Les territoires conquis de l'islamisme
Dans un livre choc, l'universitaire Bernard Rougier décrit la prise de contrôle de l'islam de France et de certains quartiers par les islamistes.
Bernard
Rougier est un homme stressé. Dans quelques jours paraîtront « Les territoires
conquis de l'islamisme » (PUF), une enquête universitaire implacable sur la
manière dont des «
écosystèmes islamistes » se sont développés à l'intérieur
des quartiers populaires, succédant au communisme de l'après-guerre. Le
chercheur sait que son ouvrage risque d'entraîner des réactions courroucées.
Pour ce spécialiste de l'idéologie salafo-djihadiste en France et au
Moyen-Orient, il aura été paradoxalement plus facile de travailler au cœur des
camps de réfugiés palestiniens il y a vingt ans que dans la France actuelle où,
déplore-t-il, fleurissent les « sensibilités exacerbées ».
Le livre raconte les étapes d'une « prise de contrôle »
par une frange littéraliste et minoritaire de l'islam, du développement des
idéologies émanant d'oulémas de la péninsule arabique jusqu'aux combines
électorales dans la banlieue parisienne. Par le biais des mosquées, écoles
confessionnelles, associations sportives religieuses ou commerces halal, un
islam salafo-frériste a imposé sa norme à l'islam en France, tout en
encourageant la constitution de « territoires d'islam ».
Que ce soit par ignorance ou par intérêt clientéliste, des élus ont accompagné
ce hold-up religieux. « Ce livre
documente l'islamisme au niveau local et démontre comment des dynamiques
locales ont conduit 1 500 Français dans les filières syriennes »,
explique le chercheur Hugo Micheron, qui signe un des chapitres. Rougier a
collaboré avec des universitaires, mais il a surtout bénéficié des
contributions de ses étudiants au Centre des études arabes et orientales de
Paris III-Sorbonne nouvelle. Souvent d'origine maghrébine ou subsaharienne,
ceux-ci ont discrètement enquêté dans les mosquées, d'Aubervilliers à
Champigny, ou ont fait des tournées avec les tablighis à Sevran. « Nous démontrons le double discours islamiste, la rupture
culturelle avec la société française, l'antisémitisme larvé, les ambiguïtés
avec le djihadisme… Tout cela, les islamistes, aidés des décoloniaux, ne le
supporteront pas. Je m'attends à être accusé d'islamophobie pour m'empêcher de
poursuivre mes recherches », assure Bernard Rougier.
Un expert du monde arabe
1966 Naissance
de Bernard Rougier.
2002 Soutient
sa thèse sur le djihadisme dans les camps de réfugiés palestiniens.
2004 «
Jihad au quotidien » (PUF).
2005 Maître
de conférences à l'université de Clermont-Ferrand.
2008 Enseignant
à la chaire Moyen-Orient Méditerranée de Sciences po. Dirige l'ouvrage
collectif « Qu'est-ce que le salafisme ? » (PUF).
2011 «
L'oumma en fragments » (PUF). Directeur du Cedej, au Caire.
2015 Professeur
à la Sorbonne nouvelle.
2017 Membre
senior de l'Institut universitaire de France. Dirige le domaine d'intérêt
majeur (DIM) « Islam en Ile-de-France ».
L'un de nos meilleurs spécialistes du monde arabe taxé d'«
islamophobie » ? Même ses plus féroces contradicteurs de l'université
n'oseraient s'aventurer sur ce terrain. Diplômé de Sciences po, Bernard Rougier
s'orientait vers les concours administratifs quand un voyage au Liban, au début
des années 1990, lui a donné envie d'apprendre l'arabe, sésame indispensable
pour comprendre les tensions géopolitiques de la région. « Avec la littérature classique arabe ou la poésie, un
univers a surgi. » En troisième cycle en « analyse
arabe du monde contemporain », il a pour professeurs Ghassan Salamé et Gilles
Kepel, qui lui donnent le goût de la recherche. Après avoir enseigné en
Jordanie et au Liban, il trouve son sujet de thèse dans le camp de réfugiés palestiniens
Ain al-Hilweh, au Liban sud. Il mesure alors l'essor d'une idéologie religieuse
salafo-djihadiste qui ronge de l'intérieur la construction d'une identité
nationale menée par l'OLP et le Fatah : filles et garçons sont subitement
séparés dans les écoles, le grand poète Mahmoud Darwich devient le symbole de
la dépravation des mœurs… Le chercheur se demande s'il n'est pas un salaud en
écrivant sur cette population déjà privée de tout et que la sociologie de
gauche considère comme l'archétype des dominés. C'est un réfugié, Salam, ancien
militant du Fatah, qui le libère de ses scrupules : « Il m'a dit : "On subit la violence de ces
djihadistes… Si toi qui peux partir, tu ne le racontes pas, personne le fera."
»
Mentor. Bernard Rougier et Gilles Kepel, professeur à
Sciences po. Les deux fustigent les « dénégationnistes du djihad » et
défendent un lien entre salafisme et djihadisme.
Le « complot » du 11 Septembre. Directeur
du Centre d'études et de documentation économiques, juridiques et sociales
(Cedej) au Caire, Bernard Rougier revient à Paris en 2015 comme professeur à
Paris III. Des étudiants lui expliquent que le 11 septembre 2001 a été un
complot. « Je ne savais pas si je devais rester en cours ou
démissionner. J'ai un public des banlieues qui me fait dire que ce que j'avais
vu il y a vingt ans dans les camps palestiniens est devenu en partie la réalité
de notre société. La boucle était bouclée, ce qui m'a plongé dans un état quasi
dépressif. » Les attentats du 13 novembre 2015
n'arrangeront rien au moral de l'universitaire.
Comme Gilles Kepel, Bernard Rougier pense que les phénomènes de
radicalisation en France s'inscrivent dans le prolongement logique d'une « révolution salafiste »
qui a eu lieu dans les pays musulmans et qui a réactivé le patrimoine sunnite
le plus conservateur et littéraliste. En établissant un « continuum » entre
salafisme et djihadiste, les deux universitaires s'opposent à des confrères
comme Olivier Roy .
Pour Rougier, c'est toute la manière d'étudier le phénomène qu'il faut changer
: « L'islam de France était un champ universitaire
à part. Il y avait d'un côté les spécialistes du Moyen-Orient qui parlaient
arabe, et de l'autre ceux de l'Europe qui ne parlaient pas arabe. Celui qui a
fait le lien, c'est Gilles Kepel, qui a fait sa thèse sur les mouvements
islamistes en Egypte, avant de travailler sur les banlieues françaises. Il est
impossible de comprendre cet islamisme en France sans avoir une connaissance
pointue du Moyen-Orient et du Maghreb. Parce que tout se fait dans
l'interaction entre les deux rives de la Méditerranée ! »
Rupture avec la société. Le
chercheur fustige aussi « l'idéologie
dominante » au sein des sciences humaines,
largement inspirée par un marxisme crépusculaire : « On remplace la figure de l'ouvrier par celle de l'immigré,
on survalorise les facteurs sociaux et les discriminations territoriales… Kepel
ou moi ne nions pas le facteur social, mais il y a une rencontre entre les
logiques sociales européennes et les logiques idéologiques moyen-orientales qui
doit être étudiée. L'investissement religieux des quartiers est fait de manière
stratégique et pensée. Hélas, par démagogie ou par volonté d'avoir des postes
aux Etats-Unis, des intellectuels français se plient aux normes de la "political
correctness"… »
Pour Rougier, les quatre forces principales de l'islamisme-
tablighis, Frères musulmans, salafistes et djihadistes - sont différentes, mais
toutes encouragent une rupture avec la société française. Mais il ne faut pas
se tromper : cette « conquête » est avant tout celle de l'islamisme sur
l'islam. Une étude menée par des chercheurs strasbourgeois documente une «
salafisation » des livres confessionnels : un tiers des ouvrages étudiés (31 %)
offrent un discours de nature normative et juridique, tandis que d'autres
présentent l'islam comme « la vraie
religion » face à un Occident décadent et agresseur. C'est ainsi, rappelle
Rougier, qu'idéologues intégristes et identitaires d'extrême droite sont
finalement les meilleurs alliés du monde : tous essaient de nous faire croire
que l'islamisme, c'est l'islam. Depuis quelques années, ils peuvent compter sur
la complicité d'une partie croissante de la gauche décoloniale, pour qui la
critique de l'islamisme relève de l'islamophobie, apportant une caution inespérée
aux fous de pureté de toute sorte…
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En
pratiquant la politique de l'autruche !
Et en plus,
ils sont devenus bienpensants partisans du politiquement correct la pire des
choses hypocrite qui véhicule une tolérance qui se retourne contre nous qui ne
voulons que vivre sereinement en nous protégeant de ces extrémistes
obscurantistes religieux !
S’en est
fini de la liberté que nous connaissions, il y a déjà trente ans !
Nous avons et je parle
des occidentaux en général eu un énorme attentat en 2001 à NEW-YORK signal
d’alarme dont nous n’avons pas tenus compte (car aux USA peut être) confirmé le
13 novembre 2015 et suivant qui ne se sont pas arrêtés !
• Attentats de janvier (Charlie Hebdo, Hyper Cacher)
• Affaire Sid Ahmed Ghlam
• Attentat de Saint-Quentin-Fallavier
• Attentat du train Thalys
• Attentats du 13 novembre
• Double meurtre de Magnanville
• Attentat du 14 juillet à Nice
• Attentat de l'église de Saint-Étienne-du-Rouvray
• Tentative d'attentat de la cathédrale Notre-Dame
• Attaque du Carrousel du Louvre
• Attaque du 18 mars 2017 à Orly
• Attentat du 20 avril 2017 sur l'avenue des Champs-Élysées
à Paris
• Attaque contre des militaires à Levallois-Perret
• Attaque au couteau à la gare Saint-Charles de Marseille
• Attaques du 23 mars 2018 à Carcassonne et Trèbes
• Attaque du 12 mai 2018 à Paris
• Attentat du marché de Noël de Strasbourg
• Attentat de la rue Victor-Hugo de Lyon
• Attentat de la préfecture de police de Paris
Et la liste en France
n'est pas exhaustive car elle ne reprend pas ceux qui ont été avortés
Mais nos bien-pensants
préfèrent se focaliser sur ces évènements climatiques où autres naturels que de :
S’attaquer à ce fléau et
à ces fous de dieu DAESH ou autres car je suis âgé et comme d’autres comme moi
ont vu ce notre pays infesté par ce virus et
Fléau grandir je pense à
ceux qui viendront après moi !
Merci à Bernard ROUGIER
d'en parler sans ambages, car il sera bientôt trop tard !
Jdeclef 03/01/2020 11h50