Politique
Primaire de
la droite: Quand les soutiens de Sarkozy ne crachaient pas sur une alliance
avec le Modem (bien au contraire)
PRIMAIRE A
DROITE François Bayrou et son parti, cibles de Nicolas Sarkozy,
n’ont pas toujours été des repoussoirs pour plusieurs proches du candidat à la
primaire de droite…
« La
règle est surtout de ne pas se servir, pour sortir du socialisme, de celui qui
nous y a fait rentrer », tranchait le 20 octobre au micro d’Europe 1 Nicolas
Sarkozy. La cible : François
Bayrou, le président du Modem, qui traîne une image de traître pour
l’ancien président après son vote en 2012 pour François Hollande (et son
absence de prise de position entre Royal et Sarkozy en 2007).Primaire à droite: La haine Sarkozy-Bayrou relancée (en trois actes)
Dans son sillage, plusieurs soutiens de poids du candidat à l’investiture des Républicains pour la prochaine présidentielle ont repris le mot d’ordre : taper sur Bayrou, soutien affiché d’Alain Juppé, le grand rival dans ce scrutin. Jeudi soir, au cours du deuxième débat, un bon quart d’heure a été accordé au sujet, ou plutôt imposé par Nicolas Sarkozy, alors que les autres candidats semblaient ne pas vouloir s’attarder là-dessus, Juppé en tête. Mais c’est François Fillon qui a résumé l’état d’esprit des rivaux de Nicolas Sarkozy : « 6 millions de chômeurs, 100 % de dette, le totalitarisme islamique à nos portes, et le principal sujet de la campagne c’est le maire de Pau. ».
D’autant que les soutiens sarkozystes les plus zélés aujourd’hui n’ont pas toujours rejeté l’élu des Pyrénées-Atlantiques, bien au contraire. Petit rappel en trois exemples.
François
Baroin, soutien pour la mairie de Pau
Bayrou,
Baroin, Baroin, Bayrou, Bayrouin, Barou. En deux jours, trois
candidats à la primaire (Sarkozy, Juppé et Copé) en ont perdu leur latin
jusqu’à mélanger les noms du maire de Troyes et de son homologue palois. Comme
souvent avec les lapsus, ils sont révélateurs. Le principal soutien de Nicolas
Sarkozy, à qui l’ancien chef de l’Etat a promis Matignon s’il retrouvait
l’Elysée en mai prochain, cogne fort sur François Bayrou depuis plusieurs
semaines. « La girouette Bayrou » comme il l’appelle, qu’il
enjoignait lors d’un meeting en Côte-d’Or à aller se présenter à la primaire PS
plutôt que de donner son point de vue sur celle des Républicains.
Christian
Estrosi, aidé par le Modem pour la région PACA
Un
peu plus proche dans le temps cette fois. En prévision des régionales en PACA
en 2015, Christian Estrosi, opposé à Marion Maréchal-Le Pen, monte une liste de rassemblement avec l’UDI et
le Modem. Dans une interview à Nice-Matin, il appelle même à un
rapprochement entre les deux ennemis : « Que ce soit François
Bayrou ou Nicolas Sarkozy, chacun doit faire un bout de chemin vers l’autre.
J’ai parfois le sentiment qu’il y aurait peu à faire pour que ce bout de chemin
soit possible. » Estrosi sera élu à la tête de la région, face à la liste
Front national. Mardi, lors de l’annonce de son soutien à Alain Juppé, Valérie
Pécresse a rappelé dans Le Figaro l’importance des
alliances avec le Modem au moment des régionales : « Ne soyons
pas hypocrites et disons la vérité ! Sans les voix de l’UDI et du
MoDem, ni Laurent Wauquiez, ni Christian Estrosi, ni moi n’aurions été élus
présidents de région. »Mais un an plus tard, l’élu PACA fait partie, en tant que soutien de Nicolas Sarkozy à la primaire, des 165 signataires (comme François Baroin) d’un appel contre « la stratégie de François Bayrou », publié le 23 octobre dans le JDD. Le texte insiste sur le fait que discuter avec le maire de Pau serait « une compromission idéologique ». Bon, deux jours après sa victoire aux régionales, le même Christian Estrosi lâchait à Paris Match que « Nicolas Sarkozy est un ami, je le respecte. Mais contrairement à lui, je ne pense pas que nous, élus Républicains, devions tenir un discours toujours plus à droite », et qu’il n’a « pas adopté, comme le voulait Nicolas Sarkozy, la ligne du "ni-ni" ».
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