSCR). Kit oreillette filaire de téléphone en voiture. Serge QUINTIN. © Francis PELLIER
Rappelons que téléphoner au volant est une pratique à haut risque, car si le danger n'apparaît pas évident à certains, la captation d'attention détourne celle-ci de la route. À tel point que, considéré comme un distracteur de conduite, le téléphone multiplie par 3 le risque d'accident. Une des mesures du plan de Bernard Cazeneuve et mise en application au 1er juillet 2015 interdit désormais de porter à l'oreille tout dispositif susceptible d'émettre du son : casque, oreillette, oreillette Bluetooth. Seuls les dispositifs intégrés au véhicule sont autorisés.

La vitesse mieux calculée

« On constate cette année une baisse significative des mauvais comportements liés à la vitesse. Ainsi, sur autoroute, 14 % des conducteurs reconnaissent rouler à 160-170 km/h (vs 19 % en 2015). Cette amélioration se constate également en ville où ils sont 39 % à reconnaître rouler à 65 km/h (vs 44 % en 2015).
Rouler à 150 km/h plutôt qu'à 130 km/h sur 100 kilomètres ne fait gagner que 6 minutes (données Prévention routière) », fait remarquer AXA, ce qui est peu et beaucoup à la fois selon nous. Le principe de vitesse, prôné dans toutes les activités humaines et naturellement les transports, ne s'applique pas à l'automobile sur des voies réservées comme les autoroutes alors que les voitures de plus en plus sûres et la conduite de plus en plus assistée le permettraient.
La vitesse excessive ou inadaptée est la première cause officielle des accidents mortels, mais elle est aussi une explication aussi émotionnelle que peu rationnelle des accidents les plus graves. En réalité, elle est toujours combinée à d'autres facteurs, souvent plus importants, mais qui sont relégués au second plan dès que la vitesse est mise en cause. Et elle l'est dès un léger dépassement des limites autorisées et renvoie à la perte de contrôle du véhicule qui est un dogme de la sécurité routière.

Routes secondaires : le sentiment d'insécurité

« Sur les réseaux secondaires, les routes les plus fréquentées par les automobilistes, 41 % des Français déclarent se sentir en insécurité. » En cause selon l'étude :
- le comportement des autres conducteurs pour 86 % des personnes interrogées,
- le manque d'entretien des infrastructures (59 %),
- la mauvaise signalisation des zones de danger (30 %).
Autre constat intéressant, plutôt que de respecter les limitations de vitesse, 32 % des automobilistes affirment adapter leur allure à celle des autres. En d'autres termes, c'est le rythme naturel de circulation qui règle l'allure, un usager détestant en général jouer les bouchons. Plus étonnant tout de même, 25 % des Français reconnaissent rouler à 120-130 km/h au lieu de 90 km/h. On veut croire qu'il s'agit des longues lignes droites en certaines régions qui représentent une part minoritaire des 386 000 kilomètres du réseau national et départemental.
Le plus étendu d'Europe, il est très emprunté puisque 83% des automobilistes conduisent au moins une fois par semaine sur une route secondaire pour un  trajet type (un  aller) en moyenne de 25 kilomètres parcourus pour une durée moyenne de 26 mn. « Les chiffres de l'accidentalité routière confirment la perception des automobilistes, souligne AXA : les accidents sur les routes bidirectionnelles représentent plus de la moitié de la mortalité sur les routes. »

En ville aussi

En zone urbaine où sont démultipliés les dangers, les usagers ressentent également un sentiment d'insécurité, mais les comportements s'améliorent. 47 % des automobilistes déclarent ne pas se sentir en sécurité en ville en raison d'un trafic dense et de prises de risques liées à l'engorgement urbain. Cependant, cette année et pour la première fois, AXA enregistre une amélioration globale sur les 3 infractions principales :
- 39 % des conducteurs déclarent conduire à 65 km/h (vs 44 % en 2015 soit une baisse de 5 points).
- 47 % des  automobilistes doublent ou tournent sans mettre leur clignotant (vs 50 % en 2015 soit une baisse de 3 points).
- 75 % d'entre eux ne s'arrêtent pas au feu orange (vs 78 % en 2015 soit une baisse de 3 points), un léger mieux même si la situation reste préoccupante. En effet, beaucoup d'usagers ignorent qu'il s'agit d'un signal d'arrêt absolu, mais ceux qui veulent le respecter craignent de se faire emboutir à l'arrière par une voiture suiveuse trop pressante.
Les routes communales et les rues représentent en France près de 666 000 kilomètres. Un piéton, souligne AXA, a 95 % de chance de survie lors d'un choc à 30 km/h, 53 % à 50 km/h et seulement, 20 % à 60 km/h (données Prévention routière). Deux tiers de la mortalité en ville concerne des usagers vulnérables : piétons et cyclistes.

L'autoroute, la voie trop réconfortante

Même si on s'y ennuie ferme, l'autoroute distille un sentiment juste de sécurité. Seuls,13 % des conducteurs s'y sentent mal à l'aise. Des pratiques à risque y perdurent néanmoins :
- 14 % des conducteurs déclarent rouler à 160-170 km/h (vs 19 % en 2015 soit une baisse de 5 points),
- 21 % des automobilistes reconnaissent doubler par la droite (vs 23 % en 2015 soit une baisse de 2 points),
- 33 % des conducteurs négligent encore les pauses nécessaires et conduisent sans s'arrêter pendant 4 à 5 heures d'affilée (vs 35 % en 2015 soit une baisse de 2 points).
Les autoroutes représentent près de 12 000 kilomètres. 19 % des automobilistes conduisent au moins une fois par semaine sur autoroute, mais la vitesse n'est pas le danger le plus important. C'est bien la somnolence qui provoque un accident mortel sur trois et, pour l'éviter, la raison recommande une pause de 15 à 20 minutes au minimum toutes les deux heures.
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Il faut cesser d'ergoter c'est le comportement et l'indiscipline des conducteurs principalement responsables!

Et surtout que tous ne se disent pas les meilleurs conducteurs et que c'est toujours les autres qui conduisent mal !

Un peu de modestie en laissant leur égo à la porte, quand ils prennent leur véhicule car à peine assis derrière leur volant, ils changent d'attitude se croyant tout puissant !
Donc hélas un des remèdes est plus de sévérité en matière de sanctions hélas !

Tant pis pour ceux qui sont raisonnables, car il y en a quand même !
Jdeclef 19/04/2016 11h00

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