mardi 19 janvier 2021

De toute façon, ce genre d'affaires trop anciennes touchant des élus de haut rang n'intéresse plus personne, car elles trainent trop, à dessein !

 

Pourquoi l’affaire Balladur n’est pas encore dans le sac (de billets)

L’ex-candidat à la présidentielle entend démonter la thèse des magistrats sur les 10 millions de francs en liquide ayant alimenté ses comptes de campagne de 1995.

Édouard Balladur, Premier ministre de la France de 1993 à 1995, candidat malheureux à la présidentielle de 1995, est jugé par la Cour de justice de la République (CJR). Il est soupçonné d'avoir financé illégalement sa campagne après y avoir injecté des millions de francs en liquide, tirés de rétrocommissions sur des ventes d'armement.

Au milieu de la machination politique, un homme d'affaires, bien connu de la droite de pouvoir et des coulisses des contrats internationaux de la France depuis des décennies : Ziad Takieddine. Selon l'ordonnance de renvoi, c'est lui qui aurait retiré d'un compte en Suisse, les 6 et 7 avril 1995, plus de 10 millions de francs, soit l'exacte somme qui sera créditée 19 jours plus tard sur les comptes d'Édouard Balladur, afin d'équilibrer le budget de sa campagne.

Voilà pour le contexte. Infamant, honteux pour un prévenu âgé de 91 ans, jugé 25 ans après les faits lors d'un rendez-vous public qui sera peut-être sa dernière grand-messe avec la France.

Affaire Karachi : Édouard Balladur renvoyé devant la Cour de justice de la République

La provenance des espèces

Alors, la défense, représentée par les avocats Félix de Belloy et François Martineau, va batailler. Non, le volet financier de l'affaire Karachi pour lequel Édouard Balladur est renvoyé en justice n'a rien à voir avec l'attentat de 2002, au sujet duquel la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) privilégie « la piste islamiste ».

Non, les 10 millions de francs en liquide qui ont alimenté le compte de campagne du candidat à la présidentielle de 1995 n'ont rien à voir avec des rétrocommissions sur des contrats d'armement. Non, aucune consigne d'Édouard Balladur allant dans le sens de tels versements n'a été retrouvée en vingt ans d'enquête. Oui, les faits sont prescrits, et ce, depuis 1998, vont-ils plaider. Avec quelle chance de succès ?

« Construction intellectuelle »

Le désaccord entre les magistrats instructeurs et le parquet général sur l'origine des 10 millions de francs en liquide constitue une brèche dans laquelle les robes noires entendent bien s'engouffrer. Si les magistrats instructeurs sont persuadés, au vu de la concordance de dates et de montants, que ces espèces sont bien le reliquat de rétrocommissions sur des contrats d'armement, le parquet général avait fait connaître ses doutes, dans un réquisitoire rédigé par Philippe Lagauche et signé en juillet 2019 par François Molins.

« Le principal élément à décharge consiste dans le fait que les espèces sont par nature fongibles et le lien entre les retraits d'espèces en Suisse et les dépôts sur le compte de l'Aficeb [le compte de campagne, NDLR] repose sur une construction intellectuelle et non sur des preuves matérielles », pouvait-on lire. À ce sujet, le parquet général ajoutait : « Les sommes en cause pourraient parfaitement provenir d'autres sources, et notamment des fonds secrets dont le Premier ministre avait alors la totale disposition, de la manière la plus simple qui soit, sans avoir à se compromettre avec une équipe aussi sulfureuse que les membres du réseau K [le réseau d'intermédiaires dont fait partie Ziad Takieddine, NDLR], compromission qui ne semble guère compatible avec la personnalité de monsieur Balladur. »

Grosses ou petites coupures ?

L'ex-Premier ministre a toujours refusé d'admettre que les 10 millions de francs pouvaient provenir de « fonds secrets », bien que plusieurs témoins aient considéré cette piste comme crédible. Félix de Belloy et François Martineau insistent, eux, sur les incohérences du dossier, affirmant que n'ont été retirés à Genève, par Ziad Takieddine, le 6 avril 1995, que des billets neufs de 500 francs, comme le suggère le témoignage d'un certain Al Sabah, sur le compte de qui transitaient les fonds : « La banque me remettait le liquide en billets de 500 francs français, sous la forme de liasses compactes retenues par une petite bande en papier. Il s'agissait de billets neufs. »

Le banquier responsable de l'agence du Crédit du Nord, chargé de compter les espèces de la campagne Balladur, fera pourtant état, dans son bordereau, de « 4 sacs, dont 3 250 000 francs de petites coupures de 10 francs, 20 francs, 50 francs et 100 francs ». Évelyne Raulhac, membre de la cellule trésorerie, expliquera pour sa part à la police qu'il y « avait des coupures allant de 10 à 500 francs, mais essentiellement de grosses coupures ». Quand Alexandre Galdin, le porteur de valises de la campagne, témoignera avoir apporté une valise « d'un mètre cinquante sur cinquante ». « L'argent était en piles, non liassées, dans la valise. Les billets n'étaient pas neufs. »

Raymond Huard, autre membre de la campagne, livrera un témoignage de la même veine, assurant avoir « coupé des bandelettes avec un massicot pour faire des bracelets pour pouvoir compter les billets ». Des assertions corroborées par Évelyne Raulhac : « Nous les avons mis en tas en les regroupant et avons fait tenir les liasses au moyen de trombones, d'élastiques ou de papier agrafés. »

Les doutes du parquet général

Suffisant pour semer le doute dans l'esprit des trois magistrats professionnels et des douze parlementaires qui composent la Cour de justice de la République ? Le parquet général, dans son réquisitoire, se gardait bien de toute certitude, concluant, dans une formule alambiquée : « Il n'est aucunement exclu qu'[Édouard Balladur] ou son entourage ait saisi l'occasion de l'intervention du réseau K pour récolter des fonds pour les besoins de son action politique. […] Il a pu fermer les yeux sur les initiatives de ses collaborateurs en leur laissant le soin de gérer l'intendance dont il s'est totalement désintéressé. »

Le parquet général estime que les 10 millions de francs ayant alimenté les comptes de campagne d'Édouard Balladur ne peuvent être le produit de la « vente de gadgets ou de dons anonymes de militants ». « Cette somme est nécessairement d'origine frauduleuse », écrivent les magistrats. C'est à l'accusation qu'incombe la charge de la preuve, répondent les avocats d'Édouard Balladur.

Dans le volet non ministériel de l'affaire, l'intermédiaire Ziad Takieddine, mais aussi les anciens collaborateurs d'Édouard Balladur, Nicolas Bazire, Thierry Gaubert ou encore Renaud Donnedieu de Vabres, ont tous été condamnés à de la prison ferme. Le tribunal correctionnel de Paris avait alors considéré que c'est bien grâce aux rétrocommissions sur ventes d'armement qu'avait été financée en partie la campagne de Balladur de 1995.

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Car ces personnages d’état rattrapés par une justice très lente faite pour eux, quand il s’agit de politiciens ex élus protégés souvent nantis et qui possèdent de bons avocats pour les défendre sont presque intouchables !

Et ils le savent bien, car ils sont intelligents et profitent de notre Veme république et ses privilèges dignes de l’ancien régime !

De plus quand ils arrivent jusqu’au procès, ils sont déjà bien âgés comme Mr Balladur qui à 91 ans et ne subiront pas de peines de prisons s’il y avait lieu car les malversations ou fraudes en cols blancs en France ne sont pas assez sanctionnées !?

Jdeclef 19/01/2021 14h51


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