Vladimir
Poutine célébrant le 79e anniversaire de la victoire sur
les nazis à Moscou, le 9 mai 2024. L'Europe veut-elle se défendre
face à la Russie ? © Mikhail Metzel / Sputnik /
via Reuters
La tentation européenne
d’exister
L’ÉDITO
D’ÉTIENNE GERNELLE. En 1956, Cioran décrivait la propension au renoncement, la
couardise des vieilles nations. Face à la rage poutinienne, l’Europe
finira-t-elle par réagir ?
Publié le
23/05/2024 à 06h20
Avons-nous envie de nous
défendre ? Chaque semaine qui passe ne fait qu'amplifier le spectaculaire
décalage entre la rage poutinienne de mettre au pas
l'Ukraine – coupable de s'être tournée vers l'Ouest – et la
prudence ouatée de l'Europe,
où l'on s'interroge longuement, avant toute initiative, sur le risque
« d'escalade ».
La clé de cette mystérieuse aboulie européenne se trouve peut-être dans un
étonnant livre publié en 1956 par Emil Cioran : La
Tentation d'exister. Violent et parfois crépusculaire, l'écrivain roumain
réfugié en France y décrivait ses « réflexes flageolants »,
sa propension au renoncement : « Si tous les peuples en étaient
au même degré de fossilisation, ou de couardise, ils s'entendraient
aisément : à l'insécurité succéderait la permanence d'un pacte de lâches…
Miser sur la disparition des instincts guerriers, croire à la généralisation de
la décrépitude ou de l'idylle, c'est voir loin, trop loin. L'utopie, presbytie
des vieux peuples. »
Cioran : encore des
lettres inédites à découvrir
Les Européens ne croient-ils plus au tragique ? « Le “bonheur”
les tente », suggérait Cioran, qui se lança même dans une analyse
détaillée par pays, de l'Allemagne à l'Espagne, en passant par le Royaume-Uni.
Sur la France, son jugement est d'une rare cruauté : « Si l'idéal
du bien-vivre (manie des époques déclinantes) l'accapare, l'obsède, la
sollicite uniquement, c'est qu'elle n'est plus qu'un nom pour une totalité
d'individus, une société plutôt qu'une volonté historique. Son dégoût de ses
anciennes ambitions d'universalité et d'omniprésence atteint de telles
proportions qu'un miracle seul pourrait la sauver d'une destinée
provinciale. »
Un « conciliabule de
spectres »
Cioran décrit le désarroi des anciennes puissances dominantes, mais aussi
celui d'États plus petits, rabougris dans leur ultranationalisme (perversion à
laquelle il céda lui-même dans sa jeunesse) : « Que leur
reste-t-il ? La résignation à eux-mêmes, puisque, hors d'eux, il y a toute
l'Histoire dont ils sont précisément exclus. Leur nationalisme, qu'on prend
pour de la farce, est plutôt un masque grâce auquel ils essaient de cacher leur
propre drame, et d'oublier, dans une fureur de revendications, leur inaptitude
à s'insérer dans les événements. »
Poutine,
Xi Jinping, Modi… Comment ils empoisonnent la démocratie
Fait de ces deux bois, le Vieux Continent se tâte toujours sur l'Ukraine. Il
n'a pas décidé si la cause de Kiev était d'abord la sienne ou celle de
l'Amérique… Cioran encore, sur l'Europe : « Réfractaire à toute
forme d'excès, à toute forme de vie, elle délibère, elle délibérera toujours,
même après avoir cessé d'exister : ne fait-elle pas déjà l'effet d'un
conciliabule de spectres ? »
L'espoir d'un réveil
Il est vrai que la fameuse « économie de guerre », formule tant
rabâchée, reste largement à l'état de concept. Au-delà même de l'enjeu
ukrainien, l'économie – tout court – de l'Europe ne donne pas tout à
fait l'impression que celle-ci se hisse à la hauteur des chocs de puissances
qui caractérisent l'époque. Dans un éditorial
publié le 19 mai, le Financial Times
remarque que les résidents de la zone euro travaillent « substantiellement »
moins que ceux des États-Unis et que cela la handicape sérieusement. Le FT
cite d'ailleurs une note récente de la Banque centrale européenne, laquelle
précise que, à la fin de 2023, la durée de travail moyenne par trimestre y
était chez nous inférieure de cinq heures à celle d'avant la pandémie, ce qui
représenterait selon elle un manque équivalant à 2 millions d'emplois à
plein temps à l'échelle de la zone euro.
Macron
ne lâche rien sur son « économie de guerre »
Un endormissement généralisé ? Cioran entrevoyait toutefois, en 1956,
le scénario d'un réveil : « Tout n'est pas perdu : restent
les barbares. D'où émergeront-ils ? Il n'importe. […] À nous
humilier, à nous piétiner, ils nous prêteront assez d'énergie pour nous aider à
mourir, ou à renaître. »
Il semble que ni les chars de Poutine,
lancés à la conquête de l'Ukraine, ni ses trolls, missionnés pour véroler notre
débat démocratique, n'aient – pour l'instant – suffi à provoquer une
réaction d'orgueil à la mesure du défi. Mais, si même Cioran, parfois considéré
comme le pape des sceptiques, l'envisageait, pourquoi pas nous ?
Malgré nos histoires anciennes
(mais pas tant que çà en fait) avec nos guerres mondiales 14/18 et 39/45 mais Européennes
au départ devenues mondiales avec nos allies les USA ex colonie britannique qui
ont obtenu de l’Angleterre leur indépendance en 1796 mais aidé avant par les Français sous Louis XVI
qui ont combattu ces anglais avec LAFAYETTE et après pour nous avoir fait notre
révolution en 1789 en guillotinant ce roi pas si mauvais mais qui a payé pour
une monarchie détestée par le peuple !?
Tout cela pour enchainer
après sous différents régimes dont certains totalitaires sous la terreur avec notamment
l’épisode de ROBESPIERRE apprenti dictateur ou la guillotine tournait à plein
régime et ensuite basculant vers les Empires NAPOLEONIENS tout aussi
totalitaires mais surtout puissant par ce Corse qui a modernisé notre pays et
après Napoléon III qui a profité de la révolution industrielle mondiale et son
empire colonial qui a prospérer jusqu’à nos guerres mondiales et après avec ces
nouveaux USA sauveur mais après pas impérialistes et après nos différentes défaites
coloniales et mondiales jusqu’à la libération et notre Veme république de 66
ans usée actuelle médiocre par leurs contenus politiques et des dirigeants et
politiciens Français nuls hors de Gaulle qui a essayé de renouveler par cette
Veme république devenue présidentielle par le suffrage universel par l’élection
de son chef d’état par le peuple démocratiquement !?
Et maintenant on régresse
avec ce nouveau jeune président frais moulu élu par défaut à cause de son prédécesseur
qui n’a pas voulu se représenter qui a fait pschitt qu’on a réélu en plus bien
à l’image de ces prédécesseurs tout aussi désespérants qui regardent la France sombrer
à cause des Français eux-mêmes incurables !?
Moi qui aie connu de GAULLE qu’ils
ont jeté et ces présidents qui ont brillés par leurs incompétences je ne peux
croire à rien de nouveau de la part des Français lambda !?
Jdeclef 23/05/2024 14h46
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