jeudi 2 janvier 2020

Comme quoi les menaces de D.TRUMP n'ont eu aucun effet sur le dictateur Nord coréen, qui a attendu que la baudruche se dégonfle...


Ce qu'on ne dit pas sur la Corée du Nord

Un pays corseté par le socialisme et un leader supervisant l'agriculture et l'industrie, telle serait l'économie nord-coréenne. La réalité est plus nuancée.

Si le régime politique en Corée du Nord apparaît comme monolithique et irréformable, le système économique est en profonde mutation. L'ouvrage du Pr Byung-yeon Kim est indispensable, car il est l'un des premiers, en anglais, à synthétiser l'ensemble des données économiques disponibles sur la Corée du Nord et à offrir un cadre analytique pour comprendre le pays, ce qui permet d'écarter bon nombre d'idées reçues.
Une première idée reçue est que l'économie nord-coréenne demeure une économie socialiste typique de l'ancien bloc soviétique. Cela était vrai pour le modèle initial théorique, mais le système nord-coréen s'en est très rapidement écarté. Il est tout d'abord associé à une idéologie politique propre, le Juche (ou Djoutché), qui vise à garantir l'autonomie nationale en limitant toute interférence tant soviétique que chinoise. Ensuite, contrairement au modèle soviétique, qui s'appuyait sur un socialisme dit scientifique qui rassemblait et analysait un maximum de données en provenance des entreprises et des industries, afin de planifier au mieux l'économie, le modèle nord-coréen a toujours manqué de moyens pour collecter ces données et de compétences pour les analyser. À l'inverse, le modèle repose sur des mobilisations de masse, sur des incitations morales plutôt que matérielles et sur le rôle central du dirigeant. Citons à titre d'illustration le fonds Juseok, utilisé à la discrétion du dirigeant à partir de la fin des années 1970 pour financer des entreprises et des industries ciblées en contournant la bureaucratie, tout comme les nombreux conseils prodigués par le dirigeant, lors de ses visites de terrain, à des fins de propagande politique. Il en résulte un système de planification hasardeux dépendant de considérations politiques.

Centralisation politique, décentralisation économique

Une deuxième idée reçue est que l'économie nord-coréenne ne se réforme pas. Après d'importants rappels historiques, l'auteur analyse l'effondrement du système économique national au début des années 1990. Depuis près de trente ans, la Corée du Nord a dû s'adapter en acceptant l'introduction partielle de l'économie de marché, la décentralisation du processus de planification, la création de zones économiques spéciales visant à attirer les capitaux étrangers ou encore la libéralisation partielle de son économie à travers des privatisations de fait. L'État nord-coréen n'est plus en mesure d'assurer les besoins de la population comme l'exige un système socialiste idéal. La distribution publique ne couvrirait aujourd'hui qu'un quart des besoins de nourriture des Nord-Coréens, qui doivent donc s'approvisionner sur les marchés privés. Les ménages nord-coréens recevraient plus de 60 % de leurs revenus de l'économie informelle et y dépenseraient 70 % de ces revenus, ce qui ne laisse qu'un faible pourcentage de dépenses dans les réseaux de vente officiels.
Une troisième idée reçue est que l'État, et en particulier le dirigeant Kim Jong-un, contrôle l'ensemble du système économique. Or, la centralisation politique totale s'associe à une forte décentralisation économique. Premièrement, les quatre institutions clés de la Corée du Nord – le parti, l'armée, le gouvernement central et les gouvernements régionaux – sont en compétition dans la sphère économique par le biais des entreprises qu'elles contrôlent. Deuxièmement, ces mêmes entreprises sont pragmatiques et permettent à une partie de leurs employés de travailler dans l'économie informelle contre une compensation financière permettant de payer les salaires des autres employés. Troisièmement, la corruption représente près de 10 % du revenu des Nord-Coréens et est acceptée par les dirigeants, car elle permet d'accroître le niveau de vie d'une grande partie des fonctionnaires tant qu'ils restent loyaux au pouvoir politique central.
Phébé – À l'origine des tensions Japon-Corée, un conflit identitaire
Une quatrième et dernière idée reçue est que l'économie nord-coréenne est autarcique. Si le commerce extérieur nord-coréen s'est effondré à la suite de la crise des années 1990, tout comme le produit intérieur brut, qui demeure inférieur à son niveau antérieur à la crise, les échanges économiques demeurent indispensables pour de nombreuses entreprises nord-coréennes. Celles-ci peuvent commercer avec l'étranger après avoir obtenu un permis de commerce, le waku, qui permet l'enrichissement d'une partie des acteurs économiques. Ce commerce est désormais presque exclusivement dirigé vers la Chine, alors que les partenaires importants étaient le bloc soviétique durant la guerre froide, le Japon dans les années 1990 ou encore la Corée du Sud dans les années 2000.
L'ouvrage est exhaustif ; cependant, on aurait souhaité que Kim analyse plus en détail la politique économique du pays depuis l'arrivée au pouvoir de Kim Jong-un. Les réformes économiques lancées par le jeune dirigeant, qui avait promis dans son tout premier discours public, en avril 2012, que les « Nord-Coréens n'auraient plus à se serrer la ceinture », sont peu mentionnées : quid des « mesures du 28 juin » adoptées en 2012 ou de la réforme industrielle du 1er avril 2013 visant à accroître la productivité agricole et industrielle en autorisant les agriculteurs et les usines à conserver le surplus de production ? De plus, l'impasse est faite sur l'impact sociologique de la transition économique en Corée du Nord – on pense notamment au rôle central des femmes dans le développement de l'économie informelle – ou sur l'impact économique des sanctions internationales, comme la résolution 2321 du Conseil de sécurité des Nations unies votée en novembre 2016, qui impose une limite aux exportations nord-coréennes de charbon.
*Antoine Bondaz
Chercheur à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS) et enseignant à Sciences Po Paris

Ce qu'il faut retenir

L'économie nord-coréenne n'est plus authentiquement socialiste. Le modèle nord-coréen s'est toujours distingué du modèle soviétique, préférant compter sur les directives de ses dirigeants plutôt que sur la planification. La crise des années 1990 a contraint le régime à introduire une part d'économie de marché à la faveur d'une économie informelle. Par ailleurs, la décentralisation économique est forte : le parti, l'armée et les gouvernements central et régionaux sont en concurrence par le biais des entreprises qu'ils contrôlent. Enfin, la Corée du Nord commerce avec l'étranger – aujourd'hui avec la Chine.
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C'est deux dirigeants : Nord coréen et U.S. ne jouent qu'a un concours à qui fait peur à l'autre de faux jetons !

En fait cet antagonisme après l'armistice de 1953 entre les deux Corées sud et nord n'a jamais éteint cet état de guerre larvée l'une soutenue par le USA l'autre par la Chine impliquée en 1953 dans cette guerre d'un autre temps !

Avec une fausse diplomatie hypocrite et ses hauts et bas en fonctions des dirigeants des pays concernés, mais surtout entre US et CORÉE DU NORD !

C'est désespérant la bêtise humaine à cause de quelques hommes de pouvoir qui n'ont rien à faire des peuples concernés bombant périodiquement leurs torses comme des coqs de combat à cause d'égos surdimensionnés !

Car ils sont dangereux pour la paix du monde déjà fragile et tous bien sur fêtent le nouvel an avec moult feux d'artifices festifs qu'on espère ne se transformera pas en autre chose de plus grave !

Jdeclef 02/01/2019 13h14CLP


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