Souveraineté :
quand la Marine nationale fait front avec les agriculteurs
En visite
au Salon de l’agriculture, le chef d’état-major de la Marine nationale a appelé
mercredi à « un réarmement agricole et naval ». Une première.
MERCI A CET AMIRAL DE NOTRE MARINE D’AVOIR
PRIS LE RISQUE DE DIRE CE QU’IL PENSE EN BRISANT LA RESERVE DE NOTRE ARMEE
APPELEE LA GRANDE MUETTE !?
Comme les agriculteurs, nous sommes des acteurs de la souveraineté et de la
sécurité. Comme eux, les marins regardent le ciel en sortant de chez eux, et
savent que les éléments auront le dernier mot… » Et comme les
agriculteurs, l'amiral Pierre Vandier contemple l'avenir avec inquiétude :
rarement la sécurité alimentaire mondiale aura été autant menacée. Dans une
période de bouleversements voyant se multiplier les crises – sanitaire,
militaire, climatique –, le chef d'état-major de la Marine nationale a fait,
pour la première fois dans l'histoire, une visite remarquée au Salon de
l'agriculture, à l'invitation du Club Demeter, un puissant think tank explorant
les dimensions stratégiques du secteur agricole.
Un déplacement particulièrement symbolique, à l'heure où la France, comme l'Europe,
pourtant des puissances agricoles, voient leur dépendance alimentaire à
l'égard de l'extérieur se creuser dans certains secteurs. À l'heure, surtout,
où leurs promesses de souveraineté se heurtent aux politiques
choisies : le verdissement prôné par la stratégie européenne « farm
to fork » (qui vise à réduire de moitié l'usage de pesticides et de
20 % celui d'engrais d'ici à 2030, et à passer 25 % des terres en
bio) devrait se traduire, selon différentes études d'impact, par une baisse
sensible des rendements (de 10 % à 20 %) et une montée en flèche
des importations. « Depuis le début de ce siècle, la planète compte deux
milliards d'habitants supplémentaires. Les besoins ont explosé », calcule
Sébastien Abis, le directeur du Club Demeter. « La Chine, l'Inde et l'Indonésie
doivent à elles seules nourrir trois milliards d'habitants. Comme elles, la
Russie, la Turquie, le Maroc réarment leur agriculture », alors qu'un
nombre très restreint de pays sont en capacité de produire assez de céréales
pour alimenter des pans de continents entiers, structurellement dépendants.
« Les passages maritimes seront déterminants pour la sécurité »,
poursuit-il.
Salon de l'agriculture :
l'inextricable situation de l'agriculture française
L'illusion d'un monde sûr
Et « le réveil face au réel » pourrait être douloureux, prévient
l'amiral Vandier, dressant devant le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau un
lucide état des lieux. « Depuis la fin de la guerre froide »,
résume-t-il, l'Occident aura vécu dans une « double illusion ». La
première, celle que le commerce mondial et les interdépendances qu'il induit
empêcheraient les conflits, a été balayée par la patte de l'ours russe, que ses
liens gaziers avec l'Europe n'ont pas su retenir. La seconde, celle que
« le désarmement serait porteur de paix et que les conflits se
résoudraient d'eux-mêmes par absence d'armes », a été écrasée par les
chars russes déboulant en Ukraine… Ravageant au passage des cultures
indispensables à la stabilité mondiale.
On a beaucoup parlé, l'été dernier, du risque de famines que faisait
peser dans de nombreux pays l'arrêt brutal des exportations ukrainiennes, une superpuissance
agricole qui fournit 12 % du blé et 16 % du maïs mondial. On sait
moins à quelles conditions les exportations ont repris… détaillées par Antoine
Buisson, directeur général du négoce en Ukraine du géant de l'agroalimentaire
Soufflet (racheté par la coopérative InVivo), et conseiller au commerce
extérieur de la France. « Quatre-vingt-quinze pour cent des exportations
mondiales passent par la voie maritime », rappelle-t-il. Face au risque,
un corridor maritime humanitaire a pu, après le blocage des ports, être
rétabli.
Mais il ne permet d'acheminer que 50 % des grains destinés à l'export…
Le reste passant sur des barges le long des fleuves et rivières, ou par le
rail. Mais pour un seul bateau cargo de type Panamax, capable de transporter
60 000 tonnes de grains, il faut « une trentaine de trains, avec un
document d'export pour chaque wagon. En Ukraine et en Roumanie, les écartements
d'essieux étaient différents, il a fallu les changer. » Ces couloirs
terrestres ont, certes, permis d'éviter une crise majeure, mais au prix de
pollutions, de congestions et de retards considérables, et d'une explosion des
coûts (logistiques, d'assurance, de fertilisation, de séchage des grains…)
quasiment insoutenable pour les agriculteurs ukrainiens : les pertes du
secteur sont évaluées, pour la seule année 2022, à plus de 30 milliards.
Nouveaux conflits maritimes
On aurait tort, prévient l'amiral Vandier, d'imaginer que la crise n'est que
conjoncturelle, et cantonnée aux seules exportations partant de la mer Noire.
Dans ce nouveau monde bouleversé, dans lequel l'Occident « a perdu sa
domination de l'espace maritime, les espaces communs deviennent des lieux de
compétition et de contestation, que ce soit en mer, dans l'espace, ou dans
l'espace numérique », alerte le chef d'état-major. Pour asseoir leur domination
sur ces nouveaux espaces, de nombreux pays ont relancé leur armement
naval : « La Chine a mis en service son troisième porte-avions. En
Algérie, en Egypte, en Turquie, le taux de croissance de l'armement naval
dépasse 50 % sur une décennie », détaille le militaire. « Ces
investissements considérables dépassent les besoins de sécurité des
pays. La probabilité, aujourd'hui, de croiser une frégate chinoise ou
russe à la sortie du port de Marseille est élevée », prévient-il.
« La mise en place de stratégies assumées de remise en cause du droit, de
politique du fait accompli ou de provocations calculées augmente le risque
d'incidents et de confrontations aux conséquences imprévisibles. Le combat
naval de haute intensité redevient une hypothèse possible, voire probable »,
alertait d'ailleurs récemment un rapport du Centre d'études stratégiques de la
Marine.
La France, face à cette nouvelle menace, ne dispose – en théorie, d'ailleurs
– que d'une quinzaine de frégates dites de premier rang. « Une trentaine
de navires de commerce ont été touchés dans les conflits récents, et
750 millions de personnes vivent dans des pays dépendant de 50 % à
100 % de la Russie ou de l'Ukraine pour se nourrir, et pour lesquels la
mer est la seule voie de communication », s'inquiète-t-il. Leur sécurité
alimentaire n'est pas garantie à long terme… Pas plus que ne le sont les
ressources halieutiques mondiales, les pêches illégales se multipliant dans des
zones mal, voire pas du tout, surveillées. Qui empêchera l'accaparement de ces
ressources par des régimes autoritaires et déterminés ? En 1794,
alors que la Révolution avait compromis les récoltes, la marine française avait
dû livrer un combat désespéré contre la flotte anglaise au large de Brest, pour
assurer le passage de 170 vaisseaux arrivant d'Amérique chargés de
blé. « L'alimentation a toujours été un sujet géopolitique », martèle
l'amiral Vandier.
De la ferme à la
fourchette… ou à la famine ?
Absence de stratégie
Et la France, puissance agricole (avec un bénéfice net à l'export de plus de
11 milliards l'an dernier), mais de plus en plus dépendante des
importations pour de nombreuses productions (fruits, légumes, volailles,
poissons…), dépend elle aussi de ces routes maritimes, qui acheminent 72 %
de ses importations. « La stratégie de Vladimir Poutine est simple :
réinvestir les sujets énergétiques et alimentaires, que l'on croyait du
passé », admet le ministre de l'Agriculture. Avec une très nette longueur
d'avance sur l'Europe, qui peine encore à définir une stratégie pour faire face
aux nouveaux enjeux et menaces d'un paysage géopolitique totalement bouleversé.
Plus tôt dans la journée, Marc Fesneau a présenté un plan de 200 millions
d'euros sur sept ans pour « renforcer la souveraineté française »
dans la filière fruits et légumes, une enveloppe essentiellement dédiée à la
recherche d'alternatives pour faire face aux nouvelles interdictions de
produits phytosanitaires. Et le chercheur Cyrille Coutansais, du Centre
d'études stratégiques de la Marine (CESM), de conclure, un brin désabusé :
« Souvent, les chiffres et la réalité du monde sont sous nos yeux, mais on
ne sait pas, ou on ne veut pas les lire. »
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On ne peut pas s'étonner quand on a un
président qui se disperse ne sait pas où il va et qui procrastine en bavardant
à tous ceux qui veulent encore l'écouter mais ne pas l'entendre et qui en
vienne à se moquer de lui mais comme il n'a aucun amour propre étouffé pas son ego
démesuré car en plus élu et réélu par des Français perdus ou déboussolés pas
majoritaires mais assez présents en nombre du fait de cette V eme république
monarchique obsolète et ce système électoral qui ne profite qu’à ceux en place depuis
des décennies car les Français sans imaginations ne savent plus choisir et
changer leurs classes politiques plus que médiocres en reconduisant les mêmes !?
Alors quand on voit un haut responsable d’un
de nos corps régaliens la défense notre armée et donc Amiral de notre Marine se
risquer de donner son avis sur la politique de la France et surtout sur notre
président c’est encore un faible espoir de changement dans la mentalité ou l’attitude
des Français endormis depuis 40 ans dans leur petit confort facile alors que la
guerre par procuration de cette Europe (presque) unie Russo Ukrainienne est là près
de nos frontières ce qui est çà une réalité !?
Et qu’on a un avantage dans nos pays
libres et démocratiques de pouvoir dire ce que l’on pense comme cet amiral pas
borné mais réfléchissant plus loin que le nez de nos dirigeants ne faisant que
de la politique politicienne il ne faut pas gâcher notre liberté d’expression
et autres que l’on érode au profit de quelques poignées de politiciens élus et
réélus jusqu’au plus haut de l’état car 2027 c’est encore loin avec un
président qui heureusement ne pourra se représenter !?
(Mais attention une constitution cela ce
change on a vu avec la Russie et son dictateur ?!)
Jdeclef 04/03/2023 10h27
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