Pas de quartier pour la prostitution
D’un point de vue politique, la pénalisation serait d’une grande hypocrisie. D’un côté, la prostitution est légale, soumise à l’impôt, mais de l’autre on viendrait donner une amende aux clients, ça n’a pas de sens. D’autant qu’en pratique, c’est un échec cuisant. Aucun des pays ayant entrepris de pénaliser les clients des prostituées n’a obtenu de résultats satisfaisants. En Suède, seuls 450 clients ont été arrêtés en 2011, c’est dérisoire et cela n’a pas permis de faire reculer la prostitution d’un pouce ni de lutter efficacement contre la traite des êtres humains.
L’une des conséquences directes, c’est que les clients auraient peur de l’amende de 1.500 euros prévue dans le texte initial, mais cela ne les dissuaderait pas de recourir au sexe tarifé. Il y aurait certes moins de clients, mais les relations sexuelles seraient soumises à leurs conditions, et le rapport de force serait en leur faveur, avec un risque réel de recul du port du préservatif.
Au final, des femmes déjà précarisées le seraient encore plus.
Prostitution: «Pénaliser les clients reviendrait à pénaliser les prostituées»
INTERVIEW - Esther Benbassa, vice-présidente de la Commission spéciale
du Sénat, explique à «20 Minutes» pourquoi le Sénat a rejeté la pénalisation
des clients des personnes prostituées…
C’était l’une des mesures phares de la
proposition de loi, mais elle a été retoquée. Ce mardi, les membres de la
Commission spéciale du Sénat ont adopté la loi renforçant la lutte contre le
système prostitutionnel, après l’avoir vidée de sa mesure la plus forte portant
sur la pénalisation des clients des personnes prostituées. Une décision qui
réjouit les associations d’aide aux travailleuses du sexe, qui combattaient
cette mesure depuis plusieurs années. Esther Benbassa, vice-présidente de la
Commission spéciale du Sénat, sur les raisons qui ont poussé le Sénat au
retoquage.Pourquoi avoir voté contre la pénalisation des clients?
C’est une mesure qui allait plonger les personnes prostituées dans une plus grande précarité. Cette décision est le fruit d’une réflexion basée sur l’écoute. Des mois durant, nous avons auditionné au Sénat de nombreuses personnes prostituées et associations d’aide aux travailleurs du sexe. Je suis également allée à leur rencontre à Belleville ou encore au Bois de Boulogne, entendre tous ces témoignages qui unanimement rejetaient la pénalisation du client.D’un point de vue politique, la pénalisation serait d’une grande hypocrisie. D’un côté, la prostitution est légale, soumise à l’impôt, mais de l’autre on viendrait donner une amende aux clients, ça n’a pas de sens. D’autant qu’en pratique, c’est un échec cuisant. Aucun des pays ayant entrepris de pénaliser les clients des prostituées n’a obtenu de résultats satisfaisants. En Suède, seuls 450 clients ont été arrêtés en 2011, c’est dérisoire et cela n’a pas permis de faire reculer la prostitution d’un pouce ni de lutter efficacement contre la traite des êtres humains.
En quoi la pénalisation des clients impacterait les prostituées?
Ce serait la voie ouverte à la précarisation et à l’isolement. Les prostitués, hommes ou femmes, seraient poussés à travailler sur Internet, à recevoir à domicile ou dans des zones reculées. Pénaliser les clients reviendrait à pénaliser les prostituées. C’est tout un réseau d’aide qui leur serait moins accessible, à l’image de l’Association du Bus des femmes, qui assure des permanences mobiles dans les rues de Paris et sa région pour assurer information, prévention et écoutes aux personnes prostituées.L’une des conséquences directes, c’est que les clients auraient peur de l’amende de 1.500 euros prévue dans le texte initial, mais cela ne les dissuaderait pas de recourir au sexe tarifé. Il y aurait certes moins de clients, mais les relations sexuelles seraient soumises à leurs conditions, et le rapport de force serait en leur faveur, avec un risque réel de recul du port du préservatif.
Au final, des femmes déjà précarisées le seraient encore plus.
La pénalisation est inefficace et
favorisera encore plus la clandestinité et avec internet cela augmentera
exponentiellement!
C'est en effet le "plus vieux
métier du monde", avoir supprimé les "maisons closes " a été une
erreur et n'a rien empêché, si ce n'est en plus que mettre les prostituées
dehors à la vue de tout le monde et travaillant dans des conditions qui laisse
à désirer en matière de santé et sécurité précaire pour les clients et elles
même!
Il ne faut pas se voiler la face en
tombant dans le piège des biens pensants hypocrites ou moralistes de tous poils!
Les pays encadrant la prostitution en
maison dédiée à cet effet y gagne sur tous les tableaux, pour le coté
sécuritaire et sanitaire des prostituées et des clients ce serait bien
meilleur, de plus l'état qui cherche de l'argent par tous les moyens pourrait
en plus taxer ces établissements "de plaisir" comme les maisons de
jeu, casino et autres (ce n'est pas pour
cela qu'il serait proxénète) et la surveillance de la prostitution
clandestine filière et autre serait plus ciblée et facilité pour son
éradication!
Et puis simplement, les nuisances
liées à cette activité seraient nettement moindre!
Car ce métier qui est un besoin pour
une certaine catégorie de population, n'est pas pire que de vouloir ouvrir
des "salles shoot pour les drogués"?!
Alors en France si on cessait
d'écouter les" biens pensants moralistes, donneurs de leçons" et si
on faisait preuve de bon sens que l'on perd hélas chaque jour a cause de ces
associations diverses qui pullulent dont une majorité ne servent à rien, si ce
n'est que "semer la zizanie", comme un 2 éme pouvoir virtuel en
France, on ne s'en porterait pas plus mal et le pays qui végète et régresse
irait mieux!
jdeclef10.07.2014 -
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