U n véritable coup de tonnerre. Quand Emmanuel Macron a annoncé la
dissolution de l'Assemblée nationale dans la foulée de son revers aux
européennes, le président a pris de court l'ensemble des forces
politiques . « Cette décision est grave, lourde, mais c'est avant tout,
un acte de confiance. […] La France a besoin d'une majorité claire pour agir
dans la sérénité et la concorde », a déclaré le président.
Les élections législatives se tiendront le 30 juin pour le premier
tour et le 7 juillet pour le second. Une décision qui a laissé
pantois les Français. Benjamin Morel, maître de conférences en droit
public à l'université Paris Panthéon-Assas et docteur en science politique,
livre son analyse au Point .
Le Point : Quelle a
été votre réaction, dimanche soir, à l'annonce de la dissolution de l'Assemblée
nationale par le président ?
Benjamin Morel : J'ai été étonné, comme tout le monde.
C'est d'ailleurs la principale qualité de ce coup. Emmanuel Macron nous
lance dans une course de vitesse, de stupeur, en espérant que les oppositions,
tel le lapin pris dans les phares de la voiture, ne puissent se mobiliser pour,
in fine, obtenir une majorité. Ce n'est par ailleurs pas un hasard si les
oppositions n'avaient pas anticipé cette dissolution. C'est un pari risqué,
pour ne pas dire extrêmement aléatoire, de la part du président. Enfin, les
chances de succès de ce coup ne sont pas élevées.
Pascal
Perrineau : « La décision de Macron est solitaire, hâtive et
irraisonnée » Est-ce un aveu de défaite pour l'exécutif ?
Avec sa majorité relative et son incapacité à l'élargir, cet aveu de défaite
était déjà acté. Mais il reste à savoir comment le président peut de nouveau
avoir les moyens de gouverner. Or, cette dissolution pour se sortir de la nasse
est tout de même relativement étonnante.
Selon certains, l'Élysée agirait ainsi pour que le RN, une fois
au pouvoir, se ridiculise, que les Français le constatent et qu'ils reviennent
vers les forces politiques traditionnelles en 2027. Croyez-vous qu'une telle
stratégie puisse fonctionner ?
J'y crois modérément pour au moins trois raisons. Premièrement, un président
qui souhaiterait un jour se représenter ou prendre la tête du Conseil européen,
par exemple, n'a pas intérêt à laisser les rênes de Matignon au RN. Cela ferait
tache sur sa carte de visite. Or, c'est quelque chose qui compte beaucoup pour
Emmanuel Macron. Deuxièmement, au vu des projections, il est tout sauf évident
que le RN puisse réunir une majorité absolue à l'issue de ces prochaines
élections. Troisièmement, dire que le RN se ridiculiserait au pouvoir, c'est
une gageure.
Prenez l'exemple de Giorgia Meloni. Au pouvoir depuis un an et demi, quand
bien même la cheffe du gouvernement italien n'applique pas son programme
migratoire ou ne donne pas satisfaction à ses électeurs sur ses sujets de
prédilection, on ne peut pas dire que Giorgia Meloni est dans les choux au vu
de son score aux européennes. [Son parti Fratelli d'Italia est arrivé en tête
du scrutin en Italie, avec 28,8 % des suffrages, NDLR.]
Dissolution :
« L'absence de majorité claire est le scénario le plus probable »
Quelle pourrait être la stratégie d'Emmanuel Macron pour réunir une
majorité élargie ?
Son idée est de faire une campagne éclair sans union de la gauche . C'est la
gauche qui a les clés en la matière. Elle sera peut-être la perdante mais
elle est l'élément charnière de ces élections. Les circonscriptions Nupes, dans
le cadre d'une union de la gauche, sont très difficilement expurgeables.
Certaines tomberont, mais ces circonscriptions sont plutôt bien tenues. En cas
de division, les probabilités que la gauche ne soit même pas au second tour
sont élevées
Donc, les députés LR, socialistes et Écologistes, en cas de division de la
gauche, ont tout intérêt à passer un accord avec Renaissance pour survivre.
Emmanuel Macron a ainsi l'espoir de construire une majorité plus large.
Dernier élément du pari, pour les seconds tours, les candidats face au RN
bénéficieront d'un sursaut républicain. Ainsi, Emmanuel Macron pourrait
rassembler une majorité absolue. Une stratégie audacieuse et peu
probable : la gauche semble avoir quelques instincts de survie.
Pourquoi les partis de gauche ont-ils intérêt à s'unir ?
Sans accord à gauche, il n'y aura ni groupe communiste ni groupe EELV. Il y
aura peut-être un groupe socialiste et un tout petit pour La France insoumise.
Donc s'ils veulent sauver leur peau, ils ont besoin les uns des autres.
Acculé dans les urnes,
Macron renverse la table
Un scénario avec une majorité Rassemblement national à l'Assemblée
nationale vous semble-t-il envisageable ?
Selon moi, quatre scénarios se dégagent, avec tout de même beaucoup
d'incertitudes. Le scénario le plus probable est une union de la gauche. Une
alliance peut-être bancale mais existante, au moins pour les circonscriptions
Nupes sortantes. Cette union diviserait par 1,5, voire 2, le nombre de députés
de gauche. Mais il en resterait. En même temps, le nombre de députés RN
augmenterait et on aurait toujours une majorité présidentielle relative. Dans
ce scénario, les députés macronistes auront pu faire campagne et les députés
Horizon et MoDem en voudront encore un peu plus au chef de l'État, ce qui ne
l'aidera pas pour gouverner.
Deuxième hypothèse en matière de probabilité, c'est la potentielle réussite
du pari d'Emmanuel Macron avec des soutiens de députés LR ou de gauche. Mais
ces derniers ne seront jamais vraiment des alliés, donc le président ne
sortirait pas de la nasse.
Le parti anti-Macron,
grand gagnant des européennes
La troisième option, c'est une majorité RN. Cette majorité pourrait diriger
le pays pendant trois ans. Je ne crois pas en une majorité absolue RN, mais
quelques députés LR peuvent leur venir en soutien. C'est une possibilité.
Le quatrième scénario serait qu'il n'y ait pas de majorité du tout. Or,
notre Constitution est construite pour des majorités relatives. Si la gauche et
le RN ont à eux deux une majorité absolue et votent ensemble une motion de
censure, alors tout Premier ministre peut être renversé. Et à ce moment-là,
nous serions en crise politique larvée jamais connue.
Emmanuel Macron peut-il être poussé à la démission ?
Théoriquement, oui. Historiquement, il existe deux manières de pousser un
président à la démission : soit en rejetant tous les budgets, soit en
rejetant tous les gouvernements. À présent, personne n'y aurait vraiment
intérêt. Le Rassemblement national et la gauche n'ont pas envie de passer comme
étant des partis qui souhaitent renverser les institutions. Mais il peut y
avoir une bataille sur le nom du Premier ministre en cas de cohabitation.
Dissolution :
Braun-Pivet n'approuve pas la décision de Macron, et le fait savoir Marion
Maréchal s'est montrée ouverte à une alliance avec le Rassemblement national
pour les législatives. Une proposition qui ne semble pas convaincre dans les
rangs lepénistes. Le RN peut-il refuser ces appels à l'union ?
Je pense que le RN n'y trouverait pas d'intérêt. L'existence de
Reconquête ! ne les empêche pas d'accéder aux seconds tours dans la
plupart des circonscriptions visées. Ce faisant, Reconquête ! représente
un apport de voix supplémentaire. Mais comme leurs candidats sont très rarement
qualifiés au second tour, le RN n'a pas le même problème que la gauche.
D'ailleurs, signer une alliance de ce type-là signifie potentiellement
renforcer Reconquête !. Ce n'est pas dans l'intérêt du RN. Mais ils n'ont
pas non plus intérêt à leur faire la courte échelle : Reconquête !
les modernise. Grâce à eux, le RN n'est plus le parti le plus à droite. Un vote
d'un électorat centriste devient alors plus ou moins acceptable.
Au vu des scores de la gauche dimanche soir,
avec 13 sièges pour le PS-Place publique et 9 sièges pour
LFI, la hiérarchie des forces à gauche a-t-elle été renversée ?
Non, pas fondamentalement. L'électorat qui se mobilise aux européennes est
différent de celui de la présidentielle. Aux européennes, les CSP + et les
retraités de centre gauche votent souvent pour Europe Écologie-Les Verts. Cette
fois-ci, cet électorat s'est replié sur un vote en faveur de Raphaël
Glucksmann, mais pas forcément par conviction. Or, le centre gauche ne dispose
pas de réserve électorale, tandis que LFI possède des ressources parmi les
abstentionnistes, notamment parmi les classes populaires. Mais il pourrait y
avoir un rééquilibrage dans la répartition des circonscriptions, qui étaient
favorables en 2022 à LFI.À Raphaël
Glucksmann : que va-t-il faire de son succès ?
Selon vous, qui sont les grands perdants de cette dissolution ?
À ce stade, les grands perdants sont les partis de gauche, qui sont le moins
en ordre de bataille. Jean-Luc Mélenchon a une stratégie qui vise à bétonner
l'électorat des quartiers en en faisant des tonnes pendant ces élections
européennes, pour ensuite se républicaniser avant le prochain scrutin
présidentiel. Une stratégie qu'on peut qualifier de cynique, de problématique,
mais pas inintéressante.
Mais, avec ce coup imprévu d'Emmanuel Macron, après avoir autant polarisé le
débat, Jean-Luc Mélenchon se retrouve dans une position délicate. Une alliance
des gauches devient bien plus complexe. Ainsi, la gauche est dans une situation
compliquée. La majorité aussi, mais peut-être un peu moins.
Alors là : grâce au président
qui comme d’habitude car ne sachant pas quoi faire avec ce déferlement de cette
extrême droite RN Lepeniste pourtant prévisible car il a assez claironné qu’il
fallait combattre les extrêmes droite ou gauche pour faire peur aux Français « de
peu » comme il a dit n’a rien trouvé de mieux que dissoudre l’assemblée en
urgence ce qui met le souk dans nous institutions dans l’attente de nouvelles élections
législatives avec à la clef un nouveau gouvernement hypothétique avec ces
partis ringards et surtout avec une classe politique qui vont devenir élus
divers si médiocres car on les connait déjà tous car on les revoient depuis +
de 40 ans car malheureusement la qualité
de ces politiciens de tous bords est vraiment en dessous de tout avec un
chef d’état perdu depuis longtemps et peut être la fin de cette « macronnie »
pour enfin changer d’orientation politique en 2027 puisque hélas on doit
supporter celui-ci jusque là c’est dommage car à l’étranger La France avec ce
nouvel avatar compte de moins en moins au niveau international !?
Il faudrait et c’est une
priorité que les Français réapprennent à voter et choisir correctement pour des
politiciens de tous bords mais compétents il y en a surement encore en ne se
laissant pas avoir par ces aboyeurs de foire qui peuplent trop notre ASSEMBLEE
NATIONALE car il y a un gros ménage
salutaire à faire (car ceux en place ne valent pas tripette) mais n’ayant aucun
amour propre se verraient bien revenir ce qui est malheureusement la vie politique
de cette Veme république de bien-pensant donneurs de leçons depuis 66 ans usée
qui ne profitent car nos dirigeants de plus en plus médiocres le dernier en place
tenant la palme de son inutilité et surtout incompétence désolé de le dire puisqu’indirectement
à cause de lui beaucoup trop de Français
se sont jetés dans les bras des extrêmes RN/LFI et cette NUPES poubelle car
voulant un changement qu’ils réclament depuis + de 40 ans !?
(ALORS AUX URNES MAIS MIEUX
QUE D’HABITUDE SI POSSIBLE !)
Jdeclef 11/06/2024 09h38LP
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire