vendredi 7 juillet 2023

Alors chez certains ces jeunes disent pourquoi pas nous et se servent en volant pillant vandalisant car leurs parents défavorisés sont aux abonnés absents avec un état qui ne prêtent qu’aux riches avec cet argent roi ou il est si facile de se servir dans notre société de bienpensant hypocrites qui veulent donner des leçons qu’ils n’appliquent pas à eux-mêmes !?

 

Certains jeunes sont extrêmement tolérants à l'égard de la violence »

CAR LE RESPECT D’AUTRUI EST UNE NOTION TOTALEMENT OUBLIEE PAR UNE EDUCATION INEXITANTE QUE SE SOIT A l’ECOLE DE LA REPUBLIQUE OU CHEZ LEURS PARENTS DEPASSES TROP OCCUPES A SURVIVRE DANS UNE PARTIE DE LA POPULATION DEFAVORISEE LAMBDA PARTOUT EN FRANCE URBAINE ET PROVINCIALE ?!

ENTRETIEN avec encore un donneur de leçon. ce sociologue spécialiste de la jeunesse, Olivier Galland, il s'est installé un rejet de l'autorité et des institutions qui conduit à une délinquance sans limites.

Dix-huit années se sont écoulées entre les émeutes de 2005 et celles d'autjourd'hui... et à n'en pas douter, les émeutiers de 2023 marchent dans les pas de leur prédecesseurs. Rien d'étonnant à cela, explique le sociologue spécialiste de la jeunesse, Olivier Galland, qui estime que le substrat des violences n'a pas changé. Détestation profonde de l'ordre, tolérance élevée à la violence, profond sentiment de discrimination. Interview. 

Le Point : Vous montrez dans vos travaux une détestation très ancrée de la police dans les quartiers populaires. Comment s'explique cette détestation ? 

Olivier Galland : Cela tient au fait que, dans ces zones-là, tout le monde le sait, il y a une forte activité, que l'on appelle par un doux euphémisme «  économie parallèle », qui est en réalité une activité de délinquance. Cela génère des tensions avec la police chargée de contrôler et réprimer ces activités. Cela suscite aussi des tensions avec les jeunes qui ne pratiquent pas eux-mêmes d'activités délinquantes, car ils sont forcément plus contrôlés. Cette discrimination statistique engendre des tensions.

Face à ce climat pathogène, il y a deux attitudes possibles pour les jeunes : soit l'« exit », soit la « loyalty » . L'« exit » c'est quitter cet écosystème et essayer d'aller faire sa vie ailleurs, parce que c'est très difficile de réussir dans ce contexte social et économique. La « loyalty », c'est-à-dire loyauté, consiste à se rallier à une sorte de tolérance à l'égard de la déviance. Et cette acculturation à la déviance finit par constituer une culture déviante, y compris chez ceux qui ne la pratiquent pas eux-mêmes. 

Michel Richard – La fête barbare des émeutiersIl y aurait donc une forme de tolérance assumée à l'égard de la transgression de la loi ? 

Absolument. On l'a constaté dans l'enquête qu'on a menée avec l'Institut Montaigne sur les 18-24 ans. On a trouvé un groupe, qu'on a appelé «  les intégrés-transgressifs », qui se compose de jeunes qui sont assez bien intégrés dans leur environnement local, mais qui sont extrêmement tolérants à l'égard de la violence et de la déviance. Et lorsqu'il y a des incidents dramatiques, comme ce qui s'est passé à Nanterre, la détestation se mue en furie.

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Il y a un sentiment d’ostracisation collective chez ces jeunes des cités qui est lié à la concentration ethnique, et je suis étonné que l'on n'en parle aussi peu, parce que c'est essentiel pour comprendre la situation

Le nœud de la violence, c'est donc la délinquance ? 

Ces activités délinquantes pourrissent la vie de ces cités parce qu'elles empêchent aussi le développement économique et l'implantation de commerces ou de services et finissent par faire fuir ceux qui veulent mener une vie normale. Un autre élément, qui m'a beaucoup frappé, réside dans le sentiment d'ostracisation collective de ces jeunes des cités. Ce sentiment est lié à la concentration ethnique, et je suis étonné que l'on n'en parle aussi peu, parce que c'est essentiel pour comprendre la situation.

C'est-à-dire ?

Lorsqu'on a enquêté dans des lycées, à Clichy-sous-Bois, par exemple, il est apparu qu'il y avait environ 80 % de jeunes d'origine étrangère et de confession musulmane. Cette concentration ethnique et religieuse crée le sentiment d'être tenu à l'écart de la société. Nous avions posé une question sur ce qu'on appelle le « racisme systémique » que l'on avait traduit dans des termes simples du type « Êtes vous d'accord avec cette affirmation : la France, ancienne société coloniale, est et demeurera une société raciste ». Une grande majorité des jeunes d'origine étrangère et plus encore de confession musulmane sont d'accord avec cette assertion, à mon avis injustifiée, car je ne pense pas que la France soit une société raciste. 

Les gilets jaunes ont peut-être aussi contribué à l’idée que la violence paie... et par là-même banalisé la violence

Pourquoi ?

Il existe des enquêtes poussées sur les valeurs des Français et des Européens dans lesquelles on pose par exemple des questions sur les personnes qu'on ne voudrait pas avoir pour voisins. Parmi les types de personnes qui sont cités, il y a «  les étrangers », «  les musulmans », etc… Il n'y a qu'une petite minorité de Français qui disent qu'ils ne pourraient pas avoir pour voisins des étrangers ou des musulmans… Alors que dans des sociétés qui n'ont jamais été coloniales comme les sociétés des pays de l'Est, c'est une grande majorité. 

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La perception collective est construite sur l'idée que l'on est dans une société structurellement raciste, mais l'expérience individuelle est beaucoup moins probante ? 

Évidemment, le sentiment de discrimination individuelle est plus fort chez les jeunes d'origine étrangère, mais seule une minorité de jeunes d'origine étrangère se disent discriminés. On peut se sentir comme appartenant à un groupe discriminé, même si on ne se sent pas soi-même discriminé… Beaucoup d'études montrent qu'il y a clairement une discrimination à l'embauche, mais dans la suite de la carrière, il n'y a plus de discrimination, que ce soit en termes de salaire ou de promotion. Ceci me laisse penser qu'il ne s'agit pas à proprement parler d'une discrimination raciste, mais plutôt d'une discrimination statistique… 

N'assiste-t-on pas à une banalisation de la violence en général ? 

Il y a une banalisation de la violence, même si sur le très long terme on constate une baisse de la violence à travers les siècles. Toujours lors de cette enquête pour l'Institut Montaigne, nous avions posé des questions sur les actes de violences politiques. Il en ressortait une tolérance assez élevée des jeunes à l'égard des formes de violences politiques comme entrer de force dans un ministère, interpeller violemment des élus ou même dégrader des biens publics. Les gilets jaunes ont peut-être aussi contribué à l'idée que la violence paie... et par là-même banalisé la violence. 

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Il faudrait une révolution culturelle de l'école… qui n'arrivera pas

Il y a aussi des facteurs plus structurels qui expliquent cette flambée de violences ? 

Oui, la faillite de l'école dans ces quartiers en fait partie. La plupart des jeunes qui suivent leur scolarité dans ces quartiers sont assez insatisfaits de l'école et très insatisfaits de leur orientation qu'ils vivent souvent comme subie et débouchant sur des échecs, comme une sortie précoce de l'école et des difficultés d'emploi.

Le système de l'Éducation nationale est une grosse machine bureaucratique centralisée, qui n'a pas du tout réussi à s'adapter à l'évolution des publics et à la démocratisation de l'accès aux études secondaires, phénomène qui a fortement diversifié le public culturellement et socialement. Le modèle qui fonctionnait bien pour les jeunes bourgeois ou les classes moyennes, marche beaucoup moins bien avec ces jeunes-là. De surcroît, les profs sont très mal formés sur le plan pédagogique, voire pas formés du tout et on envoie dans ces cités les jeunes profs sans expérience. Tout ça fonctionne très mal.

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On constate aujourd'hui un effritement de tout ce qui peut représenter l'autorité de l'État incarné, que ce soit l'élu, le policier, le prof… Comment analysez-vous cette défiance à l'égard de l'autorité ? 

La situation est un peu paradoxale car on ne peut pas dire que dans la population générale, il y ait un rejet de l'autorité, il y a plutôt au contraire une demande d'autorité. Ceci dit, on peut parler d'une défiance généralisée. La France est une société de défiance, et toutes les institutions sont concernées : les institutions politiques, les médias et évidemment la police. Il n'existe plus de courroie de transmission politique chez les jeunes, de manière d'accéder à leurs frustrations, à leurs demandes, à leur rancœur… car 68 % d'entre eux considèrent que les hommes politiques sont corrompus.

Dans les années 50 ou 60, le parti communiste était présent dans ces banlieues et socialisait une partie de la jeunesse populaire pour exprimer des revendications… ça n'existe plus du tout. Depuis qu'il n'y a plus de relais institutionnels à l'expression des aspirations, des craintes ou des colères des jeunes, elles s'expriment de manière brute et de manière souvent violente. 

Cette politique de la ville avait pour objectif de créer de la mixité sociale et le résultat est exactement inverse. On a créé des ghettos

Comment est-ce qu'on reprend la main ? 

C'est compliqué. Sur le long terme, je pense qu'il faudrait une révolution culturelle de l'école… qui n'arrivera pas. Il faut laisser beaucoup plus de souplesse et d'initiative aux établissements scolaires pour s'adapter aux situations locales et aux publics locaux. Je serais partisan d'une grande autonomie des établissements scolaires, avec une importante évaluation de leurs résultats. C'est hélas très utopique, car les syndicats d'enseignants n'accepteront jamais une telle chose. Ils crieront à la rupture d'égalité… ce qui est totalement hypocrite, car la rupture d'égalité est déjà là, le modèle uniforme bureaucratique génère de l'inégalité.

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On a investi des milliards dans la politique de la ville. Qu'avons-nous raté ? 

C'est un échec complet… Cette politique de la ville avait pour objectif de créer de la mixité sociale et le résultat est exactement inverse. On a créé des ghettos. Cela est en partie lié à la politique du logement social, qui sédentarise des gens pauvres dans des lieux où ils sont tous concentrés. Ceux qui ont des moyens ou des ambitions, s'en vont.

Il faut créer de la mobilité, y compris pour les jeunes, les aider à bouger. Il faut sortir ceux qui le peuvent, d'un environnement pathogène. C'est très important, car la mobilité géographique, c'est aussi la clé de la mobilité sociale. Reste la question de la délinquance. Sans être spécialiste du sujet, je sais que tant que certaines zones resteront des zones de trafics et de non-droit, rien ne pourra être résolu.

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