mardi 18 octobre 2022

Cette religion intolérante obscurantiste revancharde car apparue au VII eme siècle en Arabie veut rattraper les autres bien plus anciennes et les supplanter dans le monde comme elle l'a prouvée et encore actuellement

 

Richard Malka : « L’islam sectaire est devenu l’islam et c’est une tragédie »

L’avocat de « Charlie Hebdo », qui plaidait lundi soir au procès en appel des attentats de 2015, oppose « l’islam des Lumières » au courant « rigoriste ».

NOS DIRIGEANTS DE TOUS BORDS BIEN PENSANTS DEPUIS + 40 ANS NE VEULENT PAS AGIR FERMEMENT POUR ENCADRER CET ISLAM HEGEMONIQUE NI DEFENDRE CETTE LAICITE A LA FRANCAISE QUI NE NOUS PROTEGE PAS CAR ILS ONT PEUR DE CET ISLAM ET DE BIEN D’AUTRES PROBLEMES INTERNATIONAUX ET DONC NE NOUS PROTEGENT PAS !

Il mettait la dernière main à sa plaidoirie, pensait pouvoir ensuite s'aérer l'esprit, quand la lecture du Monde a réveillé sa colère, ce week-end : le quotidien nous apprenait que le futur Musée-mémorial du terrorisme, qui doit ouvrir ses portes en 2027 à Suresnes (Haut-de-Seine), avait retiré de l'exposition virtuelle présentée sur son site les caricatures de Charlie Hebdo sur lesquelles avaient travaillé les élèves de deux lycées franciliens. Constituée de productions d'élèves ayant travaillé avec leurs professeurs sur des projets pédagogiques autour du terrorisme, l'expo en ligne a été expurgée ainsi des dessins de Luz (« Tout est pardonné ») et de Cabu (« Peut-on rire de tout ? »). « En l'état, nous avons privilégié la sécurité », a expliqué l'historien Henry Rousso, président de la mission de préfiguration du musée.

Avec l'ironie mordante dont il est capable, Richard Malka a fulminé : « Je propose que le futur musée du terrorisme ne parle surtout pas d'islamisme ; d'ailleurs, il ne devrait pas parler de terrorisme non plus. Pour ne prendre vraiment aucun risque, ce serait mieux. » Dans un SMS rageur, Richard Malka ajoutait : « C'est une honte, un déshonneur pour ceux qui ont pris cette décision. L'habituelle trahison des clercs… On ne peut pas avoir les fonctions, les médailles et, en même temps, refuser d'en assumer un tant soit peu les devoirs. »

Au même moment, Mickaëlle Paty, la sœur cadette de l'enseignant décapité deux ans plus tôt devant son collège de Conflans-Sainte-Honorine pour avoir montré des caricatures à ses élèves, prenait la parole à la Sorbonne samedi 15 octobre. « Tant que rien ne change, c'est que rien n'est fait », a-elle lancé en présence du ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye.

Riss : l'attentat contre « Charlie » n'a pas rendu les gens plus courageux, au contraire...

Deux événements sur lesquels Richard Malka n'a pas manqué de revenir dans la plaidoirie qu'il a livrée lundi soir devant la cour d'assises spéciale d'appel de Paris, où deux hommes répondent de « complicité d'assassinats terroristes » et d'« association de malfaiteurs terroriste », dans les attentats perpétrés entre le 7 et le 9 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo, à Montrouge et à l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes, à Paris. Une plaidoirie dont Le Point a publié de larges extraits.

Le Point : Plaider deux fois dans la même affaire n'est jamais simple, pour un avocat. Cette fois, c'est chez Voltaire que vous avez trouvé l'inspiration…

Richard Malka : Par une incroyable ironie de l'Histoire, ce procès en appel des attentats visant Charlie Hebdo pour cause de blasphème, une policière municipale de Montrouge et l'Hyper Cacher de la porte de Vincennes [deux accusés sur quatorze ont demandé à être rejugés, NDLR] se tient dans la salle Voltaire, au palais de justice de Paris. Voltaire, le pourfendeur des religions du siècle des Lumières, auteur du Fanatisme ou Mahomet le Prophète. On pourrait croire à l'existence de son grand horloger, doté d'un sens aigu de l'organisation, à trois siècles de distance !

Il est difficile, en effet, de plaider deux fois un procès comme celui-ci. C'est douloureux et violent de plonger de nouveau dans l'horreur d'un attentat qui vous a privé de tant d'amis. Et ce n'est rien comparé à l'épreuve endurée par les familles de victimes confrontées à ce second procès. C'est une souffrance que je ne m'infligerai pas une troisième fois, je n'en serais pas capable.

Deux accusés sont dans le box, ce procès pénal est le leur mais vous avez choisi délibérément de les ignorer…

Je l'avais annoncé dans vos colonnes le 13 août 2020, à la veille de l'ouverture du premier procès. Le procès des accusés n'est pas le mien et je l'assume. Je plaide pour un journal, Charlie Hebdo, qui est devenu, par la tragédie de son histoire, un symbole de la liberté d'expression. C'est cette liberté que j'ai défendue il y a deux ans. Cette fois, j'ai ressenti que mon devoir était d'approfondir jusqu'à la cause de ces crimes, et non plus simplement de parler de leurs conséquences liberticides. La cause qui ne sera jamais jugée, qu'on ne verra jamais dans une salle d'audience : l'idéologie totalitaire, qui arme les bras et les cœurs. Il y a des exécutants humains, mais, avant cela, il y a des idées, et il se trouve qu'elles peuvent tuer.

Au premier procès, j'avais placé le droit à la critique religieuse – et tous ceux qui l'avaient abandonné en route – au cœur de ma plaidoirie, ce qui m'avait conduit à revenir sur l'histoire de Charlie Hebdo, le procès des caricatures, le droit au blasphème. J'aurais pu me répéter sans prendre de risques, radoter, mais céder à cette facilité n'aurait eu aucun sens. J'avais évoqué les conséquences de la terreur, mais sa source, je l'avais à peine effleurée. Il s'agit d'un débat délicat, dangereux et complexe. Voltaire m'a inspiré le propos et la détermination.

J'ai donc fait de la source de la terreur mon accusé, et son nom est Religion. En l'occurrence, une certaine vision de l'islam qui remonte aux origines et au nom de laquelle les crimes jugés ont été commis. « On a vengé le Prophète Mahomet ! » hurlent à trois reprises les frères Kouachi, le 7 janvier, en s'enfuyant des locaux de Charlie. C'est leur mobile et il fallait bien en parler. C'est au cœur du procès, mais comme vous pouvez l'imaginer, ce n'est pas évident d'aborder ce thème.

Procès « Charlie » : « Ces complices intellectuels qui ont du sang sur les mains »

Le courant rigoriste de l’islam est non seulement dominant mais il est “tendance”, comme le montre le succès récent du film à la gloire de Diam’s.

Vous instruisez, en effet, le procès d'une certaine vision de l'islam, en soutenant, après vous être plongé dans les textes, que ce courant existe depuis les débuts de cette religion.

Je parle d'une croyance, pas des croyants ; d'une lecture de l'islam, non des musulmans. Oui, le germe est lointain. Dès le VIIIe siècle, une guerre totale oppose deux courants. D'une part, les mutazilites, qui considèrent que la raison et le libre arbitre doivent constituer les premiers fondements de l'islam ; ils vont considérablement influencer le judaïsme et le christianisme et participer grandement à un âge d'or culturel et intellectuel de l'islam. Face à eux, les hanbalites défendent une lecture rigoriste et littérale du Coran ; le wahhabisme saoudien et le salafisme sont les héritiers directs de ces radicaux qui estiment qu'il ne faut ni interroger les textes ni les commenter, simplement leur obéir, peu importe le bien, le mal, le juste, la raison ou la réflexion. Pour eux, le Coran est incréé : c'est directement la parole de Dieu et tout doit donc rester figé et être appliqué à la lettre. Les mutazilites, eux aussi très pieux, contestent dès le départ cette vision d'un Coran incréé.

C'est cette discorde fondamentale sur la nature du Coran dont découle tout le reste. Pour eux, ce texte sacré a été livré par l'intermédiation d'un homme, Mahomet, qui l'a forcément restitué dans le contexte particulier de son temps et de sa culture, outre qu'il a été écrit après sa mort par d'innombrables rédacteurs. Cette école théologique, qui fut la première de l'islam, défendait donc l'idée que le Coran devait impérativement être étudié et interprété, jusqu'à penser qu'il y aurait en quelque sorte une période de validité du texte et que, pour en respecter l'esprit, il faudrait aller au-delà, le dépasser.

La controverse a traversé les siècles et perdure aujourd'hui, selon vous…

Les mutazilites et leur amour de la liberté perdent la bataille à compter du XIe siècle ; déclarés mécréants, leurs livres sont brûlés par les tenants de l'islam de l'obéissance, qui vont éliminer méthodiquement les courants concurrents pour asseoir leur pouvoir, au nom de la constitution de leur empire. J'ai donc plaidé que les attentats étaient la conséquence d'une controverse théologique qui n'a jamais totalement cessé.

Richard Malka : « Pour rester en paix, il faut ne lâcher sur rien »

Les rigoristes ont triomphé, dites-vous, mais d'autres courants ont réussi à se maintenir…

Bien sûr. Il y a l'islam mystique des soufis, l'islam des philosophes et des poètes, celui décontracté des Kabyles, des Berbères et des Kurdes alévis. Il y a mille islam différents mais l'islam des Kouachi, mon accusé, veut tout écraser. L'absence de clergé, et donc d'autorité religieuse légitime, dans le sunnisme, leur facilite le travail. La nature ayant horreur du vide, le politique a pris le contrôle de la religion ; Khaled Abou El Fadl, professeur à Harvard, parle d'une « théologie du pouvoir ». On ne saurait mieux dire.

Présent depuis les origines, le courant rigoriste est non seulement dominant mais il est « tendance », comme le montre le succès récent du film à la gloire de cette chanteuse française [l'ex-rappeuse Diam's, NDLR], qui a renoncé à écouter de la musique. C'est ce courant qui décrète qui est mécréant, qui est un bon ou un mauvais musulman, qui culpabilise ceux qui ne le seraient pas assez et qui cherche à s'imposer, y compris au travers d'une idéologie victimaire et d'accusations d'islamophobie usées jusqu'à la corde. C'est cet islam que j'accuse ; celui que financent à coups de milliards de pétrodollars l'Arabie saoudite et le Qatar, depuis cinquante ans.

Pour ne pas voir leur monde se renverser, les fondamentalistes interdisent aux gens de s’exprimer, de penser. Il leur faut criminaliser la critique, empêcher toute recherche historique.

Vous auriez pu évoquer les jeunes Iraniennes, ces héroïnes de la liberté qui affrontent au prix de leur vie le régime de Téhéran.

Je leur rends hommage dans ma plaidoirie, car elles nous donnent de formidables raisons d'espérer. J'ai toujours pensé que le raidissement de l'islam contemporain avait commencé en 1979, avec la Révolution et l'arrivée de Khomeyni au pouvoir, et que c'est probablement là qu'il finirait, dans cette société qui a connu un âge préislamique, qui est cultivée, éduquée et dotée, pour le coup, d'un clergé qui pense de manière plus complexe qu'on ne l'imagine et, surtout, fait autorité pour les chiites. Donc, une évolution est possible, oui… Mais en attendant, la vision des Kouachi tue partout dans le monde.

Le courage des Iraniennes, cauchemar des islamistes

Ce qui a pour effet d'entraîner des critiques, qui provoquent un sentiment d'injustice, voire un repli identitaire, lesquels peuvent mener à la radicalisation. Et au centre de ce cercle vicieux, dites-vous, il y a le blasphème…

C'est la clé. L'ennemi des fondamentalistes, c'est la liberté d'expression. C'est à elle que les auteurs de l'attentat contre Charlie Hebdo s'en sont prise, en se référant à un islam qui, en réalité, n'a jamais existé, sinon dans leurs fantasmes. Ils ont transformé leur religion, qu'en général ils connaissent à peine, en mythe totalement contraire à la réalité historique. Pour ne pas voir leur monde se renverser, il leur faut interdire aux gens de s'exprimer, de penser. Il leur faut criminaliser la critique, empêcher toute recherche historique. Au Nigeria, Deborah Samuel, jeune étudiante chrétienne, est brûlée vive au nom du blasphème ; au Pakistan, un malade mental est lapidé à mort pour la même raison ; en Kabylie, des musulmans convertis au christianisme sont envoyés en prison.

Dans 22 pays du monde, où l'islam est religion d'État, l'athéisme est un crime ; dans 12 d'entre eux, il est puni de mort. On ne permet pas aux musulmans de ne plus l'être. On leur retire leur liberté de conscience. Curieusement, ces réalités ne sont jamais évoquées dans les colloques de l'École normale supérieure ou de Sciences Po Grenoble, où l'islamophobie semble être la préoccupation majeure. Pourtant, dans notre pays certes imparfait, toutes les lois prohibent la discrimination.

Il est honteux que certains puissent renoncer à la critique d'une religion par peur, culpabilité ou calcul électoral. Y renoncer, c'est abandonner les hommes à la terreur. Renoncer à dénoncer cette vision de l'islam, c'est être complice de mon accusé, de l'idéologie totalitaire des Kouachi qui opprime les peuples. Charlie Hebdo ne renonce à rien, mais des gardiens de cet étendard, comme ce journal, il en faudrait plus, beaucoup plus. Au fond, la liberté d'expression se défend toute seule, c'est une liberté autoréalisatrice ; il suffit de l'exercer pour qu'elle s'épanouisse. « N'est-il pas honteux que les fanatiques aient du zèle et que les sages n'en aient pas ? » : voilà la question que posait Voltaire.

Face à l'obscurantisme, les Lumières, toujours les Lumières

Vous affirmez que, à aucun moment, dans le Coran, le mot blasphème n'est écrit…

La punition du blasphème, au nom duquel tant de crimes sont commis, est une pure invention des hommes. Sur les 114 sourates du Coran, aucune trace de ce terme, en effet. La sourate 4, verset 140, commande simplement aux musulmans qui entendent leur religion raillée ou reniée de se boucher les oreilles et de se lever. Allah s'occupera du reste. La seule chose qui est prescrite à un fidèle, c'est de ne pas écouter celui qui blasphème. Rien d'autre. On n'égorge personne.

Vous l'affirmez : les véritables mécréants, ce sont les Kouachi et leurs clones…

Le Coran, comme la Torah, compte des centaines de promesses de châtiments, mais seul Dieu est « le maître de la vengeance ». Il a le monopole du châtiment et du pardon, il ne délègue pas ses pouvoirs. En se les arrogeant, les terroristes n'ont pas vengé le Prophète, ils ont au contraire trahi ses préceptes. Ce sont eux, les mécréants.

Les djihadistes se réfèrent au verset de l'épée, qui commande aux fidèles de « tuer partout les infidèles »…

Ils y voient, en effet, une justification, un encouragement à la violence, mais c'est encore une aberration. D'abord, il y a une difficulté de traduction sur ce texte ; les verbes « tuer » et « combattre » ont la même racine en arabe, ce qui change tout. Par ailleurs, personne n'est capable de dire si ce verset vise les infidèles ou les polythéistes. Surtout, le verset suivant (le sixième de la neuvième sourate) prône le contraire en commandant d'accorder « l'asile » aux infidèles, de les protéger en les conduisant « en un « lieu de sécurité », car « ils ne savent pas ». Un autre verset très célèbre énonce qu'« il n'y a pas de contrainte en religion ». Pourquoi ignorer ces passages ? Enfin, les versets mis en avant par les terroristes ont été écrits il y a 1 400 ans. Ils ne sont « ni détemporisables ni délocalisables », comme a pu l'écrire la grande islamologue Jacqueline Chabbi ; extrapoler n'a aucun sens.

Il faut bien comprendre que le monde de Mahomet est une société de la survie, composée de petites tribus qui commerçaient entre Médine et La Mecque, que 450 kilomètres séparent. Comment voulez-vous que Mahomet ait pu penser le djihad dans le monde entier, et pour 1 400 ans plus tard ? Par ailleurs, les conditions de vie étaient extrêmement dures. La violence était donc régulée par nécessité, sinon ces tribus n'auraient pas survécu. Le verset de l'épée visait probablement à faire peur pour créer une alliance politique autour de Mahomet ; en aucun cas, il ne cherchait à obtenir des conversions, complètement illusoires à l'époque et qui n'existaient pas. Ce n'est que bien plus tard qu'elles ont eu lieu ; le concept même de djihad aurait été délirant dans cette société. Ça n'existait pas.

Le salafisme, le wahhabisme, les Frères musulmans, le Tabligh agissent de la même manière, confisquant une religion pour en imposer une vision politique.

Vous dénoncez une falsification des textes sacrés, par les représentants du courant littéraliste qui veulent interdire toute analyse, toute remise en perspective du Coran.

Cent cinquante ans après la mort de Mahomet, des juristes ont commencé à écarter les versets les plus pacifiques du Coran pour n'en conserver que les plus belliqueux. Ils ont appelé cela la théorie de l'abrogation. Mais comment se prétendre littéraliste quand on décide d'occulter toute une partie du texte sacré ? C'est une tartufferie. Sous prétexte de rigorisme, ils ont choisi ce qui les arrangeait à un moment où l'islam initial des tribus était devenu un islam d'empire en expansion. Les califes avaient besoin d'un texte guerrier. Tous sont bien plus politiques que spirituels, dans cette affaire.

Rougier : « Nous avons affaire à un nouveau type de violence djihadiste »

On comprend la logique de l'époque, mais, aujourd'hui, on en est plus là. Le salafisme, le wahhabisme, les Frères musulmans, le Tabligh (société de prédication islamiste) agissent de la même manière, confisquant une religion pour en imposer une vision politique. « L'islam sectaire est devenu l'islam, ce qui est d'abord une tragédie pour les musulmans », énonce Hamadi Redissi, professeur en sciences politiques à l'université de Tunis. « Cette absence d'approche historique du passé, et notamment du corpus religieux, est pour les musulmans une véritable catastrophe », confirme Jacqueline Chabbi, dont on devrait lire les livres.

En quoi est-ce une « catastrophe » ?

L'islam a connu un début vraiment lumineux, qui a profité à l'humanité tout entière. Ce fut une explosion intellectuelle, spirituelle et culturelle et Mahomet est, sans aucun doute, l'un des personnages les plus importants de l'histoire de l'Humanité. Comment le courant sectaire est-il parvenu à s'imposer ? Comment a-t-il réussi à transformer toute réflexion en crime ? Et quel pourrait être l'avenir d'une religion qui serait incapable de penser sa modernité ? Elle ne peut que se raidir, asservir, susciter peur et frustration. Critiquer la religion, ce n'est pas de l'islamophobie. C'est, au contraire, une nécessité vitale, pour elle-même, ses fidèles et pour tous les êtres humains. Pour notre liberté, aussi.

Vous le soulignez : la Torah contient aussi des passages très violents. Et le christianisme a conduit aux croisades et à l'Inquisition…

Ça m'énerve tellement d'entendre que la Bible et le Coran sont des textes d'amour et de paix ! Il faut ne pas en avoir lu une ligne pour oser le prétendre ! Certains passages de la Torah sont encore plus violents que ceux du Coran, ce qui est normal puisqu'elle a été écrite 1 000 ans avant. Heureusement, elle n'a cessé d'être étudiée, interrogée, commentée, réécrite, notamment dans le Talmud.

Et le Nouveau Testament ?

Ça m'aurait arrangé de dire que les trois livres sont tout aussi agressifs, mais il n'y a pas de grande violence dans le Nouveau Testament. Précisément, c'est là qu'est la rupture. Mais ce qui est intéressant, c'est que cela n'a pas empêché l'Église de dresser des bûchers pour y brûler les hérétiques, après leur avoir coupé la langue, de déclencher des croisades, des inquisitions et des guerres de religion à n'en plus finir. Que faut-il en conclure ? Que ce sont les hommes qui font les religions, non l'inverse. Peu importe le texte initial. Il donne une impulsion, un décor mais pour finir, c'est ce que l'on en fait qui importe et cela peut être très éloigné du texte d'origine. Encore faut-il qu'il ne soit pas considéré comme intouchable parce qu'incréé.

Dans votre plaidoirie, vous faites ce constat lugubre : l'islam des Kouachi est en train de « dévorer les esprits »…

L'islamisme radical n'est pas le fait de quelques loups solitaires, de quelques brebis égarées qui commettraient des attentats au nom d'un fanatisme ultraminoritaire. Les Kouachi, les Coulibaly, Abdoullakh Anzorov [l'assassin de Samuel Paty, l'enseignant à qui l'on rendait hommage, dimanche, pour le deuxième anniversaire de sa mort, NDLR] s'appuient sur un corpus identitaire et religieux qu'on ne parvient plus à contrôler ni à interroger, pas même à l'université. Pourquoi ? Parce qu'on a peur ; c'est la tétanie.

En Angleterre, un film produit par des musulmans, et retraçant dans une approche totalement historique et respectueuse, la vie de la fille de Mahomet, Aïcha, a été déprogrammé en 24 heures, sous la menace de dizaines de milliers de pratiquants qui hurlaient au blasphème et à l'islamophobie. Aucune voix, dans le monde culturel, n'a protesté alors qu'un déluge de réactions indignées s'était exprimé – à raison – pour défendre La Dernière Tentation du Christ de Scorsese. C'est ça, être complice : se taire, ne pas parler, laisser la censure s'installer, avoir des indignations à géométrie variable pour surtout ne jamais prendre aucun risque de déplaire. Pouvez-vous me citer une œuvre qui, aujourd'hui, s'autorise à critiquer l'islam et la religion, comme le faisait Voltaire au XVIIIe siècle ?

Michel Houellebecq ?

Oui, c'est vrai. Mais c'est devenu compliqué pour lui. Qui d'autre ? Notre humanisme n'est plus qu'un mot creux si nous n'osons plus dénoncer les dogmes totalitaires, par posture ou fébrilité.

FOG : Houellebecq et les vrais islamophobes

Les malheureux clients juifs de l’Hyper Cacher ont été assassinés pour des moqueries prononcées quatorze siècles plus tôt dans le désert d’Arabie.

Revenons-en à votre plaidoirie. Vient le moment où vous faites le lien entre la tuerie de Charlie Hebdo et l'attaque de l'Hyper Cacher…

Depuis huit ans, je m'interroge : que viennent faire les juifs dans cette histoire ? Quel lien peut-on faire entre Charlie et l'Hyper Cacher  ? La réponse, je l'ai trouvée dans l'histoire très célèbre que raconte Tabari (historien arabe des IXe et Xe siècles). Nous sommes à Médine, au VIIe siècle. Mahomet est profondément irrité par un poète juif, chef d'une importante tribu, qui se moque de lui à longueur de satires en le traitant de faux prophète. Mahomet, furieux, demande à ses hommes de main de le tuer, tâche qu'ils exécutent, non sans cruauté.

De cela, les fondamentalistes tirent deux conclusions : il est légitime de tuer les juifs ; il faut éradiquer les blasphémateurs. Le lien entre les deux attentats est vertigineux : les dessinateurs et collaborateurs de Charlie ont été exécutés pour leurs caricatures d'aujourd'hui et les malheureux clients juifs de l'Hyper Cacher ont été assassinés pour des moqueries prononcées quatorze siècles plus tôt dans le désert d'Arabie. La justification coranique du crime est totalement absurde, car l'épisode que conte Tabari n'est, là encore, que le reflet d'un combat politique à un instant « t ».

Le rapport de Mahomet aux juifs est d'ailleurs extrêmement complexe. On trouve dans le Coran de très nombreux versets protecteurs. Au début de son épopée, alors qu'il évolue dans une société polythéiste, le Prophète ne cesse de prendre les juifs en exemple, et s'en inspire ( la circoncision, le hallal pour le casher, le jeûne du ramadan pour Kippour, le jour chômé…). Il veut former une alliance avec eux. Mais les tribus juives refusent. Le Coran comprend alors des versets hostiles à leur égard, car ils deviennent un obstacle à la prise de pouvoir de Mahomet.

Les littéralistes n'ont conservé que ces derniers passages et les Kouachi, dans leur ignorance, n'ont retenu que la haine. Or, l'un des rares textes dont on sait avec certitude qu'il fut écrit du temps de Mahomet, sous sa dictée, est un texte de protection. Il s'agit de la fameuse « constitution de Médine », d'un incroyable modernisme et qui va jusqu'à proclamer que « les juifs et les musulmans de Médine constituent une oumma [communauté] entre eux ». Pourquoi n'enseigne-t-on pas ce texte plutôt que le verset de l'épée ? Pourquoi le néant, plutôt que la vie ?

En conclusion de votre plaidoirie, vous exhortez l'islam à préférer les lumières aux ténèbres, les philosophes aux prédicateurs, la réflexion à l'imitation, la pensée aux Kouachi, les mutazilites aux salafistes…

Je m'adresse aux musulmans mais aussi à tous. Les croyants de l'islam ont une responsabilité et l'évolution doit d'abord venir d'eux. Pour autant, c'est un sujet qui concerne tout le monde : les universitaires, les intellectuels, les artistes et les créateurs, les exploitants de salle de cinéma, les journalistes, les juges administratifs, les politiques et les théologiens… Je le dis à la fin : « À tous, finissons-en avec l'obligation de respecter les religions. » On ne doit avoir aucun complexe, aucune culpabilité à parler librement d'une religion, à la critiquer comme le faisaient Voltaire ou Molière. C'est ça, le vrai respect.

Des héros trop seuls face à l'islamisme

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Car frappant par des illuminés fanatiques et d'autres qui les instrumentent pour s'implanter dans des pays libres démocratiques mais surtout prendre le pouvoir totalitaire avec leurs lois religieuses devant être prise en lieu et place des républiques judéo-chrétienne et la laïcité à la Française qui respecte toutes religions et surtout ceux libres de ne croire à rien qu'ils ne veulent pas respecter pour les plus extrémistes croyant rattraper ce retard de 7 siècles par rapport au christianisme et aussi très opposé au judaïsme des ISRAÉLIENS

Cet ISLAM est devenu sectaire par ces chimères moyenâgeuses rétrogrades datant de plus de 1300 ans et combat les incroyants à leurs dogmes en avilissant les hommes et bien sur les femmes !

Raison pour laquelle TOUTES LES RELIGIONS sont la grande faiblesse des hommes qui s'entretuent en leurs noms et cet islam depuis 2001 est la preuve avec une barbarie qui s'est développée par des attentats lâches dont on juge les responsables dans nos procès fleuves parce qu'étant un pays (dit) des droits de l'homme que ces fous de dieu ne respectent pas ni les humains pour donner bonne conscience à nos dirigeants bienpensants hypocrites donneurs de leçons (comme ces prêcheurs de cet islam qui infiltrent nos sociétés de français lambda !)

Notre classe politique dirigeante depuis + de 40 ans est incapable de réguler cette religion hégémonique qui ne respecte pas nos lois républicaines notre culture et autres religions chrétiennes ou le judaïsme voir le simple athéisme !

On n'est pas protégé contre ce fanatisme mystique religieux dangereux comme sur d'autres problèmes de sécurité par nos élus de tous bords car ils font de la politique stérile car les musulmans Français nombreux votent !?

JDECLEF 18/10/2022 11H32


1 commentaire:

  1. Naturellement les modérateurs du POINT dégonflés comme des baudruches crevées ont censurés ce commentaires car inféodés à laure rédactions orientées bien pensantes donneuses de leçon hypocrites moi qui suis un homme âge ayant connus tous les gouvernements de puis de Gaulle je suis désespéré de voire la France dégringoler depuis 40 ans pour ce sujet grave et d'autres internationaux que nos dirigeants pleutres n'arrivent pas à régler et ne pas nous protéger efficacement et je suis désolé d'être un vieil homme dont l'âge m'a permis de voir l'évolution décadente de notre société ne me permettra pas de voir la suite si préoccupante car le navire France fait eau de partout près à sombrer à cause des français eux mêmes et leurs mauvais choix dont tous subissent les défauts !

    RépondreSupprimer