#NuitDebout:
Le mouvement peut-il être déstabilisé par les violences de ce week-end?
INCIDENTS Huit personnes
ont été placées en garde à vue dans la nuit de samedi à dimanche, après des
incidents à Paris, en marge du rassemblement #NuitDebout...
Le mouvement #NuitDebout a
connu une nuit agitée. Huit personnes ont été interpellées dans la nuit de
samedi à dimanche à Paris, en marge du rassemblement citoyen, pour des
jets de projectiles, port d’arme prohibé, vol par effraction, dégradations et
dégradations par incendie.
Des incidents ont eu lieu alors que 300
personnes participant à #NuitDebout ont tenté samedi soir de manifester
vers le domicile du Premier ministre. C’est alors que des personnes non
identifiées, ont jeté des projectiles sur un commissariat et des
véhicules de police et ont dégradé des agences bancaires. Difficile de dire s’il
s’agissait d’une riposte spontanée aux gaz lacrymogènes des policiers à
proximité du domicile de Manuel Valls, ou si ces débordements avaient été
prémédités. Les incidents ont continué une partie de la nuit, incitant
même un responsable de #NuitDebout à demander à 2h50, le concours de
la force publique « en raison de la difficulté de son service d’ordre à
assurer la sécurité » sur la place de la République, selon la préfecture
de police de Paris. Le calme est revenu quelques heures plus tard et l’atmosphère
était toujours paisible ce dimanche place de la République.Qui sont les casseurs ?
C’est la première fois que de tels débordements ont lieu depuis la création du mouvement citoyen il y a dix jours. « Ces incidents sont minimes, car il n’y a pas eu de blessés et que les riverains n’ont pas manifesté leur mécontentement », tempère Sylvaine Bulle, sociologue au Laboratoire Théorie du politique de Paris‑8 et spécialiste des mouvements de contestation. Un avis partagé par Loïc Blondiaux, professeur de science politique à Paris I et des phénomènes participatifs : « des fins de manifestations qui dégénèrent, c’est courant. Et ces incidents contrastent totalement avec l’ambition du mouvement, qui veut créer une autre forme de débat politique, fondé sur l’écoute et la bienveillance. Et il est difficile pour les organisateurs de ce mouvement, qui font par ailleurs preuve de grand professionnalisme, d’éviter ce genre de provocations », estime-t-il.
Pour l’heure, difficile de dire si les auteurs des violences de samedi se revendiquent du mouvement citoyen, qui se veut pacifiste, où s’ils se sont greffés sur son déplacement samedi pour commettre des actes violents. « Leur mode de fonctionnement ressemble à celui des Black Blocs, des groupes éphémères, qui profitent des manifestations pour commettre des actions chocs sur des cibles symboliques afin de signifier leur volonté de destituer les institutions. Il s’agit peut-être d’une frange très minoritaire de #NuitDebout antiautoritaire et anarchiste. Car « #NuitDebout » n’est pas uniquement, un mouvement œcuménique et joyeux, il est forcément hétérogène », avance prudemment Sylvaine Bulle.
L’image du mouvement écorné, mais sa
continuité pas remise en cause
Mais quelles que soient leur
identité et leurs motivations, les auteurs de ces violences, risquent
de nuire à l’image du mouvement, estime Sylvaine
Bulle : « Cela peut casser la magie du mouvement dans l’esprit
d’une partie du grand public et peut jeter sur lui une forme de
déconsidération ». Les incidents de samedi pourraient aussi servir de
prétexte à ceux qui regardent #NuitDebout avec méfiance, souligne Loïc
Blondiaux. « Certains acteurs politiques traditionnels sont gênés par ce
mouvement et peuvent tenter de le disqualifier en utilisant ces incidents Reste à savoir aussi si ces incidents vont pousser les autorités à davantage contrôler le mouvement. D’autant que certaines voix, à l’instar de celle François Fillon, prônent la fermeté. Il a ainsi déclaré ce dimanche sur Europe 1 que #NuitDebout n’était « pas compatible avec l’état d’urgence ». Mais de là à ce que la Place de la République soit évacuée, Sylvaine Bulle n’y croit pas : « On voit mal le gouvernement décider une évacuation subite qui serait très impopulaire aux yeux de l’opinion publique et qui ne servirait à rien. Car l’essence même de ce mouvement, c’est de se créer n’importe où, n’importe quand », observe-t-elle.
Preuve de la prudence du gouvernement sur ce dossier, la ministre de l’Écologie, Ségolène Royal a estimé au « Grand Jury » RTL/Le Figaro/LCI. dimanche, que les « jeunes bienveillants, qui sont réunis au sein du mouvement #NuitDebout », devaient « être respectés », réagissant ainsi aux propos de François Fillon. « Il ne faut pas tout mélanger. Il y a une partie de jeunes qui viennent pour casser, ceux-là ils n’ont rien à faire place de la République », a-t-elle ajouté. Une prudence d’autant plus justifiée selon Loïc Blondiaux : « qu’on ignore encore si ce mouvement va prendre encore de l’ampleur ou au contraire s’épuiser ».
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Ce mouvement semble prendre de l'ampleur
dans la durée, et pas vraiment défini en termes de revendication plutôt de
gentils trublions protestataires contre un peu tout et bien sûr contre la
politique gouvernementale en général !
Mais hélas cela génère la venue de
casseurs qui profite de cela pour semer le désordre voir la violence sur cette
place importante de Paris entourée de commerces et restaurants ou brasseries et
lieu touristique aussi desservant les grands boulevards !
La mairie d'ailleurs a décidé de porter
plainte suite aux dégradations diverses !
Il ne semble pas positif aux
contestataires de « manifester pour manifester », sans vraiment de
raisons objectives définies !
Parallèlement, cela commence à faire
peur à l'exécutif qui veut remettre de l'ordre avant tout et qui en cette période
d'état d'urgence ne peut pas risquer d'incidents graves !
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