jeudi 14 juillet 2022

Pas convainquant le président toujours dans cette posture d'indécision pas nouvelle : il nage en eaux troubles mais il n'a pas de lunettes de plongée pour y voir clair !

 

Emmanuel Macron ou les vertiges du second mandat

ANALYSE. Le chef de l’État a tenté jeudi de s’extraire de l’attentisme qui lui est reproché depuis sa réélection, sans dissiper une impression de tâtonnement.

IL NE DONNE PAS L’IMPRESSION D’AVOIR UN CAP !

Le vent souffle sur les jardins de l'Élysée. Ce jeudi 14 juillet, Emmanuel Macron reçoit dans le vaste parc du Palais les journalistes Anne-Claire Coudray de TF1 et Caroline Roux de France Télévisions pour un entretien d'une heure, le premier depuis sa réélection, onze semaines plus tôt. Une intervention le jour de la fête nationale destinée à reprendre la main et convaincre les Français qu'il n'a rien perdu de sa verve réformatrice, alors que le sentiment d'attentisme qui s'est installé dès les premiers jours de son second mandat et son revers aux élections législatives, qui l'ont privé de majorité absolue à l'Assemblée nationale, provoquent un flottement préoccupant au sommet de l'État. « Rendre la France plus indépendante, gagner la bataille pour le climat, l'égalité des chances. C'est le cap pour cinq ans », a martelé le président. « Il est conscient du faux plat mais ne sait pas comment en sortir », lâche un proche.

Le chef de l'État a donc fait montre d'optimisme, persuadé, dit-il, de pouvoir « faire avancer le pays » en dépit de l'attitude des oppositions au Parlement, déterminées à user de leurs nouveaux pouvoirs pour faire entendre leur voix. « Nous allons y arriver  », a-t-il affirmé, misant sur « l'esprit de responsabilité » et « l'intelligence collective ». « Bon courage ! » ont pu se dire les téléspectateurs.

Ce qu'il faut retenir de l'interview de Macron

Certes, il lui reste l'arme du référendum. La Première ministre pourra aussi user, au moment voulu, de l'article 49.3 de la Constitution pour faire passer ses réformes. Et, en dernier recours, la dissolution offre une éventuelle porte de sortie. Mais le premier échec de la « majorité » à l'Assemblée ce mardi soir sur la possibilité de rétablir le pass sanitaire aux frontières et de l'étendre aux mineurs en dit long sur le climat des prochains mois. « Un condensé de la législature à venir », s'inquiète un député macroniste. « Ça ne peut pas voler, les mecs vont vouloir se faire plaisir, ça va partir dans tous les sens. L'examen du budget va être un enfer », redoute un conseiller du président. Lequel préfère minimiser et dédramatiser, évoquant un « coup de chaud nocturne » et fustigeant « l'attelage baroque » contre lui des députés Insoumis, du Rassemblement national et des Républicains.

Volontairement évasif

Cette nouvelle donne politique empêche toutefois le président de s'engager sur des mesures précises ou sur un calendrier fixe. Raison pour laquelle Emmanuel Macron s'est montré très évasif au cours de son intervention, par exemple sur la réforme des retraites. Il faudra « trouver un compromis responsable » pour « travailler plus et plus longtemps ». Une « discussion stratégique et générale » doit avoir lieu « au sortir de l'été », puis avec « les organisations syndicales » et les « forces politiques au Parlement » pour une première entrée en vigueur, espère-t-il, à l'été 2023.

Celui qui voulait « transformer le pays » et le moderniser en profondeur se contente désormais d'énoncer une philosophie politique, illustrée de quelques grandes priorités : le sérieux budgétaire, le plein-emploi, la transition écologique… Le chef de l'État a aussi annoncé un nouveau texte sur le travail dès cet été, comprenant une nouvelle étape dans le durcissement de l'accès à l'assurance-chômage, des mesures sur la qualification et la validation des acquis de l'expérience.

Énergie : comment Macron veut faire la « chasse au gaspillage »

Mais même sur les projets urgents, comme le plan de sobriété énergétique qu'il a annoncé pour pallier l'absence de gaz russe, les objectifs et les moyens demeurent vagues. Et que dire du nébuleux Conseil national de la refondation ? Pour ne pas se dédire, Emmanuel Macron veut le lancer, là encore, « dès la fin de l'été », mais les contours restent toujours aussi flous. Il veut une « discussion vive et générale sur tous les sujets avec toutes les forces vives de la nation  ».

Le président a parlé pour redonner du sens. Il va désormais prendre du champ.Un fidèle du président

Ce volontarisme réaffirmé sur le front du travail et de la lutte contre le chômage devrait permettre à l'exécutif d'engranger des soutiens du côté des rangs de la droite républicaine, voire de la gauche de gouvernement. Selon nos informations, le président a en tête, à terme, de bâtir un accord sur quelques textes. Pour ce faire, sa fonction et son rôle sont amenés à évoluer. Emmanuel Macron va laisser sa Première ministre, Élisabeth Borne, monter en première ligne pour négocier. « Les accords-cadres, elle adore ça ! » ironise un conseiller du président, en référence aux réformes de la SNCF ou du travail que l'ex-dirigeante de la RATP a menées durant le précédent quinquennat.

Législatives : « Macron, ce sera Chirac II en moins bien »

« Le président a parlé pour redonner du sens. Il va désormais prendre du champ, confie l'un de ses fidèles. On a laissé le flou s'installer, il va revenir à de la rareté. Se faire oublier et assumer la situation. » Emmanuel Macron devrait moins s'occuper de tout, tout le temps. Et adopter davantage une posture au-dessus de la mêlée. « Je cherche à être à une hauteur différente dans mon fonctionnement », explique-t-il en privé. A-t-il fait son deuil de toute ambition réformatrice ? A-t-il encore une vision ? « Qu'on se le dise, le grand élan transformateur législatif, ce ne sera pas avec cette majorité », tranche un habitué du Palais.

Réélu à 44 ans, ce boulimique d'action envisage de se retrancher sur l'international, penchant naturel de ses prédécesseurs durant leur second mandat. C'est sur ce terrain qu'il espère marquer l'Histoire de son empreinte. « Sa liberté de mouvement sur le plan intérieur est restreinte. Il a l'impression d'être entravé », confirme un collaborateur. L'Europe peut être pour lui une zone de repli. Ainsi le général de Gaulle avait-il marqué les esprits par ses grands voyages à l'étranger, François Mitterrand avec Maastricht, Jacques Chirac avec le « non » à la guerre en Irak, recense un familier du pouvoir. Selon nos informations, Emmanuel Macron s'apprête à partir pour une tournée en Afrique durant la dernière semaine de juillet, pendant que sa majorité ferraillera sur le texte de loi sur le pouvoir d'achat. Il pourrait se rendre au Cameroun, au Bénin, en Guinée et au Togo. Un déplacement en Algérie, hautement sensible, est aussi dans les cartons.

Il a été réélu, il sait que c’est la dernière fois. Or c’est quelqu’un qui ne se réalise que dans la conquête.Un proche d’Emmanuel Macron

1924 : le précédent Millerand

Le fait de ne pas pouvoir se représenter à sa propre succession en 2027 le « pousse à être encore plus exigeant avec (lui)-même, à penser à la nation, à sa trace dans l'Histoire  », a-t-il confessé lors de son intervention télévisée. Il a confié à ses proches réfléchir à un grand projet, sur le modèle du musée du Quai Branly à Paris, voulu par Jacques Chirac, ou du Centre Pompidou, entrepris par le président du même nom. En réalité, ce « sentiment de destin empêché » et cette échéance « pèsent sur son état d'esprit », constatent ses plus proches. « Il a été réélu, il sait que c'est la dernière fois. Or c'est quelqu'un qui ne se réalise que dans la conquête », décrypte l'un de ses disciples. Nouveauté de la période, le président exprime aussi des regrets sur sa propre action. Ainsi de l'instauration promise de la proportionnelle aux législatives, au programme de sa campagne de 2017, qu'il n'a jamais enclenchée. Il se dit qu'aujourd'hui sa majorité relative à l'Assemblée aurait été anticipée, plutôt que subie. Dans son entourage, certains décèlent dans son état d'esprit du moment une forme de nostalgie, si ce n'est de déprime. « Ça me touche qu'on s'inquiète pour moi ! » a-t-il balayé durant son entretien du 14 juillet.

La perspective d'une crise de régime a largement tétanisé l'exécutif depuis les législatives. L'idée d'une fusion des électorats de LFI et du RN donne des sueurs froides au pouvoir, surtout dans la perspective d'une éventuelle dissolution et donc de nouvelles législatives. Il y a cent ans, en 1924, le « cartel des gauches » était parvenu à renverser le président de la République Alexandre Millerand. Aucun conseiller n'a osé rappeler ce précédent historique au chef de l'État.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

les 2 journalistes chevronnées lui ont pourtant posé à plusieurs reprises les mêmes questions faciles à comprendre où il s'est acharné à leur couper la parole, ce qui ne les a pas désarçonnées mais n'a pas donné de sa part de simples réponses précises sur d'éventuelles solutions, notamment sur le pouvoir d'achat l'inflation et la crise de l'énergie qui risque de se propager dans les mois à venir et surtout quand la belle saison sera passé à la rentrée et en automne au plus tôt peut être !

Ses réponses ou explications ont été compliquées à l'image des discours alambiqués dont il nous a gratifié lors de son précédent quinquennat !

Le président ne donne pas l'impression ou il va car hésitant à décider ce qui est son principal défaut semble-t-il !?

Il parle trop alors qu'on lui demande d'agir (ce qu'il dit mais ne fait pas !?)

Jdeclef 18/49 14/0//2022


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire