La justice
française est «à bout de souffle»
Un peu
plus de deux mois après sa nomination, le garde des Sceaux, Jean-Jacques Urvoas,
dresse un constat sombre du système judiciaire français qui, par manque de
moyens, est d'après lui «sinistré, en état d'urgence absolue».
«La justice est à bout de souffle. Le
ministère n'a plus les moyens de payer ses factures», déclare le ministre de la
Justice Jean-Jacques
Urvoas dans une interview au Journal
du Dimanche.Lors de la passation de pouvoirs le 27 janvier avec Christiane Taubira, démissionnaire, Jean-Jacques Urvoas avait déjà jugé que son ministère se trouvait «en permanence au bord de l'embolie», mais il dit avoir revu son jugement. «Depuis que je pousse la porte des juridictions, je dis plutôt qu'elle est sinistré, en état d'urgence absolue comme disent les médecins», insiste le ministre.
Par exemple, «la direction de l'administration pénitentiaire a 36 millions d'euros de factures impayées pour des hospitalisations de détenus». Ou encore, «l'État a une dette de 170 millions d'euros» de frais d'interprètes, de laboratoires d'analyses ADN, d'experts, d'écoutes téléphoniques... «Tous ces prestataires privés sont payés au minimum avec quatre mois de retard», déplore le ministre.
«Je connais même un tribunal où on n'imprime plus les jugements, parce qu'il n'y a plus d'argent pour les ramettes de papier», ajoute-t-il. «Le risque existe que (la justice) se grippe», d'après le garde des Sceaux.
ANALYSE - Sous prétexte d'économies, Urvoas fait du Taubira
En arrivant place Vendôme, fin janvier, il s'était engagé à obtenir «des moyens conséquents» pour son ministère d'ici la fin du quinquennat. Il dit «qu'énormément d'efforts» ont été faits depuis 2012 «sur les créations de postes», de magistrats notamment. Mais, dit-il, «les budgets de fonctionnement n'ont pas suivi».
Dans cet entretien au JDD, le ministre rappelle par ailleurs sa volonté de mener à bien le projet de réforme constitutionnelle sur le Conseil supérieur de la magistrature (CSM), destiné à renforcer l'indépendance des magistrats.
«Cette réforme consiste à faire nommer les procureurs par le CSM, autrement dit à enlever au politique ce pouvoir de nomination», explique-t-il.
«Voir poindre à nouveau aujourd'hui des tentations de nominations politiques de procureurs me fait dire que cette réforme du CSM, qu'appellent de leurs voeux tous les magistrats, est absolument nécessaire», déclare le ministre.
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La justice en France n’était déjà pas en
bon état sous le précédent quinquennat, mais après le passage de 4 ans de
TAUBIRA cela s'est aggravé, le nouveau ministre l'admet de facto !
Jdeclef le 03/04/2016 11h43
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