Poutine,
Xi Jinping, Erdogan : main basse sur l’Afrique
Comment la
Russie, la Chine et la Turquie profitent du rejet de la France pour asseoir
leur suprématie sur le continent.
LES
AFRICAINS CHANGERONT PEUT ETRE D’AVIS PLUS TARD MAIS POUR L’INSTANT C’EST UN
CAMOUFLET SINGLANT POUR LES FRANÇAIS ET SURTOUT MACRON LE BAVARD !
IL N’EST DÉJÀ
PAS PERFORMANT A L’INTERNATIONAL AVEC LA GUERRE RUSSO UKRAIGNIENNE NI AVEC SA
POLITIQUE INTERIEURE QUI MET LES FRANÇAIS DANS LA RUE (BRAVO MR LE PRESIDENT DANS
CE CONCOURS D’ECHEC OU VOUS PERDEZ TOUS VOS PIONS ?!)
Cela faisait des mois que Sergueï Lavrov n'était pas apparu
aussi détendu. Le ministre russe des Affaires étrangères, connu pour ses
colères en marge des sommets internationaux et devenu persona non grata en Europe
et en Amérique, affiche un large sourire ce mardi 7 février. Reçu en grande pompe
à l'aéroport de Bamako, malgré une arrivée au milieu de la nuit, il est au Mali
en territoire ami. Quelques heures avant de s'entretenir avec le chef de la
junte, le colonel Assimi Goïta, il est fait commandeur de l'Ordre national du
Mali et reçoit une takouba, longue épée touarègue portée par les guerriers du
Sahel. Son homologue malien, Abdoulaye Diop, s'essaie à un discours en anglais
au moment de lui remettre le cadeau. « Nous espérons que vous la garderez à
l'esprit afin que… » Lavrov ne le laisse pas finir et s'exclame : « Je
la garderai à la main. » Les deux hommes rient de bon cœur. Visiblement,
le tour qu'ils sont en train de jouer devant les caméras les réjouit. Car la
cérémonie est doublement symbolique. En offrant cette épée au chef de la
diplomatie russe, le Mali se place officiellement sous la protection de
Vladimir Poutine et fait un pied de nez à la France. « Takouba » était en effet
le nom que Paris avait choisi pour la force armée européenne lancée en 2020 en
soutien de l'opération Barkhane.
Huit mois après le démantèlement de cette alliance, suivi du
départ des troupes françaises du pays, l'épée touarègue a changé de main, et la
Russie est accueillie comme un sauveur au Mali. « Malgré l'orgie antirusse
orchestrée à Washington, Londres et Bruxelles, nous consolidons nos relations
de bon voisinage », se réjouit Sergueï Lavrov lors de la conférence de
presse qui clôt sa rencontre avec Abdoulaye Diop. Guère échaudée par les
accusations d'exactions commises par les mercenaires russes, la junte malienne
mise sur les hommes de Wagner pour épauler son armée et consolider son emprise
sur le pouvoir. Moscou en profite pour étendre sa zone d'influence en Afrique.
Car le Mali n'est pas un cas isolé. Du Sahel (Mali, Burkina) à l'Afrique de l'Est
(Soudan) en passant par le Maghreb (Libye) et l'Afrique centrale
(Centrafrique), la milice pro-Kremlin est à présent à la manœuvre aux quatre
coins du continent (lire Comment Wagner étend sa toile).
Propagande. La ruée russe sur
l'Afrique n'est pas nouvelle. Au temps de la guerre froide, une partie des
élites africaines est passée par l'université de l'Amitié des peuples
Patrice-Lumumba, à Moscou, afin d'y apprendre le marxisme-léninisme. Plus
récemment, un grand sommet Russie-Afrique s'est tenu en 2019, rassemblant 43
chefs d'État africains sur la côte russe de la mer Noire. Mais la guerre en
Ukraine et la mise au ban du Kremlin par l'Occident ont accéléré les ambitions
africaines du régime de Poutine. Sergueï Lavrov est en pleine frénésie de
voyages sur le continent. Sept pays visités depuis janvier… En proposant les
services de ses miliciens et en fournissant en armes les régimes amis - 44 %
des armes exportées vers l'Afrique entre 2017 et 2021 venaient de Russie, selon
l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm -, Moscou mène
une « diplomatie de la kalachnikov », comme la qualifie Nina Wilen,
directrice du programme Afrique à l'institut belge Egmont (Institut royal des
relations internationales). La chercheuse estime que cette politique est
doublement bénéfique aux intérêts russes. « D'un côté, elle permet à la
Russie d'exercer une influence sans avoir à rendre de comptes dans plusieurs États
africains. De l'autre, elle l'autorise à jouer dans la cour des grands avec des
moyens relativement limités. »
Chaque vote à l'ONU sur la guerre en Ukraine permet de
mesurer les progrès de l'influence russe. Lors du dernier scrutin, le 23
février, sept pays ont voté contre la résolution demandant « le retrait
immédiat des troupes russes qui ont envahi l'Ukraine ». Aux côtés des
alliés traditionnels de Moscou (Biélorussie, Syrie, Corée du Nord, Nicaragua)
figurent deux pays africains : l'Érythrée, où Moscou a pour ambition de
construire une base militaire, et le Mali du colonel Goïta et de son ministre
des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop. Le pays, qui s'était abstenu lors des
précédents votes sur le sujet, rejoint ainsi officiellement le club des États
renégats. Encore plus préoccupant pour le camp occidental, 22 pays africains se
sont abstenus. Sur les 54 États que compte le continent, près de la moitié ont
donc refusé de condamner la guerre d'invasion russe en Ukraine. Parmi eux, des
poids lourds comme l'Afrique du Sud, l'Algérie, le Sénégal, l'Éthiopie ou le
Soudan. Après des années de tractations, Khartoum serait d'ailleurs sur le
point d'autoriser Moscou à ouvrir un port militaire sur la mer Rouge.
« Diplomatie de la dette ». La Russie
avance ses pions en Afrique et mène dans le même temps une très efficace guerre
de l'information. Elle surfe sur le sentiment antioccidental et surtout
antifrançais. Ses médias aux ordres, ses armées d'influenceurs et de robots en
ligne relaient la propagande du Kremlin et ternissent l'image de l'ancien
colonisateur, tenu pour responsable de tous les maux du continent. « La
France est un bouc émissaire facile pour les gouvernements populistes du
continent qui ne parviennent pas à assurer la sécurité de leurs propres
populations », analyse Nina Wilen. Ces campagnes de dénigrement trouvent
parfois des relais inattendus. Ainsi, Giorgia Meloni, présidente du Conseil
italien, s'en prend régulièrement au franc CFA, « monnaie coloniale »,
et dénonce les agissements « secrets » de la France dans ses anciennes
colonies ou en Libye. Dans les dernières fictions produites à Hollywood, les
mercenaires qui pillent le continent ne sont plus russes ou chinois, ils
portent des uniformes français. En réponse, Emmanuel Macron a demandé aux
médias nationaux, RFI et France 24 en tête, d'assumer « une stratégie
d'influence et de rayonnement de la France ». Les journalistes de la
société nationale de programme France Médias Monde lui ont répondu qu'ils
refusaient de se faire les « porte-voix de l'Élysée ».
L'influence française recule au moment où l'Afrique aiguise
l'appétit des grandes puissances. Le continent abrite les plus grandes réserves
de ressources naturelles de la planète, et sa croissance démographique est de
loin la plus vigoureuse. En 2050, un quart de la population mondiale sera
africain, selon les projections de l'ONU. Longtemps considérée comme une région
éloignée, l'Afrique figure désormais au centre des enjeux géopolitiques. La
Chine est aux avant-postes de cette offensive diplomatique et commerciale. Au
total, 46 États africains ont signé la charte des nouvelles routes de la soie
du président Xi Jinping, permettant au commerce bilatéral d'augmenter de 35 %
sur la seule année 2021. La Chine pourrait dépasser l'Europe et devenir le premier
partenaire économique de l'Afrique avant la fin de la décennie, selon le think
tank britannique Economist Intelligence Unit. Pékin déverse des milliards de
yuans sur le continent et entend profiter de sa « diplomatie de la dette ».
L'ENVOLÉE CHINOISE
Lors du dernier sommet de l'organisation, en novembre à Bali,
il a été question de la guerre en Ukraine mais aussi des conséquences de
celles-ci en Afrique, dépendante des exportations de céréales. En marge des
négociations, un acteur a mis en avant son rôle de médiateur dans le dossier,
affirmant être parvenu à persuader Poutine de reprendre les livraisons : Erdogan.
Comme il l'a fait en Syrie ou en Ukraine, le président turc essaie de tirer son
épingle du jeu dans les zones où se matérialise la rivalité entre grandes
puissances. En Afrique, la Turquie possède 44 ambassades, ce qui en fait le
quatrième partenaire diplomatique du continent derrière les États-Unis, la
Chine et la France. Elle actionne le même levier que la Russie en
instrumentalisant le sentiment antioccidental. Au Quai d'Orsay, on remarque que
le pays cible les anciennes colonies françaises pour ses nouveaux
investissements. Les entreprises turques y décrochent de juteux contrats, tout
en promettant une relation « juste et équilibrée » à des pouvoirs
désireux de prendre leurs distances avec l'ancien colonisateur. En février
2022, le président turc a pu faire étalage de ses talents de footballeur lors
de l'inauguration d'un nouveau stade en périphérie de Dakar. L'enceinte de 50
000 places, la plus moderne d'Afrique, est l'œuvre d'une entreprise turque,
Summa.
LE DÉSAMOUR DE LA FRANCE
« Toxique ». Dénoncée pour son influence
politique « toxique », confrontée à une chute de ses parts de marché,
la France cherche la parade. « Certains chefs d'État africains ont
désormais les dirigeants du monde entier dans leur salle d'attente pour faire
du business, résume le journaliste et écrivain Antoine Glaser. Pour la
France, le constat est cruel.À part quelques grands groupes comme Orange,
Total, Bolloré, Castel, les autres ne bougent pas. Ils ne comprennent pas que,
désormais, il leur faut affronter la concurrence. » Dans ses discours
- de celui de 2017 à Ouagadougou à celui du 27 février à l'Élysée -, Macron
définit une nouvelle relation, moins passionnée et plus pragmatique, avec le
continent (lire Emmanuel Macron, confidences africaines). Sa
dénonciation de la colonisation, assimilée à un « crime contre l'humanité »,
puis l'annonce de la transformation des dernières bases militaires françaises
sur le continent vont dans ce sens (lire Avec l'armée française en
Côte d'Ivoire et au Sénégal).
Mais les relations avec l'Afrique paraissent durablement dégradées.
Le renouveau promis par le jeune président, né après les indépendances, a
toujours du mal à passer auprès d'une partie de l'opinion publique africaine. «
Il a introduit un nouveau langage, de nouvelles postures, des performances…
Ceux de sa génération, observe l'historien sénégalais Mamadou Diouf. Certes,
les plats sont ainsi réchauffés, mais les légumes, les épices et le goût,
surtout, sont demeurés identiques. Le menu n'a pas changé et le tutorat n'ouvre
sur aucune alternative. Le rejet de la France, pour d'excellentes et de
mauvaises raisons, s'inscrit dans ce contexte. La jeunesse se débarrasse
progressivement des oripeaux d'un passé d'inégalité, de domination et de
soumission à la règle métropolitaine. Elle veut sortir de l'enclos postcolonial.
» Depuis New York, où il dirige l'Institut d'études africaines de
l'université Columbia, l'universitaire a failli s'étrangler quand il a
découvert la liste des pays au programme de la dernière tournée présidentielle
(Gabon, Angola, Congo, République démocratique du Congo). « Macron se
replie sur ce que la France considère encore comme son pré carré. La Françafrique n'est pas
morte, on dirait. Le président chausse les chaussures du gaullisme et du
mitterrandisme, c'est un très mauvais signal. »
« D'égal à égal ». Côté français, on
préfère mettre en avant les « défis globaux » abordés lors de la
visite présidentielle, notamment le One Forest Summit de Libreville, consacré à
la préservation de la forêt du bassin du Congo, « un poumon aussi vital
pour la planète que l'Amazonie », ou la mise en avant de la francophonie, «
au cœur des liens humains et culturels qui nous unissent » selon la
secrétaire d'État à la francophonie, Chrysoula Zacharopoulou, qui a accompagné
le président en Afrique. « Il faut distinguer l'Afrique anglophone, où je
vois une réelle envie de France qui se manifeste, de l'Afrique francophone, où
un ressentiment est parfois exprimé - mais où une envie de France continue
résolument de s'exprimer aussi », confie-t-elle. L'exemple du Bénin, en
pointe dans la politique de restitution des œuvres artistiques, est cité en
modèle. Lors de sa visite à Cotonou en juillet 2022, Emmanuel Macron a vanté
les mérites d'une relation « d'égal à égal » dans ce domaine. Mais il a
aussi évoqué l'aspect militaire, car le pays subit depuis quelques mois des
attaques djihadistes depuis sa frontière nord avec le Burkina. Le retrait
militaire français au Sahel a profité aux groupes terroristes présents en
Afrique de l'Ouest. Au Mali, l'organisation État islamique et les groupes liés
à Al-Qaïda multiplient les attaques, à tel point que l'ONU envisage de retirer
sa force de paix dans le pays, la Minusma. Débarrassés de la force Takouba,
puis de Barkhane et peut-être bientôt des Casques bleus, les mercenaires russes
auront alors les coudées franches dans le pays§
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Avec un Président comme on en a un en France il ne fallait pas s'attendre à autre chose ce petit Monsieur parvenu ne sait que bavarder en s'écoutant parler pour ne rien d'utile c'est son principal défaut seulement il ne connait pas l'Afrique EX AOF OU AEF ni le Maghreb car africain aussi et même pire et en ce qui concerne les palabres les Africains ils le pratique bien mieux que lui !?
Il a annoncé la fin de la France Afrique
mais trop tard sans diplomatie envers ces pays et leurs peuples qu'il ne
connaissait pas assez car trop jeune comme un éléphant dans un magasin de
porcelaine l'indépendance de ces pays datant en moyenne de +60 ans !?
Ce que l'on va hériter c'est plus
d'immigration de noirs africains quant à l'Afrique du Nord on y est déjà
habitué depuis la fin de la guerre d'ALGERIE!?
Notre pauvre petit président parvenu
petit bourgeois pourtant élu et réélu par une partie des Français qui ne
savaient pas pour qui voter ne réussit pas grand-chose à par pérorer sans cesse!?
C'est tout de même préoccupant car on va
le supporter jusqu'en 2027 mais c'est de notre faute et on n'est pas sortie de
l'auberge avec la situation internationale tendue et notre situation économique
inflationniste induite (doit-on le remercier chacun jugera plus tard ..!?)
Jdeclef 10/03/2023 16h28

Encore un commentaire de plus en tant qu'abonné au POINT qui est censuré par des modérateurs du POINT car n'entrant pas dans le moule de leur rédaction obtuse mais s'ils ne respectent plus du tout la liberté d'expression inscrite dans notre constitution qu'ils aient le courage de le dire ce sera plus simple car ce commentaire de toute façon est déjà transmis sur un blog diffusé partout et relayé par d'autres médias les lecteurs du Point me connaissent je n'insulte jamais ni ne me moque pas et écrit dans un Français correct car c'est eux qui ne veulent pas accepter la simple vérité sur l'information qu'ils déforment en faisant de la mauvaise politique partisane !
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