Voitures
électriques : le fiasco des bornes de recharge
Alors que
l’Union européenne a interdit les véhicules thermiques à partir de 2035, la
« chasse à la borne » se pratique encore en France. Enquête.
SERPENT
DE MER ELECTRIQUE UTOPIQUE PARMI TANT D’AUTRES NETTEMENT PLUS IMPORTANTS ET URGENTS A REGLER !?
CELA SEMBLE A UNE FUITE EN AVANT DE NOS GOUVERNEMENTS MACRONIEN !
(Il ne
semble pas que nos voisins européens ne soient pas si inquiétés par la venue déjà
en cours des voitures électriques !)
Il paraît
qu'on ne survit que vingt minutes, en moyenne, sur la bande d'arrêt d'urgence
d'une autoroute. Si c'est peut-être une légende urbaine, on s'y sent bien seul
en pleine nuit, frôlant des poids lourds qui déboulent en klaxonnant. Il est 1
heure du matin et notre véhicule électrique gît sur le bord de l'Océane,
l'autoroute A11 qui relie Nantes à Paris. La voiture à batteries a perdu
progressivement de la puissance, puis est tombée en panne après Le Mans.
Pourtant, le tableau de bord affiche une autonomie restante de 130 kilomètres.
Trente minutes après notre appel au secours, la dépanneuse remorque le véhicule
vers un garage situé au milieu du Perche. L'origine de la panne demeure, encore
aujourd'hui, incertaine. Elle pourrait provenir d'une borne de recharge rapide
qui aurait trop « chauffé » la batterie et qui aurait engendré un problème de
transmission. Bonne nouvelle : il est donc possible de survivre à l'épreuve de
la bande d'arrêt d'urgence. Mais c'est un bien triste épilogue pour un
reportage consacré à la… qualité des infrastructures françaises en matière de
voiture électrique. Et pourtant, il y a urgence ! Le Conseil européen a
récemment décidé d'interdire, à partir de 2035, la commercialisation des
voitures thermiques. Sans infrastructures solides, on court à la catastrophe.Or
en parcourant 1 400 kilomètres entre Paris et la Bretagne (aller-retour), nous
avons constaté qu'une fois sorti des grandes villes il devenait impossible de
recharger son véhicule rapidement. Le temps d'attente, sur une aire d'autoroute,
est d'au minimum une heure, du fait tant des défauts de fonctionnement des
bornes que des systèmes de paiement.
Recharge privée : lueur d'espoir en AG
À côté de la recharge publique, le déploiement de la recharge
privée reste essentiel. Jusqu'à récemment, l'installation d'une borne dans un
logement collectif virait à la foire d'empoigne lors des assemblées générales
de propriétaires. Un récent décret issu de la loi climat facilite la vie des
copropriétés, qui peuvent désormais voter à la majorité simple l'installation
d'une infrastructure sans avancer de frais, grâce au gestionnaire de réseau
Enedis, qui préfinance les travaux.
Cancre. En 2016, le gouvernement dirigé
par Manuel Valls promettait pourtant des jours heureux à l'électrique. Au Mondial
de l'automobile, Ségolène Royal, alors ministre de l'Environnement, annonce un «
objectif de 1 million de bornes pour les véhicules électriques », pour
début 2020, soit 900 000 chez les particuliers et 100 000 bornes accessibles
dans l'espace public. « La vérité d'aujourd'hui est thermique, la vérité de
demain sera électrique », avait prophétisé trois ans plus tôt Arnaud
Montebourg, alors ministre de l'Économie, devant plusieurs patrons de sociétés
d'autoroutes. La mise en œuvre par Ségolène Royal reste en deçà de l'ambition. «
Comme souvent en France, il n'y a pas eu de politique d'exécution. On a juste
laissé les acteurs privés et les collectivités locales se démerder »,
s'agace le patron d'un exploitant de bornes. Les ministres qui se sont succédé
depuis à la Transition écologique et aux Transports n'ont pas plus brillé que
Ségolène Royal. Dans les faits, l'État n'a pas anticipé les besoins précis en
infrastructures de chaque région de France pour soutenir la montée en puissance
du véhicule électrique d'ici à 2035. Avançant à tâtons, il a chargé les
syndicats d'énergies départementaux de construire et d'exploiter les bornes.
Ces syndicats, qui sont les autorités concédantes des départements pour
s'occuper de la distribution d'énergie, ont installé de 10 000 à 15 000 bornes
de faible puissance dans des zones très rurales où il y avait très peu de
besoins. Certaines situées près d'un ruisseau ou de la mer se révèlent si
inutiles qu'elles servent encore aujourd'hui de reposoirs à cannes à pêche.
Quant aux villes, chacune a suivi sa propre stratégie, avec de fortes
disparités. Paris dispose ainsi de 20 fois plus de bornes que Marseille,
elle-même devancée par Nanterre…
L'autre accident industriel provient d'une querelle technologique avec l'Allemagne sur le design des prises électriques. Paris promeut le modèle de type 3, une prise un peu ovale développée par des champions français (Schneider Electric, Legrand et Scame). En face, Berlin réplique avec la prise de type 2, plus ronde et fabriquée par l'entreprise allemande Mennekes. Manque de chance : l'Europe a choisi les prises type 2. Il a fallu remplacer toutes les prises en France, pour un coût de 30 millions d'euros. Allemagne : 1. France : 0.
Nous voilà en 2022. A-t-on enfin atteint le Graal des 100 000
bornes ? Non, toujours pas. Cécile Goubet, déléguée générale de l'Avere-France,
association pour le développement de la mobilité électrique, a beau assurer que
« la dynamique d'installation est bonne », on ne compte que 62 136
points de recharge à la fin mai. Il en manque donc presque 40 000 à l'appel. Le
Haut Conseil pour le climat vient de fustiger le retard tricolore «
conséquent » dans son rapport annuel. « Le déploiement reste
insuffisant pour anticiper les besoins […] et être en phase avec le
calendrier de verdissement des flottes et l'équipement des professionnels et
ménages en véhicules zéro émission », écrit-il. Depuis plusieurs années,
les concessionnaires d'autoroutes comme Vinci (A9, A10…) réclament un schéma
directeur à l'État. Mais la « balkanisation » du sujet et la multiplication des
autorités compétentes ne facilitent pas la tâche. La Direction générale de
l'énergie et du climat, qui dépend du ministère de la Transition écologique, et
la Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités,
sous l'autorité du ministère des Transports, ont longtemps eu du mal à
s'asseoir à la même table. Jusqu'ici, les pouvoirs publics se sont contentés de
faire étalage de chiffres, tantôt fantaisistes - 100 000 bornes -, tantôt
dérisoires. « Comment a-t-on pu mettre 100 milliards d'euros dans le plan
de relance dévoilé à la rentrée 2020 et des miettes, c'est-à-dire 100 millions
d'euros de subventions, pour les infrastructures électriques de recharge ? »
s'énerve ainsi le patron d'une grande société. Pour lui, Emmanuel Macron a raté
l'occasion de se saisir d'une question essentielle de transition écologique.
Frein. Le déficit d'infrastructures de
recharge constitue pourtant le principal frein à l'achat d'une « watture », le
surnom de la voiture électrique, au côté du manque d'autonomie. La « chasse à
la borne » est un sport français d'autant plus exigeant que 27 % des stations
ouvertes au public ne fonctionnent pas correctement, d'après l'observatoire
Afirev. Avant notre panne sur l'autoroute, une borne défaillante a failli
signer la fin de notre aventure électrique. Après vingt minutes au téléphone avec
le centre d'appels, nous avons enfin été habilités à faire le plein
d'électrons. Avec environ 45 000 bornes en état de marche (sur les 62 000
ouvertes au public) pour plus de 600 000 véhicules électriques au sein du parc
automobile français, la France affiche un ratio de 1 pour 13, alors que l'UE
recommande un ratio de 1 pour 10. D'après une étude, elle pointe à la 11 e
place du continent, avec 44 bornes pour 100 000 habitants, loin derrière les
Pays-Bas (700), la Suède (200) et l'Allemagne (80). Nos voisins savent se
mettre en ordre de marche. En 2016, BMW, Mercedes, Audi et Porsche ont mis le
paquet sur la recharge en créant Ionity avec d'autres. Ce consortium dispose
avec Tesla, un groupe américain, du meilleur réseau de recharge rapide en
Europe.
La France, pionnière de l'électrique avec la Renault Zoé dès
2012, et même dès 1941 grâce à la voiture légère de ville (VLV) de Peugeot
équipée de 4 batteries, avait les clés pour être championne du monde. Les deux
constructeurs tricolores n'ont pas transformé l'essai. Ils sont aujourd'hui
devancés en Europe par Tesla et Volkswagen. En outre, de jeunes fabricants
asiatiques (Geely, Polestar, MG, Vinfast…), dont les ventes s'envolent,
montrent les crocs.
Parcours du combattant. En France, tout
est plus compliqué. Les industriels ? Renault et PSA (Stellantis) ont refusé de
faire équipe pour bâtir des bornes. De son côté, EDF a renoncé après des couacs
techniques à concurrencer Ionity sur les autoroutes : il a fermé la quasi-intégralité
de son réseau de recharge rapide baptisé Corri-Door. C'est qu'il faut être
sacrément motivé face à la montagne administrative à l'heure de mettre en place
des infrastructures… Petite devinette : combien de temps faut-il pour installer
une borne de recharge électrique en France sur une autoroute ? Trois mois ? Que
nenni ! Beaucoup plus. Deux ans, jusqu'à récemment. Un an de paperasses et un
an de raccordement. Depuis le décret Sapin de 2016, les sociétés d'autoroutes
ont en effet l'obligation de lancer un appel d'offres pour sélectionner
l'opérateur qui va installer les points de recharge sur une aire. Il obéit aux
règles très strictes du Code des marchés publics. La procédure nécessite
ensuite l'avis de l'Autorité de régulation des transports puis un agrément de
l'État. Last but not least, le parcours du combattant se poursuit par
une demande de raccordement auprès d'Enedis, l'entreprise de service public qui
gère le réseau de distribution d'électricité. Heureusement, les
concessionnaires d'autoroutes ont fini par s'arranger avec Enedis pour obtenir
le droit de lancer l'appel d'offres et le raccordement de l'aire en même temps.
« On a gagné un an avec cette simplification. Aujourd'hui, on installe une
borne en un an si cela se passe bien », se réjouit Pierre Coppey,
président de Vinci Autoroutes. En public, les opérateurs louent le travail
d'Enedis, comme Pierre Clasquin, de TotalEnergies, qui assure que la société «
a fait de gros efforts et réalise souvent des travaux très difficiles, par exemple
de longues tranchées quand la borne se situe loin d'un point de raccordement ».
En privé, c'est une autre affaire. De nombreux dirigeants pestent contre
Enedis, « gros monopole public avec autant de lenteurs que de procédures
internes » et « société catastrophique qui utilise tellement de
sous-traitants qu'elle n'arrive pas à les gérer ».
Subvention. Les délais de raccordement des bornes au réseau électrique vont s'allonger en raison de la pénurie des semi-conducteurs et des besoins croissants sur les aires d'autoroutes. Face aux aléas administratifs et techniques, seuls les groupes ayant les reins solides sur le plan financier et une stratégie de réseau non limitée à la France survivront. D'où l'attrait des énergéticiens et surtout des fonds d'investissement spécialisés dans les infrastructures et l'énergie pour le marché des bornes ultrarapides de plus de 150 kilowatts. Le fonds américain BlackRock est actionnaire de Ionity, qui a levé 700 millions d'euros auprès de lui l'année dernière. L'opérateur portugais Power Dot, qui exploite des bornes sur les parkings de chaînes comme Intermarché, a levé 150 millions d'euros auprès d'Antin. La start-up française Electra vient de boucler une levée de fonds de 160 millions d'euros auprès d'Eurazeo notamment. Le fonds Meridiam, partenaire de Veolia dans l'offre de rachat de Suez, a repris en 2018 le groupe néerlandais Allego, qui fournit tout type de charge pour tout type de véhicule et équipe les Carrefour. Il l'a mis en Bourse en mars, ce qui lui a permis de lever 160 millions de dollars. « Dès 2015, nous avons fait le pari d'investir dans les bornes. C'est presque devenu une mode au sein des fonds aujourd'hui », note en souriant Thierry Déau, PDG de Meridiam.
Une borne de recharge ultrapuissante, qui permet de monter de
20 % à 80 % d'autonomie en vingt minutes, c'est-à-dire de gagner environ 200
kilomètres, coûte plus de 100 000 euros l'unité. Or les pouvoirs publics
obligent les opérateurs de bornes à en installer plusieurs sur chaque station
afin de se préparer aux pics de recharge les week-ends de Pâques ou du 15 août.
« Pour cela, il n'y a pas de modèle économique, donc il faut une subvention
», estime Pierre Coppey. Selon le type de bornes, le retour sur
investissement n'intervient pas avant cinq à huit ans. En 2021, le groupe
Fastned, coté à Euronext Amsterdam, a accusé une perte de 25 millions d'euros,
soit le double de son chiffre d'affaires ! « Les opérateurs privés ont
notamment mis du temps à comprendre qu'il fallait un réseau interopérable et
non un réseau propriétaire où chacun a sa borne », regrette Thierry Déau.
Ils font désormais des efforts, à l'instar de Tesla, qui ouvre enfin son réseau
de superchargeurs aux modèles d'autres marques de véhicules.
Le temps presse. Dopé par le bonus écologique qui va jusqu'à 6 000 euros pour l'achat d'un véhicule électrique et a été reconduit jusqu'à la fin 2022, le parc électrique s'agrandit à vive allure. Fin juin, déjà 600 000 « wattures » roulent sur les routes françaises. Les experts pensent que le cap des 3 millions sera franchi dès 2026, soit avec deux ans d'avance sur les prévisions. « On va rester en sous-capacité de points de recharge pendant un moment », prévient Nicolas Mallet, associé du fonds Antin, qui soutient l'extension du réseau français de Power Dot de 2 500 à 7 000 points de charge d'ici à 2025. Aux sièges des concessionnaires d'autoroutes, on élabore déjà des scénarios cauchemardesques pour les étés à venir. « Que se passera-t-il si, en plus des Français, les Scandinaves déjà convertis à l'électrique viennent sur nos routes ? » s'interroge Pierre Coppey. Emmanuel Macron jure avoir pris conscience des énormes besoins en infrastructures et en énergie. Le président promet désormais « au moins 500 000 bornes » ouvertes au public d'ici à 2027. Chiche ?
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(Électrique
: sous des prétextes écologiques très à la mode pour se donner bonne conscience
alors que les plus grands pollueurs du monde s'en fichent!)
Comme
d'habitude nos dirigeants ont mis « la charrue avant les bœufs » par
leur imprévoyance habituelle pour ce nouveau moyen de transport (économique)
populaire bien qu'elle soit plus chère en plus à l'achat car non polluant car
supprimant les véhicules à moteurs à explosion, à essence ou diesel en ne
mettant pas assez rapidement des bornes de recharges rapides manquantes qui ne
remplaceront pas en rapidité le plein de carburant à la pompe des stations-services
et dont l'autonomie de ses nouveaux véhicules qui nécessite des batteries bien
plus performantes que celles installées sur ces nouvelles voitures à autonomies
moyennes de 350 km qui donc ne pourront que satisfaire les conducteurs
utilisateurs de petits ou moyen parcours sans compter le manque de
semi-conducteurs électroniques que l'on est pour l'instant obliger d'importer
d'ASIE car pas encore assez fabriqué en quantité importante en France !
Mais on
oublie encore les véhicules ou moyens de transports publics et industriels bien
plus pollueurs, bus cars, camions, bateaux, avions motrices diesel de certains
trains engins de travaux publics etc car la liste n'est pas exhaustive!
Cette
course à la voiture électrique est une mesure totalitaire arbitraire fumeuse de
plus contre les Français lambda qui n'ont pas les moyens de changer leurs
voitures anciennes !?
Les
années 60 avait promu la voiture à essence en masse à tout va (ce que j'en dis
n'a pas beaucoup d'importance, car je n'aie pas de voiture et trop vieux pour
conduire !)
On se dit
pays libre et démocratique si mal gouverné par des bien-pensants donneurs de
leçons hypocrites que cela devient très préoccupant car ils naviguent à
l'aveuglette pour toutes décisions sur divers problèmes (quand ils arrivent à
en prendre) pratiquant une forme d'escroquerie intellectuelle !
France et
Français lambda petites gens, l'avenir s’assombrit fortement car les problèmes divers
s’accumulent inflation et donc pouvoir d’achat en baisse recrudescence de la Covid
risque de guerre Russo ukrainienne indirecte pour l’Europe occidentale et
surtout les mauvaises décisions gouvernementales qui ne sait plus où il va car
sanctionné indirectement par les Français aux élections législatives mais qui
coure maintenant « comme un chien perdu après sa queue » !
Les
Français pensent à leurs congés d’été, la rentrée ne peut être que plus dure
mais ils ne s’en rendent pas compte par un optimiste aveugle d’enfants gâtés et tous : riches, classes moyennes
ou pauvres vont en souffrir à l'automne à la rentrée !
Jdeclef 13/07/2022
11h03

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