Que vaut
la proposition de Bayrou de « cantonner » la dette Covid ?
Le
haut-commissaire au Plan a publié ses propositions pour gérer la dette après la
crise du Covid. Solution miracle ou poudre aux yeux ?
C'est
peu dire que les propositions de François Bayrou sur la dette ont suscité
des remous parmi les spécialistes du sujet. Mercredi, le haut-commissaire au
Plan a publié une note sur la façon de gérer l'endettement supplémentaire lié à
la crise du Covid. Une façon de couper l'herbe sous le pied de la « Commission
sur l'avenir des finances publiques » mandatée par le gouvernement pour
réfléchir au sujet. Présidée par Jean Arthuis, ancien ministre des Finances de Jacques
Chirac, elle devrait rendre son rapport à la mi-mars. Elle devrait
notamment formuler des propositions pour améliorer la gouvernance autour du
budget en rénovant la loi organique relative aux lois de finances.
« J'ai bondi à la lecture de cette note », confie, sous
le couvert de l'anonymat, un connaisseur du sujet de la majorité qui la juge
rédigée à la va-vite, dénonçant une rédaction un peu obscure. « C'est
affreusement alambiqué », appuie François Ecalle, auteur d'un site
Internet de référence sur les finances publiques. De fait, les spécialistes du
sujet essaient tant bien que mal d'interpréter ce qu'a précisément voulu dire
François Bayrou.
Le
plan de François Bayrou pour gérer la dette Covid
Augmenter le plan de relance
Le dirigeant du MoDem, qui a toujours fait du combat contre
l'excès de dette publique une priorité au cours de sa carrière politique,
assume d'abord d'avoir évolué, si ce n'est changer d'avis. Notamment parce que
le contexte a changé : les banques centrales jouent désormais sans
complexe leur rôle de prêteur en dernier ressort. Il propose donc d'augmenter
considérablement la relance pour reconstruire l'appareil productif français
après la crise, uniquement pour financer des dépenses
d'investissement. Une pierre dans le jardin de Bruno Le Maire pour qui il
faut déjà parvenir à dépenser les 100 milliards d'euros de son plan sur
deux ans, ce qui n'est pas une mince affaire. Pour ne pas banaliser la
hausse de l'endettement français, François Bayrou propose également de
cantonner la dette léguée par la crise du Covid, c'est-à-dire de la mettre de
côté dans une structure à part pour ne commencer à la rembourser que
10 ans plus tard, puis d'étaler cet effort sur 30 ans.
Il justifie ces propositions par le caractère exceptionnel de la
dette Covid. Le haut-commissaire distingue la mauvaise dette, celle liée
aux dépenses courantes, notamment aux déséquilibres récurrents des comptes
sociaux, de la supposée bonne dette, celle qui permet d'investir dans des
actifs censés stimuler la croissance et ne pèserait donc pas sur les
générations futures, au contraire de la première.
Mais la dette du Covid ne peut pas être assimilée à ces dettes
issues de la gestion courante. Qu'elle serve à financer les mesures
économiques d'urgence ou de relance, François Bayrou compare la dette
Covid à une dette de guerre ou liée à une catastrophe naturelle, dont
personne n'est responsable. D'où son idée de la cantonner. Le haut-commissaire
reprend ici une proposition du ministre de l'Économie et des Finances.
Bruno Le Maire avait annoncé en juin 2020 sa volonté de cantonner la dette
de l'État liée à la crise du Covid dans une structure à part, un peu comme cela
a été fait avec la dette des régimes sociaux au travers de la Caisse
d'amortissement de la dette sociale (Cades) à partir de 1996. Une proposition
soutenue par le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
À l'époque, il s'agissait de coller à l'Allemagne qui s'est engagée à rembourser
sa dette Covid sur vingt ans à partir de 2022. Et montrer ainsi à
ses partenaires européens que la France serait responsable et qu'elle se
fixait pour objectif de réduire le poids de son endettement, lequel devrait
dépasser 120 % du PIB contre 98 % avant la crise du Covid.
Le
difficile cantonnement de la « dette Covid-19 »
Mais la proposition de Bruno Le Maire n'avait pas été traduite
dans les faits. Il faut dire que l'idée ne fait pas l'unanimité. Sur le plan
technique, comme le reconnaît François Bayrou, le cantonnement ne sert pas à
grand-chose. Car l'État ne rembourse jamais réellement sa dette. Quand une
ligne d'emprunt arrive à échéance, il ne fait que réemprunter la même somme
immédiatement sur les marchés financiers. C'est là que le danger réside, si les
taux d'intérêt sont élevés. Pour ne pas avoir à réemprunter sans cesse les
mêmes sommes, il faut qu'il parvienne à réduire ses besoins de
financement futurs grâce à la croissance ou à la baisse des déficits,
voire à des excédents budgétaires.
Le cantonnement, un symbole
politique.
Cantonner la dette est donc une façon d'afficher ouvertement la
volonté de la puissance publique de rembourser une partie de la dette
contractée et non pas de la réemprunter indéfiniment. Encore faudra-t-il être
capable de chiffrer précisément cette dette, ce qui est loin d'être chose
facile.
Mais ce que François Bayrou ne dit pas clairement, c'est que
cantonner la dette nécessite d'affecter des recettes à son remboursement.
À partir de ce moment-là, ces recettes ne sont plus disponibles pour
alimenter le budget courant. Ce qui peut aggraver le déficit courant. Ce n'est
donc pas une recette miracle pour faire diminuer la dette, si elle est
remboursée d'un côté, mais creusée de l'autre. L'exemple de la Cades montre
qu'il est très difficile de rembourser la dette : il a sans cesse
fallu prolonger sa durée de vie. À chaque fois que la Cades parvenait à
amortir de la dette grâce à ses ressources, les politiques lui ont transféré
une nouvelle dette accumulée entre-temps par les systèmes sociaux.
« Le cantonnement peut se défendre si c'est un symbole
politique, avance notre spécialiste de la majorité. Le message, c'est de dire
que, contrairement au passé, la France va être responsable et rembourser sa
dette. Mais il faut alors l'assumer et l'expliquer. Cela veut dire qu'il faut affecter
des ressources fiscales à l'amortissement de la dette ». Et cela, François
Bayrou ne le dit pas clairement. Il faudra pourtant bien consacrer des impôts
spécifiques au remboursement de la dette Covid si elle est cantonnée. Cela
pourrait passer, comme aujourd'hui, par la mobilisation d'une part de la CSG,
ainsi que la Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS) et les
ressources du Fonds de réserve des retraites. Au total, 17,6 milliards de
ressources ont ainsi été fléchés vers la Cades en 2020. Cela voudrait dire
prolonger l'existence de la CRDS, qui doit normalement s'éteindre en 2034,
après l'apurement de la dette sociale transférée à la Cades.
Le
gouvernement veut transférer 136 milliards de dette supplémentaire à
la Cades
François Bayrou parle par ailleurs de différer
le remboursement de la dette Covid pendant 10 ans. Mais cela peut
simplement signifier que la dette Covid ne sera pas cantonnée pendant
10 ans, le temps d'ailleurs pour la Cades de rembourser la dette
sociale, ce qu'elle est censée faire d'ici 2 033. Le haut-commissaire au
plan veut ensuite rembourser la dette Covid en 30 ans. Cela pourrait
signifier que l'organisme chargé de gérer la dette Covid devrait disparaître
30 ans plus tard et qu'il faudra y affecter des ressources dédiées. Bruno
Le Maire, lui, avait parlé de rembourser la dette Covid d'ici 2042, mais
envisageait de cantonner des sommes beaucoup moins élevées. François Bayrou
parle de cantonner de 450 à 600 milliards d'euros.
Cantonnement ou pas, le vrai débat devrait porter sur le rythme
auquel la France voudrait faire baisser son endettement dans les décennies à
venir. Cela dépendra beaucoup du sort des règles budgétaires européennes qui
prévoient à l'heure actuelle une réduction de la dette à marche forcée jusqu'à
la barre fatidique de 60 % du PIB, même si des exceptions sont prévues. La
croissance que le pays sera durablement capable de dégager malgré les
cicatrices de la crise sera aussi déterminante.
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Souvent
inaudible et indigeste adorant jouer au professeur donneur de leçons « je
sais tout » depuis des décennies qu'il louvoie dans la politique
française !
Tourneur
de veste, comme une vieille fausse pièce truquée de monnaie, selon le vent
politique du moment mangeant à tous les râteliers, sans aucun amour-propre
protégé par un égo hors norme, toujours déçu par ses essais nombreux manqués à
la candidature à la présidence de la république un peu bigot à ses heures en
bourgeois nanti qui a conservé sa mairie de PAU qu'il devrait rejoindre ce
serait mieux pour lui !
Un
inutile de ces vieux politiciens que l’on traine comme un boulet qui a été
récompensé par le président pour son aide apporté lors de la présidentielle de 2017,
mais recalé par un passage éphémère au 1er gouvernement macronien
car rattrapé pas une affaire douteuse d’assistants parlementaires ainsi que son
parti le MODEM !
Alors
lui offrir un poste ronflant de commissaire au plan honorifique plutôt qu’autre
chose sans pouvoir lui convient croyant servir à quelque chose lui permettant
de pérorer tout son sou, « tout flatteur vivant au dépend de celui qui
l’écoute » ou fait semblant de le faire !
Jdeclef
27/02/2021 14h26
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