vendredi 19 février 2021

Le souverainiste a toujours existé, hérité de l'ancien régime et du IXX eme siècle bourgeois !

 

Plus souverainiste que moi, tu meurs !

LA LETTRE DU PALAIS. À gauche, à droite et même en macronie, le virus souverainiste a inoculé toute la sphère politique à l’aube de 2022. Mode ou opportunisme politique ?

Si nombre de nos voisins plus ou moins éloignés ont, ces dernières années, confié les rênes de leur pays à des dirigeants à l'agenda politique souverainiste – Boris Johnson outre-Manche, Donald Trump aux États-Unis, Matteo Salvini en Italie, Viktor Orban en Hongrie, Andrzej Duda en Pologne, etc. –, force est de constater que la France n'en pas encore vu à sa tête. Tout au plus au second tour de l'élection présidentielle de 2017. Il n'empêche, la sphère politique française – à des degrés divers – a attrapé le virus du souverainisme. La mode est au colbertisme, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ne sont plus seuls en leur chapelle. Ceux qu'on pensait libéraux, eurobéats ou sociaux-démocrates ont muté, refusant de laisser ce débat aux seules mains des populistes. Et la preuve de la prégnance du sujet dans les débats s'appelle Arnaud Montebourg.

Si le chantre du « made in France » est loin de caracoler en tête des sondages pour l'élection présidentielle de 2022, son offensive médiatique de janvier a poussé toute la classe politique nationale à commenter sa vision. Pis encore, dit-on chez les socialistes, il les a poussés à se positionner sur le sujet plus tôt que le PS ne l'avait envisagé. L'ancien ministre du Redressement productif en est convaincu : le souverainisme infuse en France, et la seule chance d'unir la gauche en 2022, de Mélenchon aux écologistes, est d'emprunter ce couloir. Au député ex-LREM Matthieu Orphelin qu'il invitait pour tenter de le convaincre d'embarquer avec lui il y a quelques semaines, Arnaud Montebourg l'a assuré : « En parlant de souverainisme, je pique des voix au Rassemblement national. Je suis le seul socialiste à faire ça. » Et l'ancien ministre du Redressement productif de torpiller au passage sa principale concurrente à gauche dans la course à l'Élysée, Anne Hidalgo : « De toute façon, ce sera elle ou moi. Si c'est elle, elle se plantera et moi, je soutiendrai Mélenchon. »

Montebourg : « La démondialisation est en train de se réaliser »

Make France Great Again

Loin de séduire l'appareil socialiste, les mots de Montebourg y ont trouvé de l'écho. Car au PS, « protectionnisme », « souverainisme » ou encore « régulation » ne sont plus des gros mots. Longtemps apanage de Jean-Pierre Chevènement, puis de Jean-Luc Mélenchon, la critique d'une Europe libérale et d'une mondialisation déraisonnée macère aujourd'hui au Parti socialiste où les sociaux-démocrates se font rare, voire ont déjà rejoint Emmanuel Macron. Quand Arnaud Montebourg explique dans L'Obs que « l'Europe ne marche malheureusement pas » et que « l'urgence, c'est la France, et l'Europe, on verra plus tard », il ne fait grincer que peu de dents chez ses anciens amis socialistes. Pas autant qu'on l'eût cru. Interrogé sur l'ancien ministre, le premier secrétaire Olivier Faure se contente de répondre un placide « pas fan ». « Quand je lis Arnaud dans le texte, ça ressemble beaucoup à du Make France Great Again, explique un ténor du PS. Pourtant, il met sur la table de véritables sujets de fond qu'il ne faut pas balayer du revers de la main. Interroger la capacité industrielle de la France, ce n'est pas insulter l'Europe. »

Économiste, porte-parole du PS et contributrice au projet économique socialiste en vue de 2022, Gabrielle Siry-Houari renchérit : « Il y a une prise de conscience du fait que l'État a un rôle prépondérant à jouer dans la protection des populations. C'est la base du contrat social. La crise sanitaire a achevé de prouver que la “mondialisation heureuse” était un mythe dépassé : pour s'assurer de disposer de masques, de tests, de vaccins et pour protéger sa population, un certain volontarisme de l'État en matière économique est nécessaire. Cela implique de maintenir les capacités de production sur le territoire, y compris dans certains cas en jouant un rôle d'actionnaire au sein des entreprises concernées. »

Ce qui a vraiment fait grincer des dents au PS, c'est la cordialité affichée et assumée entre Arnaud Montebourg et des caciques de la droite, dont Xavier Bertrand et Guillaume Peltier, le numéro deux des Républicains. Ce dernier s'est même félicité de partager des « points communs […] sur la souveraineté face à la mondialisation », « les relocalisations industrielles » et le « patriotisme économique ». Le même Peltier qui, dans son livre Milieu de cordée en 2019, plaidait pour la création d'un mouvement de « réconciliation nationale » rassemblant les héritiers du « général de Gaulle, de Philippe Séguin et de Jean-Pierre Chevènement ». Il n'est donc guère étonnant aujourd'hui de lire le député LR Julien Aubert montrer dans L'Opinion de la révérence à Jean-Pierre Chevènement qui a « eu raison trop tôt ».

 Présidentielle 2022 : le programme économique de LR sévèrement jugé

« Stratégie pompidolienne »

Déconcerté de lire dans la presse ces déclarations d'amour, mais surtout une convergence possible et des échanges entre Arnaud Montebourg et Xavier Bertrand, le député LR du Lot Aurélien Pradié, tenant lui aussi d'une droite sociale, s'est empressé d'appeler le président des Hauts-de-France. « Il m'a dit : “Je n'ai jamais envisagé la moindre discussion avec lui” », confie-t-il au Point, avant de s'en prendre à ses collègues un peu trop énamourés de l'ancien ministre de François Hollande : « C'est un mystère idéologique et tactique qui révèle leur obsession de se différencier coûte que coûte de Macron tout en reprenant ses codes de transgression. Ils font les malins pour se faire remarquer, c'est de l'opportunisme intellectuel. Ils oublient que la droite n'a pas toujours été libérale, qu'elle porte en son ADN tout ce qui promet la puissance politique de l'État et la maîtrise du destin. »

N'en déplaise à Aurélien Pradié, les passions souverainistes fructifient allègrement au sein de LR. Dans son livre Les Liquidateurs (Laffont, 2021), son collègue Olivier Marleix lie, comme Montebourg, le besoin de souveraineté à la réconciliation nationale : « Il faudrait être aveugle pour ne pas le voir, c'est bien de l'affaiblissement de l'État-nation que naît d'abord la crise du politique. Le cadre de nos démocraties, c'est l'État-nation. [...] Le premier rival de l'État-nation, c'est évidemment l'Europe supranationale. » « On partage seulement une partie du diagnostic, mais nous n'apportons pas les mêmes solutions. Je ne l'ai pas entendu remettre en cause l'excès de redistribution qui est une conséquence de la grande ouverture aveugle et déraisonnée du marché mondial », se justifie au Point le député d'Eure-et-Loir, qui abonde : « La France doit marcher sur ses deux jambes : moins d'État tatillon avec les entreprises et un peu plus d'État stratège dans le pilotage de ses filières. Le libéralisme en bas, le protectionnisme en haut. C'est la stratégie pompidolienne, soit l'exact inverse de ce que fait Emmanuel Macron. »

« Mon plus grand regret, c’est de ne pas avoir voté Chevènement en 2002 ! »Olivier Dussopt, ministre des Comptes publics

Ce mémorandum souverainiste, on le retrouve aussi en macronie, et là est sans doute la surprise. À commencer par Bruno Le Maire, le ministre de l'Économie, qui est, en l'espace d'une crise sanitaire, devenu l'homme qui s'oppose vertement aux Gafa, à l'OPA de Veolia sur Suez et au rachat du français Carrefour par le Canadien Couche-Tard ; l'homme qui, au Figaro, le jure : « Avec le président de la République et le Premier ministre, nous avons un objectif stratégique : la souveraineté économique de la France. » Son voisin à Bercy, l'ex-socialiste devenu ministre chargé des Comptes publics Olivier Dussopt, partage lui aussi cette fibre souverainiste : « Mon plus grand regret, c'est quand même de ne pas avoir voté Jean-Pierre Chevènement en 2002 ! »

Même Emmanuel Macron a muté, lui l'Européen, lui le mondialiste, lui qui s'est toujours présenté comme l'antagoniste des populistes et de Marine Le Pen. Oubliez la privatisation d'Aéroports de Paris, exit la vente d'Alcatel en 2015 lorsqu'il tenait les rênes de Bercy. La crise sanitaire et les manquements de l'industrie française au niveau des masques et – plus encore – des vaccins ont fini de convaincre le chef de l'État. Emmanuel Macron – comme tous les autres, de gauche à droite – cite volontiers Jean-Pierre Chevènement, qu'il a consulté de nombreuses fois depuis un an. Interrogé sur le sujet, son conseiller politique Stéphane Séjourné assume : « Ce n'est pas nouveau chez nous. Le président a souvent parlé de souverainisme pendant la campagne de 2017. Ce n'est pas un gros mot, ça ne l'a jamais été. Une France forte dans une Europe forte, c'est de l'autonomie stratégique. » Et ce même stratège de 2022 de temporiser : « Je ne dirais pas que LREM est un mouvement souverainiste, car je n'aime pas ce mot et ses dérives nationalistes. » Un nouvel « en même temps ».

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Qui s'est terminé par le communisme et socialisme et bien sûr avec la 2eme guerre mondiale qui l’a stoppé cela pendant les 5 ans de guerre par l'extrémisme des dictatures !

Pour autant quand des crises politiques en France ont émergées à nouveau après, bien que changé par l'avènement de la V eme république du Général de Gaulle pour remettre les français au pas et la France sur les ruines de la IV eme, par cette nouvelle gouvernance de la France, mais après 1968/1970 et ses trente glorieuses, on a enchainé une descente lente de la France qui vient de se confirmer rapidement par cette pandémie mondiale déclenchant crise sanitaire et économique non prévue par nos dirigeants de tous bords à courte vue imprévoyants, faisant de la mauvaise politique politicienne bornée ne pensant qu’à eux-mêmes, depuis les derniers quinquennats qui ont mis à la traine presque lanterne rouge notre pays avec ses dirigeants arrogants bienpensant fats donneur de leçons, qui font renaitre ce souverainisme du chacun pour soi  monarchique de nos dirigeants et notamment le dernier en place se prenant pour un monarque sans couronne qui le confirme, qui peut être réélu, s'il se représente sans trop de difficulté, car la classe politique actuelle de tous bords est d’une médiocrité lamentable !

Le pays est actuellement en chute libre depuis 20 ans, mais maintenant rapide alors que le souverainisme renaisse n’est pas si étonnant, car en plus on n’a pas l’échéance de ses crises sanitaires et économiques !

Et on peut subir une démocrature on n’en est pas si loin, si cela ne s’arrange pas !

Jdeclef 19/02/2021 15h24


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