jeudi 28 janvier 2021

Ce n'est pas « quand on a le nez dedans qu'il faut dire, que cela pue...?! »

 

Violences : l’inquiétude d’Emmanuel Macron

ANALYSE. L’exécutif redoute des violences liées à la crise économique, aux mesures sanitaires et à la délinquance. Sa réponse : pédagogie et fermeté.

On regarde ça de près. Il y a un déchaînement de violences un peu partout dans le monde occidental, y compris dans des nations paisibles comme le Danemark. Nous ne vivons pas dans une contrée éloignée, mais dans un pays qui s'appelle la France, soit un volcan de ce point de vue là… » explique un conseiller ministériel. Il est toujours difficile de faire des prédictions sur les phénomènes de violence, qui peuvent être spontanés comme organisés, reposer sur un contexte économique et social difficile ou être la seule expression d'une pulsion destructrice. Il n'en demeure pas moins que le scénario d'émeutes sociales, qui seraient longues et éparses, et de violences en réaction aux mesures sanitaires, est redouté par l'exécutif.

Outre le Danemark, l'exemple néerlandais est dans tous les esprits. À Amsterdam, Eindhoven et Rotterdam, des gens manifestent, cassent des vitrines et brûlent du mobilier urbain pour dire leur refus des restrictions sanitaires, en l'occurrence un couvre-feu de 21 heures à 4 h 30 du matin… Une mesure qui, chez nous, apparaîtrait comme la marque d'un laxisme au sommet de l'État tant elle est minime au regard de nos derniers confinements ou même de nos couvre-feux beaucoup plus étendus. Mais dans un pays de tradition libérale, qui, en outre, n'a pas totalement éradiqué le hooliganisme et qui est en proie à une petite délinquance, la moindre entrave à la circulation est inacceptable. Il n'est pas un hasard, également, si ce sont dans des pays protestants (États-Unis, Allemagne, Pays-Bas…) qu'ont eu lieu les plus grandes mobilisations contre les confinements, le port du masque et les couvre-feux. Où l'on constate une forte adhésion à un système social garant des libertés individuelles et le refus d'un « absolu » – en dehors de Dieu – qui déciderait de réduire ces libertés.

Macron : « La violence s'est banalisée »

Le risque de fronde

Les Français, eux, sont différents, à la fois frondeurs et imprévisibles. Quand, début janvier, le couvre-feu fut avancé à 18 heures à Marseille, dont la réputation contestatrice n'est plus à faire, des restaurateurs avaient promis, face caméra, qu'ils maintiendraient leur activité, n'en pouvant plus de voir leur chiffre d'affaires dégringoler. Les jours suivants ont pourtant montré que la mesure, « venue de Paris », avait été respectée sans trop de heurts.

À Marseille, poulpe et belote… au restaurant

Les hésitations d'Emmanuel Macron sur l'opportunité d'un nouveau confinement repose donc pour une large partie sur ces considérations. Tout le monde, au sommet de l'État, n'a qu'un mot à la bouche : « consentement ». C'est l'obsession du président depuis le début de cette crise sanitaire. D'où son souci de prendre régulièrement la parole, de faire de la pédagogie, de ne pas rendre obligatoire le vaccin et d'associer le plus possible le citoyen à la décision, comme cette idée – parfois raillée – d'un comité de citoyens pour le suivi de la campagne de vaccination. D'où, aussi, sa volonté de reprendre la main sur le conseil scientifique, qui avait tendance, au goût du président, à outrepasser sa mission. Les récents revirements s'agissant d'un confinement de son président Jean-François Delfraissy l'ont agacé, donnant, selon Macron, un sentiment d'impréparation qui peut nourrir la défiance et même les théories complotistes. De même s'agace-t-il de voir des éditorialistes et des essayistes « irresponsables », sur les plateaux télé et dans les journaux, diffuser la thèse d'une « infantilisation » des Français, qui ajouterait à la colère sociale. « Redoutent-ils les révoltes, ces commentateurs, ou les espèrent-ils ? » s'interroge-t-on à l'Élysée.

Emmanuel Macron, la tentation du retour au peuple

D'un point de vue électoral, cette confidence récente d'un conseiller élyséen informe de l'état d'esprit au sommet : « Les sondages sur 2022 montrent aujourd'hui que ses chances d'être réélu sont grandes, mais encore faut-il qu'il puisse être en mesure d'être candidat. » Autrement dit, il ne faudrait pas que des violences sociales entravent la marche du président vers sa réélection, en faisant de sa non-candidature la condition à un retour au calme. Lors des conseils de défense et de sécurité nationale, le chef de l'État s'informe donc des données sur le front des violences et de l'insécurité. Pour l'heure, rien n'indique, à court terme, un risque d'embrasement, même si les appels sur les réseaux sociaux à la transgression ou à l'insurrection (#JeNeMeConfineraiPas ou #DesobeissanceCivile) sont observés avec attention.

Le président n'est pas non plus indifférent aux suicides – quelques-uns lui remontent – et fut très ému d'apprendre, la semaine dernière, qu'un cafetier vosgien avait mis fin à ses jours. Pour l'heure, le « quoi qu'il en coûte » qu'il a décrété fait office de soupape, et permet de tenir encore un peu avant la vague des faillites et plans sociaux que beaucoup annoncent pour 2021. « La violence constatée aujourd'hui, indique un conseiller de Matignon, concerne d'abord les jeunes délinquants, c'est celle qui fait le plus de buzz. Le nombre d'actes est globalement en baisse, mais cette violence du quotidien gagne en intensité et les scènes sont filmées, comme lors du tabassage du jeune Yuriy, qui suscite beaucoup d'émotion dans l'opinion. Il n'est pas exclu que nous ayons une campagne comme en 2002 et on sait, à la fin, à qui cela peut profiter… »

Marine Le Pen, la stratégie du chat

Pour éviter, au soir du premier tour, d'avoir Marine Le Pen plus haut qu'elle ne l'est actuellement dans les sondages (27 %), le gouvernement entend appliquer le principe du « law and order » cher à Donald Trump. En somme, ne rien laisser passer, être le plus ferme possible dès les premières manifestations de violence, qu'elles soient le fait de jeunes délinquants, de black blocs ou de Gilets jaunes. Gérald Darmanin, en cela, fait office d'atout pour le président de la République, qui se dit satisfait de l'action de son ministre dans le maintien de l'ordre et dans la conduite des débats sur la loi contre le séparatisme. Un gage important pour l'électorat de droite, dont dépend la réélection du président. L'envahissement du Capitol a également marqué les esprits au sein de la macronie, où l'on redoute, en cas de réactivation du mouvement des Gilets jaunes, des violences, non contre les vitrines des magasins, comme en 2018, mais contre les représentations du pouvoir (sous-préfectures, préfectures, exécutifs locaux, ministères…). «  Nous ne cèderons rien à la violence de quelques-uns qui veulent remettre en cause la démocratie », avait déclaré Emmanuel Macron après les événements américains.

En 2018, un Gilet jaune avait forcé, à l'aide d'un monte-charge, la porte du ministère de Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement, et Éric Drouet, un des leaders du mouvement, avait fixé pour objectif d'« entrer dans l'Élysée ». Non par la voie électorale, s'entend…

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Excuser ma trivialité :

Exemple, les faits divers violents qui s'accélèrent : Un homme armé a tué par balle, jeudi 28 janvier vers 8 h 30, une conseillère Pôle emploi à Valence !

Mr le président s'inquiète, il est bien temps car ce cela remonte déjà depuis le début de son quinquennat avec ces violences diverses dans les manifestations et faits divers dangereux !

Il faut arrêter de faire une politique de bisounours de bienpensant donneur de leçons hypocrites !

Notre président, devrait enfin ouvrir les yeux et s’informer via les médias qui arrivent jusqu’à l’Elysée qui n’est pas une ile déserte et cesse de faire l’étonné, surtout avec la kyrielle de conseillers qui l’entourent (peut être trop d’ailleurs !)

Car si, depuis le début de son quinquennat et même avant quand il travaillait dans le gouvernement de son prédécesseur, il n’a pas compris la société française et ses défauts, ainsi que son peuple français « de peu » lambda comme il les appelle !

Donc il a peur, ce jeune Monsieur Président bon chic, bon genre de la réaction de ceux-ci, mais eux, ceux qui travaillent encore, malgré le Covid 19 et même avant, se rendent compte de la montée de l’insécurité dans tout le pays par trop de libertés mal encadrées, notamment par une justice laxiste et un code pénal inadapté dont ces délinquants et criminels de tous poils n’ont pas peur !

Surtout, il ne sait pas décider rapidement et fermement, quand il le faut sur multiples sujets quotidiens qui le dépasse en plus de la crise sanitaire et économique !

Jdeclef 29/01/2021 12h59


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