mardi 16 février 2021

De toute façon quand des voisins ou trublions font la fête et surtout trop bruyants en dérangeant tard le soir, voir la nuit et quelques fois en fumant des joints dont on sent l'odeur jusque sur le palier dans certains immeubles de citées !

 

Couvre-feu : le domicile privé, un lieu « inviolable et sacré »

Depuis quelques semaines, contrôles et amendes se multiplient pour lutter contre le « non-respect du couvre-feu ». Le dispositif légal est pourtant fragile.

On essaie, quand on invite des amis, de ne pas être plus de six à table. » En octobre dernier, à la veille du premier couvre-feu, Emmanuel Macron faisait part de cette recommandation aux Français dans le but de limiter la propagation de l'épidémie de coronavirus. Un deuxième confinement et un nouveau couvre-feu avancé à 18 heures plus tard, l'injonction reste toujours valable. Mais au contraire du Royaume-Uni, qui a formellement interdit les rassemblements à plus de six en septembre, la France, elle, a dû se contenter de le recommander, ne pouvant pas l'imposer par voie légale, même à travers la loi sur l'état d'urgence sanitaire.

En France, il est en effet impossible de porter atteinte au domicile, dont on dit qu'il est « inviolable et sacré ». « Le domicile est considéré comme la quintessence de la vie privée », rappelle Julia Courvoisier, avocate pénaliste au barreau de Paris. Aucune loi ne permet donc de limiter le nombre d'invités chez soi. Jeudi 4 février dernier, lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin annonçait pourtant le démantèlement de 190 « rassemblements festifs », assurant dans le même temps que les contrôles allaient « s'intensifier » dans les semaines à venir. 

« Risque de mort immédiat »

« Le ministre de l'Intérieur, qui fait des conseils en matière de politique pénale, a donc demandé aux procureurs de la République de charger les policiers d'accroître les verbalisations pour non-respect du couvre-feu », explique Me Courvoisier. Sans motif valable et en cas de contrôle à l'extérieur entre 18 heures et 6 heures, l'amende est donc de 135 euros. Mais qu'en est-il des soirées privées à domicile, alors que la loi interdit formellement aux forces de l'ordre de pénétrer chez un particulier ? Depuis l'entrée en vigueur du couvre-feu le 15 décembre dernier, les forces de l'ordre ont le plus souvent recours à des verbalisations pour tapage nocturne ou mise en danger d'autrui, deux infractions qui ne sont pourtant pas toujours justifiées.

« Ce coquin de virus »… Les 66 millions d'enfants de l'exécutif

« La mise en danger de la vie d'autrui est un délit très compliqué à caractériser », note Me Courvoisier. Selon l'article 223-1 du Code pénal, il s'agit du fait « d'exposer directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures de nature à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente », un délit puni d'un an d'emprisonnement et de 15 000 euros d'amende. « Pour qualifier la mise en danger d'autrui, il faudrait démontrer au tribunal que le risque d'atteinte à la vie d'autrui est direct et conscient, or ce n'est pas le cas en matière de Covid, dans la mesure où il faudrait savoir que l'on est atteint du virus puis y exposer les gens volontairement », précise Me Courvoisier, avant d'ajouter : « Problème, ce délit représente la seule possibilité légale pour placer les gens en garde à vue. »

Un abus de droit

En France, plusieurs organisateurs de soirées ont en effet été placés en garde à vue pour « mise en danger de la vie d'autrui », quand les participants, eux, ont écopé d'amendes pour « non-respect du couvre-feu », alors même qu'ils se trouvaient dans des domiciles privés. À Lille, une étudiante de 18 ans a par exemple été brièvement mise en garde à vue vendredi 22 janvier après avoir organisé une fête avec 60 personnes dans son appartement. Prévenue par plusieurs appels de riverains pour tapage nocturne, la police est intervenue peu après minuit. L'organisatrice, elle, avait fini par être relâchée quelques heures plus tard. Et il existe des dizaines d'affaires similaires partout en France.

« Placer quelqu'un en garde à vue dans le contexte d'un rassemblement privé festif, c'est tout simplement un abus de droit », fustige Me Julia Courvoisier. L'avocate rappelle que s'il n'est pas illégal de recevoir chez soi, il est aussi possible de refuser l'entrée du domicile aux policiers : « Pour qu'un policier puisse entrer chez vous, il lui faut l'autorisation d'un juge, qu'on appelle commission rogatoire. En principe, dans le cadre d'un délit de droit commun, on ne peut entrer chez quelqu'un qu'à partir de 6 heures du matin [il existe des exceptions, notamment en matière de terrorisme, NDLR]. » Si malgré cela, les policiers entrent quand même, il s'agit donc d'une violation de domicile, qui constitue une infraction pénale, aggravée par le statut de force de l'ordre. En ce qui concerne le tapage nocturne, il reste à l'appréciation des policiers et peut être puni d'une amende de 450 euros. Encore une fois, les policiers n'ont pas le droit de pénétrer dans le domicile sans y être invités ou sans commission rogatoire.

Un délit qui n'est pas constitué

« Le problème, c'est que les gens ne connaissent pas forcément leurs droits. Quand des policiers frappent à ta porte et te disent que tu vas être placé en garde à vue, dans le cas d'une verbalisation pour mise en danger de la vie d'autrui, c'est à la fois impressionnant et dissuasif. Alors souvent, les gens baissent la musique et les invitent à entrer. À partir du moment où on les laisse entrer, le cadre légal est respecté. Ils verbalisent ensuite pour non-respect du couvre-feu, en sachant très bien que la personne est dans son domicile. Ils estiment – à juste titre – que les gens ne savent pas ou qu'ils n'auront ni le courage ni les moyens de contester l'amende devant le tribunal de police, car cela prend du temps et nécessite des ressources », juge Me Courvoisier.

La France, une « démocratie défaillante » ?

Dès lors, la grande majorité des contrôles effectués dans le cadre de ce délit semble tout à fait injustifiée. « On est officiellement en dehors de tout cadre juridique dans la mesure où l'officier de police, sous la responsabilité du parquet, a la possibilité de placer quelqu'un en garde à vue en cas de flagrant délit. Mais il sait précisément que cette restriction de liberté est abusive, car elle ne rentrera pas dans les clous de la mise en danger de la vie d'autrui », précise l'avocate.

Cela s'ajoute donc au fait que le délit n'est souvent pas constitué. Une note de la direction des affaires criminelles et des grâces du ministère de la Justice, datée du 23 mars 2020 et révélée par Le Monde, recommandait d'ailleurs de « formellement » écarter la qualification de « mise en danger délibérée de la vie d'autrui », en cas de non-respect des mesures de confinement. Le document précise que ce délit implique un « risque immédiat de mort ou de blessures graves », une condition qui « ne paraît pas remplie au regard des données épidémiologiques connues »

« Dérive autoritaire »

De fait, l'avocate s'attend à beaucoup de classements sans suite. « On tord la loi pénale avec les placements en garde à vue, tout en ayant conscience qu'il n'y aura pas de poursuites. C'est donc de l'abus d'utilisation de droit, car on sait précisément que ça n'est pas de la mise en danger de la vie d'autrui. Quand on met quelqu'un en garde à vue, c'est qu'on le soupçonne d'avoir commis ou tenté de commettre un délit, une infraction. Or, ici, le délit n'est pas constitué : il est là, l'abus », martèle l'avocate, qui n'hésite pas à parler de « dérive autoritaire ».

On utilise la loi pénale uniquement pour faire de la dissuasion et c’est graveMe Julia Courvoisier

« On a un gouvernement qui donne l'instruction de placer en garde à vue des gens en sachant pertinemment que les gens ne sont pas coupables de l'infraction pour laquelle ils sont en garde à vue… On utilise la loi pénale uniquement pour faire de la dissuasion et c'est grave », souffle Julia Courvoisier. Le message renvoyé par le gouvernement ces dernières semaines, appelant à faire preuve de plus de fermeté, serait aussi un moyen « d'intimider », selon l'avocate. « Mais quand on prend des décisions dont on sait parfaitement qu'elles ne sont pas conformes au droit, il y a un vrai glissement », se soucie Me Courvoisier, qui estime que d'une certaine manière, le Covid a « beaucoup plus abîmé l'état de droit que le terrorisme »

------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Empêchant les autres de se reposer !

On est en droit d'appeler les forces de l'ordre (qu'en elles se déplacent) qui verbalisent ou même arrêtent les occupants que l'on transfère au commissariat pour les calmer ou les dégriser !

Parallèlement à cela, il faut savoir que nous sommes en état d'urgence sanitaire donc d'exception aux lois !

Et en France la population n'est pas composée de petits saints qui n'hésitent pas à dénoncer ce genre d'agissements proscrits en cette période de pandémie !

Alors cessons de se regarder le nombril comme les biens pensants donneurs de leçons hypocrites qui nous gouvernent !

Nous ne sommes pas dans un monde de Bisounours ou la délation existe toujours !

Jdeclef 16/02/2021 11h41


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire