Présidentielle
2017 : pourquoi Fillon mérite Valls (et vice-versa)
Face au
nouveau chef de la droite, largement vainqueur de la primaire, l'actuel Premier
ministre paraît le mieux armé pour incarner la gauche.
À gauche toute ! Maintenant que la droite a désigné haut la main François Fillon comme son champion, à la gauche de se prononcer – et de tenir la rampe et les « sunlights » avec le même succès. Qui face au nouveau chef de la droite ? On le saura définitivement le 29 janvier, à l'issue du second tour de la primaire de la gauche. Emmanuel Macron est sorti du bois, François Hollande s'apprête à le faire, et Manuel Valls se dévoile de plus en plus. On comprend pourquoi : sur le papier, il paraît le plus à même d'incarner la gauche face à la droite Fillon. Du moins, il semble le plus en situation pour réaliser le même coup électoral que Fillon à droite. Voici pourquoi, en cinq raisons.
1.
La mémoire Clemenceau
Il est le « mentor » historique et idéologique de Manuel Valls. Et l'homme est né en Vendée, à Mouilleron-en-Pareds, il y trouva refuge à la fin de sa vie dans une maison de campagne à Saint-Vincent-sur-Jard (ornée d'un jardin dessiné par son ami Claude Monet) qui se visite aujourd'hui. Le « Tigre » était très vendéen et il reste une référence politique pour la gauche locale. Georges Clemenceau incarne parfaitement l'autre France de l'Ouest, celle des « bleus » républicains dont le choc idéologique se poursuit encore de nos jours avec la droite conservatrice, qui défend les valeurs traditionnelles, l'autorité, le travail, la hiérarchie sociale, soit ces valeurs qui ont sous-tendu la vague ayant porté François Fillon comme chef de son camp.
2.
La matrice historique
Bien plus que ses rivaux à gauche, Manuel Valls est porteur lui aussi d'un « récit national » – comme dirait François Fillon. Il n'a eu de cesse depuis longtemps de souligner, dans des discours à l'éloquence très Troisième République, les marqueurs idéologiques traditionnels de la gauche républicaine, laïque et sociale – et que l'on retrouve à l'œuvre historiquement dans la France de l'Ouest. Entre les deux tours de la primaire de la droite, au cœur de la « vague Fillon », Manuel Valls consacrait un discours très « présidentialiste » – mais peu entendu alors – au musée de l'Immigration à Paris, dans lequel il célébrait le multiculturalisme. Être français, lançait Manuel Valls, c'est « être fier devant Le Mont-Saint-Michel, les îles du Ponant ou la mosquée de Paris », aimer les vers de La Fontaine, le théâtre de Pagnol ou « aimer son pays natal comme Césaire », Albert Camus et Kamel Daoud, ou encore le musicien Bizet, mais aussi le rap, le raï et le slam... Et il faisait siens les mots de Romain Gary sur la France, ce pays « où tous les rêves se réalisent vraiment ». Un combat présidentiel entre Valls et Fillon, c'est l'affrontement entre deux traditions historiques françaises qui, depuis la création de la République (4 septembre 1870), ont forgé notre nation.
3.
Le questionnement intime
C'est l'autre élément qui rapproche la psychologie de Manuel Valls de celle de François Fillon. Sur le plan spirituel, on ne peut pas dire que François Hollande et Nicolas Sarkozy aient témoigné de fortes interrogations intimes. On ne connaît à François Hollande aucune appétence pour ces sujets, et il témoigne même d'une certaine désinvolture qu'il partage avec Nicolas Sarkozy. Deux images présidentielles, pour illustrer le propos. D'une part, le président Sarkozy devant Benoît XVI tapotant sur son portable et présentant l'humoriste Jean-Marie Bigard – « Il a rempli le Stade de France », avait-il lancé à un pape totalement indifférent (comme l'on peut s'en douter). D'autre part, le président Hollande réagissant à l'élection du pape François par un laconique et méprisant : « Tant mieux pour lui ! » Les deux hommes, chacun de leur côté, ont multiplié par la suite les gages spirituels – confessions publiques sur son catholicisme, entretien privé (resté secret) pour Nicolas Sarkozy, visite officielle au pape François, « frère aux côtés du peuple français » (sic) en août après l'assassinat du père Hamel pour François Hollande. Rapprochements tardifs. Sur le champ philosophico-spirituel, leurs Premiers ministres respectifs ont tous deux fait preuve de davantage d'intérêt, soignant chacun méticuleusement leurs relations avec les responsables des communautés. Valls et Fillon ont en commun un questionnement intime et sincère sur la pâte humaine et un rapport à la transcendance. Aucun des deux ne masque ces convictions et engagements personnels en la matière. François Fillon se « libère » sur sa foi catholique, et Manuel Valls parle volontiers de son adhésion maçonnique. Voici là encore un terrain sur lequel chacun se situe dans un courant historique qui a façonné la France.
4.
Un même style
Tout comme François Fillon, Manuel Valls a eu à gérer les errements psy d'un président qui donnait l'air d'être dépourvu d'une boussole intime. Et, tout comme François Fillon, il a fait montre, sur cette pente ô combien glissante, de loyauté, de fidélité et de sens de l'intérêt général. En clair, les deux ont en commun d'être restés « droits dans leurs bottes », si l'on ose dire, en serrant les dents au cœur de la tourmente élyséenne. Cette intransigeance morale a certainement payé pour Fillon devant les électeurs, pourquoi pas pour Valls ?
5.
Un discours pugnace et axé sur les valeurs
Manuel Valls et François Fillon portent chacun, dans leur famille politique respective, un positionnement lisible. En bref, par leurs histoires personnelles, leurs trajectoires politiques, leurs engagements publics et privés, ils sont clairement identifiables, l'un à droite, l'autre à gauche. Cette ossature idéologique et morale couplée à une même expérience du sommet de l'État donnent à ces deux hommes d'État des atouts certains pour la compétition suprême. Ils sont arrimés sur leur territoire. Une solidité de bon aloi dans une société chahutée par des mutations profondes et tous azimuts ? Manuel Valls réussira-t-il à prendre le pouvoir à gauche comme le surprenant Fillon l'a fait à droite ? Sur le papier, l'affiche est prometteuse. Et surtout tient la route. Fillon-Valls, le match des deux France ?
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
VALLS est comme
F.FILLON quand il était 1er ministre de SARKOZY un serviteur du président qui néanmoins s’est
plus opposé à son maitre et a rongé son frein jusqu’à présent !
VALLS est le seul
crédible pour peut-être contrecarrer l’omniprésence de F.FILLON dans la course
à la présidentielle pour le PS et même la gauche trop divisée (même s’il aura beaucoup de mal à gagner
cette présidentielle) tant cette gauche a été détruite par un F.HOLLANDE
qui n’a pas compris que le monde avait changé ainsi que la France et les
français ce président élu par défaut à cause de la défection de DSK et par le
fait que N.SARKOZY était vraiment détesté de par sa faute même à droite et donc
rejeté par nos concitoyens même dans cette primaire LR !
Surtout quand on voit
l’état de cette gauche y compris PS avec ces leaders si on peut encore les
appeler comme cela, tant ils sont usés par leur politique bornée y compris
F.HOLLANDE et ses états d’âmes !
Un exemple flagrant de
cette autre gauche hors PS déjà bien malade J.L.MELENCHON qui attrape la grosse
tête lors des débats hier soir à l’émission d’après primaire sur France 2 qui
disjoncte et se prend de bec avec D.COHN BENDIT sans raison à part semble-t-il
avoir un égo démesuré comme tous ces politiciens médiocres !
Et il faudrait que les
français votent pour de tels clowns tristes, alors bien sur certains se
tournent vers ceux qui leurs paraissent plus sérieux, çà peut se comprendre et
réclament plus de rigueur (ils vont être
servi..!)
C’est pourquoi VALLS
devrait lâcher F.HOLLANDE pour ne pas sombrer avec lui bêtement sans essayer de
résister !
Et puis pour ceux qui
aiment les nouveautés il reste toujours « l’électron libre » MACRON
(en fait le seul vrai changement, mais hypothétique ?!)
Jdeclef 28/11/2016
11h12