Jean-François
Kahn : « Jean-Luc Mélenchon est devenu fou »(Oui il est mur pour
la maison de retraite et peut être pour « le petit gilet blanc » d’un établissement psychiatrique !?)
Dans
« Ne m’appelez plus jamais gauche »,
le journaliste analyse les raisons du déclin d’une gauche qui, à force de
puiser son inspiration outre-Atlantique, est en train de perdre son identité.
Publié le
02/05/2024 à 11h30, mis à jour le 02/05/2024 à 12h32
Jean-Francois
Kahn avec Jean-Luc Mélenchon au cirque d’Hiver, à Paris, pour les 10 ans
de Marianne, le 27 mars 2007. © Frederic
SOULOY/GAMMA
Jean-François Kahn a 85 ans. En
scrutant sa petite barbe grise qui dessine un collier, on songe qu'il est plus
âgé que le PS, les Verts, LFI et a tout juste dix-huit ans de moins que le
Parti communiste français. Autant dire que l'homme, éminent journaliste, est
habilité à parler de cette galaxie politique, dont il a été le témoin des
firmaments électoraux comme des ruines idéologiques. Pour nous présenter son
dernier livre, Ne m'appelez plus jamais gauche (L'Observatoire), il
nous a donné rendez-vous près de chez lui, dans un bar d'hôtel de la place de
la République qui a perdu de son lustre. Tout un symbole. Parmi les badauds qui
se pressent, personne ne fait attention à ce monsieur penché sur sa canne, au
pas lent, la faute à une récente opération de la jambe.
« On a rarement eu
autant besoin de la gauche »
Ces temps-ci, il publie donc un essai remarquable sur la gauche, qui est une
sorte d'acte de décès en même temps qu'un appel à la résurrection. Pour
lui, la gauche n'est plus qu'un « trou », une « béance »,
une « cavité », écrit-il en préambule. On lui demande ce qui a pu
arriver à ce courant qui, depuis plus de deux siècles, fait l'Histoire.
« Pourquoi tout part en couille ? » est-on tenté de lui demander
en reprenant le titre d'un de ses fameux éditos de Marianne. Il se
redresse, puisant dans ses forces physiques pour les mettre au diapason de ses
forces intellectuelles, intactes. « On a rarement eu autant besoin de la
gauche. L'extrême droite va peut-être gagner les prochaines élections. Poutine
attaque l'Ukraine, les injustices et les inégalités se creusent, le grand
capital met la main sur la presse… Or, la gauche a dénoncé tout ça, mais quand
ce n'était pas encore vrai ! Elle voyait du libéralisme alors qu'on
était presque socialistes. Maintenant que ça devient vrai, elle le dénonce
toujours. Mais elle n'est plus écoutée. On a donc vraiment besoin de ce qui
faisait la fonction de la gauche depuis deux siècles. » Il fait une pause,
puis reprend son propos, les yeux dans le vide, comme s'il se parlait à
lui-même : « Pourquoi elle en est arrivée là ? À ne plus
exister alors qu'elle a toutes les raisons d'exister… C'est la grande
question. »
L'heure est grave, selon lui. Car c'est une loi de la physique : pour
tenir, une démocratie a besoin d'une droite et d'une gauche. Il voit le paysage
politique et médiatique se transformer à une même vitesse et déplore la grande part prise, partout, par
l'idéologie qui interdit l'échange, le compromis, la nuance. Il voudrait
voir la France à l'image des journaux qu'il a fondés : des espaces de
confrontation, certes, mais dans le respect et même dans la bonne humeur. Un
peu comme dans Le Banquet de Platon, où la philosophie côtoie
l'ivresse.
Les vies de « JFK »
12 juin 1938 Naît à Viroflay (Yvelines).
1959 Journaliste à Paris-Presse.
1960 Reporter en Algérie pour Le Monde.
1977 Directeur des Nouvelles littéraires.
1984 Fonde L'Événement du jeudi.
1997 Fonde Marianne.
2009 Élu au Parlement européen (MoDem). Il cède sa place à Nathalie
Griesbeck.
2011 Prend sa retraite.
2021 Publie le premier tome de ses Mémoires (Éd. de
L'Observatoire).
Les gauches, déconnectées
Un des drames de la gauche actuelle, estime-t-il, est précisément son
appellation. « C'est tout bête, mais, s'agissant de socialisme, comment
s'accrocher à un terme qui désigne à la fois l'émancipation et l'oppression,
l'humanité et le crime ? » Dès lors, la gauche socialiste ne pense
plus le monde selon des réalités, mais selon cette appartenance ambiguë, qui
devient sa prison. « On pense de là où on est. Le “là” s'est débarrassé du
“quoi” », dit-il justement, précisant que ce constat vaut aussi pour la droite.
Les élus socialistes se réclament du peuple quand celui-ci rejette la réforme
des retraites, mais ne le suivent plus quand il plébiscite la loi immigration.
Car ils « se veulent d'abord fidèles, non aux Français, mais à l'intitulé
de leur parti ». Ça marche aussi avec les « Insoumis », qui
chercheraient moins l'intérêt des petites gens que l'occasion de surjouer
l'insoumission à un ordre. Où l'on voit que les mots comptent plus que les
idées ou les réalités. Puisque CNews adore l'immigration pour la vilipender, la
gauche l'occultera. Et, si on la force à en parler, ce sera pour en prononcer
l'éloge. « Les gauches étaient unies devant de Gaulle, elles sont à terre
devant Marine Le Pen », constate le journaliste. Plon, l'éditeur de
son essai paru en 2014, Marine Le Pen vous dit merci !,
serait bien inspiré, si jamais, de le rééditer en 2027…
Emma Rafowicz :
« La LFIsphère a une vision identitaire de la société »
L'auteur affirme aussi que le « socialisme » est le nom d'un
mensonge : « Qui peut croire que les élus de gauche sont favorables à
un régime de type socialiste ou productiviste socialiste ? » Partant,
le procès en trahison est inéluctable. C'est l'arc idéologique dessiné par
François Hollande qui va faire de la finance son ennemie à la loi Travail. La
conviction de Kahn est que les gauches devraient « se dissoudre pour se
fondre dans une large force de résistance républicaine, démocratique, laïque et
sociale ».
« Le narcissisme,
l'égocentrisme de Mélenchon l'ont rendu fou »
Pour les besoins de l'analyse, l'historien de formation a segmenté dans son
essai la gauche dans son rapport à l'Histoire, aux mots, à la trahison, au
réel, à l'immigration… Depuis le regretté Jacques Julliard,
rares sont ceux qui l'ont à ce point disséquée. Et que voit-on dans les
entrailles du cadavre ? En dehors des conquêtes, des dénis, des angoisses
– comme celles de faire le jeu de la droite –, des compromissions, des
interdits et des primes à la violence « révolutionnaire ». « Elle
glorifie les périodes les plus attentatoires aux impératifs de démocratie
représentative et de libertés », relève-t-il, prenant pour exemples la
Terreur montagnarde de 1793, la Commune de Paris ou l'adhésion à la révolution
bolchevique.
Kahn voit dans Mélenchon, outre le cynisme
calculateur du politique, l'héritier et le « passeur » théorique
de ces épisodes sanglants. Comme ceux de sa génération, il a connu un
« Méluch' » propre sur lui, sourcilleux républicain, bouffeur de
curés à barbe et à soutane. Que lui est-il arrivé, à lui aussi ? Son
explication vaut ce qu'elle vaut, il n'en voit pas d'autre : « Je
crois qu'il est devenu fou. » Fou ? « Oui, fou. Je pense que son
narcissisme, son égocentrisme l'ont rendu fou. Il voit bien les sondages, il
voit qu'il régresse. Mais le fait de remplir les salles l'exalte, et ça lui
suffit. » À l'évocation de Jean-Luc Mélenchon, on comprend, à ses grands
gestes, qu'il en veut à l'Insoumis d'être ce qu'il est devenu, en plus
d'hystériser les débats. Il formule le même reproche aux commentateurs de
CNews, des « extrémistes » qui « parlent fort et se coupent la
parole en plateau alors même qu'ils disent la même chose ». À choisir, il
préfère encore l'ambiance des émissions de Michel Polac, comme Droit de
réponse, joyeux foutoir enfumé où, un jour de 1982, le dessinateur Siné lui a
lancé : « Sale type, je vous déteste, je vous hais. Vous allez
crever, connard ! »À LIRE AUSSI Jean-François Kahn se paie
les extrémistes
« Un produit
d'importation »
Les modérés vivent décidément des temps difficiles. Songez que Le Figaro
et Le Monde lui ont déjà refusé des tribunes, car un centriste
révolutionnaire de sa trempe ne désigne pas de bouc émissaire, refuse la
binarité, accorde des bons points à la droite et à la gauche, apprécie le bon
sens et jouit d'une liberté d'expression qui ne ménage aucune susceptibilité.
Modéré, avec lui, ne veut pas dire tiède. Patron de presse, il a été mis en
examen plus de 200 fois. Dans Marianne, il publiait les articles de Claude
Askolovitch et d'Élisabeth Lévy – un antiraciste et une réac assumée –, et cela
faisait un journal formidable. Ces deux journalistes sont devenus ce qu'est
devenue une partie de la profession : des militants prévisibles.
Que Le Figaro rechigne à publier ses tribunes passe encore,
mais voir que Le Monde renonce à son rôle de « grand journal d'un
centre gauche républicain » le désespère. La presse de gauche aurait suivi
la même pente que les partis : moins ils sont influents, plus ils se
raidissent.
« La France est le pays qui a inventé la gauche », a dit Pierre
Nora dans un discours à l'Académie française. Désormais, la gauche semble
regarder outre-Atlantique, pensant que de cet horizon viendra sa renaissance,
notamment à travers les identités de genre et de « race ».
« Cette approche est à la politique ce que sont le hot-dog et le
hamburger à la consommation. Un produit d'importation », soupire JFK, qui
aime la gauche patriote, gourmande, élévatrice, démocrate, protectrice et
universelle.
Cet islamo-wokisme qui nous guette
Jeunes des quartiers et
intellos gauchistes, un peuple fabriqué
De mémoire, il n'a jamais vu autant de dérives antisémites à l'extrême
gauche, « peut-être au PCF », après la guerre du Kippour. « Il y
a encore trente ans, la gauche condamnait l'idée de race. Cela n'existait pas.
Désormais, elle renvoie tout à la “race”. C'est comme en Mai 68, où des petits
groupes gauchistes, ultraminoritaires, ont fini par imposer une grande partie
de leur idéologie. Déjà, dans Marianne, je dénonçais, parmi les
premiers, les Indigènes de la République. C'est un petit groupe de rien du tout
qui a une énorme influence dans les milieux intellectuels à gauche. Or, c'est
un groupe raciste. Objectivement raciste. »
Dans son livre, il reproche également à la gauche d'idéaliser le peuple – là
aussi, comme la droite. Elle idéalise un peuple fabriqué : jeunes des
quartiers et intellos gauchistes. Kahn sait bien que cet agrégat ne
fait pas un peuple, tout juste une clientèle. Il connaît la France pour
l'avoir sillonnée en tant que journaliste, surtout son flanc est, en tant que
candidat MoDem aux européennes de 2009. Petits blancs, agriculteurs, chômeurs,
artisans ou travailleurs immigrés, il connaît. Ils étaient là aux meeting de sa
campagne. La fin de ses discours ressemblait à celle du bouclage hebdomadaire
de ses journaux : en musique, avec accordéon, planches de charcuterie et
pichets de vin. Oui, les temps ont changé. « Je vais reprendre un
Schweppes. »
Et s’en serait fini de nos libertés déjà si mal
encadrées mais encore existantes heureusement malgré cet extrémiste de gauche
bien plus mauvais que ceux de droite !?
Il faut que nos autorités gouvernantes portent
plainte contre ce personnage vindicatif pour trouble dangereux à l’ordre public
déjà malade !?
Tout le monde à le droit de croire à ce qu’il
veut c’est comme pour les religions mais il ne faut PAS depasser le bornes et mettre
des garde fous contre de tel fauteur de trouble cela fait partie de la protection
des Français dans leurs vies quotidiennes déjà difficile !?
Et que les médias cessent de censurer arbitrairement
de tels actes dont il faut parler pour essayer de retrouver le calme utile pour
les Français de toutes opinions !?
Car la bonne politique on ne sait plus la faire
en France et donc je suis devenu apolitique comme bien des Français qui ne
votent plus car désabusés dans notre pays que j’aime pourtant alors je dis
ce que je pense !?
Jdeclef 02/05/2024 14h05
Ce n'est pas moi qui est dit que MELENCHON était devenu fou c'est JF KAHN même si sur le fond c'est presque la vérité mais là on touche le fond quand on est censuré par les modérateurs bornés et cette rédaction DU POINT inféodée au pouvoir en place pourtant ce ce commentaire ne concerne que l'intéressé MELENCHON qui le mérite mais là on touche le fond avec de tel media qui font du mauvais journalisme orienté et c'est une honte pauvre FRANCE !?
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