samedi 25 janvier 2020

« Qui a bu boira » comme dit le proverbe notre justice n'est pas assez sévère !


L'ex-djihadiste Mourad Fares condamné à 22 ans de réclusion

La cour a suivi les réquisitions du parquet, qui avait requis une peine de 22 ans de prison contre l'accusé, surnommé le « sergent recruteur » du djihad.


Le mea culpa a duré plusieurs minutes. Dans le box des accusés, Mourad Fares entame un monologue : « C'est complètement fou dans quoi on s'est embarqué. J'étais sûr de moi, de mon idéologie. C'est le genre de choses qu'on ne voit que dans les sectes (…) Aujourd'hui, et même toute cette semaine, j'ai eu l'impression d'être dans un cauchemar. » Ce vendredi, et pour la première fois depuis le début du procès, Mourad Fares était invité à revenir sur les faits qui lui sont reprochés. Ainsi, la cour s'est d'abord penchée sur son rôle supposé de recruteur avant de détailler le départ sur zone de l'accusé, qui a passé un an en Syrie entre les étés 2013 et 2014, successivement membre de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL), puis du Front al-Nosra.
Poursuivi pour « participation à une association de malfaiteurs terroriste », « direction ou organisation d'une association de malfaiteurs terroriste » et « financement d'entreprise terroriste », Mourad Fares était en effet soupçonné d'avoir été un « recruteur » de premier plan, poussant de nombreux Français à quitter le territoire national pour rejoindre les rangs de l'État islamique en Syrie. S'il reconnaît avoir « facilité » le passage de plusieurs personnes, il a néanmoins rejeté le rôle de « dirigeant » qui lui était également imputé.
Mourad Fares, le « sergent recruteur » du djihad, devant la justice

« Logisticien » vs « chef de guerre »

Jeudi, plusieurs ex-djihadistes ont abondé en ce sens, nuançant le statut de commandant prêté à Mourad Fares. Plusieurs d'entre eux ont estimé qu'il avait plutôt occupé des fonctions de « logisticien » que de « chef de guerre ». Selon l'accusé, c'est bien son mentor, Omar Diaby, qui était en charge de la katiba francophone (la cellule de combattants), après avoir quitté l'EI pour rejoindre le Jabhat al-Nosra.
Ce dernier lui aurait simplement confié les rênes pendant une courte période – entre janvier et mars 2014 – en raison d'un séjour au Sénégal. « Personne ne se portait volontaire, alors avant son départ Diaby m'a dit écoute, je ne pars pas longtemps, si tu peux juste les aider, comme tu parles bien arabe », raconte Fares. Il ajoute : « il est parti, mais il n'est pas revenu aussi vite que prévu, j'ai donc accepté d'être à disposition des familles… J'ai participé activement à certaines logistiques du groupe, essentiellement du logement et sur le plan alimentaire (sic) », admet seulement Mourad Fares.
« Mourad Fares, je ne pense pas qu'il a des pouvoirs de recruteur »
La présidente fait cependant lecture de la déclaration d'un témoin cité jeudi : « Abu Hassan (le nom de guerre de Mourad Fares, NDLR) donnait de l'argent quand on en avait besoin, organisait la vie quotidienne et résolvait les problèmes qui en découlaient. » Réponse de l'intéressé : « C'est vrai que j'étais très actif, j'étais toujours disponible pour les questions de logement, pour faire une traduction, c'est peut être ça qui a pu leur faire penser que j'avais une place plus importante. »

Le « djihad 5 étoiles »

Mourad Fares a par ailleurs assuré ne jamais avoir combattu. Oui, il a bien tenu des kalachnikovs, comme on peut le voir sur des photos. Oui, il bien a tiré, mais seulement « à l'entraînement ». Oui, il a bien été appelé « à se battre »… Mais il n'hésite pas à rappeler qu'après avoir quitté l'EIIL, il est immédiatement considéré comme déserteur. L'ex-djihadiste de 35 ans décrit les exactions dont il a été témoin, des jeunes passés à tabac par l'EI, qui les soupçonnait être des espions pour le solde du régime syrien. Autant de scènes qu'il explique ne « pas avoir supportées ». Pourquoi ne pas avoir quitté la Syrie à ce moment-là ? : « Je n'étais pas encore déradicalisé. Pour moi, c'est juste ceux avec qui j'étais qui étaient des tarés, mais je ne remettais pas encore en cause l'idéologie », lance Fares.
En ce qui concerne son rôle de recruteur, il n'élude pas, mais cherche tout de même à minimiser : « C'est vrai que j'ai aidé plusieurs personnes à passer la frontière, mais ce n'était pas non plus une activité à plein temps », se défend Mourad Fares. Au sujet de son frère Youssef, qu'il reconnaît avoir tenté de faire venir sur zone, à grands coups de : « il faut que tu te bouges, le combat contre Bachar, c'est le djihad 5 étoiles », il déclare, tête baissée : « Je suis écœuré d'avoir demandé à mon propre frère de venir. J'étais tellement persuadé d'avoir fait le bon choix… Je voulais que les autres le fassent aussi. »

Le travail de déradicalisation, « je l'ai fait »

Gorge nouée et air contrit, aujourd'hui, l'accusé n'a pas eu assez de mots pour exprimer ses remords. Lorsque la présidente évoque une « vidéo guerrière » réalisée par Fares en mai 2013 et vue plus de 250 000 fois sur YouTube, il marque une pause, baisse à nouveau les yeux : « Je ne peux pas vous expliquer à quel point je suis catastrophé de savoir que j'ai pu participer à ça. » 
Il s'excuse aussi auprès de son co-accusé, Ala Edine Benali, 25 ans, poursuivi pour avoir tenté de rejoindre la Syrie en même temps que lui et sauvé in extremis par son passeport algérien périmé. « L'écart d'âge faisait que j'avais une obligation morale de bienveillance. Je suis désolé », dit-il à son endroit. Il assure cependant être désormais très loin de ces thèses. « Il faut comprendre que le processus de radicalisation ne se fait pas en une journée. Le contraire est vrai aussi, ça prend un certain temps. (…) Mais, ce travail, je l'ai fait », soutient l'accusé.
Au procès de Mourad Fares, un accusé aux multiples facettes 

 « Mourad Fares a voulu réécrire son histoire »

Autant d'arguments qui n'ont pas permis de convaincre le ministère public. Au terme de son réquisitoire, l'avocate générale a requis 22 ans de réclusion criminelle avec une peine de sureté aux deux tiers à l'encontre de Mourad Fares. Une peine confirmée ce vendredi soir par la cour.
La magistrate a estimé que l'accusé avait tenté de minimiser ses responsabilités pendant de cette audience. « Le ministère public ne cherche pas à faire endosser à Mourad Fares un rôle qui n'était le sien. Non, il n'est pas établi qu'il ait coupé des têtes ou imposé la charia. Non, Mourad Fares n'est pas Omar Diaby (…) Mais, oui, Mourad Fares a voulu réécrire une partie de son histoire. Il cherche à se donner une image d'un jeune homme en quête de sens. L'image d'un homme qui n'a pas aidé ou presque à passer en Syrie, d'un homme qui aurait mené une action presque louable en incitant des hommes à sortir de l'EIIL, d'un homme qui aurait su renoncer en se rendant à la police… Ce récit ne correspond pas intégralement à Mourad Fares », a-t-elle plaidé, estimant aussi que s'il n'avait sûrement pas été « le plus grand des guerriers », il était cependant certain « qu'il avait combattu ».
L'avocat de Mourad Fares, Me Paul Fortin, a de son côté tenu à démontrer que son client était véritablement repenti. « Mourad Fares est intelligent, on l'a démontré, mais cela ne doit pas devenir une caricature, laisser à penser qu'il est machiavélique et qu'il a toujours quarante coups d'avance ». « Il avait la certitude que c'était le chemin du bien, et bien maintenant il a la certitude que c'était le chemin du mal », a plaidé l'avocat.
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C'est un djihadiste qui recrutait en plus, donc il croyait à la doctrine de DAESH il fallait lui donner le maximum puisqu'il en pervertissait d'autres pour effectuer des actions dangereuses et malfaisantes !

Là, on a la preuve que notre justice et le code pénal est inadapté à ces crimes de terrorismes islamiques à cause de la politique des bien-pensant donneurs de leçons qui nous gouvernent !

Jdeclef 25/01/2020 12h57LP

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