dimanche 10 janvier 2021

La Chine ne s'est jamais vraiment ouverte au reste du monde et si elle l'a fait croire c'est toujours à son propre profit !

 

Nicolas Baverez - Quand la Chine se referme

EDITO - Si la Chine constitue une menace pour la liberté, les démocraties devraient prendre en compte les difficultés qu'elle rencontre dans sa relance.

 

Napoléon soulignait que « dans toute bataille, le vainqueur a son compte ». Ainsi en va-t-il de la Chine. L'année 2020 semble marquer le basculement du monde en sa faveur alors même qu'elle est à l'origine de la pandémie de Covid-19. Mais sa fermeture économique, son durcissement idéologique et l'affirmation agressive de ses ambitions de puissance pourraient entraver sa conquête du leadership mondial.  

Alors que les États-Unis et l'Europe sont touchés de plein fouet par une deuxième et une troisième vague épidémique, engagent leurs campagnes de vaccination au milieu des polémiques et enregistrent une chute historique de l'activité, la Chine célèbre sa double victoire sur le virus et sur la récession. Le retour à la normale de la vie à Wuhan est devenu le symbole de l'efficacité de Pékin pour enrayer l'épidémie, tandis que le premier vaccin chinois produit par Sinopharm vient d'être homologué. La Chine est la seule grande puissance à afficher une croissance positive en 2020 à hauteur de 2 % et attend une progression de l'activité de 7,6 % en 2021. Elle a fait la démonstration de ses capacités technologiques dans l'espace avec le succès de la sonde Chang'e-5, qui a réussi à ramener des échantillons de la Lune sur Terre, comme dans le cybermonde avec la mise au point de l'ordinateur quantique Jiuzhang, qui serait 100 000 milliards de fois plus rapide que le plus puissant des supercalculateurs. 

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Ambitions

L'année 2020 a également été dominée par une spectaculaire expansion de l'influence chinoise dans le monde, avec pour objectif de disposer d'une profondeur stratégique face aux États-Unis. D'un côté, Pékin a assumé l'usage de la force dans la reprise en main de Hongkong, l'annexion de la mer de Chine, les menaces sur Taïwan, les affrontements armés avec l'Inde dans le Ladakh ou encore le traitement de choc infligé à l'Australie – signifiant que toute nation dépendant économiquement de Pékin doit renoncer à critiquer son régime. De l'autre, la Chine a initié la création de la zone de libre-échange asiatique, qui regroupe 30 % de la population mondiale, et conclu un accord sur les protections des investissements avec l'Union européenne, enfonçant autant de coins entre les États-Unis et leurs alliés. Et ce tout en continuant à déployer le programme des routes de la soie et une diplomatie sanitaire active en direction des émergents afin de poursuivre l'encerclement de l'Occident.

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Dans sa grande confrontation avec les États-Unis, Xi Jinping estime avoir démontré que le total-capitalisme chinois est plus efficace que la démocratie pour gérer le développement stable du capitalisme – lors du krach de 2008 –, l'ordre civil et la sécurité – qu'il s'agisse de la prévention des violences intérieures ou de la lutte contre le terrorisme islamiste – et la santé publique. L'objectif consiste désormais à prendre le leadership dans les deux domaines clés du XXIe siècle : la numérisation de l'économie et la transition écologique – avec pour cible la neutralité carbone à l'horizon de 2060, notamment grâce à un imposant programme d'investissement dans l'énergie solaire destinée à remplacer le charbon.

Obstacles

La stratégie de long terme poursuivie par Pékin ne doit certes pas être sous-estimée, tant par sa cohérence que par la menace mortelle qu'elle représente pour la liberté politique. Pour autant, elle ne l'a pas encore emporté. Au-delà des ressources insoupçonnées des démocraties si elles savent se réformer et s'unir autour de leurs valeurs, le modèle économique et politique chinois est beaucoup moins solide que ne le laissent penser ses succès de 2020.

La reprise bute sur l'atonie de la consommation, qui ne progresse que de 3 % en raison d'une importante épargne de précaution liée à la peur d'un reconfinement et surtout du chômage qui est très supérieur au taux officiel de 5,4 % de la population active et qui contraint de nombreux migrants à rentrer dans leurs villages. Le risque social est attisé par l'explosion des inégalités, la Chine étant désormais le pays qui compte le plus de milliardaires (878) alors que le revenu moyen plafonne à 900 dollars par mois. La société se clive et diverge autour des technologies, expliquant le sévère rappel à l'ordre lancé à Jack Ma, à travers la suspension de l'introduction en Bourse et la menace de démantèlement d'Ant Technology, puis le lancement d'une enquête sur la position monopolistique d'Alibaba qui contrôle la moitié du commerce en ligne, soit 15 % des achats. Pékin entend ainsi rappeler le primat absolu du Parti communiste et forcer le géant numérique à baisser ses marges pour rendre du pouvoir d'achat aux ménages et relancer la consommation. 

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Coups de force

La lenteur de la réorientation du modèle chinois vers la demande intérieure, imposée par le découplage avec les États-Unis, ainsi que la montée des tensions sociales et politiques débouchent sur le renforcement brutal du contrôle exercé sur la population et du culte de la personnalité dont fait l'objet Xi Jinping. En témoignent le refus de toute enquête indépendante sur les origines de l'épidémie de Covid, l'oppression féroce des minorités à l'image des Ouïgours, l'emprisonnement des défenseurs des droits de l'homme et de plusieurs entrepreneurs à succès. Ce raidissement idéologique a pour pendant l'exacerbation du nationalisme auquel se trouve adossée la stratégie de puissance de Pékin. Mais le modèle total-capitaliste chinois suscite de plus en plus de peur et d'oppositions, ce qui limite son attractivité et son influence. Dans le même temps, la multiplication des coups de force favorise l'émergence d'une coalition hostile à Pékin dans la zone indo-pacifique tandis que la violente déstabilisation de l'Australie incite les pays développés à réduire leur dépendance vis-à-vis des exportations chinoises. 

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Démocratie vs démocrature

La situation de la Chine est riche d'enseignements pour les démocraties. Elle montre tout d'abord qu'il est illusoire de tabler sur un retour vers le monde d'avant et que la reprise sera lente, hétérogène et inégale. Elle souligne le rôle central de la révolution numérique dans la relance, mais aussi les risques sociaux qui en découlent et qui demandent une action énergique des pouvoirs publics. Elle s'inscrit dans une dynamique de fermeture du marché chinois et de renforcement du pouvoir absolu qui constitue, à terme, les meilleures armes des démocraties occidentales pour préserver la liberté politique, car elle est incompatible avec une économie de la connaissance et de l'innovation comme avec la sécurité et la dignité des hommes. Elle rappelle que le destin du XXIe siècle se noue autour de la lutte entre la démocratie et la démocrature et qu'il sera sans doute tranché, comme en 1989 pour la guerre froide entre les États-Unis et l'URSS, non par les armes mais par l'effondrement intérieur de l'une des deux formes de régimes politiques aux prises. Il ne dépend que des démocraties de se réinventer et de s'unir pour endiguer le total-capitalisme chinois. Espérons que 2021 permette de poser la première pierre de leur redressement. 

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En ce qui concerne la lutte contre le Covid 19, il faut se rappeler que la pandémie vient de chez eux !

Car ils ont appliqué leur système autoritaire à la lettre en enfermant à leurs domiciles des millions chinois jusqu’à leur fournir vivres et subsistances et en bloquant leur économie !

Et ils ont crié assez vite victoire en avance sur l’occident qui se débat encore avec le virus, mais néanmoins, ils viennent de reconfiner encore plusieurs millions d’habitants pour une nouvelle contamination de quelques centaines de patients déclarés positif au virus !?

Parallèlement, les autorités chinoises refusent toujours les enquêtes diligentées de la communauté mondiale de santé sur l’origine du virus dans leurs laboratoires !

Il faut tout de même se souvenir que la Chine est loin d’avoir gommé l’aire de MAO-TSE-TOUNG et son idéologie et la puissance du parti communiste chinois, même si elle a évolué sur ses libertés, mais bien sur encadrées pour la classe moyenne de leur peuple et pas sur les droits de l’homme qui n’ont rien à voir avec les nôtres et ou les prisons sont pleines d’opposants au mieux avec ceux qui disparaissent sans laisser de trace et ou la peine de mort est toujours appliquée quand on déroge à la règle !

Avec l’ouverture l’économie mondialiste dont ils profitent et qu’ils savent très bien pomper les technologies, avec en plus un dictateur élu à vie par le parti communiste chinois totalement aux ordres de celui-ci : XI Jinping !

Ils sont arrivés presque en 40 ans environ à rattraper leurs retards sur l’occident Europe/USA donc sont devenus la grande puissance mondiale dont le reste du monde devra se méfier, car la présidence des USA n’a pas empêché cela !

Bien que la Chine soit encore un colosse au pied d’argile bien « qu’elle se soit réveillée comme disait soi-disant Napoléon et que le monde tremblerait » !?

Le reste du monde commence à comprendre et se reprend en main pour moins dépendre de l’emprise économique chinoise, cette pandémie va peut-être servir à cela à défaut d’autres problèmes !?

Jdeclef 10/01/2021 13h57


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