jeudi 30 janvier 2020

Oui je suis âgé, mais je ne la déteste pas, mais elle m'indiffère, car utopique...


Vous détestez Greta Thunberg ? Vous êtes sans doute âgé (ou de droite)

EXCLUSIF. Une étude de la Fondation Jean-Jaurès montre que l'adolescente suédoise est une personnalité clivante en France. Aux États-Unis, elle reste méconnue…

C'est une notoriété à faire pâlir nos responsables politiques. Selon une enquête internationale de la Fondation Jean-Jaurès réalisée par l'Ifop, 84 % des Français déclarent connaître Greta Thunberg et 73 % savent précisément de qui il s'agit. Nos élus devraient-ils se mettre aux tresses ? Comme le rappelle Chloé Morin, experte associée à la Fondation Jean-Jaurès, « 34 % des Français ne connaissent pas assez Jean-Yves Le Drian pour se prononcer à son sujet dans le dernier baromètre Ifop pour Paris Match de janvier 2020, 39 % pour le ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer, 34 % pour Xavier Bertrand, 31 % pour Gérard Collomb, 30 % pour François Baroin… et jusqu'à 52 % pour la « star » de l'écologie politique française depuis les élections européennes, Yannick Jadot ». L'égérie de la lutte contre le réchauffement climatique est tout aussi célèbre dans d'autres pays européens, avec 95 % des Allemands, 93 % des Italiens et 74 % des Britanniques qui la connaissent. En revanche, celle qui l'année dernière a fait deux fois la couverture du magazine Time reste étrangement méconnue aux États-Unis. Seuls 49 % des Américains en ont entendu parler, et 36 % savent précisément de qui il s'agit, alors même que son périple à New York en septembre pour admonester l'Assemblée générale de l'ONU avait été très médiatisé.
On rappellera, certes, qu'un autre fleuron suédois, ABBA, a lui aussi eu du mal à s'exporter aux États-Unis dans les années 1970. Mais ce manque de popularité outre-Atlantique témoigne aussi d'une sensibilité bien moindre au réchauffement climatique dans le pays dirigé par Donald Trump. Il confirme également l'extrême polarisation du sujet chez les Américains (85 % des démocrates sont inquiets de l'impact du changement climatique sur leur avenir, contre seulement 55 % des républicains). Or Greta Thunberg, dans une tribune qu'elle a cosignée avec d'autres militants écologistes, a ancré son discours très à gauche, liant les émissions de CO2 à une remise en question de tout un système de « dominations » : «  C'est une crise des droits humains, de la justice et de la volonté politique. Les systèmes d'oppression coloniaux, racistes et patriarcaux l'ont créée et alimentée. Nous devons les démanteler. Nos dirigeants politiques ne peuvent plus fuir leurs responsabilités. »

« OK boomer ? »

Cette enquête de la Fondation Jean-Jaurès montre qu'en France comme ailleurs la personnalité messianique et sévère de Greta Thunberg est très clivante. Si 54 % des Français déclarent en avoir une « bonne opinion », 46 % en ont « une mauvaise » et un Français sur cinq une « très mauvaise ». Et, si 32 % de nos compatriotes disent que l'adolescente les « fait réfléchir », 29 % d'entre eux répondent qu'elle les « énerve ».
Le sondage illustre aussi une vraie fracture générationnelle. Chez les moins de 35 ans, ils sont 60 % à avoir une « bonne opinion » de la jeune Suédoise, alors qu'ils ne sont que 51 % chez les 35 ans et plus, chiffre qui descend jusqu'à 42 % chez les 65 ans et plus. Les préférences partisanes sont, elles aussi, un facteur décisif dans l'image que l'on se fait de Greta Thunberg. 91 % des proches d'Europe Écologie-Les Verts et 75 % chez ceux de La France insoumise expriment une opinion positive sur elle, contre seulement 44 % chez les sympathisants de La République en marche, 45 % chez ceux des Républicains et 39 % du côté du Rassemblement national.
Finalement, 47 % des Français estiment que Greta Thunberg sert la cause de l'écologie et 42 % qu'elle la dessert. Pour Chloé Morin, cette personnalité urticante s'avère bénéfique dans une époque où les médias et les réseaux sociaux sont obsédés par le clash et les polémiques : « Quoi que l'on en pense, Greta Thunberg ne laisse pas indifférent : 18 % des Français, 21 % des Britanniques, 13 % des Allemands et 18 % des Italiens seulement déclarent qu'elle les laisse indifférents. Et c'est sans doute là la principale force de Greta Thunberg, dans la période : être clivante, donc faire parler et faire réfléchir, donc faire tourner les chaînes d'info et commenter les commentateurs, faire débattre les analystes et les responsables politiques ; susciter la vindicte ou l'admiration et donc générer du "contenu" sur les réseaux sociaux et les chaînes d'info… Bref, mettre le sujet climatique à l'agenda médiatique, de manière constante et répétée, malgré le brouhaha médiatique, et la compétition des sujets qui caractérisent l'ère de l'infobésité. Et cela, pour une cause dont le drame est qu'elle est de plus en plus consensuelle – en Europe, notamment, il existe une quasi-unanimité sur la nécessité d'agir pour le climat. Or le consensus n'est pas adapté au paysage médiatico-politique actuel. Pour faire parler, il faut du clash, il faut des confrontations, des débats. Les réseaux sociaux sont là pour relayer les désaccords, les indignations, les débats. Les dynamiques politiques se construisent sur la différenciation – les points d'accord ne permettent pas de se distinguer, et sombrent souvent au second plan des priorités politiques. »
Débat Bruckner-Shellenberger : « Greta Thunberg, c'est Jeanne d'Arc croisée avec Fifi Brindacier »
D'autres pensent qu'au contraire l'écologie ne doit surtout pas être un sujet polarisé associé à la gauche, voire à l'extrême gauche, et qu'il faut un consensus social pour répondre pragmatiquement à l'urgence climatique. Comme nous le confiait l'ingénieur suédois Staffan Qvist, coauteur de A Bright Future, « la concentration en CO2 est déjà passée de 280 ppm (partie par million) avant l'ère industrielle à 410 ppm actuellement. Au taux actuel, chaque année, le monde rajoute près de 35 milliards de tonnes de nouveau CO2 dans une atmosphère déjà surchargée. Hélas, le réchauffement climatique est aussi devenu un sujet partisan. Les conservateurs vont avoir tendance à nier le problème, alors qu'à gauche, trop souvent, on associe le réchauffement avec d'autres vieux objectifs politiques. Comme l'explique l'activiste Naomi Klein, c'est une "opportunité historique" pour mettre un terme au capitalisme, à la mondialisation et aux injustices. Mais, si les solutions au réchauffement climatique doivent attendre la fin du capitalisme, c'est que nous sommes vraiment dans une situation catastrophique »…
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Je trouve qu'il y a déjà trop de donneurs de leçons bienpensant, alors avec cette jeune fille, c'est peut-être un peu de trop, ces personnes de tout âge qui à force de nous saouler de paroles ne font qu'embrouiller la pensée des personnes lambda en les tenant responsables de tous les maux de la terre, alors que chacun commence toujours à penser d'abord à soi-même, ce qui en fait est humain !

Jdeclef 30/01/2020 17h31

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