samedi 16 mars 2024

Ces flux migratoires arrangent bien les italiens qui n’ont pas d’effort à faire pour s’en débarrasser surtout avec « ces Frères d'Italie qui est un parti politique italien d'extrême droite, dirigé par Giorgia Meloni depuis 2014. La formation est créée en décembre 2012, à la suite d'une scission entre le Peuple de la liberté et le courant national-conservateur de l'ancien parti Alliance nationale. Son premier président est Ignazio La Russa.

 

Briançon au bord du chaos migratoire

REPORTAGE. Confrontée à des vagues de migrants arrivant d’Italie, la préfecture des Hautes-Alpes improvise alors que les associations se déchirent entre bénévoles et radicaux.

De notre envoyé spécial Erwan Seznec

Publié le 16/03/2024 à 09h35

En août 2023, à Briançon (Hautes-Alpes), l’association Les Terrasses solidaires doit fermer et évacuer provisoirement son bâtiment, qui ne peut accueillir tous les nouveaux arrivants. © Eric Camoin/PhotoPQR/La Provence/MaxPPP

Une préfecture qui affrète des bus pour permettre à des étrangers en situation irrégulière de s'enfoncer plus avant dans le territoire français, des associatifs qui conspuent les forces de l'ordre tout en les appelant régulièrement au secours, des équipements de montagne qui passent plusieurs fois la frontière sur le dos de différents migrants, des bénévoles qui se déchirent… Briançon (Hautes-Alpes) était depuis longtemps la sous-préfecture la plus haute de France (1 300 mètres). C'est désormais également la ville où le bricolage institutionnel dans la gestion de la crise migratoire atteint des sommets inédits.

Jusque-là, quelques individus seulement tentaient leur chance par le Briançonnais chaque année. En 2017, ils ont été 1 300. C'est cette même année qu'a ouvert le refuge des Terrasses solidaires. L'année suivante, ils étaient 5 800. Désormais, le décompte se fait à la semaine, avec des pointes de 250 à 300 arrivées hebdomadaires pendant l'été 2023 aux Terrasses, prévues pour 85 personnes.

Contrôles policiers très stricts

Le chemin qui y mène est, à sa manière, balisé. Les migrants arrivent par le train à la gare d'Oulx, côté italien. À peine descendus, ils se dirigent sans hésitation vers le refuge Fraternità Massi, à 400 mètres, géré par une ONG catholique. « L'adresse était déjà en mémoire dans le téléphone d'un migrant à Lampedusa ! » raconte une source policière.

Là, les bénévoles fournissent à ceux qui en ont besoin des équipements de montagne. S'ils arrivent à franchir la frontière, les migrants les restitueront aux Terrasses solidaires, et des bénévoles les rapporteront à Fraternità Massi. Si les chaussures de randonnée parlaient, certaines, à Briançon, pourraient raconter de nombreux passages.

Des migrants prennent le car depuis Oulx, en Italie, en septembre 2023, pour rejoindre Clavière, à la frontière. À partir de là, ils vont tenter de gagner Briançon à pied par des sentiers. © Matteo Secci/Zuma Press/MaxPPP

Les sentiers de randonnée, en France, sont classés de T1 (facile) à T6 (très difficile). Sur l'échelle officieuse des sentiers de migration, la route Oulx-Briançon serait une sorte de niveau T4, exigeant mais réalisable. Prendre un TGV à destination de Paris en gare d'Oulx semble plus facile, mais mieux vaut ne pas y penser. En ce moment, cette voie, qui passe par Modane, est coupée à la suite d'un effondrement dans la vallée de la Maurienne. Un service de cars de substitution a été mis en place. Les contrôles policiers pour monter à bord sont très stricts, côté français comme côté italien.

 Refuges pour migrants : Oulx et Briançon, les faux jumeauxPragmatisme toujours : les sans-papiers arrêtés sur le chemin de Modane par les carabinieri sont en général réorientés vers la route du Montgenèvre. Les fourgons de police poussent parfois la courtoisie jusqu'à les déposer à Oulx ! Tout est fait, en résumé, pour couper une route trop facile (le TGV direct Milan-Paris) et rendre l'autre exigeante, mais pas au point de créer un embouteillage côté italien.

Policiers, gendarmes et douaniers patrouillent sur la route Oulx-Briançon, mais les chemins de montagne, de part et d'autre, restent ouverts. Le col de l'Échelle (Hautes-Alpes) et le col de Larche (Alpes-de-Haute-Provence) constituent des alternatives risquées, car le terrain est difficile. Subtil dosage.

Le goutte-à-goutte pour éviter la saturation locale

Une fois à Briançon, embarquer à bord du train de nuit pour Paris ou d'un car pour Marseille (Bouches-du-Rhône) ne pose plus de problème. Au contraire. Le but de la préfecture des Hautes-Alpes comme de la mairie de Briançon est d'organiser le goutte-à-goutte pour éviter la saturation locale. « Pour une commune comme la nôtre, 300 migrants, c'est beaucoup, expose Arnaud Murgia, maire (divers droite) de Briançon. Rapporté à la population de Paris, cela représenterait 60 000 personnes. »

 Cette France qui ne sait plus que faire d'« eux » C'est la raison pour laquelle la préfecture, dans les moments de saturation connus en 2021 et 2023, a affrété des cars pour clandestins à destination de Grenoble (Isère), de Lyon (Rhône) ou de Marseille. Le tout après avoir poursuivi en justice pour « aide à la circulation d'un étranger sur le territoire français » l'association Les Terrasses solidaires, qui avait fait la même chose en 2021…

Fin août 2023, face à l’afflux de clandestins à Briançon (Hautes-Alpes), des cars sont affrétés spécialement pour les transférer vers d’autres villes. © Eric Camoin/PhotoPQR/La Provence:MaxPPP

Seuls les étrangers interpellés tout près de la frontière sont reconduits en Italie – du moins s'ils ne sont pas mineurs ou malades. Ceux qui sont descendus jusqu'à la ville y circulent librement. Ils se montrent peu dans les rues de Briançon. Ce n'est pas par peur de la police – elle saurait où les trouver si elle voulait les arrêter. « Nous n'intervenons aux Terrasses solidaires que lorsque les bénévoles nous appellent pour du maintien de l'ordre », explique le commissaire Jérémie Bosse-Platière, directeur interdépartemental de la police nationale des Hautes-Alpes.

« On y casse du flic par principe »

Les Terrasses solidaires font figure de structure modèle dans le registre de la prise en charge des migrants. Cette bâtisse avec une vue sur la vallée est la propriété d'une association soutenue par le fonds Riace, du nom de ce village de Calabre qui a accueilli des migrants. Le fonds a été créé par Olivier Legrain, un entrepreneur devenu millionnaire par le biais d'une opération de rachat avec effet de levier sur Materis, une filiale de Lafarge.

 Européennes : qui est Fabrice Leggeri, l'ancien patron de Frontex, nouvelle prise de guerre du RN ? Retiré des affaires, il s'est fait philanthrope, sans oublier les vertus d'un bon management. « Nous faisons partie d'une chaîne de solidarité qui prend en charge les exilés, détaille Frédéric Meunier, responsable de Riace, mais nous sommes aussi dans un écosystème qui se structure et a dépassé le stade de la gestion de squats. » Avec neuf salariés et plusieurs centaines de bénévoles à l'année, Les Terrasses assument de facto une mission de service public. Pour Frédéric Meunier, il ne fait aucun doute que le refuge va se pérenniser. L'associatif s'offre le luxe d'appeler l'État à sortir de l'improvisation et à faire preuve de « davantage de lucidité ».

Qui ? Combien ?
En 2017, 1 300 migrants ont transité par Briançon. En 2018, ils étaient 5 800. À l'été 2023, jusqu'à 300 arrivées hebdomadaires ont été enregistrées. Il s'agit d'hommes à 90 %, voire plus. Leur provenance varie en fonction du contexte international. Majoritairement afghans et iraniens en 2020, subsahariens l'année suivante, les migrants arrivaient l'an dernier du Maghreb à près de 50 %.

La sphère caritative, du reste, n'est pas elle-même à l'abri des tensions et des fractures. Yann (pseudonyme), étudiant dans une université du Grand Ouest, a été bénévole aux Terrasses solidaires. Désabusé, il ne compte pas y retourner. « On y casse du flic par principe, mais on appelle le peloton de gendarmerie de haute montagne quand ça devient sérieux en montagne. On déblatère sur le racisme d'État, mais on ne met pas les noirs et les Arabes dans les mêmes dortoirs pour éviter les bagarres… »

Le jeune homme se souvient d'avoir entendu une étudiante grenobloise sermonner une bénévole de Briançon en âge d'être sa mère qui avait rappelé à l'ordre un migrant parce qu'il jetait ses ordures à côté de la poubelle. L'étudiante trouvait cette injonction néocoloniale…

Poussés par la guerre et la misère ?

En décembre 2023, le maire a fait évacuer un squat installé dans un ancien dispensaire médical. Il était occupé par des No Border radicaux, mis à l'écart par les autres bénévoles. « Ils ont tout cassé à l'intérieur, les locaux étaient dans un état de saleté repoussante », se souvient le commissaire Bosse-Platière. Portrait-robot du squatteur : « Une sorte de saisonnier de l'ultragauche, très jeune, qui se cherche un combat. »

« Aujourd'hui ici, demain à Notre-Dame-des-Landes… Aucun des No Border n'est briançonnais », confirme le maire, conscient que sa commune est devenue une étape pour divers activistes, qui se soucient peu du sort des migrants. Le Point en a rencontré trois, parmi ces derniers, sur la route entre Montgenèvre et Oulx. Ils étaient tunisiens, jeunes, en bonne santé. L'un d'eux parlait correctement anglais. Un autre tentait de rejoindre son frère à Birmingham.

Immigration : l'éternel biais français de la culpabilitéLes arrivées fonctionnent par vagues. En 2023, les Maghrébins étaient majoritaires. Dans un pointage fait en 2019 aux Terrasses Solidaires, 89 % des arrivants venaient de Guinée, de Côte d'Ivoire, du Mali et de Gambie. L'année suivante, les Subsahariens n'étaient plus que 15 %, derrière les Afghans (47 %) et les Iraniens (23 %).

D'année en année, quelques constantes : à une écrasante majorité (de 90 à 98 %), ce sont des hommes, dont un quart de mineurs. Poussés par la guerre et la misère ? Les humanitaires aiment le penser, mais la réalité est plus complexe. Le PIB par habitant de la Côte d'Ivoire a doublé en vingt ans (1 200 dollars en 2003, 2 400 dollars en 2023). Idem au Mali.

Briançon illustre plutôt l'analyse de Stephen Smith dans son livre La Ruée vers l'Europe (Grasset, 2018). Le développement économique alimente la migration davantage que ne le font la guerre et la pauvreté absolue. Il faut une mise de départ pour prendre la route.

« La stratégie claire de guerre hybride » de la Russie

Certes, bénévoles – et gendarmes ! – récupèrent souvent, dans les Alpes françaises, des migrants en hypothermie, mais ces vies sauvées sont mises en jeu sur un échiquier qui dépasse Briançon. En mai 2023, le ministre italien de la Défense, Guido Crosetto, a fait une déclaration passée inaperçue en France. Il a accusé la Russie d'avoir « une stratégie claire de guerre hybride », consistant à faciliter le passage de dizaines de milliers d'Africains du Sahel vers l'Union européenne, dans l'espoir de déstabiliser les pays qui soutiennent l'Ukraine.

 Nicolas Bay : « Reconquête ! sera le seul vote utile pour battre Macron, et non le RN » Le Modern War Institute, de l'académie militaire américaine de West Point, le confirme, dans une note du 30 novembre dernier. En 2023, « l'Italie a été confrontée à une vague de migrants venant pour la plupart de pays tenus par des juntes pro russes comme le Niger, le Burkina Faso, le Mali et la Centrafrique », ainsi que de pays où le groupe Wagner et le renseignement extérieur russe (le GRU) sont actifs.

Au col de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, en novembre dernier, des migrants se font arrêter par la police aux frontières. © Raphaël Krafft/Radio France

« C'est un sujet qui dépasse très largement ma commune », martèle Arnaud Murgia. L'élu est remonté contre les No Border qui l'ont menacé de mort, mais il ne jette la pierre ni aux Italiens qui laissent passer les migrants – « ils n'ont aucune raison de les retenir » – ni aux migrants eux-mêmes – « ils ne font que passer ».

Le maire est conscient que, avec le retour des beaux jours, le compteur des arrivées peut encore s'affoler. Ex-secrétaire d'État chargé de la ruralité, le député Renaissance de la 2 e circonscription des Hautes-Alpes, Joël Giraud, partage son diagnostic. « Les élus des Hautes-Alpes ne maîtrisent pas les flux. Il faut parler avec les Italiens, la solution n'est pas chez nous. » Mais où est-elle, en définitive ? C'est toute la question.

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Coïncidence (peut-être) depuis 2017 et l’élection et réélection en 2022 de notre petit président bourgeois parvenu et de sa « macronnie » fantôme ces flux migratoires vers cette ville venant d’Italie « EXPLOSE » !?

Mais même avec ce sujet épineux et justement grave qui risque de ce confirmer avec l’élection Européenne ou les Français votent peu car pas nationale ce qui peut justement changer pour le RN de M.LE PEN « qui a le vent en poupe » logique et être élue majoritairement par les FRANÇAIS lambda qui n’osent pas le dire mais n’en pensent pas moins « car ce n’est pas bien ce politiquement incorrect » hypocrite pour contre carrer la mauvaise  politique de notre président bavard et ses gouvernements de pattes cassées depuis 2017 même sur des sujets hyper graves comme la guerre Russo Ukrainienne qui piétine et dont ces pauvres gens souffrent car lui ne sachant plus quoi dire obligé de changer d’avis comme il change de chemises tout comme ces flux migratoires qui deviennent un fléau dans notre pays et grandes villes comme PARIS sa couronne ou dans des petites villes ou moyennes de province comme Briançon voir Dijon ou autres dont les listes s’allongent pouvant tenir sur un bottin de téléphone il n’y a pas qu’à Marseille ou Lyon  il suffit de demander ou populations des citées de celles-ci comme dans le 93 ou 94 par exemple d’IDF qui subissent ces problèmes de migration ou délinquances diverses avec l’insécurité liées à celles-ci !?

Car notre président et sa clique de politiciens qui nous gouvernent si mal oublient complètement les Français « d’en bas ou de peu » qu’il dédaigne d’ailleurs et donc gouvernent mal et ne nous protègent pas assez car en insécurité quotidienne dans leurs vies de tous les jours !?

Tant pis car c’est nous qui votons et nous l’avons mérité mais il ne faudra pas venir pleurer après si cela empire car c’est bien parti !?

Jdeclef 16/03/2024 12h42

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