Sébastien
Le Fol – Communautarisme : Macron plane-t-il à dix mille ?
ÉDITO.
À bord de son Airbus, Emmanuel Macron a une nouvelle fois fustigé
l'islamisme et le séparatisme. Mais sa majorité le suivra-t-elle sur ces
sujets ?
Quand Emmanuel Macron monte dans
un avion, on peut désormais prévoir une traversée de turbulences... À
l'instar du pape François, le président de la République a pris goût aux
causeries en altitude. À bord de la salle de réunion de l'Airbus présidentiel,
vêtu d'un sweat, un verre de whisky à la main, le stewart en chef de la France
délivre ses bulles du moment. Se sent-il plus libre à 10 000 mètres
d'altitude pour évoquer les sujets qui froissent sa majorité ? Sans
tabou, un peu stratosphérique parfois (ses références aux concepts
d'identité narrative et de « mêmeté » de son cher Paul Ricœur), il
parle d'immigration, de communautarisme, d'islamisme.
Tels furent les thèmes de son
entretien à Valeurs
actuelles, à l'automne dernier, lors du vol
Mayotte-Paris. Il récidive en ce début d'année, cette fois entre Jérusalem et
Orly. La polémique sur la guerre d'Algérie,
qu'il n'a d'ailleurs pas comparée à la Shoah, a quelque peu occulté le reste de
ses propos aériens. Macron revient sur le « communautarisme » et le
« séparatisme ». « J'ai une volonté de traiter le sujet,
martèle-t-il, parce que je suis convaincu que si on ne le traite pas…
[…] Il faut essayer de dire sans diviser. Il faut accepter, en disant, de
parfois bousculer. Mais il faut accepter qu'il y a, dans notre République
aujourd'hui, ce que j'appellerais un séparatisme. »
Sébastien Le Fol – Gilets
jaunes : comme une envie de dictature
Deux visions difficilement conciliables au sein de la macronie
Remarques frappées au coin du bon
sens, une nouvelle fois. On se demande néanmoins à qui elles s'adressent. Aux
Français, qui le jugeraient flou sur ces questions sensibles ? Au très
frileux groupe parlementaire LREM, pas vraiment sur sa ligne autour de ces
questions-là ? En septembre 2019, au sol cette fois (à Paris), Macron
avait secoué sa majorité : « Devons-nous être le parti bourgeois ou
pas ? Les bourgeois ne croisent pas l'immigration. Ce sont les territoires
les plus pauvres qui sont le réceptacle. Les classes populaires, elles,
subissent le chômage, la pauvreté, mais elles subissent aussi ce
sujet. » Quel a été l'effet concret de ce discours ? On le cherche
encore. Aussitôt ouvert, le débat sur l'aide médicale d'État a été refermé. Une
poignée de Marcheurs s'est fendue d'une tribune indignée. Une partie du
gouvernement freinait des quatre fers.
La lutte contre le communautarisme
et l'islamisme n'était pas la priorité du candidat Macron. Cela devient
aujourd'hui un des sujets prioritaires du président sortant. Or, dans cette
matière explosive, il n'a pas de doctrine. Au sein de la macronie existent
deux visions difficilement conciliables. On l'a vu il y a quelques mois encore
après l'attaque de la mosquée de Bayonne par un ancien militant du Front
national. Tandis que le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner
exprimait dans un tweet sa solidarité et son soutien à « la communauté
musulmane », celui de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer,
évoquait dans un autre tweet « nos compatriotes musulmans ». Entre
ces deux approches, il faudra bien trancher.
Le même Blanquer, lorsqu'il a
déclaré que « le voile n'était pas souhaitable dans notre société »,
a été peu soutenu au gouvernement à l'exception de Gérald Darmanin, Bruno Le
Maire et Marc Fesneau. Emmanuel Macron ne pourra longtemps se contenter
d'envoyer des ballons d'essai. À un moment, même les idées les plus
brillantes ont besoin de revenir sur terre.
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Mais pour le reste, il ne décide pas,
après tout dans sa tour d’ivoire, il ne subit rien !?
Alors il attend, on ne sait pas trop
quoi et ne fait rien son prédécesseur faisait pareil et ceux d’avant pas mieux,
çà fait trente ans que ça dure ?!
Pourtant les tensions dans le pays
ne s’améliorent pas et les violences gratuites qui vont avec et la crise des
régimes des retraites et grèves diverses n’arrive même pas à cacher ces
problèmes de religions ou communautaires sous-jacents qui s’amplifie au fil des
années !
Le plus préoccupant semble-t-il, c’est
que tous nos dirigeants passés ou présent bien pensant donneur de leçon hors
pairs n’ont rien fait aussi ?!
Alors de quoi ont-ils peur en
pratiquant ce politiquement correct hypocrite de bien pensant cela devient
désespérant !
Jdeclef 28/01/2020 10h58
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