Sécurité
routière : les voitures radars banalisées feront les 3 x 8
Confiées
désormais à des sociétés privées, les nouvelles voitures radars vont décupler
leur activité avec, à la clé, l’explosion des recettes des PV.
Il
sera beaucoup plus difficile de les repeindre, de renverser une poubelle dessus
ou d'improviser un barbecue tout à côté. Les radars mobiles embarqués dans des
voitures banalisées, confiées par l'État à des sociétés privées, sont en effet
quasi indétectables par les vandales. Et vont priver du coup les chasseurs de
radars, nés des mouvements des Gilets jaunes et des bonnets rouges, de leur
sport favori. Voitures de M. Tout-le-Monde – Peugeot 208, Volkswagen Golf et
même Citroën Berlingo de l'administration remis à jour – ces anonymes pièges à
roulettes vont sillonner en nombre les routes de France, et cela à un rythme
effréné.
Les associations d'usagers s'en émeuvent à juste titre, car les
Français n'ont pas encore conscience de l'ampleur et de la redoutable
efficacité de ces véhicules policiers furtifs. Ils sont en effet capables de
flasher en croisant ou en se faisant doubler, par exemple en roulant à
75 km/h sur une route à deux voies. Les expériences menées depuis 2018,
d'abord en Normandie puis dans d'autres départements ont démontré l'efficacité
d'une implacable machine à générer du PV.
Dimanche et jours fériés compris
Confié à des entreprises privées plus sensibles au rendement, ce
parc automobile sera beaucoup plus efficace qu'auparavant quand c'étaient
les forces de l'ordre qui s'en occupaient. « Plutôt que de les faire
tourner en moyenne deux heures par jour, dit Alexandra Legendre de la Ligue des
conducteurs, on s'est aperçu, au travers des offres d'emploi de chauffeurs, que
ceux-ci seront appelés à rouler jour et nuit, dimanche et jours de
fête compris, avec des centaines de kilomètres parcourus quotidiennement.
En trois mois de test en Normandie, les véhicules ont parcouru
200 000 km et le plan du gouvernement consiste à tripler cette
présence sur les routes, à raison donc de 200 000 km parcourus par
mois. »
« Pour tous ceux qui ont besoin de rouler beaucoup pour
exercer leur métier – les infirmières, commerciaux, artisans du BTP, etc.
– ou pour les trajets du quotidien, les PV et retraits de points vont
s'enchaîner à un rythme effroyable. Chaque année, dit Alexandra Legendre, on
estime que sur les 220 000 personnes qui perdent leur permis, un tiers –
soit 74 000 – perd aussi leur emploi. »
L'affaire s'annonce juteuse pour l'État puisque, selon les
premières projections, on passerait de 1,5 million de PV par an pour excès
de vitesse à 12 millions. À un tarif oscillant entre 45 et
90 euros l'amende, la Ligue des conducteurs a établi que 810 millions
d'euros de recettes entreront alors dans les caisses de l'État, soit
l'équivalent de ce qu'a rapporté en 2019 l'intégralité des radars. On
doublerait donc les recettes, mais il ne s'agit que d'estimations car, en dépit
des demandes répétées de certains parlementaires et des associations, aucun
chiffre officiel n'a été communiqué.
L'efficacité du privé au secours du service public ne plaide pas
en revanche pour l'amélioration de la sécurité routière. La décrue de
l'accidentalité bien engagée avant 2003, date d'introduction des radars, s'est
poursuivie au même rythme après. Ce qui indique que les radars n'ont eu aucun
effet sur la baisse des accidents à mettre au crédit de l'amélioration des
véhicules, pourvus de dispositifs de sécurité rendus obligatoires (Airbag, ABS,
ESP, ceintures, cellules à absorption des chocs, etc.) ou à l'extension du
réseau autoroutier.
L'affaire est surtout très rentable pour l'État et pour les
sociétés privées qui doivent se plier à un cahier des charges précis. L'équipement
du véhicule lui-même se monte à 120 000 euros et le parcours imposé
au chauffeur doit être réalisé dans un temps imparti afin que le véhicule
ne joue pas les bouchons en poussant les usagers à la faute. Les routes
accidentogènes seront ciblées, pour beaucoup des routes bidirectionnelles sans
séparateur central, plutôt hors agglomération.
Conduire ces véhicules en jouant
les moutons noirs sera peu culpabilisant, car c'est tout le système embarqué
qui contrôle, juge et déclenche flash et procédure. Le chauffeur n'a rien à
faire d'autre que conduire en suivant les indications de la boucle GPS, fixée
par l'État, et à accepter le principe des 3 x 8 pour ses
interventions. Pour postuler, les conducteurs doivent avoir un nombre d'années de
permis minimal, suivre une formation spécifique et… un capital minimal de dix
points sur le permis.
Mais
cela peut servir à bien autre chose pour fliquer n’importe quel individu sur
ses comportements divers, ce big Brother portatif...
Sous
le prétexte de sécurité routière pour le bien de tous avec cette manne
financière qui comme d'autres taxes ou amendes diverses tombent, on ne sait où
dans un tonneau des danaïdes, car pas redistribuée pour améliorer la qualité du
réseau routier par exemple !
Surtout
qu'en plus en cette période de crise économique et sanitaire, l’état a un
besoin d'argent plus qu'important !
Les
états de couvre-feux non respectés ou non-respect des mesures barrières etc ;
ne rapporte pas assez, car il n'y a pas assez de forces de police pour verbaliser
ou contrôler les contrevenants, les radars embarqués ou fixes pour excès de
vitesse ou autres infractions au code de la route rapportent nettement plus et
frappent directement au porte-monnaie !
C’est
un peu comme cette écotaxe que l’on voudrait remettre sur les poids lourds, on
peut faire confiance à Bercy pour innover en matière de taxes ou amendes
diverses que les communs des mortels ne peuvent éviter,malgré que certains
fassent attention, il restera toujours une franche d’indisciplinés pour se
faire piéger, car il y a toujours certains français frondeurs !
Jdeclef
13/02/2021 13h42
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