Neumann -
"Le terminus des prétentieux"
Il est
parfois raisonnable de dire qu'on ne sait pas, confesse Laurent Neumann, face
aux rebondissements qui émaillent le début de la campagne présidentielle.
À
moins de vingt-quatre heures du premier tour de la primaire de la droite et du
centre, personne n'est en mesure de dire qui va gagner. Chacun pense désormais
qu'il va toucher le tiercé – Juppé, Sarkozy, Fillon –, mais nul ne peut
prétendre avec certitude le toucher dans l'ordre. Le suspense est tel qu'il
faudra même, peut-être, recourir à la photo-finish pour les départager.Ce scénario hitchcockien devrait avoir l'immense vertu de ramener à la modestie tous ceux – j'en ai forcément fait partie – qui croyaient que la partie à sept se réduisait à un simple duel et qu'Alain Juppé, au nom de l'antisarkozysme, avait au fond déjà plié le match. À ce compte-là, plus la peine d'aller voter !
Or, voilà que Bruno Le Maire décroche, qu'Alain Juppé s'effrite, que Nicolas Sarkozy s'accroche, que François Fillon effectue une remontée du diable vauvert, et toutes les convictions s'effondrent. Ce qui était vrai hier ne l'est plus aujourd'hui. Ce n'est pourtant pas faute d'avoir été prévenus : une primaire sans précédent à droite ; un corps électoral difficile à cerner ; une participation compliquée à déterminer ; 10 à 20 % d'indécis ; des sondés certains d'aller voter qui, pour près de 30 % d'entre eux, disaient qu'ils pouvaient encore changer d'avis… Oui, tout le monde était prévenu.
Les électeurs s'évertuent désormais à faire mentir sondages et
médias
De
cet épisode, l'on peut – modestement – tirer deux enseignements :1. De scrutin en scrutin, les électeurs s'évertuent désormais à faire mentir sondages et médias. Cet axiome est même en passe de devenir ce que, dans les sciences dures, on appelle un invariant structurel. On l'a vu en Grande-Bretagne avec le Brexit et aux États-Unis avec Donald Trump. La vie politique française elle-même est un immense cimetière de favoris qui devaient à coup sûr gagner les élections : Édouard Balladur en 1995, Lionel Jospin en 2002… Combien de fois a-t-on entendu dire, en 2005-2006, que le maire de Neuilly-sur-Seine, « ce ghetto de riches », ne pouvait sociologiquement pas être élu président de la République ? Sarkozy, élu ! Combien de fois a-t-on lu en 2010, en réalité jusqu'à l'affaire du Sofitel de New York en 2011, que François Hollande (« Monsieur 3 % ») n'avait aucune chance et que le futur locataire de l'Élysée serait d'évidence Dominique Strauss-Kahn ? Hollande, élu ! Sans parler du référendum européen de 2005 pour lequel 95 % des médias prédisaient et soutenaient la victoire du « oui » : le « non » l'emporta à 55 % ! Donc de la modestie. « Le terminus des prétentieux », aurait dit Michel Audiard dans son langage fleuri.
2. Mais si tel est le cas, il y a alors urgence à se méfier – à se défier même – de toutes ces certitudes politiques assénées comme des vérités révélées, des évidences infaillibles. Doit-on considérer par exemple, comme beaucoup le répètent, que le gagnant de la primaire de la droite et du centre, le 27 novembre prochain, sera à coup sûr le prochain président de la République ? Est-il si évident de prétendre que, comme lors des élections régionales et départementales, Marine Le Pen se heurtera, en mai 2017, à ce fameux plafond de verre et, ce faisant, qu'elle ne pourra pas gagner l'élection présidentielle ?
La présidentielle de 2017 n'est comparable à aucune autre
Le
métier de sondeur consiste, paraît-il, à comparer des intentions de vote à des
comportements électoraux passés. Certes. Sauf que la présidentielle de 2017
n'est comparable à aucune autre, non seulement parce qu'elle est la première à
se dérouler sous état d'urgence et sous menace terroriste permanente, mais
parce que pour la première fois, elle ressemble à une équation à multiples
inconnues : qui sera le candidat de la droite ? Y aura-t-il d'autres
candidatures dissidentes à droite et/ou au centre, une fois le vainqueur connu ?
François Hollande sera-t-il ou non candidat à sa propre succession ? Qui
remportera la primaire de la gauche : Hollande, Valls, Montebourg, Hamon,
un autre ? La fusée Macron atteindra-t-elle son objectif ou se
crashera-t-elle en vol ? Yannick Jadot, le vainqueur de la primaire
écologiste, décrochera-t-il ses 500 signatures pour concourir en 2017 ? Le
PC désignera-t-il son propre candidat ou soutiendra-t-il Jean-Luc Mélenchon et
sa « France insoumise » ? En avril prochain, le total des voix
de gauche stagnera-t-il encore à 31 % comme l'indiquent aujourd'hui les
sondages ? Quel sera le thème déterminant de la campagne : le besoin
de sécurité ou la lutte contre le chômage, la gestion du défi migratoire ou le
pouvoir d'achat ? Tout cela à la fois ? Les Français éliront-ils un
(e) président (e) d'expérience ou quelqu'un qui n'a jamais exercé le
pouvoir ? Souhaiteront-ils sortir les sortants, comme Cécile Duflot vient
d'en faire l'amère expérience, ou pas ?Il est parfois raisonnable de dire qu'on ne sait pas.
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Je n’irais pas voter
pour cette primaire de droite (ou du centre) car il manque (les autres) de gauche ou même les verts ou souverainistes, voir
les extrêmes, ou candidats libres, pour moi, seul compte à la présidentielle le
pluralisme pour élire un président de notre république, mais pas par des
primaires, grands cirques médiatiques de partis pilotés indirectement par des
sondages ou des présentateurs de télévision ringards comme l’on a vu à la dernière
émission sur France 2 qui influencent
les électeurs, ce qui devraient être interdit en période électorale !
Et puis si les français
semblent nous faire croire qu’ils ne veulent plus voire ces 2 anciens présidents
et veulent du changement et puisqu’on leur impose des primaires qu’ils aient le
courage de le prouver en éliminant déjà F.HOLLANDE ET N.SARKOZY qui logiquement
ont raté leurs quinquennats et donc ne pas reprendre les mêmes !
Et donc faire avec le
reste de cette fausse alternance avec les politiciens ex élus de gauche comme
de droite, et candidats d’autres partis ringards !
De toute façon ne
rêvons pas la France n’ayant pas renouvelée sa classe politique cette élection
présidentielle ne sera pas un vrai changement et tout aussi médiocre et
n’apportera pas ce qu’attende les français, des politiciens différents qui
ne pensent pas qu’à eux-mêmes !
Jdeclef 19/11/2016
15h28